LE CONTEXTE GENERAL
La filière litchi malgache est basée sur une production de cueillette collectée au niveau des paysans et acheminée par d’autres structures vers les marchés étrangers. Afin de pouvoir intégrer ces paysans producteurs aux enjeux actuels de l’exportation des litchis, il est nécessaire d’appréhender la situation générale de la filière.
Des zones de collecte situées sur la côte orientale de la Grande Ile
Les trois principales zones de collecte de litchi à Madagascar sont par ordre d’importance : Toamasina, Manakara, Fort-Dauphin. La province de Tamatave concentre la collecte de litchis malgaches vu :
▶ La grande surface occupée par les pieds de litchis sur une zone de basse altitude allant de Soanierana Ivongo au Nord à Mahanoro au Sud ce qui représente une étendue de collecte de 400 km de long. Une autre zone de haute altitude se situe dans la région de Vavatenina. Cette dernière entre tardivement en production par rapport à la première zone (CTHT, 2005),
▶ Le potentiel de production qui est susceptible d’être collectée évaluée à 33 000 tonnes,
▶ La présence d’une infrastructure portuaire adéquate pouvant recevoir des bateaux de gros tonnage sur plusieurs môles d’accostage.
Manakara fournit environ 2000 tonnes de l’exportation, collectées sur un rayon de 40 km autour du port (RAMBININTSOA, 2005). Fort-Dauphin tient une part infime de la collecte avec 150 tonnes de produits exportables (CTHT). Cette quantité augmentera avec l’ouverture prochaine du port d’Ehoala. La carte de la page suivante présente les principales zones de collecte de Madagascar.
Les faits marquants de la filière litchi malgache
Le litchi a été introduit à Madagascar vers 1764 alors que son exportation, en particulier vers l’Europe, n’a débuté qu’en 1962 uniquement en frais et par avion. Des évènements et des décisions économiques européennes ont fait évoluer tout le système de la filière, touchant aussi bien les techniques de conservation des fruits que les moyens de transport.
LE SOUFRE
La méthode de conservation des litchis par l’anhydride sulfureux a permis aux importateurs d’opter pour le transport maritime. En effet, les fruits soufrés se conservent pendant un mois, un délai de trajet suffisant permettant aux navires d’arriver à temps sur les côtes européennes.
LES MOYENS DE TRANSPORT MARITIMES
Chaque exportateur a l’avantage d’avoir ses propres conteneurs selon sa capacité pour mieux sécuriser ses produits. Cependant, par rapport aux bateaux conventionnels de type reefer , le coût de transport d’un porte-conteneurs est plus élevé et la durée du trajet est plus longue. En effet, un bateau conventionnel arrive à mettre dans sa cale frigorifiée 5000 palettes de fruits soit 4080 tonnes et effectue un trajet direct sans escale (www.ctht.org). Par contre, dans un reefer, les avaries des exportateurs non avisés sont incontrôlables nuisant aux palettes des autres. En plus, les exportateurs malgaches manquent d’équipements adaptés à la vitesse de chargement imposée par le bateau conventionnel (CTHT, 2005).
Le recours au bateau conventionnel a été privilégié par les importateurs et ceci est confirmé par l’accroissement des quantités de litchis expédiés par ce type de transport depuis 1998 .
Bref, l’envoi des litchis par voie maritime a été le précurseur de l’augmentation incessante des tonnages exportés (cf. figure 03), et parallèlement, à la diminution progressive des prix de litchi au niveau des exportateurs. Grâce à toute cette situation, Madagascar est actuellement, le premier pays exportateur de litchis en Europe pendant les périodes de fin d’année devant ses concurrents tels que l’Afrique du Sud, La Réunion, l’Ile Maurice. 60% du marché est monopolisé par la France et le reste par les autres pays membres de l’Union Européenne, l’Allemagne, la Belgique, le RoyaumeUni, les Pays-Bas,…(www.ctht.org).
D’amont en aval : des problèmes parsèment la filière litchi malgache
Au niveau des producteurs
❖ Tous les litchis collectés pour être ensuite exportés proviennent en premier lieu des producteurs. Ces derniers se trouvent en possession de quelques pieds, la plupart des cas dispersés (et non en vergers) et hérités de leurs ancêtres.
❖ Le vieillissement des litchis fait ressortir des fruits bien au-dessous des calibres exigés.
❖ Les travaux effectués sur les arbres se résument à la cueillette. Aucun entretien ni renouvellement de plantation ne sont opérés.
❖ Les producteurs de litchi sont majoritairement des paysans, vivant en milieu rural, dans des zones enclavées dépourvues d’ infrastructures routières valables et ne bénéficiant pas d’un système d’informations et de communications adéquat (téléphone, postes,…) .
Au niveau des collecteurs
❖ Sur les 3000 collecteurs recensés pendant chaque campagne, seule une minorité est vraiment professionnelle et affiliée à des exportateurs.
❖ Ces collecteurs ne disposent pas des informations fiables pour déceler l’échelonnement de la maturité des fruits dans les zones de collecte.
❖ Cette prospection à l’aveuglette incite certains d’entre eux à chercher des litchis dans des régions éloignées. Ils usent des moyens d’évacuation inadaptés au transport des fruits (pirogues, charrettes,…).
Cet ensemble de faits nuit à la qualité des produits exportables notamment au niveau de la couleur, du calibre et de la fermeté.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 LE CONTEXTE GENERAL
1.1 Des zones de collecte situées sur la côte orientale de la Grande Ile
1.2 Les faits marquants de la filière litchi malgache
1.3 D’amont en aval : des problèmes parsèment la filière litchi malgache
1.3.1 Au niveau des producteurs
1.3.2 Au niveau des collecteurs
1.3.3 Au niveau des exportateurs
1.3.4 A l’embarquement
1.3.5 Au niveau des marchés étrangers
1.4 Des enjeux de taille pour la filière litchi malgache
1.4.1 La traçabilité : un nouveau concept pour la filière litchi malgache
1.4.2 L’EUREPGAP : une exigence du marché allemand
1.4.3 L’exportation vers les Etats-Unis d’Amérique assez probante
1.5 Les premières réponses aux enjeux
1.5.1 L’action des organismes d’appui
1.5.2 L’appui aux producteurs
2 LA COMMUNE RURALE DE MAROMITETY- DISTRICT DE VAVATENINA
2.1 La commune rurale de Maromitety : un carrefour inévitable
2.1.1 Localisation administrative
2.1.2 Une culture typiquement betsimisaraka
2.2 Quelques caractéristiques écologiques de la commune rurale
2.2.1 Un climat tropical humide
2.2.2 L’occupation du sol
2.3 La riziculture : une principale activité
2.4 Les cultures de rente
2.5 Le niveau d’équipement
3 LA COOPERATIVE KOLOHARENA MAROMITETY
3.1 Présentation de la coopérative KOLOHARENA Maromitety
3.1.1 Historique
3.1.2 Siège et localisation
3.1.3 Composition de la Coopérative KoloHarena (CoopKH)
3.2 Les activités socio-économiques des membres de la Coopérative
3.2.1 Des rapports sociaux basés sur les relations familiales
3.2.2 Les rapports commerciaux
3.3 Les systèmes de culture des membres de la CoopKH
3.3.1 La riziculture de plaine et de dépressions
3.3.2 Les systèmes de culture sur tanety
3.3.3 L’exploitation de litchis des membres de Koloharena
3.4 Le système d’élevage
3.5 Les revenus types des membres de la coopérative
3.5.1 Type I : Les grands propriétaires terriens
3.5.2 Type II : Les exploitations familiales
3.5.3 Type III : Les petits exploitants
3.6 Les relations des systèmes de production des trois types d’exploitations avec la filière litchi
3.7 Les propositions d’intégration des membres Koloharena face aux enjeux de la filière
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE