Nouveaux produits, compétition par l’innovation, créativité, politique d’innovation, ou encore stratégie d’innovation ne sont pas des termes nouveaux dans la littérature en sciences de Gestion, mais l’intérêt qu’ils suscitent dans l’industrie semble avoir augmenté ces dernières années. Les entreprises de nombreux secteurs sont de plus en plus sollicitées pour innover. Les acteurs de ces entreprises sont incités à innover davantage et plus rapidement, et ces nouveaux rythmes de l’innovation poussent les entreprises à innover différemment. Par conséquent, les logiques d’organisations dédiées aux activités d’innovation s’en trouvent modifiées. Alors que les années 1990 ont été dominées par les paradigmes organisationnels de l’innovation incrémentale, de la qualité totale et des performances en qualité-coûts-délais, les premières décennies du 21e siècle appartiendront à ceux qui sauront maîtriser l’innovation radicale. Aujourd’hui, pour entrer dans ce nouveau terrain de jeu, que certains nomment le « capitalisme de l’innovation intensive » (Chapel, 1997), les entreprises doivent se transformer pour se doter de capacités nouvelles pour l’innovation radicale. Afin que ces transformations ne se reposent pas sur la seule intuition de certains dirigeants éclairés, la recherche en gestion cherche à fournir des modèles, des méthodes et des principes d’organisation aux entreprises pour les accompagner dans ces changements. Les travaux présentés dans ce document s’inscrivent dans cette perspective, et s’appuient sur l’étude longitudinale d’un processus d’innovation radicale dans une entreprise leader mondial des moteurs d’hélicoptères : Turbomeca.
L’intégration de capacités d’innovation radicale
Bien qu’il soit évident que les entreprises du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication doivent lancer davantage de nouveaux produits, et dans des délais de plus en plus courts notamment pour rester dans la compétition rythmée par la loi de Moore, d’autres secteurs qui semblaient plus ou moins à l’abri de ces phénomènes se voient également contraints d’innover à un rythme soutenu pour perdurer. C’est le cas de l’industrie de l’aéronautique. Aujourd’hui, l’impact environnemental est un critère prédominant dans la conception des nouveaux produits de l’aviation, en raison de plusieurs facteurs. Il est d’abord exigé par les consommateurs finaux, dont de plus en plus sont sensibles à la réduction de leur « empreinte environnementale », et tendent à utiliser les produits les plus « verts » possible. Cette contrainte est ensuite imposée par les autorités de réglementation qui visent à normaliser et à taxer les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, l’objectif environnemental est structuré par les acteurs de l’aéronautique eux-mêmes qui construisent ensemble – groupes de réflexion public / privé – des roadmaps pour suivre les évolutions du trafic aérien des décennies à venir – une des conséquences étant que les projets de la recherche doivent être en adéquation avec ces roadmaps pour obtenir des financements publics. Cependant, les objectifs fixés par ces conseils sont délibérément très ambitieux et acculent les entreprises de l’aéronautique à la nécessité de conduire des innovations radicales. Dans ce contexte, ce sont tout particulièrement les motoristes qui, en tant que fournisseurs des énergies propulsives et non propulsives à bord des aéronefs, deviennent les acteurs centraux de ces bouleversements. Turbomeca, en tant que motoriste d’hélicoptères, est donc particulièrement affecté par ces nouveaux enjeux.
À Turbomeca, ces enjeux sont liés à la pression sur la réduction de l’impact environnemental des moteurs ainsi que sur les coûts d’utilisation de ces derniers corrélés à la consommation spécifique. En effet, les diminutions d’émissions de CO2 et de NOx proposées par un agenda stratégique élaboré par ACARE, un conseil aéronautique européen, suggèrent, depuis 2001, des efforts considérables de la part des motoristes pour suivre, entre autres, les réglementations futures de l’aéronautique : à savoir une réduction de 15 % en 2015, de 22 % en 2020, et de 35 % en 2030 de la consommation spécifique des turbomoteurs.
L’innovation radicale n’est pas une notion nouvelle. Elle remonte aux travaux en économie de Joseph Schumpeter. Dès 1942, dans son ouvrage Capitalisme, populisme et démocratie, il popularisait le concept de « destruction créatrice » Schumpeter (1942). Il fut le premier à voir la création de l’entrepreneur comme une force motrice de l’économie déstabilisant les entreprises établies ou en situation de monopole pour créer des activités nouvelles, et donc de la croissance économique. En 1953, l’économiste Maclaurin proposa des indicateurs pour suivre et évaluer l’investissement dans la recherche. Dans ce cadre, il fit apparaître le besoin de distinguer les innovations incrémentales des innovations radicales en se reportant à l’histoire du nylon (Le Masson, Weil, & Hatchuel, 2006). Les chercheurs en sciences de l’organisation se sont aussi intéressés de près à la question. En effet, l’analyse de l’histoire de Ford par Abernathy a conduit à la caractérisation de la notion de « dominant design » (Abernathy & Townsend, 1975). Il s’agit d’une notion particulièrement structurante pour l’analyse de l’innovation, qui permet d’étudier la conception de technologies clés devenant un modèle de facto sur un marché. L’apparition d’un dominant design dans une industrie a été décomposée en trois phases distinctes par ces auteurs : une phase fluide dans laquelle les incertitudes sont importantes, permettant ainsi une large compétition entre technologies jusqu’à la stabilisation des caractéristiques fonctionnelles, une phase de transition portant essentiellement sur les procédés, puis la rationalisation de ces procédés relevant de la phase dite spécifique d’un dominant design. Ces travaux ont eu un impact important dans la littérature et dans l’industrie, en ce qu’ils ont permis de caractériser une innovation radicale comme un élément perturbateur d’un dominant design sur un ensemble de critères : technologie, compétences, modèle d’affaires et marché. Dans cette lignée, les travaux de Tushman et Anderson ont mis en évidence la notion de « punctuated equilibrium ». Leurs recherches s’intéressent aux changements technologiques à travers un produit caractérisé par de longues périodes de changements incrémentaux ponctués de discontinuités (Tushman & Anderson, 1986). Leurs études montrent que ces équilibres et discontinuités jouent de deux manières sur les compétences relatives à un produit : les competence destroying, qui sont des périodes dans lesquelles les compétences établies sont remises en cause et ouvrent ainsi la voie à de nombreux acteurs, et les competence enhancing, périodes dans lesquelles les compétences établies sont améliorées de manière incrémentale, ce qui débouche sur une diminution des acteurs dans le marché. D’autres travaux ont étudié l’innovation radicale, mais sous l’angle des technologies nouvelles et de leur rapport au marché: Christensen (1997) propose ainsi le concept d’innovator dilemma pour caractériser les difficultés rencontrées par les entreprises établies faisant face à une technologie « disruptive » . Ce concept connut un large succès, aussi bien dans le monde académique, que dans l’industrie. L’auteur met en évidence le dilemme dans lequel se trouvent les entreprises établies qui consacrent la plupart de leurs investissements sur des projets rentables, en améliorant leurs technologies existantes pour des marchés existants, omettant ainsi de consacrer des efforts à des technologies disruptives faisant appel à de nouveaux critères de performance ; par la suite, ce sont des entreprises émergentes qui s’en chargeront et développeront des technologies sur des marchés ad hoc qui, peu à peu, rattraperont la technologie dominante sur les valeurs usuelles.
L’ensemble de ces travaux a posé les bases de l’innovation radicale dans la littérature. Or, la majorité de ces études demeure essentiellement théorique et ne fournit pas, en pratique, aux entreprises les moyens de générer et piloter l’innovation radicale dans un contexte d’innovation intensive (Chapel, 1997). Récemment des auteurs ont travaillé sur ces questions et se sont appuyés sur le champ des dynamic capabilities pour proposer les éléments à intégrer pour l’innovation radicale (Kelley, O’ Connor, Neck, & Peters, 2011; Leifer et al., 2000; O’Connor, 2008). Il reste que ces travaux ne fournissent pas de principes opérationnels répondant aux besoins des entreprises, et ne proposent pas de manière explicite les principes d’intégration des capacités d’innovation radicale, c’est-à-dire le processus de gestion par lequel une entreprise peut se transformer pour acquérir la faculté de comprendre, générer et organiser l’innovation radicale.
Il est à noter que de nombreux auteurs utilisent des concepts différents pour décrire des innovations non incrémentales : innovation de rupture, innovation radicale, innovation disruptive ou encore innovation majeur. Bien que, chacune de ces notions soit mobilisée dans la littérature pour décrire une forme particulière de discontinuité, nous utiliserons dans l’ensemble de ce document ces termes de manières équivalentes. Nous proposons une définition pour décrire ces formes d’innovation à partir des théories de la conception, travaux que nous présenterons en détail dans la première partie du document.
Nous définissons une proposition « en rupture » comme une proposition portant sur un objet — produit ou service — dont l’identité et la valeur sont instables et/ou nécessitant l’acquisition de poches de connaissances entières.
Une autre approche pour répondre à cette problématique est d’étudier les activités de conception. C’est-à-dire l’activité du raisonnement qui, à partir d’une proposition sur un objet partiellement inconnu, tente de le transformer en d’autres concepts et connaissances. Cette approche est définie comme essentielle pour la compréhension des processus d’innovation radicale dans l’entreprise (Le Masson et al., 2006; Le Masson, Weil, & Hatchuel, 2010). Partant du constat que l’intégration de capacités d’innovation radicale dans l’entreprise passe par des capacités de renouvellement de l’identité des objets, les chercheurs du Centre de Gestion Scientifique ont formalisé les fonctions organisationnelles et managériales nécessaires à la conception innovante (Hatchuel & Weil, 2002a, c; Hatchuel & Weil, 2009) et aux organisations orientées conception (Hatchuel, Le Masson, & Weil, 2002b; Hatchuel & Weil, 1999). Ce cahier des charges a permis de poser les bases d’un modèle organisationnel pour la conception innovante : le modèle R-I-D (Le Masson, 2001). Néanmoins, bien que ces travaux soient très structurants pour comprendre les phénomènes en jeu dans les processus d’innovation radicale, les auteurs ne définissent pas les activités de conception qui permettraient d’opérationnaliser un tel modèle dans l’organisation.
Ainsi, comme nous venons de le voir, alors que ce phénomène est étudié depuis des décennies par de nombreux courants de recherche, les chercheurs n’ont pas mis à disposition des entreprises des modèles permettant d’intégrer des capacités organisationnelles pour l’innovation radicale. Le champ de la conception propose des éléments permettant de comprendre et d’analyser de tels phénomènes, mais nécessite encore des études empiriques pour compléter les recherches visant à l’opérationnalisation de telles capacités dans les entreprises.
Recherche-intervention et statut du chercheur en contrat CIFRE
Les processus d’innovation radicale sont des processus complexes. Leur étude requiert une connaissance approfondie du champ d’investigation pour comprendre et analyser dans son ensemble leurs impacts sur les différents paramètres de l’entreprise. En effet, les chercheurs s’accordent sur le fait que les processus d’innovation opèrent des changements à tous les niveaux de l’entreprise et sur de nombreux métiers. Dans notre étude et afin de mieux appréhender les processus d’innovation de rupture, nous avons ancré notre recherche dans une démarche de recherche-intervention (David, 2002; Hatchuel & David, 2007; Radaelli, Guerci, Cirella, & Shani, 2012; Shani, Mohrman, Pasmore, Stymne, & Adler, 2007), définie par David (2000) de la façon suivante :
« La recherche-intervention consiste à aider, sur le terrain, à concevoir et à mettre en place des modèles, outils et procédures de gestion adéquats, à partir d’un projet de transformation plus ou moins complètement défini, avec comme objectif de produire à la fois des connaissances utiles pour l’action et des théories de différents niveaux de généralité en sciences de gestion. » .
Ainsi, en immergeant le chercheur dans son étude de cas, la recherche-intervention « permet à la fois d’explorer en profondeur l’objet de l’étude grâce à la collecte de nombreuses données de natures variées (économiques, critères décisionnels, identification des parties prenantes…) et dans le même temps de cerner sa contingence » (Hooge, 2010). Cette méthodologie fournit un cadre aux chercheurs pour produire collectivement des connaissances à la fois valables scientifiquement et actionnables. Contrairement aux méthodologies basées sur des interviews, le chercheur, placé ainsi au cœur de son terrain, peut mieux « saisir les trajectoires et relativiser les différentes perceptions recueillies » (Hatchuel, 1994). De plus, la rechercheintervention permet un double apprentissage, celui du chercheur d’abord qui s’imprègne des pratiques managériales propres à l’entreprise, et celui des membres de l’entreprise qui apprennent en retour sur leurs propres modes d’action (Hooge, 2010).
Nous avons conduit notre recherche dans le cadre d’une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE). Ce dispositif permet de subventionner toute entreprise de droit français qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public. Il a été institué en 1981 par le ministère de la Recherche pour renforcer les relations entre les universités, les établissements de recherche et les entreprises. À partir de ce financement sont liés contractuellement une entreprise, un laboratoire de recherche et le doctorant. Il impose aussi que le doctorant soit salarié dans l’entreprise pour une durée de trois ans minimum. Dans notre cas, le doctorant était lié à Turbomeca par un contrat à durée déterminée de mai 2009 à mai 2012. Ce statut a un double intérêt pour la recherche-intervention. D’une part, il offre au doctorant un statut intéressant, puisque celui-ci se trouve autant concerné par la réussite de ses travaux de recherche que par le succès du projet de l’entreprise dans lequel il est impliqué. D’autre part, à travers sa position de salarié de l’entreprise, le chercheur dispose d’un matériau important auquel il aurait plus difficilement accès en tant que chercheur externe (lieux, évènements, comités de pilotages et communications internes). Ainsi, le chercheur CIFRE a accès à des données de premier ordre et participe à la vie de l’organisation. L’immersion du chercheur dans l’entreprise à travers ce dispositif constitue donc un atout important pour la recherche-intervention en sciences de gestion. Par ailleurs, il est à noter qu’il existe quelques biais au statut de chercheur-salarié. D’une part, son positionnement hiérarchique dans l’entreprise ne lui donne pas toute l’indépendance qu’il aurait en tant que chercheur externe, et, d’autre part, il peut être confronté à ce que Baumard et al. (1999) nomment le paradoxe de l’intimité : « plus le chercheur développe une intimité avec les acteurs interrogés, plus ceux-ci auront tendance à dévoiler des informations. Toutefois, plus le chercheur entre dans le jeu de la « désinhibition du cas étudié, plus il aura tendance à abonder dans le sens de l’acteur en offrant un degré d’intimité réciproque. » .
Sélection et pertinence du cas Turbomeca
Pour étudier les activités de conception innovante à intégrer pour acquérir des capacités d’innovation radicale, notre recherche étudie de façon approfondie une entreprise : Turbomeca. Plusieurs éléments ont motivé notre choix d’étudier ce cas. D’abord, le caractère intentionnel de la démarche de Turbomeca de s’inscrire dans un processus d’innovation radicale nous paraît être un cas rare. En effet, à l’époque, Turbomeca, en tant que leader mondial des turbines à gaz, n’était pas forcé par le marché de lancer une telle initiative. Les cas d’études de processus d’innovation radicale d’entreprises pionnières dans leur domaine ne sont pas fréquents. En témoigne, par exemple le peu d’études récentes publiées sur le management de l’innovation chez Apple.
Dans la littérature, les études des capacités d’innovation radicale concernent, pour la plupart, des entreprises évoluant dans des écosystèmes industriels rapidement changeants (high velocity environments (Eisenhardt, 1989)) tels que l’industrie des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Or, dans ces secteurs, le temps de développement d’un produit nouveau n’est de l’ordre que de quelques mois. Le secteur de l’aéronautique offre une échelle de temps de renouvellement des produits bien plus grande. En effet, le temps de développement d’un nouvel aéronef, par exemple, est de 5 à 10 ans. Celui d’un nouveau moteur est de l’ordre de 5 ans. Enfin, les programmes de moteurs dans l’aéronautique ont des durées de vie de plusieurs dizaines d’années. Cette échelle de temps offre à la fois un terrain de recherche nouveau par rapport à la littérature conventionnelle sur l’innovation radicale, mais aussi la possibilité d’analyser en profondeur et de manière très précise les processus de transformation d’une entreprise qui venait de fêter son 70ème anniversaire lors du démarrage de nos recherches.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1. Objet de recherche : l’intégration de capacités d’innovation radicale
2. Problématique de recherche
3. Approche méthodologique
3.1. Recherche-intervention et statut du chercheur en contrat CIFRE
3.2. Présentation du terrain d’étude et de son intérêt pour la recherche
3.2.1. Sélection et pertinence du cas Turbomeca
3.2.2. Les étapes de la recherche et une combinaison de méthodes mobilisées
4. Organisation du document de thèse
PARTIE I INTEGRER DES CAPACITES D’INNOVATION RADICALE : UNE APPROCHE PAR LA CONCEPTION
CHAPITRE 1 ANALYSE DES LIMITES DE LA LITTERATURE SUR LES CAPACITES D’INNOVATION RADICALE
1. Intégrer des capacités par la résolution de problèmes – Le niveau individuel
2. Intégrer de capacités collaboratives pour l’innovation radicale – Le niveau de l’équipe
2.1. Caractéristiques d’un « groupe de créativité »
2.2. Facteurs sociaux influençant la créativité de groupe
2.2.1. Espace psychologique sécurisant
2.2.2. Leadership
2.3. Processus cognitifs collaboratifs pour la génération de capacités d’innovation radicale
2.3.1. Shared Mental Models
2.3.2. Réflexivité
2.4. Une méthode pour des capacités d’innovation de groupe : le brainstorming
2.5. Des capacités de gestion de projet pour l’innovation radicale
3. Capacités organisationnelles pour l’innovation radicale
3.1. Cognition organisationnelle pour l’innovation radicale
3.2. Structure organisationnelle pour l’innovation radicale
3.3. Skunk Works, un exemple de structure organisationnelle pour les avions en rupture de Lockheed
4. Mise en évidence des lacunes théoriques et proposition d’un cadre unificateur par la conception
4.1. Synthèse et limites des approches conventionnelles pour intégrer des capacités d’innovation radicale
4.2. Choix du modèle Recherche – Innovation – Développement (R-I-D)
Résumé du CHAPITRE 1
CHAPITRE 2 APPROCHES DE LA CONCEPTION POUR INTEGRER DES CAPACITÉS D’INNOVATION RADICALE
1. Les approches par la conception de l’innovation radicale 79
1.1. Design et art appliqué
1.2. Design-driven innovation
1.3. La conception comme processus
1.2.1. La conception systématique allemande
1.2.2. La conception axiomatique
1.2.3. L’approche d’Herbert Simon
1.4. Conception innovante et théorie C-K
1.5. Cahier des charges des capacités d’innovation radicale et fonction I
2. Proposition d’un cadre d’analyse pour la conception innovante : le modèle Design – Incubation – Mutation de l’écosystème
2.1. Design : les capacités de raisonnement de conception innovante
2.2. Incubation : les capacités de production de connaissance en rupture
2.3. Mutation de l’écosystème : les capacités d’interaction et de transformation de l’écosystème
Résumé du CHAPITRE 2
Conclusion de la PARTIE I
PARTIE II L’INNOVATION RADICALE DANS UNE ENTREPRISE ETABLIE : ANALYSE HISTORIQUE DES CAPACITES DE CONCEPTION INNOVANTE DE TURBOMECA
CHAPITRE 3 GÉNÉALOGIE DES CAPACITÉS DE CONCEPTION INNOVANTE À TURBOMECA
1. Méthodologie
1.1. Les premiers pas d’un objet : la genèse de la turbine à gaz en Angleterre (1928-1945)
1.2. Une généalogie des capacités de conception : la conception à Turbomeca 1945-2009
2. Les premiers pas d’un nouveau moteur (Le Cas Whittle)
2.1. Caractéristique de la turbine à gaz aéronautique
2.2. Limite du modèle de conception dominant
2.3. Efforts d’optimisation du modèle de conception dominant
3. La généalogie des capacités de conception innovante à Turbomeca
3.1. 1945-1955 : Szydlowski et l’héritage allemand de la Seconde Guerre mondiale, consolidation de la turbine à gaz aéronautique
3.1.1. Études et formation
3.1.2. 1938, la création de Turbomeca
3.1.3. La récupération des BE allemands et la naissance de la turbine à gaz française
3.1.4. La première Turbine à gaz de Szydlowski, TT782
3.1.5. L’ADN des moteurs de Turbomeca
3.2. 1955-1980 : le modèle exploratoire : des capacités d’essais pour universaliser la turbine à gaz
3.1.1. L’amélioration du générateur de gaz : l’expansion axiale
3.1.2. La génération de nouvelles variantes de moteurs : expansion radiale
3.1.3. Des moyens pour améliorer le cœur thermodynamique et explorer de nouvelles applications
3.3. 1980-2000 : la restructuration et l’orientation vers l’hélicoptère
3.3.1. La turbine à gaz, une technologie mature
3.3.2. L’arrivée de l’industrialisation unique : la disparition des capacités de prototypage
3.4. 2000-2008 : conception réglée et politique de démonstrateurs, principal vecteur pour l’innovation
3.4.1. Une stratégie monolignée, la turbine à gaz d’hélicoptère
3.4.2. Restructuration du processus de conception
3.4.3. Le renforcement de l’activité «démonstrateurs»
3.4.4. Un processus de conception unique
3.5. 2008 : Nouveaux défis et mise en place d’une démarche de conception innovante
3.5.1. Une prise de conscience de nouveaux défis par Turbomeca
3.5.2. Vers la réintégration de capacités de conception innovante : mise en place d’une démarche de conception innovante
Résumé du CHAPITRE 3
CHAPITRE 4 INTERPRETATION DE LA GENEALOGIE DES CAPACITES DE CONCEPTION INNOVANTE A TURBOMECA
1. La turbine à gaz, un potentiel d’innovation de rupture
2. Analyse des capacités d’innovation radicale à Turbomeca : le pouvoir explicatif du cadre
D-I-M
2.1. Modèle 1 : La structure entrepreneuriale, Turbomeca, 1945-1965
2.2. Modèle 2 : La structure exploratoire pour une diversification, 1965-1990
2.3. Modèle 3 : La structure technocentrée, 1990-2000
Résumé du CHAPITRE 4
Conclusion de la PARTIE II
PARTIE III LES LECONS DE L’EXPERIENCE KCP : UNE TRANSITION ORGANISATIONNELLE PAR LA CONCEPTION
CHAPITRE 5 ORIGINE, DESCRIPTION ET ANALYSE DE LA METHODE KCP CHEZ TURBOMECA
1. Intérêt et motivation pour la mise en œuvre de la méthode KCP
1.1. Une réponse au contexte de rupture : la mise en œuvre de la méthode KCP
1.2. Apports et présentation de la méthode KCP
1.2.1. Limites des théories et méthodes usuelles pour l’étude de l’innovation radicale
1.2.2. Méthode KCP: Description et Organisation
1.2.3. Méthodologie de l’étude de cas
1.2.4. Description de la mise en œuvre de la méthode et de ses impacts sur l’entreprise
2. Déroulement de la méthode KCP
3. Impacts organisationnels et cognitifs de KCP
3.1. Impacts cognitifs : nouveau raisonnement de conception et régénération des voies de conception historique
3.2. Impacts organisationnels des voies en rupture
3.2.1. Nouveau rôle de l’expert dans le processus de conception
3.2.2. Transformation de l’équipe de travail et des avant-projets
3.2.3. Transformation du réseau et de la fonction du chef de projet
3.2.4. Mutation du positionnement stratégique de l’entreprise
4. Impact libérateur de la méthode KCP : l’émergence de trois projets de conception innovante
4.1. PowerPlus : démonstration des limites de la conception réglée pour conduire l’exploration
4.2. Le projet FlyingCar : un crazy concept comme plateforme d’apprentissage
4.3. SuperFast: explorations parallèles sur un verrou technologique
Résumé du CHAPITRE 5
CHAPITRE 6 INTERPRETATION DES IMPACTS DE LA METHODE : UNE TRANSITION ORGANISATIONNELLE PAR LA CONCEPTION
1. Interaction des processus organisationnels et cognitifs durant la méthode KCP
2. Notion de Transition Organisationnelle par la Conception
Résumé du CHAPITRE 6
Conclusion de la PARTIE III
PARTIE IV LA CONCEPTION INNOVANTE : PRINCIPES D’ORGANISATION D’UNE NOUVELLE FONCTION STRATEGIQUE
1. Méthodologie de construction de l’organisation de conception innovante
1.1. Analyse comparative d’organisations de conception innovante
1.2. Protocole de construction de l’organisation de conception innovante à Turbomeca
2. Proposition d’un modèle générique d’activités pour la conception innovante
2.1. DIMa : Conceptualisation de six grands types d’activités pour la conception innovante
2.2. Etapes de consolidation du modèle
3. Opérationnalisation du modèle pour Turbomeca
3.1. Proposition d’un processus pour la conception innovante
3.2. Opérationnalisation des activités
3.3. Détermination des ressources et budget de fonctionnement
3.4. Positionnement de l’entité dans l’entreprise et structure organisationnelle
Conclusion de la PARTIE IV
CONCLUSION GENERALE