L’INSERTION DES JEUNES DANS LE MONDE DU SECTEUR INFORMEL

Le travail

             Dans sa conception latine : le travail vient du mot latin « tripalium », un appareil formé de trois pieux, utilisé pour ferrer ou soigner les animaux, ou comme instrument de torture pour punir les esclaves. Le travail désigne l’effort physique ou intellectuel qui doit être accompli pour faire quelque chose ou obtenir un résultat recherché. En cas général il nécessite une transformation de la nature pour rendre apte à satisfaire les besoins humains. Cette conception moderne du travail se constitue au moment où le travail sous forme du salariat est considéré comme une marchandise, un facteur de production qui s’achète et qui se vend. C’est pour cela que la rémunération est devenue le critère déterminant d’un travail. Tous ceux qui ne reçoivent pas de rémunération en contre partie de leur force de travail ne sont donc pas considérés comme travailleurs. On distingue trois types d’activités :
– le travail salarié effectué dans des rapports de dépendance et de subordination avec une contrepartie de rémunération ;
– le travail non salarié effectue par un travailleur indépendant rémunéré directement par la vente du produit ou du service fourni ;
– l’activité domestique dans le cadre familial qui est un travail non rémunéré.

L’insertion professionnelle

              L’insertion professionnelle évoque l’idée que le jeune fraichement diplômé puisse acquérir son tout premier emploi stable appuyé par des ensembles de dispositifs Etatique. Pour VERNIERES. C’est « un processus par lequel un individu ou un groupe d’individus, qui n’a jamais appartenu à la population active, atteint une position stabilisée dans le système d’emploi ». Lors d’une décente au MEETFP, un agent du personnel de la Direction à l’appui à l’insertion des jeunes affirma que deux notions sont à savoir concernant l’insertion professionnelle :
– L’insertion dans le monde du salariat
– L’insertion pour un projet individuel

Notion de sous-emploi

                Il y a sous-emploi quand « l’emploi d’une personne est insuffisant par rapport à des normes déterminées ou par rapport à un autre emploi possible compte tenu de sa qualification professionnelle ». Dans un premier temps, suite à la Conférence Internationale des Statisticiens du Travail de 1982, on a distingué deux formes de sous-emploi :
– le sous-emploi visible qui reflète une insuffisance du volume d’emploi, et qui recouvre la situation de personnes qui travaillent involontairement moins que la durée normale du travail
– le sous-emploi invisible qui reflète une mauvaise répartition des ressources en main d’œuvre ou un déséquilibre entre la main d’œuvre et les autres facteurs de production et qui se traduit par un faible revenu, une faible productivité et une sousutilisation des compétences. Mais désormais, on distingue :
– le sous-emploi lié à la durée du travail: quand « la durée du travail d’une personne employée est insuffisant par rapport à une autre situation d’emploi possible que cette personne est disposée à occuper et disponible pour le faire ».
– les situations d’emploi inadéquat, qui renvoient à une notion plus large du sous-emploi invisible et qui recouvrent trois catégories de situations :
 la personne occupe un emploi pour lequel elle est surqualifiée ou qui ne correspond pas à sa qualification,
 l’emploi occupé n’est pas suffisamment rémunérateur sans que cela soit imputable à un horaire réduit,
 la personne cherche à faire moins d’heures de travail.
D’une manière plus générale, les notions de sous-emploi ou d’inadéquation de l’emploi font référence à l’insuffisance des revenus que procure le travail. On est ainsi ramené aux problèmes de mesure des revenus liés à l’emploi.

Approche néo-institutionnaliste

             De Soto24 propose une définition du secteur informel comme «l’illégal», par opposition à l’État et à ses réglementations. Ainsi, le secteur informel est l’ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de la législation pénale, sociale ainsi que fiscale et qui échappent à la comptabilité nationale. Cette approche englobe le secteur informel comme un secteur d’activité échappant à tout contrôle de l’Etat. Les acteurs de l’informel choisissent ce secteur pour diverses raisons surtout sur le fait de vouloir éviter les taxes qui leur semblent trop élevées. Pour remédier à cela, beaucoup de pays ont instauré des politiques fiscales telles que les taxes synthétiques pour attirer les activités informelles vers le secteur formel. C’est une taxe préférentielle qui incite les petites et moyennes entreprises avec un faible niveau de capital à formaliser leurs activités de production. Malgré cela, le problème est loin d’être résolu. Ces petites et moyennes entreprises trouvent leurs activités trop restreints pour pouvoir payer des impôts. Alors, elles ne veulent pas se faire enregistrer au niveau de l’administration pour ne pas payer de taxes. Elles préfèrent prendre le risque d’exercer leurs activités dans l’illégalité.

Théorie des contrats implicites

                Azariadis30 a constaté que quand le salaire et l’emploi sont régis par le marché, ils peuvent varier considérablement pour assurer l’égalisation de l’offre et de la demande de travail. . Comme son nom l’indique, c’est un contrat non écrit dans le contrat de travail qui se forme entre les parties d’où le terme « implicite ». Cette théorie est basée sur l’incertitude pour se rendre compte de la rigidité des salaires et du chômage. De ce fait, on assimile la relation salariale à un contrat d’assurance: le travailleur, pour se protéger du risque de licenciement ou de fluctuation de son salaire. Le travailleur passerait un contrat implicite avec l’employeur au terme duquel ce dernier garantirait l’emploi en échange d’un salaire inférieur à celui qui s’établirait sur un marché concurrentiel. Lorsque la conjoncture est mauvaise, le salaire ne diminuerait pas (l’employeur verserait une sorte d’indemnité d’assurance) et si elle s’améliore, le salaire n’augmenterait pas (cette fois, c’est le salarié qui verserait d’une certaine façon une prime à l’employeur). La relation d’emploi serait donc ici basée sur ce qu’OKUN a appelé « une poignée de main invisible».

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SOUBASSEMENTS THEORIQUES DU SECTEUR INFORMEL ET DU TRAVAIL
CHAPITRE I.Historiques et définitions de ces deux concepts
SECTION I. Le secteur informel
I-1. Origine
I-2. Définitions
SECTION II. Le travail
II-1. Historique
II-2. Définitions
II-2-1. Le travail
II-2-2. L’emploi
II-3. L’insertion professionnelle
II-4. La notion de chômage
II-4-1. Origines et définitions
II-4-2. Caractéristiques du chômage
II-4-3. Les différentes formes de chômage
II-4-3-1. Le chômage apparent
II-4-3-2. Le chômage conjoncturel
II-4-3-3. Le chômage déguisé
II-4-3-4. Le chômage volontaire
II-4-3-5. Le chômage involontaire
II-4-3-6. Le chômage frictionnel
II-4-3-7. Le chômage saisonnier
II-4-3-8. Le chômage structurel
II-4-3-9. Le chômage technique
II-4-3-10. Le chômage technologique
II-5. Notion de sous-emploi
CHAPITRE II.Revues littératures
CHAPITRE III. Les différentes théories relatives au travail et au secteur informel 
SECTION I. Le secteur informel
I-1. Approche dualiste
I-2. Approche fonctionnaliste
I-3. Approche néo-institutionnaliste
I-4. Approche néo-libérale
I-5. Approche Marxiste
I-6. Approche marginaliste
SECTION II. LE TRAVAIL
II-1 Les orthodoxies
II-1-1. Modèle de base (Classique et Néo-classique)
II-1-2. Les développements du modèle de base
II-1-2-1. Les assouplissements du modèle de base
II.1-2-1-1. L’assouplissement de l’hypothèse de l’homogénéité du facteur travail: « Théorie du Capital humain », G. Becker
II.1-2-1-2. L’assouplissement de l’hypothèse de l’information parfaite
II-1-2-1-2-1. Job Search (information imparfaite du côté de l’offre)
II-1-2-1-2-2. La théorie du Signal
II-1-2-2. Les dépassements du modèle de base
II-1-2-2-1. Théorie des contrats implicites
II-1-2-2-2. Théorie de salaire d’efficience
II-1-2-2-3. Théorie de l’économie de partage
II-2 Les hétérodoxies
II-2-1. Le modèle Marxiste
II-2-2. Le modèle Keynésien
II-2-3. Le courant institutionnalo-organisationnel
II-2-3-1. Théorie des syndicats (courant institutionnel)
II-2-3-2. La théorie de la segmentation ou le dualisme du marché de travail (courant organisationnel)
II-2-4. L’économie de la synthèse: néoclassiques et keynésiens
SECTION III.Conception religieuse du travail
III- 1. Conception chrétienne
III- 2. Conception Musulmane
SECTION IV.Conception malagasy du travail
DEUXIEME PARTIE : ANALYSES EMPIRIQUES DU SECTEUR INFORMEL ET DU TRAVAIL
CHAPITRE I.Résultats des recherches
CHAPITRE II.Discussions
SECTION I. Par rapport aux théories
SECTION II. Par rapport aux revues littératures
CHAPITRE III. Critiques et recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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