L’Ingénierie Sociale

Madagascar – et plus particulièrement le monde rural malagasy – est souvent astreint à écouter des discours assenant le mot – qui se répète millième fois – de développement.

Et cela depuis l’avènement de l’Indépendance nationale, le 26 juin 1960, en passant de la Première République jusqu’à cette Quatrième République, sans parler des régimes transitoires de 1972, de 1991, de 1993, de 2009, voici donc exactement 56 ans … Développement – Fampandrosoana – et surtout dans le monde rural : « Fampandrosoana ny tontolo ambanivohitra », tels sont les mots auréolés de mille discours, de mille promesses, sans contenu réel à tel point que les paysans, les ruraux, les Tantsaha ne comprennent rien et ils finissent par s’y perdre et ne plus y croire. Pourtant, aussi paradoxal que ce fut, ces rudes traversées du désert ont forgé, par le temps, certains milieux ruraux à prendre conscience comme quoi ils doivent « se prendre en charge pour leur développement ». La présente étude a pour objet la mise en relief de la mobilisation d’une population rurale – au départ, presque sans intervention extérieure – pour faire face aux problèmes qu’elle traverse depuis plusieurs années et les solutions qu’elle se propose et juge prioritaires pour redresser une situation sociale et économique de sa Commune. Elle a élaboré son propre Plan de Développement Local – sans philosophie ni notion mais mis en forme scientifiquement a posteriori par une équipe technique bénévole issue de son terroir. Notre domaine de recherche et notre champ d’investigation tournent autour de la méthode de l’Ingénierie Sociale, nécessaire et utilisée dans la compréhension des attitudes paysannes qui se prennent en charge en définissant leurs priorités dans leur démarche pour leur développement. D’ailleurs tous les intervenants dans cette commune ont utilisé cette méthode dans toutes leurs investigations.

Présentation générale et monographie de la Commune 

Contexte historique et situation géographique de la Commune Rurale d’Antanimasaka 

Historique
La Commune Rurale d’Antanimasaka fait partie des vastes Plaines de la Basse Betsiboka, dont Marovoay était le fief ou la capitale d’un des Royaumes Sakalava du Nord-Ouest du pays. Malgré ces vastes Plaines, la population sakalava, d’antan, était plutôt des éleveurs de zébus que de riziculteurs. Le Royaume sakalava de Marovoay était né de l’éclatement du Royaume du Boina, entre les quatre fils du Roi, mais après des conflits ouverts, le vainqueur les rassemble en un seul. Néanmoins, le Royaume du Boina fut également le fruit de l’éclatement du Royaume sakalava du Menabe Puis vint le Royaume de Radama I (1810 – 1828), déjà appelé Roi de Madagascar par les Anglais, ayant une armée régulière et entrainée par les Anglais, pour son expansion vers les côtes et ayant à l’esprit l’adage de son père, le Roi Andrianampoinimerina : « la mer est la limite de mon royaume ». Radama I envoya une armée expéditionnaire dans le Nord-Ouest, mais les Sakalava – jusqu’alors invaincus – ricanèrent devant de tel fait. Devant l’avancée de l’armée venue d’Antananarivo, le roi d’Ampijoroa se suicida dans le Lac avec toute sa famille ; à Marovoay, le Roi sakalava prit la fuite mais avant de partir il maudit la terre (« les Sakalava partent mais leurs interdits resteront la malédiction de ces terres ») Radama a vaincu les Sakalava jusque dans la capitale sakalava, Mahajanga.

A Marovoay, le Roi Radama I installa une colonie de militaires. Les Sakalava fuirent les terres et se réfugièrent dans les forêts. Ces militaires merina, accompagnés de leurs esclaves venus d’Antananarivo, étaient de grands riziculteurs et aménagèrent les Plaines de la Basse Betsiboka à l’image des Plaines de la Betsimitatatra. A l’époque coloniale, le Gouverneur Général de l’époque pour déposséder les Merina, décréta l’abolition de l’esclavage. Les anciens esclaves composés de Merina et Betsileo s’adonnèrent à la riziculture, pour une courte durée, car les colons confisquèrent toutes les terres et créèrent le travail forcé au profit de la colonisation. Plus tard, les colons s’organisèrent en créant des compagnies, car ce fut la politique du Gouverneur Général : la mise en place de grandes concessions coloniales dans tout Madagascar et sur les grandes plaines du pays.

La CAIM – Compagnie Agricole et Industrielle de Marovoay – et la Franco (la Compagnie francomalagasy d’expansion économique) exploitèrent les terres et exportèrent la variété « Ali Combo », une variété de riz de luxe ramenée par le Comorien Ali Combo jusqu’à ses terres d’émigration : Marovoay. D’autres colons exploitants – en particulier des anciens militaires expéditionnaires – bénéficièrent également de terres cédées par le Gouvernement colon en guise de récompenses. Pour les travaux d’aménagement, les compagnies coloniales peinèrent à trouver de la main d’œuvre et favorisèrent la migration d’autres Merina, Betsileo, des gens du Sud-Est et du Sud de l’île, migration accompagnée par des mesures du Gouvernement colonial : la création des impôts pour assujettir la population à la prestation obligatoire aux grandes constructions (routes, voies ferrées, main d’œuvre rurale, etc.) La Rive Gauche de la Betsiboka où se trouve Antanimasaka, à l’époque, était une zone de grandes forêts. C’était des lieux de refuge des Sakalava. Cette situation ne dura pas longtemps puisque des migrants merina, betsileo et du Sud-Est virent s’y installer et pratiquèrent la riziculture jusqu’au moment où les colons reprennent encore de force les terres. Au départ le territoire d’Antanimasaka et des communes actuelles voisines étaient une zone de pâturages. La population actuelle est constituée des descendants des premiers migrants et des métayers à l’époque coloniale.

Situation géographique et délimitation administrative

La Commune Rurale d’Antanimasaka (de 154 Km² de superficie), administrativement, est une des 12 communes du District de Marovoay, Région Boeny. Son chef-lieu n’est autre qu’Antanimasaka. Le Maire actuel est Monsieur Razafimahatratra Sabin, trois fois réélu à ce poste, et l’Adjoint au Maire : Monsieur Philibert. Le nombre actuel de conseillers communaux est de 9 personnes élues, dont 8 hommes, et 1 femme Située sur la partie Nord-Ouest de l’île, la Région Boeny est composée des six Districts dont Mahajanga comme Chef-lieu de Région, Mahajanga II au Nord, Soalala à l’extrême Sud-Ouest, Mitsinjo à l’Ouest, Marovoay au Centre –sud et Ambato-Boeny à l’Est. La Région occupe une superficie totale de quelques 29.830 Km² .

Quant au District de Marovoay, il est au Centre-Sud de la Région Boeny, ayant comme limitrophes les districts de Mitsinjo (Ouest), de Mahajanga II (Nord) et d’Ambato Boeny (Est). Le District de Marovoay est traversé par le Fleuve Betsiboka d’où l’appellation de ses plaines de Basse Betsiboka car presque à proximité de l’embouchure de celui-ci. Aussi, la Commune Rurale d’Antanimasaka est située sur la Rive Gauche du Fleuve Betsiboka, distante de 33 km depuis Marovoay, le Chef lieu du District d’appartenance et à 106 km de Mahajanga, le Chef-lieu de la Région Boeny dont elle fait partie.

Sa localisation Géographique est de : Latitude : 16°15’46.05″S, Longitude : 46°25’1.85″E. Et comme le District de Marovoay, la Commune Rurale d’Antanimasaka n’est qu’à quelques kilomètres de l’embouchure du Fleuve Betsiboka. Elle a, à sa droite, à l’Est, le Fleuve Betsiboka (distant de 4 km, depuis son Fokontany et Port fluvial Maroala), et est limitée au Nord par la Commune rurale de Manaratsandry (41.505 habitants), la nouvelle Commune rurale d’Ankaboka et la Commune rurale de Bemaharivo. (12.961 habitants), au Sud par sa Source naturelle, Andranomandevy .

Présentation de la Commune Rurale d’Antanimasaka 

La Commune Rurale d’Antanimasaka est une zone entièrement rurale et particulièrement rizicole. 98% de la population pratiquent et vivent de la riziculture, structurée en 4 Associations d’Usagers de Réseaux (AUR) et s’organisent, au deuxième niveau, en Fédération Manolotsoa ; avec des rizières de 1.587 ha irriguées depuis des ouvrages de dérivation alimentés par la Source naturelle d’Andranomandevy via des Canaux d’irrigation d’une longueur totale de 31,466 Km), avec des Drains principaux et de Drains secondaires de 14,633 Km, qui, dans la plupart des cas, irriguent également certaines parcelles de rizières le long de leur parcours respectif.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : Cadrage contextuel, conceptuels et méthodologie
Chapitre I : Présentation générale et monographie de la Commune
Chapitre II : Repères théorico-conceptuels
Chapitre III : Méthodologie de recherche
Deuxième partie : Application des choix théoriques sur les terrains
Chapitre IV : Réalités socio-économiques de la Commune Rurale d’Antanimasaka
Chapitre V : « Ingénierie Sociale » un concept et une méthodologie de travail du développeur social depuis la FIFABE et son Ingénieur-Conseil, AHT International
Chapitre VI : Les actions de développement dans la Commune Rurale d’Antanimasaka
Chapitre VII : Les acteurs mobilisés dans les actions de développement de la Commune Rurale d’Antanimasaka
Chapitre VIII : Résultats d’enquêtes et Focus Group
Chapitre IX : Les réalités de la Commune Rurale d’Antanimasaka (d’après l’application de l’Ingénierie Sociale)
Chapitre X : Essai d’analyses
Troisième partie : Approche prospective de la résolution de la problématique
Chapitre XI : Vérification et synthèses des hypothèses émises
Chapitre XII : Analyse de la réalité et des données sur terrains – bilan et discussion
Chapitre XIII : Réflexions prospectives
Conclusion générale
Bibliographie

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