L’INFORMATION DE MARCHE ET LA COMMERCIALISATION DU RIZ

Démarches de vérification communes auxhypothèses

                     Ces démarches concernent la phase exploratoire, la phase opérationnelle et le traitement des données.
Phase exploratoire Des réunions d’information ont eu lieu au sein de l’ESSA et du CIRAD pour la préparation technique et administrative de la recherche. Puis une descente sur terrain a été effectuée dans la Région Itasy et une pré-enquête a été réalisée à base d’un questionnaire provisoire. Des entretiens ont été également menés auprès des personnes ressources tels que des administrations publiques (Districts, Communes et Fokontany), des organismes d’appui au développement rural (CIRAGRI, DRDR, CSA, OdR, OP) et des institutions financières (BOA, CECAM, OTIV). Les travaux préliminaires ont été effectués en collaboration avec le stagiaire de Master II qui travaillait sur un sujet similaire dans la Région Itasy. Le souci de comparabilité des données est toujours de mise : ce sont deux zones à forte production excédentaire mais diamétralement opposées quant aux centres de distribution. Avant la descente sur terrain à Bealanana, le protocole de recherche et le guide d’entretien ont été rédigés. Des questionnaires ont été élaborés pour chaque type d’acteurs (Annexe 1). Des études bibliographiques ont été menées avant, pendant et après la descente sur terrain. Différentes sources d’information ont été fréquentées, plus particulièrement les documents de l’INFORIZ, du Centre de documentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo et de l’Académie Malgache. La recherche sur les différents projets, programmes ainsi que des travaux déjà réalisés concernant l’information sur la commercialisation du riz a permis d’élucider, en partie, les différents mécanismes de la filière riz.
Phase opérationnelle
a. Collecte de données sur terrain : Une enquête pilote a été opérée avant la réalisation de l’enquête effective. Des entretiens auprès des personnes ressources ont été réalisés avec l’équipe InfoRiz ; il s’agit notamment du personnel de la Fondation Aga Khan d’Antsohihy et de Bealanana, du Directeur Régional du Développement Rural de Sofia (DRDR), des Responsables de microfinance d’Antsohihy, de Bealanana et d’Ambatoriha (CECAM, PMF), du Responsable du CSA de Bealanana. Des Responsables Administratifs ont été conjointement interviewés afin de connaître leurs interventions ou leurs intentions (recherches antérieures et /ou projets en cours). Le Maire de Bealanana et son Adjoint ont insisté plus particulièrement sur la détérioration des infrastructures routières malgré le potentiel économique de la Région Sofia;le PDS d’Ambatoriha et le Maire d’Ambanja n’ont avancé que des souhaits pour la finition du mémoire.
b. Echantillonnage : L’enquête a été effectuée sans aucune base de sondage ; la liste complète des transformateurs et des commerçants n’existe pas. Il s’agit plutôt d’un échantillon raisonné ; la taille est petite car le choix repose uniquement sur les acteurs du riz en provenance du District de Bealanana. Par ailleurs, l’échantillon est dicté par la disparité géographique des enquêtés, par le temps imparti, par la contrainte budgétaire et par la disponibilité des acteurs. En effet, 56 enquêtés ont été pris en compte dont 27 commerçants, 20 transformateurs, 8 acteurs d’appui et une organisation paysanne (Tableau 1).
c. Enquête sur terrain : Bien que l’étude concerne le District de Bealanana, le circuit de distribution du riz issu de ce dernier se poursuit dans d’autres Régions. Ambanja et Antsiranana (Région Diana), Mahajanga (Région Boeny) et Antananarivo (Région Analamanga) constituent d’autres zones d’intervention pour l’enquête (Tableau 1).
d. Traitement des données : Le traitement des données quantitatives et qualitatives a été effectué à l’aide des logiciels SPSS. Microsoft Office EXCEL, Microsoft Office WORD et STATA 11 ont été utilisés aussi pour les calculs intermédiaires nécessaires et pour la rédaction du mémoire. Ce traitement est caractérisé par la saisie et l’apurement des données de base collectées à l’aide des fiches d’enquête pour aboutir à des tableaux statistiquement exploitables. Un rapport intermédiaire a été réalisé avant les résultats finaux (Annexe 2).

Les niveaux de performance au niveau des transformateurs et commerçants

Au niveau des transformateurs Le niveau de performance des transformateurs qui possèdent ou non un téléphone portable est présenté dans le Tableau 7. D’après le Tableau 7, 80% des transformateurs détiennent au moins un téléphone portable. Les seuls transformateurs qui n’en possèdent pas sont dans les deux premières catégories. Ce qui laisse supposer une certaine relation entre la possession de téléphones et le niveau d’activité. Les chiffres d’affaires minimum et maximum des transformateurs sont respectivement de Ariary 1925 000 et de Ariary80 150 000 et le chiffre d’affaires moyen s’élève à Ariary 16 535 500. Le prix de vente du kilo du riz blanchi varie de Ariary1 250 à Ariary 1 650 en 2013 (Annexe 3) Ce Tableau 8montre que 65% des transformateurs contactent leurs clients par téléphone mobile et parmi eux 5 sur 13 (38%) réalisent des chiffres d’affaires de plus de Ariary15 millions.
Au niveau des commerçants
a. Analyse descriptive par chiffre d’affaires Les résultats descriptifs sont présentés dans le tableau 6 et la figure 5.
b. Accès à l’information et chiffre d’affaires des commerçants L’accès à l’information et le chiffre d’affaire des commerçants figurent dans les Tableaux 13, 14 et 15. Les pourcentages représentent les chiffres d’affaires des commerçants. Pour les commerçants, les variables « écoute de la radio et chiffre d’affaires » sont corrélées suivant le résultat du test avec une probabilité p=0,045 ; la corrélation entre les variables est donc significative à 5%. Ceux qui écoutent la radio réalisent des chiffres d’affaires de Ariary40 000 à Ariary230 000 (43%) et de plus de Ariary230 millions (57%). Pour les commerçants qui n’écoutent pas la radio, 53% traitent des chiffres d’affaires de Ariary40 millions au maximum, 27% réalisent des chiffres d’affaires de Ariary40 000 à Ariary230 000 et 20% ont des chiffres d’affaires atteignant plus de Ariary230 millions. Donc, l’accès des commerçants à l’information par la radio a une relation avec leurs chiffres d’affaires.
Le résultat de l’estimation du modèle Les valeurs du test de significativité des coefficients obtenues à partir du calcul de Y* étant toutes positives, elles auraient une influence sur la performance du chiffre d’affaires. Le coefficient de détermination du modèle R² égale à 0,418 signifie qu’environ 42% des variations de Y* sont expliqués par le modèle. D’autres facteurs que ceux considérés dans le modèle peuvent encore apporter des explications sur la différence entre les chiffres d’affaires des commerçants. Effets des variables explicatives considérées : La variable « accès à l’information sur les marchés et les lieux de destination » est significative à10% avec une valeur de probabilité de 0,08. L’accès à de telle information améliore le chiffre d’affaires des commerçants de 0,716 unité. La variable « écoute de la radio » est significative au seuil de 5% avec une probabilité p=0,028. L’accès à l’information par l’écoute de la radio fait augmenter le chiffre d’affaires des commerçants de 0,817. Suivant ce Tableau, 57% (4 sur 7) de ceux qui font des appels inférieurs à 15 fois par semaine dégagent un chiffre d’affaires de plus de Ariary230 millions et 60% (3 sur 5) de ceux qui passent des appels supérieurs à 15 fois par semaine à leurs fournisseurs réalisent un chiffre d’affaires de plus de Ariary230 millions. Cinquante pour cent des commerçants (3 sur 5) qui émettent des appels inférieurs ou égaux à 4 réalisent un chiffre d’affaires de plus de Ariary 230 millions; il en est de même pour ceux qui font des appels supérieurs ou égaux à cinq par semaine (Tableau 10).

L’utilisation des moyens d’accès à l’information et leur contribution à la performance

                 Suivant les résultats obtenus (Tableaux 13, 14 et 15), la majorité des acteurs qui ont accès à l’information arrivent à dégager des chiffres d’affaires plus élevés. La Radio Nationale Malgache (RNM) est écoutée par la majorité des acteurs en aval, surtout par les transformateurs qui s’intéressent aux nouvelles de dix-neuf heures (diffusées au moment de leur repos). La radio Lohan’i Sofia (RLS), une radio locale à Bealanana, vient s’ajouter à la RNM. Elle est utilisée pour diffuser des informations régionales et elle répond énormément aux intérêts des commerçants (Figure 3). Le téléphone mobile joue un rôle crucial pour la plupart des acteurs en aval ; 80% des transformateurs détiennent au moins un téléphone mobile et 91% des commerçants sont aussi utilisateurs de ce moyen. Il est à souligner que l’affichage et les réunions sont notamment pratiqués par les organismes d’appui et les institutions (Figures 3, 4 et 5) et (Tableaux 6 et 7). Les résultats descriptifs de cette recherche montrent également que 38% des transformateurs qui possèdent au moins un téléphone mobile réalisent un chiffre d’affaires de plus de Ariary15 millions par an ; 35% des commerçants qui utilisent un téléphone portable arrivent à traiter un chiffre d’affaires supérieur à Ariary230 millions par an. Les résultats du test révèlent aussi que :
– L’accès à l’information sur les marchés et les lieux de destination améliore le chiffre d’affaires des commerçants ;
– L’accès à l’information par l’écoute de la radio fait augmenter le chiffre d’affaires des commerçants.
Néanmoins, très peu d’acteurs ont accès à l’information sur le marché. En moyenne, seulement 13% des transformateurs et 34% des commerçants y accèdent. Les sources d’information actuelles des transformateurs et des commerçants ainsi que le partage d’information se font principalement entre amis et familles, allant à plus de 45%. Donc c’est le signe de la convivialité qui, se traduit par des relations d’affaires assez fermées. Par contre, nombreux sont ceux quine s’informent pas et surtout qu’il y a très peu de différence à ce niveau, entre les petits chiffres d’affaires et les gros chiffres d’affaires. Quoiqu’il en soit, les acteurs ayant accès à l’information sur le marché sont plus performants. En général, l’accès à l’information sur le marché a une dépendance significative avec le chiffre d’affaires des acteurs. Le résultat du test de régression entre les variables liées à l’accès à l’information et le chiffre d’affaires a montré que l’écoute de la radio et l’accès des acteurs à l’information sur le marché et les lieux de destination des produits contribuent à expliciter la variation du chiffre d’affaires des commerçants.

Renforcement du partenariat

                Si le Gouvernement donne accès aux ressources, encourage la coopération internationale et soutient des partenariats solides, le développement des échanges commerciaux s’intensifiera davantage et créera une valeur économique, ce qui profite au District de Bealanana en particulier et à la nation en général. La contribution de la Fondation Aga Khan a permis de dégager des résultats palpables depuis le choix des semences jusqu’à la distribution. En stimulant les paysans à adopter des procédés de production et de gestion plus innovants, la Fondation projette actuellement à exporter les produits vers d’autres régions par le biais des coopératives. Il est ainsi recommandé d’introduire d’autres projets qui mettront l’accent sur le pôle de développement du District et sur les aspects environnementaux afin d’assurer une croissance durable. Le transfert de la méthode de travail promue par la Japan International Cooperation Agency(JICA) dans la Région Bongolava est vivement sollicité ; l’approche japonaise « SeikatsuKaizen », littéralement « Amélioration de la Vie », a eu des réussites qui font taches sur vingt Communes Rurales de la Région Bongolava. Le principe de l’approche sociale « SeikatsuKaizen » vise à promouvoir le développement et la lutte contre la pauvreté en suscitant une réflexion approfondie sur les problèmes de la vie quotidienne, et par la suite une recherche constante de solutions dans un délai raisonnable reposant sur l’optimisation de ses propres moyens (ANDRIANASOLO, 2014).

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Table des matières

REMERCIEMENTS
RESUME
ABSTRACT
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES ET DES CARTES
ACRONYMES
INTRODUCTION
1 CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
1.1 Notions sur l’information 
1.1.1 Définitions de l’information
1.1.2 Dimensions dans la définition de l’information
1.2 Services d’information agricoles
1.3 Systèmes d’Information de Marché (SIM)
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 Matériels
2.1.1 Justification du choix du thème
2.1.2 Justification du choix du site
2.2 Méthodologie
2.2.1 Démarches de vérification communes aux deux hypothèses
2.2.1.1 Phase exploratoire
2.2.1.2 Phase opérationnelle
a. Collecte de données sur terrain
b. Echantillonnage
c. Enquête sur terrain
d. Traitement des données
2.2.2 Démarches spécifiques de vérification des hypothèses
2.2.2.1 Démarche de vérification de l’Hypothèse 1 : « Les acteurs en aval de la filière riz utilisent différentes formes d’accès à l’information »
2.2.2.2 Démarche de vérification de l’Hypothèse2 : « L’accès à l’information contribue à différencier les niveaux de performance des acteurs en aval de la filière riz »
a. Interprétation des résultats
b. Utilisation des données empiriques
2.2.3 Limites de l’étude
2.2.4 Chronogramme d’activités
3 RESULTATS 
3.1 Les différentes formes d’accès à l’information utilisées par les acteurs en aval de la filière riz
3.1.1 Constat des mouvements de la filière rizicole de Bealanana
3.1.1.1 Flux des produits (riz ou paddy)
3.1.1.2 Provenance et destination du riz traité par les commerçants
3.1.1.3 . Circuit de distribution du riz
3.1.2 Accès à l’information par la radio et le téléphone mobile
3.2 Les niveaux de performance différenciés selon l’accès à l’information
3.2.1 Les niveaux de performance au niveau des transformateurs et commerçants
3.2.1.1 Au niveau des transformateurs
3.2.1.2 Au niveau des commerçants
3.2.1.3 Le résultat de l’estimation du modèle ayant comme variable dépendante
3.2.2 Accès et besoins en information des acteurs (transformateurs et informations)
3.2.3 Accès à l’information et chiffre d’affaires des commerçants
3.2.4 Perception des SIM par les acteurs
3.2.4.1 Selon les transformateurs
3.2.4.2 Selon les commerçants
4 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 
4.1 Discussions
4.1.1 Sur l’utilisation des moyens d’accès à l’information et leur contribution à la performance
4.1.2 Sur la situation en perspectives de l’accès à l’information
4.2 Recommandations
4.2.1 Intervention du Gouvernement et des Collectivités Locales Décentralisées
4.2.2 Renforcement du partenariat
4.2.3 Perspectives des Systèmes d’Information de Marché
4.2.4 Situation des Centres de Services Agricoles (CSA) dans les SIM
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXE

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