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Rôles et nécessité de l’éducation dans le développement
L’éducation porte beaucoup d’avantages pour le développement non seulement pour la personne bien éduquée mais aussi pour son environnement, et son pays. Nous traiterons dans le chapitre suivant les avantages personnels de l’éducation et ses atouts face au marché du travail. Mais dans ce paragraphe nous essayons de montrer les influences positives des personnes à niveau d’instruction élevé sur son environnement, et l’impact de l’éducation sur la croissance.
Externalités de l’éducation sur l’environnement immédiat
L’éducation d’un individu peut exercer une influence sur le comportement d’autres individus ou plus généralement sur l’environnement de cet individu. En d’autres termes, l’éducation est génératrice d’externalités dont la personne éduquée est l’émettrice et les autres individus les bénéficiaires. Nous pouvons distinguer trois sphères d’influence
· La première sphère est évidemment la famille. L’éducation du père ou de la mère par exemple, rejaillit sur la cellule familiale et particulièrement sur les enfants, leurs études et plus généralement leurs activités et leurs comportements. Nous constatons que l’éducation des parents peut jouer en tant que facteur de production de leurs domestiques et en particulier dans l’éducation concrète de leurs enfants. Ici il s’agit plus d’un effet d’atmosphère. Autrement dit, il n’est pas nécessaire que les parents s’impliquent concrètement dans l’éducation de leurs enfants ; leurs seule présence et comportements suffisent à engendrer cet effet bénéfique.
· La seconde sphère est la communauté amicale. Dans la mesure où l’éducation favorise la convivialité, elle exerce aussi des effets d’atmosphère comparables aux effets familiaux. La fréquentation d’amis à haut niveau éducatif et culturel enrichit les individus.
· La troisième sphère est le milieu de travail. Il est assez vraisemblable que le niveau d’éducation d’un individu rejaillit sur ses collègues qui profitent gratuitement de son savoir – faire, de ses conseils, de son sens de l’organisation : Ils peuvent en retirer une meilleure efficacité, éventuellement des revenus plus élevés.
Externalités de l’éducation sur l’environnement collectif
Les effets à ce niveau sont évidemment plus diffus et résultent d’une somme de comportements individuels. C’est plutôt l’effet du niveau d’éducation moyen de la population qui est en jeu. Dans cette perspective, et en reprenant la même démarche que précédent, on peut alors au moins quatre sphères d’influence :
¨ Sphère politique : Il est en général admis qu’un niveau d’éducation élevé favorise la démocratie et le développement des procédures de choix liées à ce régime. On peut aussi supposer que la stabilité politique et institutionnelle en seront favorisées.
¨ Sphère sociale : A un niveau très général, on estime que l’éducation est un facteur de cohésion sociale, augmentant la solidarité. Il en résulte un développement des institutions sociales comme la sécurité sociale, les systèmes d’allocations ( chômage, logement, familiale), le système judiciaire et, bien entendu, le système éducatif lui – même.
¨ Sphère culturelle : L’éducation est un élément favorable et nécessaire au développement des institutions et des activités culturelles. Ces activités culturelles ont besoin du public, même si elles sont généralement largement subventionnées.
¨ Sphère économique : L’éducation favorise globalement le fonctionnement des marchés :
Elle favorise le fonctionnement du marché des biens dans la mesure où le consommateur éduqué a un comportement de recherche d’information maximum et efficace. Elle favorise le fonctionnement du marché des capitaux, pour la même raison mais aussi parce que les risques de défaillance des emprunteurs y seront sans doute atténués. Elle favorise également le fonctionnement du marché du travail. Car le niveau d’éducation a une influence notable sur la mobilité, l’adaptabilité et l’information des offreurs de travail.
Dans ces deux dernières sphères ( culturelle et économique ), si on se limite à l’impact non monétaire du comportement d’un agent économique sur un autre agent économique, il ne peut s’agir que d’effets qualitatifs. Le fonctionnement du secteur culturel et du secteur économique se trouve amélioré par la qualité des individus qui les fréquentent ou qui en sont les acteurs. Mais il est clair qu’à côté de ces effets.
Il existe aussi un effet quantitatif sur le niveau d’activité de ces secteurs qu’on ne peut négliger. L’existence d’une université, par exemple, va amener dans une ville quelques milliers de personnes dont les dépenses vont évidemment avoir un impact direct sur l’économie locale ( en particulier dans les domaines culturel et immobilier ), et donc sur les finances locales, par l’intermédiaire des rentrées fiscales liées à ces activités. D’où la tendance croissante de collectivités locales à souhaiter accueillir des universités ou leurs délocalisations sur leur territoire. D’autant que l’image de marque de la ville ou de la région se trouve rehaussée par cette présence universitaire. En outre, le développement du troisième cycle universitaire et de laboratoires de recherche peut aussi inciter les entreprises à venir s’installer à proximité de ces réservoirs de main-d’œuvre potentielle. On dépasse sans doute de façon notable la notion stricte d’externalité de comportement pour déboucher sur la notion plus globale de synergie entre l’éducation et l’économie.
Dans le paragraphe suivant, nous allons pousser l’analyse en mettant en exergue le rôle et nécessité de l’éducation sur la croissance.
L’éducation et la croissance
Dans ce paragraphe, nous essayons de présenter les points essentiels de l’idée de Denison dans ses travaux concernant l’étude de la contribution de l’éducation à la croissance des USA.
La contribution de l’éducation à la croissance
Denison a fait la première tentative de mesurer la contribution de l’éducation à la croissance, en 1962 pour les Etats-Unis sur la période 1910-1960. Il s’agit de montrer que la croissance des facteurs de production ( capital et travail ) n’explique pas la totalité du taux de croissance de l’économie.
Denison suppose qu’on peut mesurer la croissance de l’éducation à partir de la croissance des salaires. Après beaucoup de calculs effectués, il a conclut que l’éducation contribue comme facteur déterminant à la croissance économique. La base de tous les calculs c’est l’hypothèse qui dit que les gains des différents groupes de mains d’œuvre sont une mesure de leur productivité qui, elle-même est liée à leur niveau d’éducation.
La logique de la liaison éducation croissance
Globalement on peut dire que l’éducation crée un ensemble de facteurs favorables au processus de croissance pour différentes raisons.
En premier lieu, l’éducation améliore la productivité des individus, et permet donc à l’économie de disposer d’une main-d’œuvre qualifiée et adaptée à la technicité croissante qui accompagne toujours le développement économique. Plus précisément, la croissance repose sur un renouvellement permanent des techniques de production. Ces techniques ne peuvent être mises en œuvre que dans la mesure où il existe des hommes non seulement suffisamment qualifiés, mais aussi adaptables, mobiles et capables d’assimiler rapidement ces évolutions. Ils le seront d’autant plus qu’ils possèdent un niveau d’éducation élevé.
Une des clefs du développement est aussi la capacité à saisir les opportunités ( nouvelles techniques, nouveaux marchés ), ce qui nécessite une utilisation et un décodage efficace des informations. Un haut niveau d’éducation est un élément favorable à cet égard. Il permet en outre le développement des activités de recherche qui sont à la base du progrès technique et donc de la croissance.
L’éducation engendre aussi un état d’esprit favorable. Elle modifie les valeurs individuelles et peut créer des attitudes de désir de nécessité, de compétition, de recherche du progrès, évidemment favorables au développement économique.
Enfin, l’éducation joue aussi un rôle fondamental du côté de la demande sans la quelle toute croissance est illusoire. Un haut niveau d’éducation débouche en effet sur des revenus plus élevés qui permettent d’alimenter la demande de biens et services.
Autres effets macroéconomiques de l’éducation
En dehors de l’impact sur la croissance économique, l’éducation, par ses dimensions multiples, joue nécessairement à tous les niveaux de l’économie. On distinguera son influence sur les grands équilibres et sur la répartition du revenu.
Education et grands équilibres
Dans ce paragraphe, nous allons essayer d’évoquer les impacts de l’éducation sur les prix, les finances publiques, et la balance des payements.
· L’impact de l’éducation sur l’inflation est a priori double. A certains égards, elle peut être génératrice de pressions inflationnistes. Cela tient aux dépenses publiques croissantes qu’engendre le développement du système éducatif et qui vont donc peser sur les finances publiques. Cela tient aussi aux risques de « contagion » que peut créer l’augmentation des salaires de la main-d’œuvre qualifiée sur les salaires des autres catégories de travailleurs. A l’inverse, le développement de l’éducation exercera des effets anti-inflationnistes tout à fait bénéfiques par la création de gains de productivité dont on sait qu’ils sont la meilleure arme contre les dérapages de prix. Si l’on en juge à nouveau à partir des chiffres, les effets positifs semblent l’emporter sur ces effets négatifs. Les pays à dépenses éducatives élevées sont en général caractérisés par des taux d’inflation plus modérés.
· Comme nous venons de le voir, l’éducation pèse nécessairement sur les finances publiques. Face à une demande croissante des familles, mais aussi face aux besoins croissants de main-d’œuvre qualifiée, les pouvoirs publics, au niveau national comme à l’échelon local, doivent engendrer des sommes de plus en plus importantes dans ce domaine. Mais cette dérive des dépenses est compensée, à terme, par une augmentation quasi automatique des recettes fiscales. En effet, dans la mesure où l’augmentation du niveau d’éducation engendre une augmentation du revenu, et dans la mesure où le système fiscal d’imposition des revenus est progressif, les rentrées liées la fiscalité directe sont plus abondantes. Ces revenus plus abondants engendrent en second lieu des dépenses de consommation plus élevées et donc des rentrées de TVA plus importantes. Enfin un haut niveau d’éducation de la main – d’œuvre débouchera plus souvent sur des productions à plus forte valeur ajoutée qui contribueront à nouveau à accroître les recettes fiscales. Le seul élément négatif que l’on puisse imaginer à ce niveau est le fait que des individus plus éduqués connaissent mieux, en principe, le système fiscal et sauront mieux lui échapper. On a tout de même de bonnes raisons de penser qu’au total les dépenses publiques dans le domaine éducatif sont, au moins à terme, tout à fait rentables pour les finances publiques.
· Le troisième et dernier point que nous allons traiter sur l’effet de l’éducation aux grands équilibres concerne les relations économiques internationales. Elles sont de deux types ; commerciales et financières.
L’éducation a un impact sur les relations commerciales. La théorie du commerce international a largement développé l’évidence de cette relation. Le facteur travail est décomposé en plusieurs catégories de mains- d’œuvre repérées par leur niveau de qualification. La structure du commerce international est alors déterminée par celle de la main d’œuvre utilisée dans la production des biens échangés. Quant à la structure de la main d’œuvre, elle est évidemment liée à celle du système éducatif et à la politique éducative menée dans chaque pays. On est donc autorisé à dire que l’éducation joue, une fois de plus, un rôle déterminant dans le commerce international. L’exemple de l’Allemagne et du Japon affirme cette idée. La structure d’enseignement allemand est très développée en faveur des formations techniques, et il est un des premiers exportateurs de produits manufacturés. Et le Japon a le niveau moyen de formation des salariés un des plus élevés du monde.
Pour ce qui concerne les mouvements internationaux de capitaux, la relation avec l’éducation élevée constitue un élément favorable pour la gestion efficace d’une porte – feuille, d’une trésorerie ou pour une plus grande rationalité dans les décisions d’investissement. De là on conclut que le solde de la balance des capitaux s’en trouvera automatiquement amélioré. Il y a un pas qu’on ne saurait franchir tant ce solde résulte de facteurs multiples et aléatoires.
Education et répartition des revenus
Toutes les conséquences de l’éducation envisagées jusqu’à présent ont été envisagées sous l’angle de l’efficacité. Mais il existe une seconde dimension de l’analyse qui mérite notre attention, c’est celle de l’équité. Le problème est alors de savoir si l’éducation permet d’améliorer l’équité tout comme permet d’améliorer l’efficacité du système économique.
L’appréciation de l’équité se fait principalement par l’intermédiaire de la répartition des revenus. L’éducation aura donc des efforts bénéfiques, du point de vue de l’équité, si son développement tend à resserrer la distribution des revenus. De nombreux travaux ont été menés à ce sujet pour les pays en voie de développement et qui font apparaître qu’il existe une relation significative entre l’inégalité des revenus et le développement économique. Et le développement économique est lié étroitement au niveau d’éducation. Cela nous permet de conclure que l’éducation assure l’équité dans la repartions des revenus.
L’ENSEIGNEMENT
STRUCTURE DE L’ENSEIGNEMENT
Généralement, l’enseignement se divise en trois grandes étapes : l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire, et l’enseignement supérieur.
L’enseignement primaire
L’école primaire, c’est la première étape de l’enseignement. Généralement elle dure six ans d’apprentissage, allant de la classe de 12ème à la classe de 7ème.Dans ces périodes, les écoliers apprennent à lire et à écrire. Ils assimilent également les connaissances de base et très élémentaires. L’efficacité de l’école primaire est évaluée, premièrement par le taux de réussite interne c’est – à – dire la proportion des élèves admis pour chaque classe, et deuxièmes par sa capacité de faire entrer les écoliers au stade supérieur ( enseignement secondaire )
L’enseignement secondaire
L’enseignement secondaire se divise en deux types : l’enseignement technique et formation professionnelles, et l’enseignement général.
L’enseignement technique et professionnel
La formation technique et professionnelle comprend différentes filières et options. Elle a une orientation professionnelle précise, c’est-à-dire les sortants de ces écoles vont directement dans des secteurs d’activité bien définis. Généralement les élèves ayant uneformation technique entre dans la vie active juste après sa formation secondaire. Cependant certain d’entre eux poursuivent ses études dans les Instituts supérieures ou grandes écoles. Dans tous les cas nous pouvons affirmer que les enseignements techniques et professionnels ont pour but de former des employés dans le domaine de production. Cette mission qui vise directement la production distingue la formation technique et professionnelle de l’enseignement général.
L’enseignement général
L’enseignement secondaire général est divisé en deux cycles. Le secondaire premier cycle comprend quatre classes allant de la classe de sixième jusqu’à la troisième. Ce cycle sert à développer les connaissances générales des élèves ; et donne les outils nécessaires pour approfondir les connaissances dans l’étape supérieure c’est–à–dire l’enseignement secondaire deuxième cycle.
Le secondaire deuxième cycle est formé de trois classes allant de seconde jusqu’à la terminale. C’est une formation académique et prépare les élèves à entrer à l’enseignement supérieur.
L’enseignement supérieur
L’enseignement supérieur est une suite logique de l’enseignement secondaire. Il y a également deux orientations : les formations académiques dans les Facultés et les formations à vision professionnelle, c’est-à-dire, les Instituts supérieurs et les grandes écoles.
Les Facultés
Les enseignements supérieurs possèdent trois cycles. Les deux premières années d’études constituent le premier cycle. Le second cycle dure généralement deux ou trois ans après le premier cycle. Et le troisième cycle nécessite plus de quatre ans d’études. Dans les facultés, les formations théoriques sont dominantes. Les étudiants sont orientés à faire de recherches théoriques ou opérationnelles. L’importance des formations académiques et théoriques distingue les facultés des grandes écoles.
Les instituts supérieurs et grandes écoles
Les grandes écoles servent à donner des formations techniques supérieures. On forme dans ces établissements des gens opérationnels comme les techniciens supérieurs, les ingénieurs. Les études sont donc canalisées vers certains domaines d’activités bien définis. Les étudiants sont poussés à faire des recherches pratiques. Ils essaient d’appliquer dans la sphère de production directe leurs formations. C’est la grande différence avec les études dans les facultés qui sont généralement théoriques et même abstraites.
Maintenant, nous allons essayer d’expliquer la nécessité et les rôles de l’enseignement.
RÔLES DE L’ENSEIGNEMENT
L’enseignement comme outil pour développer la connaissance de l’individu
Outres les avantages sur le marché de l’emploi, et la vie professionnelle de l’individu, le niveau d’instruction élevé augmente ses connaissances sur la réalité dans la vie quotidienne. Et cela lui permet de conduire efficacement sa vie. Le niveau de diplôme engendre un style de vie plus meilleur pour les hommes. Nous allons essayer de voir les effets de l’éducation dans certains domaines de la vie d’un individu.
Rôles du niveau d’instruction sur le comportement de l’individu dans la consommation et l’épargne
· Effets sur la consommation
Selon la théorie de la consommation de Becker, le consommateur est considéré comme un agent économique actif ; la consommation est une activité, un acte productif. Dans sa théorie Becker a précisé les vocabulaires suivants : les « services subjectifs de la consommation » sont les expériences psychologiques de l’esprit individuel ; les « services objectifs de la consommation » sont l’usage matériel des biens de consommation ( nourriture, meubles, vêtements,….). Le consommateur produit donc ses services subjectifs, zi, à partir des services objectifs, xi, en utilisant pour cela un certain temps ti. Ce sont alors ces services subjectifs qui deviennent les arguments de la fonction d’utilité du consommateur qu’il s’agira, comme d’habitude, de maximiser.
Le consommateur est toujours soumis à une contrainte de revenu, mais aussi à une contrainte de temps dans la mesure où il doit repartir son temps disponible total entre temps de travail et temps de consommation. Il a définit le comportement de consommateur par le système suivant : Max U = U ( z1, … , zi, … ,zn ) avec zi = zi ( xi, ti ) et iån1(pixi wti) YM où YM est le revenu maximal que l’individu obtiendrait s’il consacrait tout son temps disponible au travail. Becker estime que les caractéristiques du consommateur sont influencées par les dons personnels, le milieu familial et social d’origine, l’éducation, etc. C’est par ce canal que le niveau d’instruction prend sa place, et a une influence sur le comportement du consommateur.
Le modèle de Michael porte une précision sur le lien entre niveau d’instruction et de consommation. Le niveau d’éducation a un effet positif sur la consommation pour l’individu. Car si on admet que l’éducation améliore la productivité de l’individu, il peut en particulier s’agir de la productivité en matière de consommation. En outre, on peut imaginer qu’un niveau d’éducation élevé facilite le choix de la meilleure technique, donc de la combinaison optimale du temps de consommation et du bien objectif pour produire dans les meilleures conditions le service subjectif désiré. Michael démontre que la variation du niveau d’éducation a des effets analogues à ceux d’un accroissement du revenu. Si on suppose que le revenu est constant, l’augmentation du niveau d’éducation a le même effet que si l’on introduit une augmentation du revenu monétaire.
Le modèle de consommation de Ghez ajoute que le temps consacré à la consommation a évidemment un coût ; très précisément c’est un coût d’opportunité ( renoncement à une activité rémunérée ). Un niveau d’éducation plus élevé va conduire à un niveau de consommation objective plus élevée, et à des modes de consommation moins intensive en temps. Des plus, les analyses concernant également à penser que le niveau d’éducation joue plus directement sur les champs de préférence des individus.
· Effets sur l’épargne
Dans la mesure où l’influence de l’éducation sur la consommation ne fait aucun doute, l’analyse de son rôle sur l’épargne peut paraître redondante. Mais l’épargne n’est que la part du revenu non consommé. Alors, si le niveau d’instruction de l’individu prend une place dans son comportement de consommation, il ne peut qu’influencer l’épargne. Chacun sait cependant que l’épargne est plus qu’un résidu. L’individu arbitre entre consommation et épargne. En outre, l’épargne est multiforme et sa structure fait aussi l’objet d’arbitrages où sans nul doute, l’éducation intervient. Il n’est donc pas superflu d’envisager le problème sous cet angle, d’autant que plusieurs schémas explicatifs sont envisageables.
En premier lieu, l’investissement éducatif modifier la structure du revenu ( peut-être moins de revenus salariaux, plus de revenus du capital pour les hauts niveaux d’éducation ), ce qui peut aussi avoir une influence notable sur le comportement d’épargne ( volume et structure ). En second lieu, il faut nous référer aux fondements microéconomiques du partage consommation- épargne. L’épargne résulte de l’appréciation de la valeur relative des biens présents et futurs que l’on mesure par le taux subjectif de transformation inter temporel
( rapport des utilités marginales de la consommation présente et de la consommation future ), qui est confronté au taux d’intérêt. Ce taux subjectif est déterminé par les caractéristiques psychologiques de l’individu. Il est assez vraisemblable que ces caractéristiques sont influencées par le niveau d’éducation et que, globalement, il exerce un effet positif sur ce domaine. Par ailleurs, l’épargne implique normalement une gestion si possible rationnelle. Comme la consommation, on peut supposer que l’éducation exerce une influence sur l’efficacité de l’individu dans ce genre d’activité. En d’autres termes, l’individu à haut niveau d’éducation gérera plus efficacement son épargne ( et plus généralement son patrimoine ). Cela tient vraisemblablement au fait que l’individu a une meilleure information et l’intègre mieux dans sa stratégie d’épargnant. En toute logique, patrimoine et épargne devraient donc être plus élevés chez les individus à haut niveau d’éducation.
Les données françaises sur cette question confirment clairement la liaison éducation épargne. La structure des placements fait en effet apparaître une diversité beaucoup plus grande dans les choix des épargnants à haut niveau de diplôme, avec une préférence relative pour les valeurs mobilière et les placements immobiliers, qui distinguent clairement des autres catégories.
Le niveau d’instruction et autres comportements
En dehors des activités économiques traditionnelles comme le travail, la consommation et l’épargne, l’individu exerce des activités multiples sur lesquelles l’éducation et la formation apportent des connaissances, et influencent les comportements. Nous allons essayer de voir les rôles de l’éducation sur le comportement de l’individu dans les activités domestiques, la fertilité, la santé, et l’activité délictueuse.
· Le niveau d’éducation et les activités domestiques
L’essentiel de l’analyse porte sur l’activité féminine. Il s’agit de s’interroger sur l’impact de l’éducation sur l’allocation des temps et plus généralement sur les comportements domestiques qui en résulte (en particulier chez la femme). Le premier lien envisageable, le plus direct, est l’effet traditionnel de productivité. On peut supposer que le niveau d’éducation exerce une influence positive sur l’efficacité de l’individu dans les tâches domestiques. Ensuite, nous voyons que la possession d’un haut niveau d’éducation conduit l’individu à choisir des activités domestiques consommant le moins de temps possible et à substituer ce temps par des biens objectifs comme l’équipement électroménager.
Enfin, l’enquête « Emploi du temps » menée en 1985 par l’INSEE en France montre que, dans un couple, plus le niveau de diplôme de l’homme ou de la femme est élevé, plus l’homme est susceptible de prendre en charge des tâches « féminines » ou « intermédiaire ». De même, plus le niveau de diplôme de la femme est élevé par rapport à celui de l’homme, plus ce dernier prendra en charge ces tâches.
· Le niveau d’instruction et la fertilité
Dans ce paragraphe nous allons voir le lien entre niveau d’instruction et la taille de la famille. Ce lien existe manifestement au niveau macro-économique. Les pays sous-développés sont en générale surpeuplés. Les pays industrialisés souffrent au contraire d’une natalité insuffisante. On peut évidemment expliquer le phénomène par le fait qu’un niveau d’éducation plus élevé encourage la régulation des naissances et plus précisément les pratiques contraceptives. Nous trouvons l’idée que, plus le niveau d’éducation du ménage est élevé, plus le coût d’opportunité de l’éducation des enfants est élevé. Il exercera donc un frein sur la fertilité.
· Education et santé
Il existe une relation évidente entre niveau d’instruction et les comportements en matière de santé. On le constate au niveau macro-économique. La morbidité et la mortalité sont beaucoup plus faibles dans les pays développés à haut niveau d’instruction des individus. Cette situation tient bien sûr au fait que les individus consacrent une plus grande part de leur revenu aux dépenses de santé. Mais on peut aussi envisager une liaison plus directe entre éducation et santé indépendante du revenu. La justification de cette liaison entre niveau d’éducation et santé peut être trouvée à deux niveaux au moins.
– Il existe, comme pour les autres comportements économiques, un effet technologique de l’éducation. Les individus les plus éduqués ont un comportement de consommation médicale plus efficace : meilleure connaissance du système de santé, des médicaments, meilleure information médicale.
– Il existe aussi un effet de coût d’opportunité qui tient au fait que la mauvaise santé peut entraîner des pertes de revenu (en raison d’arrêts de travail ou de moindre efficacité dans le travail) qui seront d’autant plus élevées que ces revenus seront eux-mêmes élevés.
· Education et délits
L’éducation exerce des effets négatifs sur les activités délictueuses.
En premier lieu, un niveau d’éducation élevé conduira l’individu à mieux prendre conscience des risques qu’il prend dans ce domaine. Par ailleurs, un haut niveau d’éducation engendre un revenu monétaire élevé ; dès lors la rentabilité relative des autres activités est nécessairement moins attrayante. C’est ce qui explique que la délinquance est plus fréquente dans la population à faible niveau éducatif puisque les individus estiment avoir des perspectives de gains plus élevés dans une activité délictueuse. Enfin, l’éducation développe la conscience morale et le sens de la solidarité collectivité. Les individus à haut niveau de diplôme sont plus conscients des coûts collectifs qu’en engendrent les délits et les crimes. Ils encouragent donc le développement de protections juridiques efficaces qui décourageront ce genre d’activités.
L’enseignement comme préparation de la vie professionnelle :
L’impact fondamental de l’enseignement réside dans l’amélioration de la qualification des individus. L’individu passe à l’école pour avoir des connaissances et des compétences exigées par le marché du travail. Il prépare sa vie professionnelle, et prend la formation comme bagage pour affronter la concurrence. Il est donc indéniable qu’il existe une relation étroite entre la formation et l’emploi. Pour montrer les rôles de l’enseignement dans la préparation de la vie active, nous allons en effet de donner quelques observations statistiques, et puis nous expliquerons la logique de la formation emploi.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’EDUCATION
CHAPITRE I : GENERALITE SUR L’EDUCATION
1. Définition de l’éducation
2. Les différents types de l’éducation
3. Rôles et nécessité de l’éducation dans le développement
CHAPITRE II : L’ENSEIGNEMENT
A : STRUCTURE DE L’ENSEIGNEMENT
1. L’enseignement primaire
2. L’enseignement secondaire
3. L’enseignement supérieur
B : ROLES DE L’ENSEIGNEMENT
1. L’enseignement comme outil pour développer la connaissance de l’individu
2. L’enseignement comme préparation de la vie professionnelle
C : LES PROBLEMES DE L’ENSEIGNEMENT
1. L’enseignement et la pauvreté
2. Les problèmes liés à la politique des gouvernements
D : CONSEQUENCES DES PROBLEMES DE L’ENSEIGNEMENT
DEUXIEME PARTIE : L’EMPLOI
CHAPITRE III : DIAGNOSTIC DE L’EMPLOI
A : QUELQUES DEFINITIONS
1. L’emploi
2. L’emploi à temps plein
3. L’emploi à temps partiel
4. L’emploi permanent
5. L’emploi à durée déterminée
6. L’emploi indépendant
B : LE MARCHE DE L’EMPLOI
1. La demande d’emploi
2. L’offre de l’emploi
C : LA CREATION DE L’EMPLOI
1. Situation générale
2. Les problèmes de la création d’emploi
CHAPITRE IV : LE CHOMAGE
A : QUELQUES DEFINITIONS
1. Le chômage
2. Chômage de longue durée
3. Chômage de courte durée
4. Chômage déguisé
B : REPARTITION GEOGRAPHIQUE DU CHOMAGE
1. Chômage à la campagne
2. Chômage dans les villes
3. Conséquences
C : CHOMAGE ET NIVEAU D’INSTRUCTION
1. Les chômeurs intellectuels
2. Le chômage et l’analphabétisation
D : LE CHOMAGE SELON LA TRANCHE D’AGE
1. Le chômage des jeunes
2. Le chômage des adultes
E : LE CHOMAGE SELON LE SEXE
TROISIEME PARTIE : L’INFLUENCE RECIPROQUE ENTRE L’EDUCATION ET L’EMPLOI
CHAPITRE V : APERCU GENERAL DE LA SITUATION DANS LE MONDE
A : LA SITUATION DANS LES PAYS RICHES
1. Situation de l’éducation dans les pays riches
2. Situation de l’emploi dans les pays riches
3. Commentaires
B : LA SITUATION DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
1. Situation de l’éducation dans les pays en développement
2. Situation de l’emploi dans les pays en développement
3. Commentaires
CHAPITRE VI : CONTRIBUTION DE L’EDUCATION A L’AMELIORATION DU MARCHE DU TRAVAIL
A : AVANTAGES DU NIVEAU D’INSTRUCTION ELEVE
1. Les avantages pour les travailleurs
2. Les avantages pour les employeurs
3. Les impacts des niveaux d’instruction sur l’investissement
B : LA PLACE DU NIVEAU D’INSTRUCTION FACE ALA CREATION D’EMPLOI
1. Le niveau d’instruction et la création de MPME
2. Le niveau d’instruction et la création des emplois indépendants
CHAPITRE VII : LA PLACE DU MARCHE DE L’EMPLOI DANS LA
DETERMINATION DU SYSTEME EDUCATIF
A : LES EXIGENCES DU MARCHE DU TRAVAIL
1. Les types de formations à donner et les qualités qui en découlent
2. Les exigences du marché de l’emploi sur les compétences des gens formés
B : L’INSUFFISANCE DE L’EMPLOI A-T-ELLE DES INFLUENCES SUR L’EDUCATION ?
1. La relation entre la situation du marché de l’emploi et les diplômes
2. Le marché de l’emploi et la motivation des ménages à dépenser pour l’éducation et la formation
CHAPITRE VIII : L’ASPECT DE LA SITUATION A MADAGASCAR ET SUGGESTIONS DES SOLUTIONS
A : LES PROBLEMES DE L’EMPLOI A MADAGASCAR
1. Insuffisance de l’offre par rapport à la demande
2. Les difficultés de la création de l’emploi à Madagascar
3. Inadéquation du poste et la compétence du travailleur
B : LES PROBLEMES DE L’EDUCATION A MADAGASCAR
1. Le coût de l’éducation élevé par rapport au niveau de vie de la population
2. Programme d’enseignement inadapté aux besoins du marché du travail
C : PROPOSITION DE SOLUTIONS
1. Solution pour améliorer le marché de l’emploi
2. Suggestion de solutions pour améliorer le système éducatif
CONCLUSION
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