L’influence ou la caricature de l’urbanisme moderne dans la conception de ces quartiers ?

Les Grands Ensembles, une image et un symbole de modernité qui se sont rapidement effrités

Pendant près de 20 ans, entre 1953 et 1973 les GE ont constitué la solution privilégiée par les pouvoirs publics pour résoudre la c rise du logement et loger le plus grand nombre. Dans un contexte de croissance forte et de toute puissance étatique le débat sur ce s nouvelles formes urbaines s’est très peu posé. Ils étaient alors considérés comme un symbole de modernité et y habiter représentait une promo tion. Reprenant les préceptes de l’urbanisme moderne développés dans la Charte d’Athènes, notamment par Le Corbu sier, le territoire national va rapidement se couvrir de GE qui représentent alors un signe du progrès social et urbain. Néanmoins cette utopie architecturale et urbani stique sera rapidement remise en cause par bon nombres de critiques liées notamment au gigantisme architectural de ces opérations urbaines, à leur manque d’urbanité et à l’exclusion sociale subie par ces habitants. Face à un nombre important de dysfonctionnements urbains, sociaux et économiques que l’Etat n’arrive plus à résoudre, ces quartiers feront même l’objet d’une politique publique spécifique : la Politique de la Ville.

Les Grands Ensembles, fruit d’une urbanisation rapide dans un contexte d’urgence

Sitôt la phase de reconstruction d’après-guerre achevée, s’est ouverte en France l’ère de l’habitat de masse, qui revêt pendant près d’un vingtaine d’années, la forme urbaine du grand ensemble. Dans un contexte de crise du logement, la forme urbaine du Grand Ensemble émerge alors comme le fer de lance d’une vaste politique de logement social afin de résorber cette crise sans précédent.

Qu’entend-on par « Grand Ensemble » ?

En premier lieu il convient de définir ce qu’on entend par « Grand Ensemble ». Identifier cet objet architectural n’est pas si facile et le définir n’est pas chose aisée. Le Grand Ensemble reste une notion assez floue, il est difficile de déterminer exactement ce qu’on entend par GE car il n’y a pas de véritable définition juridique. Pierre Merlin et Françoise Choay proposent de définir le « grand ensemble » comme « un groupe d’immeubles locatifs comportant un nombre élevé de logements. A partir des années 1950, ce terme s’est répandu pour dé signer des groupes de grandes dimensions d’immeubles locatifs, implantés dans des zones d’aménagement ou périmètres d’expansion urbaine spécialement délimités. Ces immeubles ont toujours un minimum de quatre niveaux au-dessus du rez-de-chaussée et jusqu’à plusieurs dizaines (…). Les espaces intercalaires sont aménagés en aires de stationnement, en espaces verts ou en terrains de sport » (Merlin, Choay, 1996.
Pour Yves Lacoste, géographe, le grand ensemble est une « unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiés en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements. » sachant que l’organisation de cette masse de logements « repose sur la présence d’équipements collectifs (écoles, commerces, centre socioculturels) ». René Kaës, sociologue reprend cette idée d’une masse d’habitations organisée en un ensemble archit ectural et urbanistique et pourvue d’équipements collectifs, et y ajoute deux critères : cet « habitat collectif entièrement nouveau répond à une situation économique, technique et démocratique nouvelle » et de surcroit est censé transformer radicalement la vie quotidienne.
La terminologie du GE sera rapidement reprise par l’ensemble des observateurs et professionnels de l’urbanisme et de l’archit ecture. Le succès de cette terminologie tenant aussi dans l’accessibilité des termes qui permettent rapidement d’identifier ce dont on parle. En effet, « Grand » renvoie à la quantité de logements produits autant qu’à la forme architecturale nouvelle et imposante (verticalité, orthogonalité des bâtiments) mais aussi à la nouvelle procédure de ZUP (Zone à urbaniser en priorité) qui permet de planifier un nombre important de logements sur des zones préétablis.
Les Grands Ensembles renvoient donc à la dimension monumentale de ces unités d’habitations et selon Annie Fourcaut « sa dimension dithyrambique concorde avec l’esprit de l’époque » (FOURCAUT, 2010).

Un contexte général favorable à la mise en place de ces nouvelles unités d’habitation

Le contexte d’urgence en matière de logements est favorable à la mise en place de ces nouvelles unités d’habitation. Dans cette période d’après-guerre, où l’Etat-providence n’a jamais été aussi omniprésent, où la croissance économique est forte et où la cohésion interne et l’unité globale du peuplement urbain, même avec des apports migratoires considérables, est présente les GE sont considérés comme des symboles de modernité. Ces GE sont vouer à créer une nouvelle société urbaine pour les populations, en marge des centre villes et en affichant des objectifs de démocratie, de bonheur et de bien-être matériel matérialisé par la modernité des GE.
Leur naissance est également liée à un ensemble de facteurs convergents: l’appel de l’Abbé Pierre en faveur des sans-abris, très médiatisé durant l’hiver 1954 mais aussi l’arrivée de gouvernants au pouvoir comme Eugène Claudius-Petit , très réceptif aux préceptes de l’urbanisme moderne et aux solutions que cela permet d’envisager pour résoudre la crise de l’offre en logements. Tout cela se conjuguant au développement du secteur du BTP et de techniques nouvelles de constructions. Par ailleurs les prêts bonifiés de l’Etat à destination des bailleurs sociaux contribuent aussi à développer le mouvement.
Les GE sont donc issus tout à la fois du droit de l’urbanisme, des finances publiques , de la maîtrise de techniques de production spécifiques, mais aussi de certains préceptes de la charte d’Athènes dont le Corbusier fut l’un des principaux artisans (Voir après).
Des unités d’habitations porteuses de grosses ambitions au départ (rapport à la nature, espaces vides dédiés aux loisirs, mixité sociale et fonctionnelle, commerces de proximité…)
Ces nouvelles unités urbaines ont d’abord focalisé de puissantes ambitions tant sur le plan industriel, financier qu’a rchitectural et social.
Espaces de modernité et d’innovation, elles étaient destinées à définir un nouveau cadre et un nouveau mode de vie.

Une remise en cause de la ville historique

Le choix de la forme urbaine du GE provient de la désaffection pour la ville ancienne et pour les modalités d’extension urbaine que sont le lotissement et la cité jardin. Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction approuve le fait que les propositions aient été dominées par une préoccupation « conserver le plus d’espaces possibles et abandonner les formes surannées des villes qui chassent la nature en établissant un désert de pierre par ces blocs fermés, paresseusement alignés sur la rue bruyante que naguère encore nos pères construisaient ».
Le GE nourrit ainsi des ambitions de régénération de la France, par la destruction des taudis et la construction de zones non bâties, les centres villes restant remplis de taudis surpeuplés.

Un rapport à la nature

Ce rejet des centres villes et de la rue s’est traduit dans la construction des GE, qui a majoritairement eu lieu en périp hérie des villes. L’idée c’était alors de créer de nouvelles sociétés urbaines et des nouveaux logements dans la nature en périphérie des grandes vill es. Dans les années 1960 on a cherché à réinsérer la nature en ville, on s’appuie alors sur les GE pour te nter de développer ce rapport à la nature avec de grands espaces verts.

L’influence ou la caricature de l’urbanisme moderne dans la conception de ces quartiers ?

L’ambition des GE de produire une nouvelle société urbaine favorable à l’épanouissement de l’homme s’appuie sur les préceptes de l’urbanisme moderne de manière assez caricaturale. En effet, l’Etat cherche à convaincre du bien-fondé de ces nouvelles unités d’habitations en s’appuyant sur la production photographique institutionnelle tandis que les constructions sont souvent réalisées hors d’éc helle et sans urbanité. De plus leur implantation en périphérie des villes relègue ces quartiers et leurs habitants, alors que dans le même temps les équipements, notamment les transports tardent à arriver ce qui ne permet pas de répondre totalement aux préceptes de ce nouvel urbanisme.

Les GE : une fiction moderne ?

Raphaële Bertho a travaillé sur la production photographique institutionnelle réalisée durant la période des GE. Ces photos mettent en exergue un contrôle de l’image dès 1945 et durant toute la période des 30 glorieuses. En effet, les institutions intègrent en leur sein des services photographiques dans le but de promouvoir et défendre la politique adoptée (Les Grands Ensembles constituent alors l es réalisations emblématiques de la politique menée par l’Etat d’après-guerre dans le domaine de l’aménagement du territoire). En étudiant ces photographies elle se rend compte de la manière dont on représente les GE et de quelle manière ces photos participent à une forme de « fiction moderne. » et de mythologie des GE. L’Etat cherche à valoriser les potentialités de cette architecture moderne via la photographie institutionnelle de l’époque en s’appuyant sur l’image pour faire passer des messages sur ces GE. Sur les clichés est ajouté le verbe pour mettre en forme l’idéal moderniste « l’habitation urbaine entourée de verdure » à Drancy (voir fig n°). Seulement cette photographie est prise depuis un champ voisin. Ce type d’image participe selon Bertho à la construction d’une fiction moderne.

Des premières difficultés jusqu’à la naissance de la Politique de la Ville

Après les premières critiques qui émergent dès les années 1960, l’Etat se retrouve face à un nombre important de difficultés liées au fonctionnement de ces GE à la fin des années 1960 et dans les années 1970. Face aux problèmes que l’Etat n’arrivera pas à résoudre dans des quartiers majoritairement composés de GE, celui-ci instituera une nouvelle politique publique : la Politique de la Ville.

La solution des GE est devenue problème

A la fin des années 1960, les premières difficultés apparaissent au même titre qu’un certain nombre de critiques qui évoquent notamment l’absence de mixité fonctionnelle ce qui vaudra à ces quartiers d’être qualifiés de « cité dortoirs » bien avant d’évoquer la ségrégation (DESAGE 2015). Les premières reproches adressées aux GE insistent sur leur uniformité, leur manque d’équipements publics ou encore leur élaboration non démocratique.
Selon Annie Fourcaut, c’est une série de ruptures qui sont à l’origine de la crise urbaine contemporaine dans les années 1970. La critique des GE se base sur la reprise politique d’un thème apparu au milieu des années 1960 dans la presse, celle de la maladie des GE qui générerait ennui, maladie, délinquance et qui toucherait particulièrement les jeunes et les femmes. On pointe alors un manque d’âme de ces unités d’habitations, comment créer une communauté parmi des habitants venus de partout ? L’apparition du travail social, d’équipements gérés par des animateurs et travailleurs sociaux ne suffit pas. De plus, l’urgence dans l’édification de ces unités d’habitation pour répondre à la demande pressante de logements, fait que certains GE ont souvent été conçus comme provisoires et se dégradent très vite. Les constructions s’abiment avant même que l’essentiel des équipements soient terminés.
La Circulaire Guichard, en 1973, vient mettre un terme à la procédure de ZUP tout en pointant les premiers dysfonctionnements et notamment, la relégation de ces quartiers. Son discours en mai 1973, porte une double critique sur ces formes urbaines. La critique esthétique des barres et des tours mais également la critique sociale, à travers la ségrégation sociale qui accompagne ces quartiers. La circulaire qu’il met en place vient donc mettre un terme à la construction des GE.

Une population logée dans les GE qui évolue

Le contexte de crise économique (choc pétrolier) et d’arrêt de l’immigration de travail, qui vise à intégrer et stabiliser les travailleurs immigrés présents en nombre sur le territoire tout en permettant le regroupement familial, va faire évoluer la population des GE. Les GE vont ainsi être mis à contribution pour loger ces familles ainsi que les habitants des bidonvilles démantelés. Durant la décennie 1970 différentes populations vont donc cohabiter, habitants des débuts et nouveaux arrivants. Selon les sociologues Jean-Claude Chamboredon et Madeleine Lemaire qui publient en 1970 un article sur ce sujet, la proximité spatiale de ces populations n’implique pas forcément de proximité sociale. Les locataires en présence n’ont pas les mêmes attentes ; si pour les jeunes salariés le grand ensemble est vécu comme le point de départ de leur trajectoire résidentielle, pour les populations plus âgées et souvent immigrées ce type de logement constitue un aboutissement. Dans les années 1970, l’Etat réoriente sa politique en faveur de l’aide à la personne notamment aux mén ages, afin que ceux-ci puissent accéder à la propriété. L’objectif c’est de rendre le marché plus fluide et de résoudre la crise naissante des GE. Seulement ces aides produisent des effets pervers. Rapidement, et influencé par l’action publique qui met en place des aides individualisées pour le logement et des politiques d’accession à la propriété, la construction de pavillons va ainsi prendre le dessus sur l’habitat collectif, notamment l’Habitat à Loyer Modéré.
De fait, les classes sociales qui en ont les moyens quittent progressivement les GE pour accéder à la propriété Les années 1970 seront donc celles du désenchantement concernant les GE. La population qui reste est plus homogène, elle possède des revenus professionnels assez proches.
L’intégration des populations par le logement, mais aussi par la scolarisation et par l’accès à l’emploi n’est finalement pas au rendez-vous.
L’accès à l’emploi est devenu de plus en plus difficile, il n’y a pas de place pour tous les actifs, le logement a commencé à se dégrader, et la scolarisation est devenue compliquée. Du coup, à la situation de ségrégation spatiale s’est ajoutée une ségrégation économiqu e et sociale.

L’accroissement des inégalités, de la violence et de l’insécurité

Durant la période 1975-1990, l’accroissement des inégalités, de la violence et de l’insécurité, l’élargissement de l’Europe, et les nouveaux flux migratoires conduisent à une crise urbaine qui trouvera dans les violences de novembre 2005 son apogée. A la fin des années 1970 et 1980, différents épisodes de violences dans plusieurs quartiers en région parisienne et lyonnaise mettront la banlieue et les GE au cœur de l’actualité. La France prend alors conscience des phénomènes d’exclusion que subissent les GE. En 1981, dans la région lyonnaise, plusieurs habitants notamment des jeunes des quartiers sensibles de Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Villeurbanne, ont le sentiment d’être de plus en plus laissés à l’abandon par les institutions. Plusieurs d’entre eux n’ont pas les moyens de partir en vacance s et sont plongés dans l’ennui de leur quartier, ils investissent alors l’espace public et s’adonnent à des rodéos de voitures vol ées tout en s’opposant de manière violente aux forces de l’ordre.
Ces différents incidents vont contribuer à la prise de conscience du malaise des banlieues dans la société française. On constate alors des phénomènes d’exclusion dans ses quartiers avec l’échec des services de l’Etat en matière d’éducation, d’emploi, de logement… C’est à ce moment-là que naitra un nouveau raisonnement en matière d’action sociale et urbaine.
Les populations de ces quartiers sont donc victimes de chômage et de pauvreté, mais surtout d’exclusion. Le discours regroupe derrière la figure des GE un certain nombre de fléaux réels ou supposés violence urbaine, ségrégation sociale, ethnique et racisme.
Le regard sur ces GE est donc complétement inversé trente ans après la construction de ces unités urbaines. On assiste à un c hangement des représentations, du regard paysagiste aussi, ces GE étant maintenant considérés comme des anti-paysages. De plus, la dépréciation rapide de ces habitations amène à considérer les GE comme des« dégâts du progrès ». On s’interroge alors sur la qualité de ces lieux. A la misère des gens s’ajoute la misère de lieux : l’une et l’autre se renforcent car les lieux ne sont jamais neutre, ils ont toujours un effet social.
Finalement les quartiers en difficultés, qui sont pratiquement tous des GE, et qui concentrent l’essentiel des problèmes soci aux, urbains et économiques vont faire l’objet en 1981, juste après les troubles des Minguettes à Vénissieux, d’une politique publique spécifique : la Politique de la Ville. Des crédits spécifique seront dédiés à ces territoires pour les remettre au niveau du reste du territoire national.

Des espaces publics considérés comme symboliques des dysfonctionnements urbains et sociaux de ces quartiers

Les espaces extérieurs des GE sont symboliques des dysfonctionnements urbains et sociaux de ces quartiers. Ces espaces où se sont déroulés les rodéos de l’été chaud des Minguettes dans les années 1980 ou les émeutes de l’automne 2005 sont symptomatiques du mal être de ces quartiers. Souvent stigmatisés, comme en proie à l’insécurité et aux trafics en tout genre, ces espaces se sont dégradés rapidement face aux difficultés de gestion des bailleurs et des collectivités. En effet, les problématiques de dénomination et de délimitation de ce qu’on appelle espace public/ espace privé adossés à des moyens limités et de vastes espaces libres ont contribué à la spirale négative d’un cadre de vie de plus en plus dégradé. Prenant conscience de ces dysfonctionnements urbains l’interventi on de l’Etat sur le bâti a été complétée par une intervention incorporant également les espaces extérieurs via notamment la création de l’ANRU. Ces espaces font donc aujourd’hui l’objet d’un intérêt particulier des pouvoirs publics. Par ailleurs le discours critique sur ces espaces « vides » des GE tend à évoluer puisque certains professionnels de la ville les considèrent comme des atouts pour une requalification durable de ces territoires.

Qu’est-ce que l’espace public ?

Il convient dans un premier temps d’accorder un bref détour concernan t la définition des termes et sur ce qu’on entend par espace public.
Dans le langage commun ce terme renvoie surtout aux espaces qui sont ouverts et accessibles à tous (PAQUOT 2014). De plus l’e space public permet de se confronter à des réalités sociales bien différentes : c’est un lieu où on apprend à vivre ensemble, ou l’usager accepte que d’autres individus qui ne lui ressemblent pas forcément utilisent les mêmes espaces au même moment. Au final, l’espace public c’est un lieu d’apprentissage d’autres modes de sociabilité, indispensable pour vivre en société mais ou les usagers ne sont pas obligé de se connaitre pour partager le même espace.
L’espace public revêt aussi une dimension de confrontation et de débat pour plusieurs auteurs mais selon Thierry Paquot, « L’espace public est un singulier dont le pluriel – les espaces publics – ne lui correspond pas. En effet, l’espace public évoque non seulement le lieu du débat politique, de la confrontation des opinions privées que la publicité s’efforce de rendre publiques, mais aussi une pratique démocratique, une forme de communication, de circulation des divers points de vue ; les espaces publics, quant à eux, désignent les endroits accessibles au(x) public(s), arpentés par les habitants, qu’ils résident ou non à proximité. Ce sont des rues et des places, des parvis et des boulevards, des jardins et des parcs, des plages et des sentiers forestiers, campagnards ou montagneux, bref, le réseau viaire et ses à-côtés qui permettent le libre mouvement de chacun, dans le double respect de l’accessibilité et de la gratuité. Toutefois, depuis quelques années, les espaces publics sont ceux que le public – ou des publics – fréquente indépendamment de leurs statuts juridiques. Ainsi, des lieux privés ouverts à un certain public sont qualifiés d’espaces publics »
Pour le paysagiste Alain Marguerit l’espace public n’est pas seulement un lieu de confrontation mais un lieu d’associations où chacun pourrait y trouver sa place « Chacun doit avoir sa place mais chacun ne doit pas avoir son exclusivité. C’est ça, le vrai projet de l’espace public. L’espace public, c’est un endroit de lutte, de confrontation mais peut-on faire en sorte que ces confrontations deviennent des associations ? Quel est le projet qui fait que l’on réussit à faire que chacun trouve sa place, dans un moment précis ?

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Table des matières

Introduction 
I – Les Grands Ensembles, une image et un symbole de modernité qui se sont rapidement effrités 
1- Les GE : fruit d’une urbanisation rapide dans un contexte d’urgence
2- Des unités d’habitation porteuses de grosses ambitions
3- L’influence ou la caricature de l’urbanisme moderne dans la conception de ces quartiers ?
4- Des premières difficultés jusqu’à la naissance de la Politique de la Ville
II – Des espaces publics considérés comme symboliques des dysfonctionnements urbains et sociaux de ces quartiers 
1- Qu’est-ce que l’espace public ?
2- Un rapport entre espace privé et public flou dans les GE
3- Usages et représentation des espaces extérieurs des GE
4- Des espaces vides aujourd’hui considérés comme des potentialités ?
III- Les espaces publics du quartier des Comtes à Port-de-Bouc : des espaces publics en constante évolution
1- Le quartier des Comtes à Port-de-Bouc, d’hier à aujourd’hui
2- Les Comtes, des espaces publics globalement peu qualitatifs et sous-occupés par la population
3- Des espaces investis, vivants et un paysage urbain embelli sous l’impulsion des populations et des dynamiques associatives locales
Conclusion

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