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L’influence du Régime fasciste sur l’architecture italienne2Capitolo
L’architecture a eu un grand poids dans l’actualité de l’entre-deux guerres. Elle fut un outil de communication très important, qui soulevait le débat non seulement chez les professionnels mais jusqu’à Mussolini en personne. Par le bais de son image, elle a rassemblé, confirmé ou encore fait douter les intellectuels par rapports à leur adhésion au subi de grands percements et de nombreuses démolitions régime fasciste. Elle était plus populaire que bien d’autres formes d’art et s’est principalement développée grâce aux commandes publiques, dont la croissance suivait celle de l’Etat. Objet de propagande, elle était utilisée pour montrer la grandeur du régime, ainsi, elle a été victime d’actions radicales. En effet, les politiques menées ont changé irrévocablement des villes telles que Rome ou Milan, qui ont Le régime de Mussolini était baséAUsur de multiples théories faisant références aux plus grands penseurs de son temps, au-delà de leur idéologie politique. Ainsi, la doctrine fasciste ne fut pas linéaire. Elle regroupait différents courants qui permettaient d’apprivoiser les problématiques liées aux cela, de par son caractère éclectique, avant l’alliance avec conjectures économiques, aux relations internationales…
L’idéal fasciste devait faire face aux exigences du capitalisme international, à la puissance du Siège de la Papauté, ainsi qu’à l’ensemble de ses adversaires politiques, par l’assassinat, l’emprisonnement, l’exil, l’intimidation. Malgré l’Allemagne nazie, de nombreux intellectuels approuvaient de près ou de loin l’idéologie du parti. Ainsi, les architectes du mouvement moderne, adhérents ou non à l’idéologie fasciste pouvaient être soutenus par le régime. Par exemple, Persico, à la direction de la revue Casabella, se permettait, avec courage, de trouver dans la polémique architecturale l’occasion d’une critique politique. Encore, Adriano Olivetti, anti-fasciste affirmé, construira l’ensemble d’habitation pour les ouvriers de ses usines à Ivrea en 1936.
La rupture avec les intellectuels est due à l’accumulation des catastrophes économiques nationales et mondiales qui décrédibilisaient les principes de base du fascisme et qui les reléguaient au domaine de l’utopie. En effet, une véritable révolution était annoncée par le régime totalitaire. Il voulait rétablir l’unité de la nation en changeant les institutions et en luttant contre l’organisation de la société de classes. Ce fut un échec total ou encore l’objet de promesses corrompues. Au lieu de faire face aux catégories sociales, il n’a fait que renforcer le pouvoir des classes supérieures, délaissant les couches populaires, notamment en matière de salaire et de conditions de travail dans le domaine de l’agriculture et en entreprise. L’éloge du peuple et du monde du travail, faisait du discours de Mussolini, une rhétorique populiste qui prévoyait en réalité le maintien ou le renforcement des inégalités sociales et de la répression devant toutes les revendications grandes villes industrielles où le prolétariat se rassemblait.
Grâce à son expérience en tant que syndicaliste révolutionnaire, Mussolini connaissait le pouvoir des Lieu de prédilection pour développer des idéologies et endiguer les populations les plus démunies, on y trouvait la force révolutionnaire nécessaire à l’élévation d’un dogme.
En effet, il développa dans le Milan d’après-guerre, encore trouble, ses premiers « Faisceaux de Combat » (Fasci Italiani di Cambattimento). Certains diront que c’est grâce à Mussolini, d’autres affirmeront que l’importance donnée à l’architecture urbaine à cette période est en réalité due aux architectes, aux théoriciens, aux réformateurs et aux mouvements multidisciplinaires. Ces derniers nourrissaient la question du développement urbain, et le plaçait au centre du débat culturel et médiatique.
L’urbanisme fasciste répond à des questions stylistiques, symboliques et de propagande, cependant, il ne se limite pas à transmettre un message. Les grands bouleversements urbains de l’entre deux-guerres sont liés à une volonté de supprimer la pauvreté des centres villes, et de la repousser en périphérie.
« L’urbanisme fasciste peut s’apparenter avec l’urbanisme capitaliste libéré de toute contrainte dont un des préceptes est la ghettorisation hors des centres bourgeois des classes laborieuses et dangereuses ; mais cette caractéristique se retrouve tout aussi bien dans les Etats démocratiques, à Chicago comme à Paris. »
La politique d’aménagement du territoire avait pour objectif de contrer le développement des grandes villes. En effet, la volonté de limiter au maximum leur croissance permettait un meilleur contrôle des populations, et de faciliter l’installation d’une politique de répression contre toute forme de luttes sociales et urbaines notamment « par l’usage de la violence extralégale et la violence appliquée dans les cadres de la loi. »12 mobilités résidentielles. Le régime totalitaire adoptaitun certain nombre de lois et de mesures restrictives concernant le choix du lieu d’habitation de la population. Cependant, la politique sociale ne se préoccupait pas de la demande et des besoins en termes de logements dans les grandes villes. Il n’y avait aucune aide ni subvention pour les classes moyennes et le prolétariat, alors que quelques mesures fiscales privilégiant les couches sociales supérieures caractérisaient la politique sociale fasciste .
En ce qui concerne les réalisations, l’urbanisme fasciste n’a rien d’innovateur dans le sens où il reprend les principes de l’urbanisme parisiens d’Hausmann. En revanche, l’aménagement du territoire faisait référence au modèle soviétique des années 1920.
La politique urbaine de Mussolini consistait à détruire les bâtiments nuisant à la grandeur du pays afin de construire une ville aussi belle et puissante que celles de l’antiquité. Il voulait faire de Rome une ville au rayonnement mondial, dans laquelle chaque élément montrerait la magnificence de son régime. La ville devait être le miroir de sa politique, la mémoire du passé glorieux mais aussi celle du régime totalitaire. Les architectes et les urbanistes ont été les principaux acteurs de cette politique de « régénération » italienne fasciste. Ils ont commencé par la destruction de tous les bâtiments allant à l’encontre de la splendeur totalitaire : soit parce qu’ils étaient délabrés, soit parce qu’ils rappelaient un moment peu glorieux de l’histoire romaine. Ainsi, les bâtisses de l’époque médiévale, qui abritaient principalement le sous prolétariat, ont été en première ligne de ces démolitions. L’espace libéré permettait de créer de nouvelles voies, ou la mise en perspective de monuments historiques ou à construire.
« La monumentalité qui se substitue alors aux maisons insalubres ou délabrées indique la ferme volonté d’une réorganisation sociale et politique qui s’appuie sur une discipline inflexible où l’isolement et les dimensions hors gabarit de quelques bâtisses seraient comme la métaphore urbanistique du chef unique. L’architecture, dont le rôle pédagogique est indéniable, apparaît alors comme le véhicule d’idées De 1924 à 1938, les villes italiennes ont été transformées, des auxquelles il est difficile d’échapper . » quartiers entiers ont disparus. Rome, les travaux les plus dévastateurs ont été ceux de lavoie des Forums Impériaux et du Capitole, ainsi qu’aux alentours du monument à Victor
Emmanuel, de l’Ara Pacis et du Mausolée d’Auguste. Milan, elle aussi a été soumise à d’innombrables démolitions de 1927 à 1931. Des édifices publics monumentaux ont pris NATIONALEplaceDOCUMENTenpleincentre-ville, transformés à l’image du régime. La métamorphose s’est opérée entre San Babila, le Corso Littoria et la place Crispi. De nouveaux bâtiments tels que la Gare centrale, la Bourse ou encore les symboles de l’économie italienne comme la Montecatini et le Banco di Roma ont pris place dans ce nouveau secteur directionnel. Les grandes zones dégagées par les destructions n’ont été que partiellement reconstruites. Un système de zonage a été systématiquement adopté: une zone de commandement, une zone de résidence et une zone de production. Les grandes démolitions n’étaient que les prémices de la politique urbaine de Mussolini. En effet, elles ont surtout permis la mise en vente de terrains en plein centre des villes et de déplacer les populations les plus pauvres en périphérie.
La Piazza San Babila à la fin des années 1940 d’offrir à la spéculation des terrains d’une valeur inestimable dans le cœur des villes, d’expulser les classes indigentes hors des centres, de bâtir la ville moderne de propagande destinée à glorifier la magnificence du « Les destructions opérées dans les quartiers historiques sont l’occasion régime. »
D’autres démolitions de moins grande importance, ont également été réalisées dans les quartiers moyenâgeux afin de les moderniser, et d’élargir les rues d’un tissus urbain dense et délabré. Cependant, les classes moyennes et supérieures, bien que n’habitant pas dans ces quartiers, s’y sont opposées en revendiquant un patrimoine historique hérité.
Le régime fasciste a mis en place un « urbanisme de ségrégation ». Les classes sociales ont été réparties sur le territoire de manière à ce que les quartiers proches des centres villes et modernes soient habités par l’aristocratie ouvrière, les employés, et les sympathisants du régime, les quartiers proches des centres de production par les ouvriers, et les zones éloignées des centres urbains par les populations défavorisées, déplacées par les travaux d’aménagements des centres villes.
Les relations entre le rationalisme et le fascisme ont été très ambiguës. Ils ont convergé jusqu’à se confondre. Le MIAR (Movimento Italiano per l’Architettura Razionale) est devenu en 1930, l’architecture officielle du parti, à l’image de la gare de Florence de Michelucci, la cité universitaire de Rome ou Par conséquent, les rapports entre les rationalistes et le encore la ville de Sabaudia. l’appui du régime totalitaire dans leur bataille.
De 1927 à 1932, les rationalistes italiens crurent être en harmonie avec l’idéologie fasciste. Les architectes du mouvement, jeunes et enthousiastes pensaient avoir traditionalistes. Jusqu’en 1932, Mussolini restait imprécis dans sa position face aux mouvements architecturaux régime n’ont jamais été très importants. En outre, ils se sont détériorés en l’espace de quelques années, quand les lignes de la politique culturelle du régime devinrent plus explicites.
Les adhérents au fascisme n’ont pas tous la même origine. Parfois fasciste de la première heure ou personnes venant NATIONALEdumouvementDOCUMENTnationaliste, l’idéologie mussolinienne a permis à une multiplicité d’intellectuels de s’identifier au régime. En effet, lors de la monter en puissance du parti, un jeu de flux d’attraction et de répulsion du régime sur les avant-gardes, profitait à ce dernier, afin d’obtenir le soutien de personnes très diverses. Le mouvement fasciste avait une grande souplesse d’adaptation.
« La tolérance éclectique du régime constitua un piège mortel tendu aux intellectuels italiens qui ne surent pas s’y soustraire ». 15
Mussolini envoyait « des signaux » aux différents mouvements afin de démontrer que son parti correspondait aux aspirations de chacun. La capacité d’absorption du parti continuité et discontinuité. In.1919-1943 Rationalisme et architecture en Italie. Paris: Electa France, 1977, 212 était directement liée à la souplesse de son idéologie, et à l’échelle de ses actions qui allaient du projet grandiose aux petites constructions. Des idées larges et une culture qui ne cessait de se réorienter ont fait la force de la propagande fasciste et ont permis dans le même temps le développement du mouvement rationaliste. C’est d’ailleurs à Milan qu’il y a eu le plus d’expérimentations, auprès d’une population plus moderne.
Cependant, la politique brutale dans les centres villes, le déplacement des plus pauvres en périphérie, l’arrivée en masse de la main d’œuvre venue des campagnes totalement les architectes adhérents au parti et les œuvres des artistes incontrôlée, et toutes les autres désillusions, amenaient logement et des couches sociales progressivement les plus conscients des rationalistes à la division et à l’opposition. Par conséquent, les problématiques liées au raffinement de l’objet architectural glissaient progressivement vers des recherches liées à la crise du DROIT
Les bâtiments fascistes n’ont pas été réalisés seulement par fascistes ne sont pas forcément les produits de la culture fasciste. Par exemple, « la maison du Fascio naît à partir d’exigence d’ordre spirituel et de références formelles liées au moment historique et qui n’étaient ni exclusivement, ni typiquement fascistes. » 16
Nous ne pouvons pas parler d’une politique de culture fasciste « Terragni et Pagano se définissaient comme fascistes authentiques et menaient leur bataille pour la nouvelle architecture au nom même du fascisme, de la même manière que leurs adversaires défendaient au nom du fascisme les principes sacrés de la tradition italique ». 17
mais plutôt de nombreuses politiques qui se recoupent, se contredisent, se superposent, comme les idéaux du régime. Les valeurs de l’architecture rationnelle étaient bourgeoises et progressistes avant même de faire partie intégrante de l’appareil idéologique fasciste. Cependant, nous ne pouvons pas affirmer que l’architecture rationnelle n’a subi aucune influence du régime totalitaire dans lequel il se développait. En effet, l’état souhaitait contrôler le débat culturel sur l’architecture et récupérer les idées nouvelles pour créer des institutions et s’en servir pour son idéologie. Ainsi, Mussollini créa le Rassemblement des Architectes Modernes Italiens (RAMI) en 1931, le but était de provoquer l’échec du MIAR. Cependant, ces tentatives de contrôle par le Régime semblaient absurdes dans le sens où les architectes des nouveaux groupes avaient la même ambition que le régime: « moderniser l’Italie ». C’est alors que Pietro Maria Bardi, un des premiers à exposer le travail des rationalistes dans sa galerie à Rome, rédigea sur son Rapporto sull’Architettura la seconde Exposition Nationale d’Architecture Rationnelle adressé à Mussolini de choisir entre deux propositions. ou soit de s’opposer à la jeune génération, cette dernière Mussollini avait le choix, soit de s’approprier les idéaux de l’avant-garde rationaliste, mais de perdre l’adhérence de la plus part des architectes et des intellectuels liés à ce courant de pensée, autrement dit la génération « passé » étant génératrice du modernisme tant recherché. Mussollini comprenant le message s’est investi dans l’organisation de et il a apporté son soutien à Michelucci suite au concours très contesté par l’opinion du public et l’administration des chemins de fer pour la gare de Florence.
De plus, la particularité de l’Italie par rapport aux autres régimes fascistes, comme le régime nazi, réside dans le faitque l’architecture italienne n’a jamais été seulement commandée par le régime totalitaire. D’autre part, la multiplicité des centres de décision et l’assimilation de l’architecture moderne par la société italienne ont mené à la création d’une véritable culture architecturale qui à aucun moment ne s’est figée. En outre, malgré la volonté de l’Etat fasciste de contrôler la totalité des débats culturels, il existait des vides dans lesquels des acteurs non étatiques développaient une large production nouant ainsi des liens privilégiés « entre l’architecture moderne et certains secteurs de la bourgeoisie urbaine ».18 Par conséquent, l’Etat n’étant pas l’unique protagoniste, il était impossible pour lui de s’approprier toutes les réflexions architecturales et de contrôler l’étendue de la production italienne, lui laissant ainsi une infime part de liberté qu’elle a su saisir et faire proliférer notamment dans des villes comme Milan.
Milan, le coeur de la quête -1Parte
Au cours de la première moitié du XXème siècle, Milan a subi 3Capitolo de grandes transformations. Devenue une ville industrielle sous l’emprise du régime totalitaire, sa croissance a explosé.
Un programme ambitieux de destructions, de constructions notamment de logements, de bureaux, d’usines et très touchée par les bombes en 1942. De nombreux sites d’institutions publiques, et d’élargissements des rues ont permis de faire rayonner cette nouvelle ville moderne à l’échelle européenne. Le Novecento et le mouvement Rationaliste sont à l’origine de la plus part des constructions pendant la période fasciste. Cependant, Milan est caractérisée par une diversité architecturale importante. Une deuxième vague d’importantes transformations a commencé au lendemain de la seconde guerre mondiale. Milan a été vacants en plein centre-ville ont provoqué un développement spéculatif important. A cette période,AUelle était une ville dirigée par la finance, l’industrialisation et l’émergence de la mondialisation. L’Italie du nord, autrefois réputée pour la qualité de son artisanat et son agriculture, s’est transformée en lieu de prédilection de la nouvelle génération bourgeoise.
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Table des matières
Introduction
I – Entre tradition et modernité
1. La rupture avec le passé: avant- gardes et naissance du rationalisme
2. L’influence du Régime fasciste sur l’architecture italienne
3. Milan, le coeur de la quête
II – La recherche d’une signature
1. La Casa all’italiana: Gio Ponti et le renouvellement de la sphère domestique
2. L’estetica del lavoro: une nouvelle thématique pour l’affirmation de l’italianité
3. Mediterraneità : la redécouverte de l’architecture spontanée, entre relativisme culturel et art de vivre.
III – Une nouvelle voie pour l’italianité
1. Un nouveau souffle: Une reconstruction physique et spirituelle
2. La Pirelli, une nouvelle vitrine pour la modernité
3. La définition d’un stile: l’envolé du Design Italien
Conclusion générale
Remerciements
Bibliographie
Iconographie
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