L’influence des formes de groupement sur les apprentissages moteurs des élèves en EPS

Les différentes formes de groupement

    Avant de détailler diverses formes de groupement, il s’agit dans un premier temps de définir ce qu’est un groupe. Le groupe est défini par K.Lewin (1947) comme un ensemble d’individus qui partagent un destin commun et par M.Sherif (1962) comme un ensemble d’individus amenés à réaliser un but commun par leurs activités interdépendantes. Selon M.Sherif et C.W.Sherif, un groupe est caractérisé par une structure sociale, implicite ou formelle: les relations entre les membres qui le composent sont organisées en rôles et en hiérarchies de pouvoir et de statut . Pour R.F.Bales (1950), un groupe est un ensemble de personnes ayant des interactions de face à face. Mais le comportement des individus est aussi influencé par l’appartenance à des catégories sociales plus vastes ainsi qu’à l’appartenance à des petits groupes. De plus, H.Tajfel (1981) et J.C.Turner (1987) proposent une définition plus précise : un groupe existe si les individus sont conscients d’en être membre. Ces définitions très diverses, comportent un noyau commun : le groupe est défini par l’interaction et l’interdépendance de ses membres. Néanmoins, pour K.Lewin, il ne faut pas considérer le groupe comme étant un seul et unique individu, comme c’est souvent le cas dans le milieu sportif. Enfin, il existe dans un groupe une organisation plus profonde constituée par un réseau d’attractions et de répulsions. Par exemple dans un groupe d’enfants, certains s’isolent, d’autres se rassemblent en sous-groupes. J.L.Moreno (1965) parle alors de relations interpersonnelles. En EPS, « les groupes constituent le support de l’activité des élèves, des enseignants et participent à l’équilibre de la situation éducative » (D.Hauw, 2000). Parler de groupes en EPS, c’est avant tout s’intéresser à la classe, qui constitue un groupe à elle seule (le groupe classe), mais aussi aux multiples sous-groupes qui la constituent. Or la classe, unité de travail conçue par le système scolaire, a été créée pour le travail en salle de cours et non pour la discipline EPS. Il faut donc tenir compte des contraintes propres à cette discipline. L’enseignant préfère mettre en place plusieurs sites de réalisation d’une tâche plutôt que de faire passer les élèves les uns après les autres, ceci pour offrir des possibilités de travail plus importantes. A travers les groupes, l’enseignant dispose d’un cadre d’observation lui permettant de se repérer facilement ; d’identifier d’un coup d’œil, ou même en se fiant au bruit, ceux qui travaillent ou ne travaillent pas, ceux qui s’engagent intensément ou modérément et même ceux qui font semblant d’accomplir une tâche croyant être camouflé par le groupe. Certains auteurs parlent de format pédagogique pour définir la façon dont l’enseignant et les élèves agissent dans cet environnement. Les formats pédagogiques sont des outils permettant d’augmenter artificiellement les capacités humaines et qui remplissent deux fonctions :
– Adapter l’apprentissage à chacun
– Déclencher, entretenir et réguler l’activité collective des élèves
La formation des groupes correspond aux orientations pédagogiques selon la classe, le contexte, etc. Il existe différentes formes de groupement pour mettre les élèves en action. Ces groupements sont valables aussi bien au niveau scolaire que sportif et présentent chacun des avantages et inconvénients.
NB : La position des élèves dans le groupe, par exemple lorsque le professeur donne des explications, démontre un certain accord entre les enseignants et les élèves. Se tenir prêt, au milieu, loin ou derrière le professeur qui parle implique des significations différentes. Aux places centrales, se tiennent ceux qui ne désirent pas forcément se montrer. Chacune des formes de groupement possède des avantages et des inconvénients, en fonction des objectifs poursuivis, du travail voulu et des élèves. De plus, les formes de groupement doivent être alternées dans une leçon d’EPS pour des raisons éducatives, par nécessité pédagogique (apprentissage moteur) ainsi que par souci de dynamisme.

Indicateur de validation des hypothèses

     Dans cette étude, nous cherchons à voir et à montrer la forme de groupement idéale pour les apprentissages moteurs des élèves dans ce contexte particulier d’une classe de 6ème dans l’activité acrosport. Par forme de groupement idéale, on entend celle(s) qui permet aux élèves de mieux réussir et/ou de plus réussir. Pour cela, j’ai mis en place une grille d’observation des vidéos avec différents critères :
– Nombre de figures tentées
– Nombre de figures validées
– Nombre d’essais pour valider la figure
– Temps pour faire les figures
– Nombre d’interventions de l’enseignant et temps d’intervention
– Nombre d’interactions entre les élèves (débat d’idée26) et temps d’interaction

Outils de recueil de données et déroulement de l’étude

     Pour recueillir mes données, j’ai mis en place à la fin de chaque leçon une situation de réinvestissement où les élèves devaient reproduire les figures vues au cours de la leçon et dans les précédentes. Lors de cette situation d’une durée de 20 minutes environ, je recueillais mes données. A chaque début de leçon, les groupes étaient organisés et conservés jusqu’à la fin. Cependant, mon étude ne s’est pas déroulée sur tout le cycle car mon stage a pris fin mais j’ai pu relever des données pour les leçons une à sept. Les données recueillies étaient sous format vidéo21, prises par mon tuteur pendant que j’animais la leçon seulement dans la dernière situation. Les vidéos ont été prises de la leçon une à sept et pour un corpus de données plus approfondi, j’ai mis en place à partir de la leçon deux, une fiche d’observation pour chaque groupe où l’élève devait lui-même renseigner la figure réalisée et le nombre d’essais avant de la réussir. Mais après avoir comparé les vidéos avec les fiches d’observation, je me suis rendu compte que les fiches étaient erronées car toutes les figures étaient réussies du premier coup, or sur les vidéos ce n’était pas le cas. J’ai donc préféré ne pas prendre en compte ces fiches d’observations dans mon étude pour ne pas affecter de façon inexacte mes résultats. Mon étude portera donc uniquement sur l’analyse des vidéos de l’ensemble des leçons, la première leçon étant réservée à l’évaluation diagnostique, j’ai préféré mettre en place la forme de groupement utilisée dans une leçon ultérieure pour avoir des données plus complètes. Au total, pour mon étude, j’ai un corpus de 45 vidéos pour un total de 34 minutes et 30 secondes soit 46 secondes en moyenne, avec la vidéo la plus courte d’une durée de six secondes et la plus longue deux minutes et dix secondes. Ces données seront exploitées par la suite lors des résultats et de leur analyse. Bien entendu, lors de mon stage, ayant la classe en main, je devais suivre les attentes des programmes. Par conséquent, mes leçons respectent le cycle d’apprentissage de niveau un en acrosport. Je vais maintenant décrire succinctement mes leçons en énonçant les divers contenus visés ainsi que les formes de groupement utilisées.

Validation des hypothèses

   Suite à l’analyse des données, nous pouvons d’ores et déjà avancer des réponses à nos hypothèses. Pour commencer, voici un tableau de rappel des hypothèses de mon étude. Nombre d’interactions entre eux (débat d’idées) et temps d’interaction Par conséquent, nous pouvons dire pour répondre à l’hypothèse quantitative, que les formes de groupement qui permettent de plus réussir sont les groupes de niveau (scolaire puis EPS) et pour répondre à l’hypothèse qualitative, les formes de groupement qui permettent de mieux réussir sont aussi les groupes de niveau (EPS puis scolaire). En revanche, on peut aussi dire que les groupes mixtes (affinitaires et non affinitaires) et les groupes affinitaires renvoient à une moins bonne réussite et à moins de réussites. A cela s’ajoutent les interactions entre les élèves dans le groupe, qui semblent jouer un rôle quant à la réussite de chacun, due à l’effet positif des débats d’idées et des conflits socio cognitifs. Il en est de même pour les interventions de l’enseignant, bien que cette supposition puisse être remise en cause

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Table des matières

I. Introduction
A. Cadre de travail
B. Choix du sujet
C. Présentation de la recherche
II. Cadre théorique
A. Les différentes formes de groupement
1. Les groupes de niveau
2. Les groupes par affinité
3. Les groupes hétérogènes
4. Les groupes mixtes
5. Les groupes de besoins
6. Les groupes en fonction des APS
B. Interactions sociales et habiletés motrices
C. L’apprentissage social
D. Apprentissage moteur
E. Apprentissage en acrosport
F. Apprentissages sociaux et acrosport
III. Problématique et hypothèses
IV. Méthodologie
A. Contexte de la classe
1. La population scolaire au collège E.Yssap
2. La pratique sportive
3. Caractéristiques de la classe
B. Outils de recueil de données et déroulement de l’étude
C. Indicateur de validation des hypothèses
V. Présentation des résultats
A. Leçon n°1 (groupes affinitaires)
B. Leçon n°2 (groupes mixtes non affinitaires)
C. Leçon n°3 (groupes mixtes affinitaires)
D. Leçon n°4 (groupes affinitaires)
E. Leçon n°5 (groupes en fonction des CSP)
F. Leçon n°6 (groupes de niveau (EPS))
G. Leçon n°7 (groupe de niveau (scolaire))
VI. Discussion des résultats
A. Aspect quantitatif : forme de groupement permettant de plus réussir
B. Aspect qualitatif : forme de groupement permettant de mieux réussir
C. Deux autres critères pour essayer de comprendre les résultats
D. Validation des hypothèses
VII. Conclusion : bilan et perspectives
VIII. Bibliographie
IX. Annexes

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