Le cancer consiste en une division incontrôlable de cellules du corps humain. Cette croissance anormale de ces cellules cause près de 200 types de cancer différents classifiés selon le type de tissu dans lequel le cancer a pris naissance ou l’emplacement où il s’est initialement développé. Les cellules anormales qui causent le cancer ont ensuite le potentiel de se propager à d’ autres organes ou tissus (Société de recherche sur le cancer, 2010).
Les données récentes sur le cancer démontrent bien l’ ampleur de cette maladie pour la population canadienne. Dans la plus récente publication des statistiques canadiennes sur le cancer, les auteurs affirment qu’ à toutes les heures en 20) 3, environ 21 personnes ont reçu un diagnostic de cancer. On estimait d’ailleurs à 187600 le nombre de nouveaux cas (incidence) de cancer au cours de cette même année. Actuellement, les données indiquent que 4) % des canadiennes et 46 % des canadiens seront atteints d’ un cancer au cours de leur vie. On attribue principalement l’augmentation de l’ incidence du cancer au cours des 30 dernières années à l’ accroissement démographique, à la détection et au vieillissement de la population. Avec les tendances démographiques actuelles (les ainés représentant le groupe d’âge avec la croissance la plus rapide au Canada), on s’ attend à une augmentation de ces taux d’ incidence (Comité consultatif de la Société canadienne du cancer, 2013).
En plus de toucher un grand nombre de personnes, le cancer est actuellement la principale cause de décès au Canada. On estimait que 75 500 canadiens mourraient du cancer en 2013. Parallèlement, les tendances de l’ incidence du cancer suggèrent une diminution du taux de mortalité pour plusieurs types de cancer. Globalement, les probabilités de survie relative à cinq ans pour tous les cancers combinés s’ élève à 63 (Comité consultatif de la Société canadienne du cancer, 2013). Ainsi, ces statistiques quant à l’ incidence, à la mortalité et à la survie face au cancer semblent suggérer qu’ un plus grand nombre de canadiens sont atteints du cancer et qu ‘ ils y survivent davantage.
Ainsi, le diagnostic d’un cancer marque le commencement d’ une série de bouleversements. Néanmoins, chacun vit l’ expérience du cancer de façon unique et personnelle mais surtout, en fonction des différentes étapes de l’évolution du cancer. Il s’avère donc difficile de prédire exactement les effets qu ‘ aura cette dernière sur le quotidien, sur l’ humeur ou sur l’ état psychologique des personnes atteintes du cancer. Toutefois, il est indéniable que l’ expérience du cancer peut être définie comme une situation de crise qui nécessitera une adaptation continue aux différents changements qu’une telle affection comporte, et ce, à partir du diagnostic jusque dans la phase de l’après cancer. En effet, la transition du statut de malade à celui de survivant peut s’ avérer être un stress important qui pourrait avoir des répercussions au plan émotionnel et comportemental. Plus précisément, les données sont nombreuses à démontrer l’importance des sentiments dépressifs dans la phase d’ après cancer et à démontrer la nécessité d’avoir des interventions spécifiques et adaptées à cette période de transition (Mitchell, Ferguson, Gill, Paul, & Symonds, 2013). Particulièrement, les données de littérature sont de plus en plus nombreuses à soutenir que la thérapie d’activation comportementale (TAC) pourrait être une intervention de choix dans ce contexte.
L’influence des facteurs sociaux
Une étude menée auprès de 117 femmes en traitement pour un cancer du sein, démontre que l’ emploi et le statut marital auraient un impact significatif sur l’ anxiété et la dépression. Ainsi, les résultats de l’ étude démontrent des scores plus faibles de dépression à l’Échelle hospitalière pour l’ anxiété et la dépression (ÉHAD) chez les femmes mariées et à l’emploi (contrairement aux femmes célibataires, veuves, divorcées, sans emploi ou retraitées) (Bulotiene, Veseliunas, Ostapenko, & Furmonavicius, 2008).
Aussi, selon Barton, l’ environnement familial (la perception du patient quant au niveau de cohésion, d’expressivité et de conflits dans la famille) serait un prédicteur significatif de l’ adaptation psychosociale chez les patients atteints de cancer (Barton, 2001) .
Les symptômes physiques
Une autre étude utilisant l’ÉHAD afin de mesurer l’anxiété et la dépression chez 167 femmes atteintes du cancer du sein (mesure de départ [pré-diagnostic], à 3 mois après le début des traitements et un an après la fin des traitements) démontre que même si ces deux problématiques s’améliorent avec le temps (basé sur les données disponibles pour 99 femmes), un nombre significatif de femmes présentaient encore de l’anxiété et des sentiments dépressifs élevés au suivi de 18 mois. Les auteurs documentent la douleur et la fatigue comme facteurs prédictifs de la dépression observée au suivi de 18 mois (Vahdaninia, Omidvari, & Montazeri, 2010) .
La perception de la maladie
Une autre étude réalisée auprès de 50 patientes ayant terminé leurs traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie pour un cancer du sein , suggère que les patientes qui percevaient le cancer comme une maladie chronique ou cyclique étaient plus anxieuses, déprimées et inquiètes par rapport à la récidive que les patientes qui percevaient la maladie comme un épisode aigu (Rabin, 2002).
Facteurs biopsychosociaux
Enfin, une très importante étude menée auprès de 3321 femmes danoises atteintes d’un cancer du sein observe les mêmes facteurs de risque pour le développement de la dépression, soit le jeune âge, le statut social et le fonctionnement physique mais ajoute aussi l’ ethnicité, la comorbidité, l’histoire psychiatrique, le tabagisme, la consommation d’alcool ainsi que l’index de masse corporel comme facteurs prédictifs de la dépression (Christensen et al., 2009).
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Table des matières
Introduction
Contexte théorique
Une adaptation nécessaire
Au plan physique
Au plan psychologique
Rôles et vie familiale
Reprise du travail
Des sentiments dépressifs
Définition
Difficultés dans l’établissement du diagnostic
Prévalence des sentiments dépressifs chez la clientèle en oncologie
Facteurs de risques
L’âge
L’influence des facteurs sociaux
Les symptômes physiques
La perception de la maladie
Facteurs biopsychosociaux
Conséquences des symptômes dépressifs
La dépression dans la période d’après traitements
Les traitements pour la dépression en oncologie
La thérapie d’activation comportementale
Objectifs
Définition des variables
Bases théoriques
Les stratégies thérapeutiques
Méthode
Participants
Les temps de mesure
Instruments de mesure
Questionnaire de dépistage
Données sociodémographiques
Anxiété et dépression
Auto-enregistrement quotidien de l’ humeur
Entrevue diagnostique semi-structurée (Structured Clinical Interview for
DSM-IV; SCID-IIP) (First, Spitzer, Robert, Gibbon, & Williams, 1996)
Procédure
Phase de prétraitement
Design
Implantation de la thérapie
Rencontres de suivi (prévention de la rechute et maintien des acquis)
Données sociodémographiques
Résultats
Analyse des données
Mesures à l’ÉHAD
Progression dans le temps des mesures à l’ÉHAD
Niveau de fonctionnement au terme de la TAC
Discussion
Les stratégies de la TAC comme facteurs d’amélioration de l’humeur
L’ impact des facteurs non spécifiques dans l’amélioration de l’ humeur
Le changement comme facteur anxiogène et d’ inconfort
Le maintien des acquis: un défi
L’ identification des objectifs de travail est importante
Limites méthodologiques de l’étude .
Échantillon et recrutement
Les données auto-rapportées
Conclusion
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