L’influence de bégaiement sur la lecture
Notre étude s’inscrit dans le domaine de la psycholinguistique, cette dernière est un domaine d’étude scientifique interdisciplinaire auquel collaborent les psychologues expérimentaux, les linguistiques théoriques qui désirent comprendre la nature fondamentale du langage. Elle s’intéresse au processus cognitif mis en œuvre dans le traitement et la production du langage, fondée dans les années cinquante, elle fait appel à de nombreuses disciplines telles la linguistiques, la neurologie, la neurobiologie, la psychologie et les sciences cognitives. La psycholinguistique cherche à caractériser les opérations mentales qui découlent du traitement de l’information sur plusieurs plans tels que la phonologie, la phonétique, le lexique, la syntaxe, la morphologie, la sémantique et la pragmatique.
Egalement la psycholinguistique s’intéresse aux pathologies du langage affectant les capacités linguistiques, qu’il s’agisse de pathologies acquises, telles que le bégaiement, aphasie, ou de pathologies développementales à l’exemple de dyslexie. Dans notre étude, nous nous sommes focalisés sur l’analyse d’un enregistrement d’un bègue âgé de 22 ans qui lit un article journalistique en FLE. Lors de la lecture, nous avons fait des observations et des remarques concernant sa production orale, comment il articule les mots, les phrases, sa lecture est-elle rapide, normale ou lente ? Les difficultés qu’il rencontre avec certains phonèmes, mots compliqués ou bien inconnus, les symptômes que le bégaiement provoque à cause de sa sévérité fait que certains mots sont mal prononcés ou déformés complètement. Ces caractéristiques seront étudiées au niveau phonématiques, prosodiques ainsi la prise en compte du rythme. Afin d’accomplir notre travail de recherche et pour obtenir des réponses à notre problématique, nous avons transcrit l’article journalistique en API pour repérer toutes lacunes, les blocages, les répétitions et la prolongation et les autres phénomènes rencontrés. Nous avons traité ces troubles sous forme de schémas explicatifs où nous nous sommes arrêtés sur chaque phénomène, indiqué sa nature et mettre des remarques, par ailleurs, nous avons réparties les phonèmes constituant des difficultés dans des tableaux récapitulatifs où nous avons mentionné le nombre de répétitions des consonnes et le nombre de blocages sur les voyelles, chaque tableau est accompagné de graphiques démonstratifs.
L’article journalistique lu par l’adulte bègue
« 7E ÉDITION DU FESTIVAL DE LA POTERIE : Un métier en déclin Des exposants d’une vingtaine de wilayas participent à cette 7e édition qui se déroule depuis dimanche à Maâtkas (Tizi Ouzou). L’un des objectifs de cette manifestation est d’encourager et de promouvoir cet art qui est en voie d’extinction. La 7e édition du Festival de la poterie de Maâtkas, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été inaugurée le 24 juillet, au CEM Ounar-Mohamed de Souk El-Khemis, et se poursuit jusqu’au 29 du mois en cours. Ce rendez-vous culturel annuel regroupe un grand nombre d’exposants représentant une vingtaine de wilayas. L’ouverture du festival s’est déroulée en présence des élus locaux et de responsables de la wilaya dont la directrice de la culture, le directeur du tourisme et de l’artisanat, le président de la Chambre de l’artisanat et des métiers. À propos de cet évènement, Berki Abdelkrim, directeur de la Chambre de l’artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou, a précisé qu’“il s’agit d’un rendez-vous rassembleur qui réunit tous les artisans de Maâtkas et de nombreuses régions du pays connues pour le travail traditionnel de la poterie. La manifestation regroupe plusieurs artisans et une variété de produits”. Et d’ajouter : “J’espère seulement que nos artisans atteindront leurs objectifs en cette 7e édition en commercialisant leurs produits. J’estime qu’un artisanat qui n’arrive pas à subvenir aux besoins de l’artisan est voué à l’échec”.
Quant à la vente des produits exposés durant cette manifestation, notre interlocuteur a indiqué : » il est à souhaiter aussi que les artisans puissent écouler largement leurs marchandises et que les citoyens de MAATKAS et des localités limitrophes s’impliquent et viennent encourager tous les artisans » tout en concluant : « nous souhaitons encore un échange d’expérience entre les participants de différentes région du pays pour booster cet art séculaire » De son côté, le président de l’APC de Maâtkas, Khermouche Slimane, relèvera le déclin de ce métier (le budget du festival a été sensiblement réduit), alors que le musée de la poterie destiné à la commune de Maâtkas n’a toujours pas vu le jour, faute de financement. “Ce métier a été transmis d’une génération à une autre, et il nous appartient de le préserver. Notre devoir est de promouvoir ce métier et de trouver des solutions pour l’intégrer dans l’économie locale, ce qui n’est pas encore le cas”, a expliqué Khermouche Slimane. Et d’insister sur ce sujet : “En dehors de ce rendez-vous traditionnel qui se banalise d’année en année, les artisans sont malheureusement livrés à eux-mêmes durant toute l’année, car il n’y a pas de site adéquat pour leur permettre de commercialiser la poterie”.
Concernant le projet de la réalisation d’un musée de la poterie, Khermouche Slimane précisera qu’“on s’accroche vraiment à ce projet multidimensionnel. Il est inscrit à l’indicatif de la commune, mais le financement du projet lui-même tarde à venir. À part l’étude architecturale, rien n’est encore réalisé”. À cette occasion, le maire en a profité pour lancer un appel à la réalisation de cette structure. “Nous avons pu préserver ce métier depuis des siècles et le cadeau qu’on peut offrir à tous ces artisans, plus particulièrement aux femmes, qui ont su transmettre cet art, est la concrétisation de ce musée qui constituera un lieu de mémoire » Note : pendant notre analyse, nous avons utilisé des symboles pour parler des phénomènes apparaissant lors de la lectureet les expliquer, nous les avons classés ainsi :
Transcription du corpus et analyse
Dans l’étape suivante, nous allons transcrire le corpus en API sous forme d’énoncés dans lesquels nous identifions toutes les caractéristiques du bégaiement. Cela se fera à travers des schémas explicatifs. Nous signalons ces phénomènes par des abréviations et ces explications.
Synthèse
La manifestation du bégaiement en lecture du français est marquée par plusieurs caractéristiques, l’accès à l’assemblage entre les phonèmes, syllabes et mots pour produire des énoncés convenablement articulés demeure une tache laborieuse, ces caractéristiques peuvent s’exprimer sous différentes formes que nous allons décrire en allant de la disfluence la plus sévère à la moins sévère. Le symptôme le plus marquant et qui est considéré comme le plus sévère dans notre corpus est :
Le blocage
« Le blocage survient lorsqu’une position articulatoire est maintenue par une contraction musculaire spasmodique et que la parole est ainsi arrêtée. » , autrement dit, le blocage est provoqué par la contraction involontaire des muscles de l’appareil phonatoire, dans ce cas là, le bègue s’arrête complètement de parler. Les blocages sont davantage des symptômes visibles que des symptômes audibles, lors de la lecture, ils sont facilement identifiables. Au cours du blocage, il y a un silence pendant lequel l’effort intellectuel associé est visible. En analysant notre enregistrement, nous avons déduit que les blocages surviennent fréquemment en début de mots, au moment de pause (lors de la reprise de la lecture). Le blocage touche aussi les voyelles. Voyelles nasales /ã/ et / œ̃/dans les mots (en et un). Les voyelles orales /a/ et /e / dans les mots : (à et écouler). La durée de ces blocages varie, ils peuvent y aller de 5 à 11 secondes pour un blocage léger et entre 13 et 23 secondes pour un blocage sévère. En ce qui concerne les consonnes, les blocages peuvent être remarqués rarement dans certains cas, nous citons les exemples suivants : le son /r/ dans « région », le son /l/ dans « le », au moment du déblocage, le mot ou la phrase apparait en une explosion sonore, selon A. Dumont « ce phénomène semble lié à un serrage excessif de la glotte qui empêche la production du son » De ce fait, nous concluons que le bègue bute sur les voyelles nasales /ã /, / œ̃/ et les voyelles orales/a/et /e /.Le blocage concernant les consonnessont raressauf avec le /R/
La répétition
C’est une caractéristique qui se manifeste le plus souvent lors de la lecture, le bègue répète des parties de mots (sons et syllabes) des mots entiers ou même de courtes phrases, contrairement aux voyelles, les consonnes sont les plus touchées par les répétitions, et plus exactement les consonnes apico-dentales. -L’apico-dentale/d/estle plus répété avec un nombre qui ne dépasse pas au maximum 5 fois dans 30 cas rencontrés dans la lecture de l’article journalistique, nous le trouvons dans les mots comme : de, d’un, du, déclin, dans, dehors ….etc. -En deuxième lieu, l’apico-alvéolaire/l/avec une totalité qui est similaire au son /d/ dans 19 cas rencontrés, ex : le, la, l’un, leur, l’intègre …etc. -Le dernier son qui est répété avec un degré moins influent est le /k/ dorsal, ce dernierest répété au maximum 5 fois dans 8 cas rencontrés, à l’exemple des mots suivants : qui, quant, concernent…etc. Il est donc à signaler que le nombre de répétitions touche plus les mots dit monosyllabiques, comme (le, la, de, qui…etc.), et concernant les sons terminaux ou les syllabes finales des mots, les répétitions sont rares. Nous déduisons en fin d’analyse que les consonnes apicales et avec un degré moins influent les consonnes dorso-vélaires constituent des obstacles lors de la lecture pour le bègue.
Allongement
Au moment de la lecture, une contraction musculaire spasmodique se manifeste durant la production d’une consonne constrictive donnant lieu à l’apparition d’une autre caractéristique du bégaiement dite « la prolongation ». Dans une prolongation, la position articulatoire est maintenue de telle manière que le son est prolongé, ce phénomène peut durer 3 secondes au maximum, ainsidans notre cas, la consonne la plus touchée par l’allongement est la consonne dite apico-alvéolaire « s », ex : (sssse manifestent).
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I :
I-1 : lé bégaiement
I-2 : définition de quelques notions en relation avec le bégaiement
I-3 : les types de disfluences
I-4 : les comportements physiques accompagnant la lecture
I-5 : les sentiments d’un bègue
I-6 : la relation entre le bégaiement et le troubles phonologique
I-7 : le bégaiement et la lecture
I-8 : les étapes de l’apprentissage de la lecture
I-9 : la lecture et la compréhension
I-10 : l’influence de bégaiement sur la lecture
I-11 : les difficultés de processus de la lecture
I-12 : séquences essentielles de l’activité de la lecture
I-13 : les méthodes de la lecture
Conclusion partielle
Chapitre II
II-1 : présentation de corpus
II-2 : transcription de corpus
II-3 : synthèse
II-4 tableaux récapitulatif et diagnostics
II-5 : analyse phonématique
Conclusion générale et perspectives
Bibliographe
Les annexes
Tables de matières
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