L’inflammation chronique de bas grade

L’inflammation dite de bas grade se caractérise par une inflammation systémique chronique de « bas bruit », sans symptômes cliniques majeurs, créant un fond inflammatoire général. Elle est maintenant reconnue comme étant un facteur de risque et un facteur aggravant d’un panel de pathologies bien connues et largement répandues comme les maladies cardiovasculaires, les maladies métaboliques, les cancers, etc. Nous nous intéresserons dans cet écrit aux maladies cardiovasculaires qui sont la première cause de mortalité mondiale.

L’intérêt porté à cette inflammation s’est avéré grandissant ces dernières années en raison, comme nous venons de le voir, du nombre important de pathologies impliquées, ainsi que des causes avérées de cette inflammation. En effet, il apparaît que notre mode de vie actuel, et notamment notre alimentation, est en grande partie responsable de l’apparition de l’inflammation de bas grade, par différents mécanismes qui seront détaillés dans la suite de cette thèse. Le retentissement de cette inflammation sur l’état de santé général de la population est tel, qu’il me semble indispensable en tant que professionnel de santé, de mettre l’alimentation au cœur de la prise en charge globale de nos patients. C’est pourquoi j’ai décidé d’axer ma thèse sur cette inflammation chronique.

L’INFLAMMATION CHRONIQUE DE BAS GRADE 

L’INFLAMMATION AIGUË

Généralités

L’inflammation est un processus physiologique de réaction de protection de l’organisme face à une agression (blessure, infection, allergies,…). Il s’agit d’un système de défense naturel où l’organisme reconnaît, détruit et élimine les substances qui lui sont étrangères. Ce système met en jeu des cellules immunitaires, des médiateurs chimiques pro ou anti-inflammatoires permettant la destruction des agents agresseurs et la réparation des cellules lésées du corps. Lorsque cette réaction est adaptée, contrôlée et limitée dans le temps, elle est indispensable et protectrice pour l’organisme.

Le processus d’inflammation aiguë est physiologique et essentiel à notre organisme pour permettre de lutter face aux diverses agressions extérieures. On retrouve souvent 4 symptômes essentiels à cette inflammation aiguë :
• La douleur
• La rougeur
• La chaleur (locale +/- générale avec de la fièvre)
• L’œdème .

Les causes de l’inflammation sont variées. Elle peut faire suite à une infection, un traumatisme ou bien être une réponse à un agent physique, une substance irritative, etc.

Déroulement d’une réaction inflammatoire 

La réaction inflammatoire aiguë se déroule en trois phases : une phase vasculoexsudative, une phase cellulaire et une phase résolutive.

Phase vasculo-exsudative
La phase vasculo-exsudative correspond à une vasoconstriction locale des vaisseaux au niveau du site inflammatoire. Cette vasoconstriction réflexe va être rapidement suivie d’une vasodilatation et d’une augmentation de la viscosité sanguine. La vasodilatation des vaisseaux va permettre une augmentation locale de la perméabilité vasculaire avec transsudation plasmatique (passage de liquide plasmatique à travers la paroi des vaisseaux), œdème local et formation de fibrine.

Phase cellulaire
La phase cellulaire est la seconde phase de la réaction inflammatoire classique. Elle correspond à un afflux extravasculaire de cellules de l’inflammation. On va retrouver des leucocytes, des polynucléaires neutrophiles puis des macrophages. Ces cellules vont permettre la phagocytose et la destruction de l’agent pathogène. Le foyer inflammatoire va, petit à petit, être nettoyé par l’élimination des débris cellulaires et tissulaires par les macrophages.

Phase de résolution
La phase de résolution va correspondre à l’apoptose des polynucléaires neutrophiles. Il s’agit d’une mort physiologique de ces cellules après qu’elles aient exercé leur rôle.

Les cellules de l’inflammation 

Les cellules de l’inflammation peuvent-être divisées en deux grands types de cellules : les cellules sanguines circulantes et les cellules résidentes tissulaires. Parmi les cellules sanguines circulantes, on retrouve : les polynucléaires neutrophiles, les monocytes, les polynucléaires éosinophiles, les basophiles, les plaquettes, les lymphocytes et les plasmocytes. Les cellules résidentes tissulaires correspondent quant à elles aux macrophages, histiocytes, mastocytes, fibroblastes et aux cellules endothéliales. Pour la compréhension de la suite de cet écrit, nous allons décrire quelques types de cellules impliquées dans la réaction inflammatoire.

Les polynucléaires neutrophiles (PNN)

Les PNN, font partie des leucocytes (globules blancs). Leurs maturation et prolifération sont contrôlées par des facteurs de croissance.

Comme nous l’avons vu précédemment, ils vont être recrutés dans la phase cellulaire de la réaction inflammatoire aiguë. Leur action va passer par des récepteurs chimiotactiques. Il s’agit de la migration des PNN vers le site de l’infection par sécrétion de molécules par des cellules de l’inflammation déjà présentes (ex : monocytes). Les polynucléaires neutrophiles vont reconnaître spécifiquement des motifs se trouvant à la surface des microorganismes pathogènes, cette reconnaissance va permettre l’activation du processus de phagocytose. Il s’agit de l’ingestion des pathogènes et de leur destruction.

Les monocytes et macrophages 

Les macrophages sont la forme différenciée des monocytes. Ces derniers se transforment en macrophages lorsqu’ils migrent dans les tissus en raison d’une inflammation. Les monocytes et les macrophages sont des phagocytes, ils peuvent donc comme les PNN vus précédemment, phagocyter des microorganismes pathogènes. Les macrophages peuvent être activés après rencontre avec un pathogène, un produit de dégradation tissulaire ou encore après liaison avec un ligand naturel pour un de leurs récepteurs membranaires. L’activation des macrophages va avoir deux conséquences :

• Tout d’abord, une phagocytose lente et incomplète. Des peptides seront stockés dans des vacuoles du cytoplasme du macrophage, appelées phagosome. La phagocytose se terminera par présentation de ces peptides aux lymphocytes T.
• La seconde action des macrophages après leur activation va être la libération de produits de sécrétion qui vont intervenir dans le processus inflammatoire (fractions du compléments, enzymes, cytokines…). Les cytokines (ex : interleukine-6, TNF-aplha) sont des glycoprotéines solubles qui agissent comme médiateurs intercellulaires, elles réagissent avec des récepteurs membranaires spécifiques situés à la surface des cellules cibles, permettant l’activation de cellules immunitaires et leur recrutement au niveau du site inflammatoire.

Les lymphocytes « T »

Les lymphocytes sont des cellules de l’immunité faisant partie de la famille des leucocytes (globules blancs). On distingue deux familles principales qui se différencient par les récepteurs situés à leur surface : les lymphocytes B et les lymphocytes T.

Les lymphocytes T sont des cellules de l’immunité cellulaire impliquées dans la réponse immunitaire adaptative. La plupart du temps, en cas d’infection, le pathogène est phagocyté et détruit sans spécificité. On parle alors d’immunité innée non adaptative. Dans le cas de la réponse immunitaire impliquant des lymphocytes T, la réponse immunitaire va être qualifiée d’adaptative. En effet, ces lymphocytes sont activés par liaison de peptides antigéniques présentés par des cellules présentatrices d’antigènes aux récepteurs à antigènes situés sur leur surface. Cette liaison va tout d’abord permettre le déclenchement d’une réponse spécifique en fonction du peptide antigénique reconnu, mais aussi une protection de l’organisme contre une infection ultérieure par ce même pathogène grâce à la mémoire immunitaire engendrée lors d’une première rencontre.

Il existe différentes cellules présentatrices d’antigènes (CPA) comme les cellules dendritiques, les lymphocytes B et les macrophages. Comme nous l’avons vu précédemment, le macrophage sera activé après rencontre avec un pathogène entrainant une phagocytose incomplète. Les peptides antigéniques ou produits de dégradation de cette phagocytose seront présentés aux lymphocytes T afin de terminer la destruction du pathogène.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – L’INFLAMMATION CHRONIQUE DE BAS GRADE
A – L’INFLAMMATION AIGUË
1) Généralités
2) Déroulement d’une réaction inflammatoire
3) Les cellules de l’inflammation
B – L’INFLAMMATION CHRONIQUE DE BAS GRADE
1) Définition
2) Causes
3) Conséquences
4) Résumé global
C – INFLAMMATION AIGUË VS INFLAMMATION DE BAS GRADE
II – DÉBUT ET CAUSES DE L’INFLAMMATION CHRONIQUE DE BAS GRADE
A – GÉNÉRALITÉS SUR L’INTESTIN
1) L’écosystème intestinal
2) La barrière intestinale
B – HYPERPERMÉABILITÉ INTESTINALE ET DYSBIOSE
1) Hyperperméabilité intestinale
2) Dysbiose
3) Endotoxémie
4) Résumé
C – INFLAMMATION DES TISSUS ADIPEUX VISCÉRAUX
1) Généralités
2) Hypoxie des adipocytes
3) Lipoperoxydation
4) Résumé
D – PROCESSUS MOLÉCULAIRE DE L’INFLAMMATION DE BAS GRADE
1) Infiltration immunitaire
2) Macrophages et récepteurs de l’immunité
3) « Toll-like » récepteurs – 4
4) Production de cytokines par les M1
5) Résumé
III – IMPACT DE L’INFLAMMATION DE BAS GRADE DANS LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
A – ATHÉROSCLÉROSE
1) Définition
2) Facteurs de risques
3) Symptômes
B – COMPRENDRE L’ATHÉROSCLÉROSE
1) Constitution de la paroi artérielle
2) Origine de la plaque d’athérome : le cholestérol
C – FORMATION DE LA PLAQUE D’ATHÉROME
1) Initiation
2) Déclenchement de l’inflammation
3) Progression de la plaque d’athérome
4) Notion de plaque d’athérome vulnérable
D – RÔLE DE L’INFLAMMATION DE BAS GRADE DANS LA FORMATION DE LA PLAQUE D’ATHÉROME
1) Sécrétion de cytokines pro-inflammatoires
2) L’activation de voies de signalisations pro-inflammatoires
3) Conséquences de l’activation de voies de signalisations inflammatoires
4) Résumé
IV – PRÉVENTION MICRONUTRITIONNELLE
A – LA MICRONUTRITION
1) Définition
2) Les compléments alimentaires
B – CICATRISATION INTESTINALE
1) La glutamine
2) Maintien de l’intégrité intestinale
3) Apport de glutamine
C – MODULATION DU MICROBIOTE
1) Probiotiques
2) Prébiotiques
D – ALIMENTATION ANTI-INFLAMMATOIRE
1) Rôle de la glutamine
2) Le rôle bénéfique des oméga 3
3) Apport alimentaire en oméga 3
4) Apport d’oméga 3 via les compléments alimentaires
E – ALIMENTATION ANTI-OXYDANTE
1) Rôle de la glutamine
2) Conséquences d’un apport élevé en sucre
3) Superoxyde dismutase : rôle des vitamines et minéraux
F – RÉSUMÉ
CONCLUSION

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