L’infirmité motrice cérébrale (IMC)

INTRODUCTION :

L’infirmité motrice cérébrale (IMC) est un trouble moteur non progressif secondaire à un défaut ou à une lésion sur un cerveau en maturation.[1]. Elle est la principale cause de déficience motrice chez l’enfant. L’incidence mondiale de la paralysie cérébrale est de 2,5 pour mille naissances [1]. L’incidence des cas de l’IMC a augmenté au cours des années, il a triplé dans l’espace de 13 ans [2]. Bien que le déficit moteur soit la principale manifestation de la paralysie cérébrale, beaucoup d’enfants présentent une limitation dans l’autonomie du fait des désordres sensoriels, et de la communication [3].Chez les parents d’enfant IMC, la responsabilité pour élever un enfant prend une signification différente quand l’enfant présente une dépendance à long terme.

L’un des défis principaux des parents est de gérer la difficulté chronique liée au manque d’autonomie, parfois, cela peut altérer la santé physique et le bien être mental des parents. [4] . Néanmoins, les recherches se focalisent souvent sur les aspects cliniques et les stratégies thérapeutiques pour le patient atteint d’IMC. Le bien être psychologique de la famille qui intervient dans différents stades de la prise en charge reçoit très peu d’attention.Quelques études ont rapporté que le niveau de stress chez les mères d’enfant IMC semble très élevé par rapport aux mères d’enfant sain [4-6]. Dans notre étude, notre hypothèse est que les mères d’enfant IMC ont un risque élevé de développer une dépression par rapport aux mères d’enfant normal. Notre étude a pour objectif de déterminer la prévalence de la dépression chez les mères des enfants porteurs de paralysie cérébrale.

Cette étude comportera 3 parties :
– Dans la première partie, nous jugeons nécessaire de faire quelques rappels théoriques sur la dépression, la paralysie cérébrale, et leur relation.
– La deuxième partie est destinée pour décrire la méthodologie et les résultats de notre étude.

– Dans la troisième partie, nous ferons les commentaires et proposons des suggestions sur les résultats retrouvés avant de conclure

INFIRMITE MOTRICE CEREBRALE

L’infirmité motrice cérébrale résulte des lésions cérébrales précoces (de la conception à 2 ans), non héréditaires, stabilisées (non évolutives) responsables de déficience motrice exclusives ou prédominantes. Le handicap moteur séquellaire associe à des degrés variables des troubles de la posture et du mouvement.La prévalence est estimée à 2 ‰ naissances. L’infirmité motrice cérébrale est le plus souvent due à des complications d’une naissance prématurée. Ses manifestations diffèrent selon la lésion cérébrale et son étiologie. Elle peut s’accompagner, en plus du trouble moteur, de troubles des fonctions cognitives [37].

Étiologies : Les causes sont variées, et peuvent intervenir :
 dès la conception (malformations cérébrales),
 lors de la gestation, « embryo-foetopathies », (secondaires à des maladies métaboliques, infectieuses, virales, etc.) touchant la mère et/ou l’enfant, petits poids de naissance (la paralysie cérébrale touche 6 à 8 % des enfants dont le poids de naissance est moins de 1500 grammes)
 lors de l’accouchement (prématurité avant 30 semaines de grossesse ( souffrance fœtale aiguë, etc.)
 dans les 24 premiers mois de vie (traumatisme crânien, méningite, etc.) .

Diagnostic positif :

Les lésions cérébrales sont responsables essentiellement d’une atteinte motrice, mais d’autres fonctions cérébrales peuvent être aussi impliquées. Les signes révélateurs souvent signalés par les parents peuvent être repérés à un âge variable suivant la gravité de l’atteinte.
 De 0 à 3 mois, les signes de suspicion sont :
– L’instabilité avec trémulations spontanées ou provoquées,
– L’excitation avec sursauts et secousses,
– Un tonus actif intense,
– Un défaut de la statique de la tête,
– Une mauvaise synergie tête – yeux avec l’absence de poursuite oculaire
– Un retard d’apparition des jeux de mains
– Un strabisme persistant
 Un peu plus tard dans le développement vers 4 à 8 mois : ce seront des signes évoquant un contrôle moteur anormal :
– Des membres inférieurs raides
– Une tenue des troncs asymétriques
– Des anomalies de la préhension absentes ou lentes .

Un enfant qui ne tient pas sa tête, qui ne peut ramper en s’aidant des membres inférieurs, qui tarde à se tenir assis seul…. Par contre, ces enfants témoignent d’une intelligence normale : ils ont une compréhension des situations et manifestent un intérêt pour des jeux de leur âge.
 La période de certitude débute vers 8 mois, les signes cités sont évidents. La recherche du signe de « parachute » se solde par un échec : normalement à cet âge, lorsqu’on plie vers l’avant le tronc, celui-ci écarte les bras devant lui comme pour se protéger.L’absence de ce réflexe, l’apparition de mouvements anormaux confirment le diagnostic. Chez les enfants nés prématurément, et ayant un risque de constituer une IMC, donc surveillés pour cela, l’EEG et l’échographie transfontanellaire répétés dans les premières semaines de la vie, constituent les meilleurs prédicateurs de séquelles motrices liées aux lésions cérébrales. Une fois constituées, ces lésions peuvent être visibles sur les examens tel le scanner, mais surtout par IRM qui permet d’apprécier le moment de leur constitution.

Les conséquences de la révélation du diagnostic :

La révélation du handicap est un choc émotionnel intense, une violente atteinte narcissique qui signifie la perte de l’enfant imaginaire rêvé pendant la grossesse. Il s’agit pour les parents de faire le deuil de l’enfant parfait. Le deuil de l’enfant imaginaire doit se faire pour chaque nouveau-né. La révélation va devenir « une condamnation à vivre avec l’enfant réel ». Il faut un lent et un patient travail de reconstruction et de reconsidération pour perdre définitivement l’enfant imaginaire et accepter la fonction de la vie, les capacités et les revendications humaines de cet enfant là bien présent et réel . Le diagnostic, bien que posé avec délicatesse et respect, va déclencher une crise familiale. Cette crise peut s’exprimer selon les modalités très diverses :
– Maladies : de nombreuses mères ont présenté des maladies organiques : cardiopathie
– Trouble du comportement
– Dépression, alcoolisme.

On peut rencontrer également des familles tremblantes d’effroi et d’une terreur sans nom, s’enfermant dans le repli et solitude. Dans tous les cas, les parents vont devoir ajuster leur comportement, leur psychisme à la réalité du handicap de leur enfant. Il va falloir vivre ce handicap et absorber psychiquement ce traumatisme

Les difficultés de la relation parent et enfant :

La première relation bébé-parent, mère-bébé va donc se mettre difficilement en place. La mère qui n’arrive pas à répondre aux besoins de son enfant se sent attaquée dans sa capacité maternelle, et envahie en retour par le vécu brut et les angoisses du bébé. Il en est de même pour le père. Les parents vont s’intéresser au corps handicapé qu’il faut guérir cet engagement dans l’organique, le handicap entraîne un fonctionnement mental de l’ordre de sidération. Le temps s’est arrêté, on ne pense pas au passé, on n’imagine pas l’après. La dynamique psychique qui s’installe de la famille est mortifère. Le plaisir individuel, les préoccupations personnelles sont interdits. Tous les espaces psychiques sont aliénés au sauvetage de l’enfant, ceci au risque d’un mort psychique collective. Ce sont ces mères qui arrêtent de travailler à cause de leur enfant handicapé ou malade et c’en est fini d’être heureux.Aller à la rencontre de ces parents blessés va demander aux professionnels écoute, disponibilité et compréhension des modes de défense plus ou moins agissants dans les familles.L’épreuve rencontrée par la famille l’atteint douloureusement et les conséquences qui peuvent en découler sont graves. Mais si l’énonciation d’une atteinte somatique a d’abord un effet de sidération, bien soutenue par les équipes de soins, la famille peut affronter une période de dépression. Les conséquences des handicaps de l’enfant sur la vie familiale touchent des dimensions variées : santé physique, psychologique, relations sociales et familiales, économie, emploi.

CONCLUSION :

L’infirmité motrice cérébrale se révèle être un des handicaps dont l’incidence ne cesse d’augmenter chaque année à Madagascar. Les lésions cérébrales à l’origine des déficiences motrices, et/ou cognitives et/ou sensorielles sont permanentes et non évolutives. Ces enfants sont donc à charge de ses parents surtout leur mère pour toute leur vie. Elle constitue 6,94% des motifs de consultations au sein du centre d’appareillage de Madagascar de Befelatanana. On a noté une prédominance masculine des enfants IMC et elle touche surtout le premier enfant. Elle est découverte le plus souvent avant sa première année par des signes de retard du développement psychomoteur (surtout par le non maintien de la tête). Actuellement on note une croissance des enfants IMOC venues des milieux ruraux. Elle peut se présenter sous différentes formes spastiques, dyskinétique, mixtes et en différente localisation : diplégie, hémiplégie, triplégie, tétraplégie. Différents troubles peuvent lui être associés. Les mères des enfants porteurs d’IMC sont à majorité jeune, avec différent niveau d’éducation. La plupart des mères des enfants porteurs de paralysie cérébrale (80%) sont déprimés. Parmi eux, 62,5 % ont une dépression légère, 27,5% ont une dépression modérée et 10% ont une dépression sévère.

Cependant, il n’y a pas de différence significative avec les mères des enfants sains (74%). Cette absence de différence significative pourrait s’expliquer par le fait qu’au moment de notre enquête ces mères se sont adaptées aux situations stressantes et que certains facteurs ont été laissés comme le trouble de comportement, et la qualité du sommeil chez l’enfant, les atouts et les ressources personnels chez la mère. Par ailleurs, on n’a pas trouvé de corrélation entre l’état de dépression et les caractères de la paralysie cérébrale tel que le type de la paralysie, la forme et la sévérité de la paralysie. Il n’y a pas aussi de relation entre la dépression et le caractère sociodémographiques de la mère. L’annonce du diagnostic doit se faire avec beaucoup de précautions. On doit dépister la dépression des mères ayant des enfants porteurs de paralysie cérébrale et faire une surveillance systématique. Il est aussi nécessaire de faire une psychothérapie de soutien pour les mères déprimées. Il faut réorganiser la famille pour105 se concentrer sur l’enfant afin que tous les membres prennent des responsabilités diminuant ainsi les charges des aidants. Il faut inciter ces mères à faire partir des associations pour les mères ayant des enfants handicapés pour les donner les ressources pour leur adaptation.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES
I . DEPRESSION
I .1 Définition
I .2 Epidémiologie
I .3 Psychopathologie
I .3 .1 Hypothèses neuro-biologiques
I .3 .2 Hypothèses neuro-biologiques
I .3 .3 Hypothèses environnementaux
I .3 .4 Hypothèses psychologiques
I .4 Etude clinique
I .4 .1 Type de description : l’état dépressif caractérisé de l’adulte
a) Perturbation de l’affectivité
b) Le ralentissement psychomoteur
I .4 .2 Formes cliniques
a) Formes symptomatiques
b) Formes trompeuses
c) Formes selon le terrain
d) Dépression et pathologie psychotiques associées
e) Episode dépressif révélant une maladie organique sous-jacente
f) Forme nosographique
g) Formes selon la sévérité
I .5 Diagnostic positif
I .5 .1 Critères diagnostiques de l’épisode dépressif caractérisé

I .5 .2 Echelles d’évaluation de la dépression
I .6 Diagnostic différentiel
I .7 TRAITEMENT
I .7 .1 Buts
I .7 .2 Moyens
I .7 .3 Indication
I .8 Evolution et complication:
II . INFIRMITE MOTRICE CEREBRALE 
II .1 Définition
II .2 Étiologies
II .3 Symptomatologie
II .3 .1 Trouble moteur
II .3 .2 Troubles associés à la déficience motrice
II .3 .3 Complications neuro-orthopédiques
II .4 Diagnostics
II .4 .1 Diagnostic positif
II .4 .2 Diagnostic différentiel
II .4 .3 Diagnostic de gravité
II .5 Traitement
II .5 .1 Buts
II .5 .2 Moyens
II .5 .3 Indications
III . CONSÉQUENCES DU HANDICAP SUR LA VIE FAMILIALE
III .1 Les conséquences de la révélation du diagnostic
III .2 Les difficultés de la relation parent et enfant
III .3 Santé psychologique 

III .3 .1 Dépression
III .3 .2 Anxiété
III .4 Limitation professionnelle
III .5 Relation familiale
III .6 Relation sociale
METHODES ET RESULTATS
I . MÉTHODOLOGIE
I .1 Cadre de l’étude
I .2 Type d’étude
I .3 Durée et période de l’étude
I .4 Objectif
I .5 Population d’étude
I .5 .1 Recrutement des patients
I .5 .2 Critères d’inclusion
I .5 .3 Critères de non inclusion
I .5 .4 Critères d’exclusion
I .6 Les variables étudiées
I .7 Moyen de mesures
I .7 .1 Entretien
I .7 .2 Auto- questionnaire
I .8 Mode d’analyse des données
I .9 Les limites
II . RESULTATS 
II .1 La prévalence
II .2 Caractère sociodémographique de l’enfant
II .1 .1 Fréquence générale 

II .1 .2 Répartition de l’enfant selon l’âge
II .1 .3 Répartition selon le genre
II .1 .4 Répartition selon le nombre de fratrie
II .1 .5 Répartition selon le rang de l’enfant dans la fratrie
II .1 .6 La répartition selon la scolarisation de l’enfant
II .3 Caractères sociodémographiques de la mère
II.3 .1 Répartition selon l’âge de la mère
II.3 .2 Répartition selon la situation matrimoniale de la mère
II.3 .3 Répartition selon le niveau d’étude
II.3 .4 Répartition selon le type de famille
II.3 .5 Répartition selon le milieu de provenance
II.3 .6 Répartition selon la présence de l’assurance maladie
II .4 Comparaison des deux groupes
II .5 Répartition selon caractère de la paralysie cérébrale
II.5 .1 Répartition selon l’âge de découverte de la maladie
II.5 .2 Répartition selon le premier signe de la maladie
II.5 .3 Répartition selon le type de la paralysie cérébrale
II.5 .4 Répartition selon la forme de la paralysie cérébrale
II.5 .5 Répartition selon la sévérité de la paralysie cérébrale
II.5 .6 Répartition selon les signes associés à la paralysie
II .5 .7 Répartition selon l’âge de la prise en charge au service RF
II .5 .8 Répartition selon les autres types de prise en charge reçu
II .5 .9 Répartition selon la conception de la prise en charge en RF
II .5 .10 Répartition selon l’heure pour l’occupation de l’enfant
II .5 .11 Répartition selon l’existence de personne tierce
II .5 .12 Répartition selon la personne tierce aidant la mère au soin de l’enfant

II .5 .13 Répartition selon le nombre d’hospitalisation
II .6 Répartition selon le niveau de dépression
II .7 Facteurs associés à la dépression
II .7 .1 Facteurs liés à l’enfant
II .7 .2 Facteurs lié à la mère
TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS
I . ETUDE DESCRIPTIVE
I .1 Caractère sociodémographique de l’enfant
I .1 .1 Âge
I .1 .2 Genre
I .1 .3 Rang dans la fratrie
I .1 .4 Provenance
I .2 Caractères sociodémographiques de la mère
I .2 .1 Age
I .2 .2 Niveau d’étude
I .2 .3 Situation matrimoniale
I .2 .4 Le nombre d’enfant
I .2 .5 Type de Famille
I .3 CARACTERE DE LA PARALYSIE CEREBRALE
I .3 .1 La découverte de la maladie
I .3 .2 Âge de prise en charge
I .3 .3 Forme de la paralysie Cérébrale
I .3 .4 La sévérité de la paralysie
I .3 .5 Signes associés
II . ÉTUDE ANALYTIQUE 
II .1 Dépression 

II .2 Facteur lié à l’enfant
II .2 .1 L’âge
II .2 .2 Le genre
II .2 .3 La sévérité de la déficience
II .2 .4 Les signes associés
II .3 Facteurs liés à la mère
II .3 .1 L’âge
II .3 .2 La profession
II .3 .3 Le niveau d’éducation
II .4 Le support social
II .5 La satisfaction du service professionnel
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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