L’industrie pharmaceutique, un modèle économique en mutation

L’objectif de cette thèse est d’établir un cadre de réflexion pour l’ensemble des acteurs de la santé tels que les laboratoires pharmaceutiques, fabricants de dispositifs médicaux et entreprises des nouvelles technologies souhaitant mettre sur le marché une solution e-santé. Une réflexion courante se crée chez ces derniers vis-à-vis des paramètres à prendre en compte lors de la création et la mise sur le marché de solutions e-santé mais aussi sur la manière d’innover dans ce secteur en forte expansion. Vous trouverez dans cet ouvrage une réponse, qui j’espère sera la plus exhaustive possible.

De nos jours, le digital s’insère progressivement dans les pratiques de l’ensemble des industries, notamment celles des industries de santé. La e-santé englobe l’ensemble des innovations s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication pour la santé afin de collecter et générer des données. Elle impacte le monde médical à plusieurs niveaux allant de la prévention jusqu’à la guérison des patients. Avec le vieillissement constant des populations et l’augmentation du nombre de patients atteints de maladies chroniques, la e-santé joue un rôle de plus en plus important. Dans une vision de « patient centricity », la e-santé s’insère dans l’accompagnement des patients afin de permettre la réalisation de plusieurs objectifs: l’amélioration du suivi, la personnalisation et l’innovation des soins. Le but étant de diminuer les inefficacités des systèmes de soins et réduire les coûts. Cette modification de prise en charge des patients et des solutions associées transforme l’approche des industries pharmaceutiques pour favoriser une vision patient-centrée et non plus médicament-centrée. La e-santé étant un terme assez large, nous nous intéresserons dans cet ouvrage aux solutions digitales permettant un meilleur suivi des patients et une meilleure traçabilité entre le lien patientprofessionnels de santé notamment via la télémédecine, la m-santé ou la digitalisation des essais cliniques. Le « business model » des industries de la santé devra s’adapter pour obtenir cette approche de fournisseur de solutions associées à ses médicaments pour effectuer une réelle création de valeur. Cependant les enjeux se porteront sur le flou règlementaire ainsi que sur les enjeux de coût afin d’avoir une stratégie médico économique pour permettre à ces solutions de voir le jour et d’obtenir un remboursement par les autorités de santé.

L’industrie pharmaceutique, un modèle économique en mutation

Une vision globale de l’industrie pharmaceutique en 2020

Un secteur guidé par le TOP 10 mondial
Historiquement, l’industrie pharmaceutique a été un domaine en croissance constante. D’après le LEEM, le marché des industries pharmaceutiques a effectué une croissance de 6% en 2017 dépassant ainsi les 1000 milliards de dollars de chiffres d’affaires.

On observe un réel clivage du marché pharmaceutique puisque l’Amérique du Nord s’impose avec plus de 49% face à l’Europe qui effectue environ 20% des ventes.

Malgré une perte de deux places dans le classement mondial, la France reste le pays européen générant le plus de dépenses de santé. (1) Le domaine pharmaceutique compte un grand nombre de laboratoires pharmaceutiques qui se divisent entre les « Big Pharma », « Middle size » et les PME et/ou Start up.

Les 5 premiers groupes pharmaceutiques représentent 23.6% du marché mondial en termes de chiffre d’affaires. Le premier du classement est le groupe suisse Novartis avec 54 milliards de chiffre d’affaires en 2017.

Malgré une tendance aux fusions et acquisitions, le milieu pharmaceutique reste un domaine peu concentré. En effet, depuis la crise financière de 2008, le modèle de l’industrie pharmaceutique basé sur des blockbusters a changé pour se diriger vers des opérations d’acquisitions comme Pfizer avec le groupe Wyeth ou encore le laboratoire Merck & Co avec le laboratoire ScheringPlough. La R&D est le noyau dur de la croissance de l’industrie pharmaceutique. Cependant, le budget alloué a augmenté de 5% entre 1997 et 2012, alors que la production de nouvelles entités moléculaires approuvées a baissé de 22%. (2) Entre 2010 et 2013, les laboratoires pharmaceutiques ont observé une baisse de leur taux de retour sur investissement en R&D, qui est passé de 10.5% en 2010 à 4.8% en 2013.

Les exportations de médicaments ont effectué une croissance de 1,8% en 2018, soit 27 milliards d’euros. Cependant, cette augmentation ne doit pas faire oublier la dynamique décroissante de l’export lors des années précédentes. La perte d’attractivité de la France vis-à-vis de la production de nouveaux médicaments et le développement de la fabrication locale dans les pays émergents fragilisent les exportations. Alors que la balance commerciale nationale fait face à un important déficit (– 60 milliards d’euros), il est important de rappeler que la balance commerciale de médicaments s’élève à 7,7 milliards d’euros, au même niveau qu’en 2017.

La règlementation, un frein à la croissance
Le premier facteur qui démontre la règlementation difficile de l’industrie pharmaceutique est la procédure de mise sur le marché. En France, elle est très lente due aux nombreuses démarches administratives extrêmement lourdes.

D’un modèle Blockbuster à Custombuster 

La fin du modèle Blockbuster

Le modèle Blockbuster régnait pendant les années 90. Nous pouvons classifier les actions envers les prescripteurs en trois catégories dont l’impact de chacun tend à se modifier au fil des ans. (5) Le plus gros poste de dépenses des firmes était les visites médicales promotionnelles, qui représentaient respectivement 60 % des dépenses aux États-Unis, 68 % en Europe et 73,1 % en France. La visite médicale consiste en une rencontre entre un représentant industriel et un professionnel de santé (le plus souvent un médecin ou un pharmacien). Les visites médicales étant très coûteuses pour les firmes pour une efficacité limitée, celles-ci ont développé une série d’outils permettant d’améliorer la productivité des visiteurs médicaux et un ciblage des gros prescripteurs, les spécialistes de niche ou certains médecins hospitaliers. Plus récemment, elles ont multiplié les visites à distance (par téléphone, Internet ou par vidéoconférence).  La presse médicale constituait le second poste d’intervention des laboratoires sur les décisions des praticiens. Ceux-ci interviennent dans le contenu éditorial de la presse médicale de deux façons : soit par l’intermédiaire du financement de publicités pour les médicaments, soit par la publication de résultats de recherche. Ces suppléments pouvant être sponsorisés par un laboratoire pharmaceutique sont généralement confondus avec les revues. Les budgets consacrés par les firmes à la presse médicale ont fortement diminué depuis le début des années 1990, les laboratoires pharmaceutiques ayant développé des sites d’information et de promotion médicales dédiés aux praticiens comme aux patients. Enfin, le troisième pilier correspond à des innovations permanentes dans un but de renouveler régulièrement le pipeline de blockbusters. Ainsi, les techniques de vente s’appuyaient sur un rythme soutenu d’innovations et de mises sur le marché de nouvelles molécules, imposé par la limitation dans le temps des brevets.

Actuellement, l’industrie pharmaceutique doit faire face à de nouveaux enjeux, notamment assurer la gestion des pertes des brevets de leurs blockbusters (médicaments dont les ventes sont supérieures à 1 milliard de dollars) qui tombent dans le domaine public pour laisser place aux génériques. Dès la fin des années 90, ce modèle « blockbuster » a perdu en performance. Cela s’explique par la perte de brevets simultanée ainsi que par le durcissement de la règlementation par les régulations publiques. Le prix des médicaments innovants explosant, les régulateurs ont ainsi créés une stratégie économique autours des génériques afin de préserver l’accès universel aux soins.

Le développement important des génériques a favorisé la décroissance des princeps.

En effet, Les laboratoires pharmaceutiques doivent se positionner sur de nouveaux marchés et mettre à disposition de nouveaux médicaments pour se développer. Les ventes du secteur hospitalier sont en pleine croissance. En 2008, la croissance était de 25% par rapport à 12% dans les années 1980. Une des conséquences de cette augmentation serait « le renforcement des dépenses de communication et de promotion des laboratoires à l’hôpital, au détriment de la promotion en ville ».

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Table des matières

Introduction
I. L’industrie pharmaceutique, un modèle économique en mutation
1) Une vision globale de l’industrie pharmaceutique en 2020
a) Un secteur guidé par le TOP 10 mondial
b) La règlementation, un frein à la croissance
2) D’un modèle Blockbuster à Custombuster
a) La fin du modèle Blockbuster
b) Le patient, au cœur d’un nouveau business modèle
II. La e-santé en 2020
1) La e-santé au sein du domaine public
a) La digitalisation, un enjeu du gouvernement
b) Dossier médical partagé (DMP)
c) Espace numérique de santé (ENS)
2) La e-santé au service des maladie chroniques, le nouvel enjeu des entreprises privées
a) Le marché des maladies chroniques en France
b) Le patient, acteur de sa pathologie
c) La Télémédecine
d) La m-santé
i) Solutions à but de prévention ou maintien de la santé
ii) Solutions permettant le suivi de pathologies chroniques et/ou favorisant l’observance
iii) Solutions favorisant la qualité de vie via un dispositif médical
e) Recherche clinique, le numérique à l’essai
f) La e-santé, synonyme d’économie
III. VIH, une maladie chronique en quête de digital
1) Physiopathologie
2) Le digital : Solution au besoin non couvert
a) Diagnostic
b) Traitement
c) Maintien de l’observance
IV. Discussions & Recommandations
1) La sensibilité des données de santé
2) La loi RGPD
3) Blockchain, une protection innovante
4) L’interconnexion des outils digitaux
5) L’intelligence artificielle
V. Conclusion
VI. Annexes

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