L’INDUSTRIE SELON LES THÉORIES ÉCONOMIQUES LIBÉRALES
Le libéralisme est apparu en 1770 . Cette idée de libéralisme est liée à la notion de liberté. Selon les précurseurs de ce courant de pensée, la liberté est une condition nécessaire au développement économique. La liberté d’entreprendre, de créer sa propre entreprise dans un climat de concurrence pure et parfaite est un fait marquant le libéralisme.
La révolution industrielle s’est réalisée grâce à la révolution agricole mais notamment du développement du processus de liberté individuelle et de liberté sous toutes ses formes : choix stratégique, type de gestion et d’organisation, ….
La vision des classiques
Adam Smith (1723 – 1790) père de l’économie politique, est le premier à décrire le monde nouveau qu’apportera la révolution industrielle. L’industrie seule peut accroître la production tout en permettant de renforcer les échanges entre nations. L’homoéconomicus d’Adam Smith se traduit par le comportement égoïste de tout un chacun, une liberté de créer sa propre entreprise et de maximiser son profit. La vision harmonique de la société d’Adam Smith se manifeste par la recherche d’intérêt individuel qui selon lui, converge vers l’intérêt général. Le processus d’industrialisation comporte un aspect social, chaque individu a l’opportunité de faire la production et la création de valeur.
L’ensemble des productions individuelles internes constitue un avantage absolu pour la nation sur une optique d’échange international . L’accroissement de la richesse nationale émane des échanges internationaux notamment des exportations qui surviennent de la performance en matière de productivité, de quantité et de qualité de produits des individus de la nation. Pour favoriser le développement des industries internes, Adam Smith avance l’idée d’un minimum d’Etat qui se manifeste par l’absence de l’Etat dans les grandes activités économiques. Le rôle de l’Etat doit se baser sur un « Etat gendarme » qui a pour fonction de :
– Protéger les industries des violences intérieures et des invasions étrangères.
– Mettre sur pied une administration correcte de justice.
– Entreprendre la construction et la maintenance de certaines institutions et ouvrages publics pour favoriser le développement des secteurs productifs.
La construction des infrastructures crée un environnement favorable et stable à la production, favorise la libre circulation des biens et des personnes.
La croissance économique se réalise sur un processus d’intensification des activités industrielles, de l’accroissement de la production et du renforcement des exportations. La notion de spécialisation d’Adam Smith est nuancée par David Ricardo (1772 – 1823) . David Ricardo renforce l’idée selon laquelle le pays doit se spécialiser dans les produits dont il en bénéficie une productivité élevée plus que les autres pays, un avantage sur les facteurs de production : main d’œuvre, matériel, … et ainsi qu’à l’abondance des matières premières. Si par exemple, pour produire 4 mètres de tissus, nécessite 1 heure de travail en France alors qu’à Madagascar, la production de 4 mètres de tissus nécessite 3 heures de travail. Mieux vaut produire les tissus en France qu’à madagascar. Pour que les deux pays puissent gagner un certain avantage, ils devraient se spécialiser sur les produits dont ils bénéficient des avantages comparatifs et que les échanges entre le deux soient fortement développés. Des baisses des prix peuvent être enregistrées dans les pays du fait de la productivité élevée sur certains secteurs de chaque pays et notamment de l’intensification des échanges. Les industries se sont spécialisées dans des produits créateurs de valeurs et de richesses. Ainsi, l’appui au secteur industriel, selon David Ricardo, favorise rapidement la croissance économique. Les parties bénéficiaires, les trois classes de Ricardo reçoivent leurs rémunérations : le profit celle des capitalistes, la rente celle des propriétaires fonciers et le salaire la rémunération des ouvriers. Le capitalisme industriel de Ricardo s’accompagne d’une liberté d’échange régi d’un régime de flexibilité du prix. La valeur et la richesse créées par la production industrielle et l’échange sont déterminés à partir des intrants utilisés lors du processus de production. Selon la théorie de la valeur incorporée de David Ricardo, les facteurs de production tels que le travail, les machines, les matières premières ainsi que le temps nécessaire à la production sont significatifs sur le niveau de rendement de l’activité industrielle. Jean Baptiste Say (1763 – 1832) pour sa part formule la loi sur le débouché. Il évoque que l’offre crée sa propre demande. La diversification du produit ainsi que le renforcement de l’activité industrielle en créant une énorme quantité de nouveaux emplois, permet de redistribuer le revenu aux ménages. La consommation des ménages favorise la survie des activités économiques des industries. Selon JB Say, pour stimuler la croissance économique, le secteur industriel doit être appuyé financièrement pour que le volume de la production augmente et que le chômage baisse. Ainsi, la consommation des ménages stimule l’activité industrielle sous une optique de revenu suffisant de ceux-ci.
La vision classique a une division plus macroéconomique. Elle se préoccupe de plus près de la liberté d’échange qui permet de gagner des devises et d’accroître la richesse nationale, sur la base d’une spécialisation des produits offrant des avantages plus que les autres pays.
La vision des néoclassiques
La théorie néoclassique part d’une analyse sur une dimension microéconomique. Cette théorie se base sur la dimension individuelle de l’unité productive, du marché, et se préoccupe profondément des raisonnements marginalistes. La théorie de la firme fait partie de la construction néoclassique de l’équilibre partiel qui étudie les conditions d’une allocation optimale des ressources entre les différents agents économiques. Les néoclassiques avance l’idée selon laquelle chaque unité productive dotée d’une ressource l’utilise d’une manière optimale afin d’en obtenir le maximum de profit . Or ce profit constitue la raison principale d’existence de l’industrie qui par la suite peut élargir son domaine d’activité. L’épanouissement de l’industrie, selon les néoclassiques constitue un instrument efficace de répartition de revenu. Le processus d’industrialisation dans un régime de concurrence pure et parfaite peut aboutir à l’harmonie sociale. La croissance économique du pays se base sur une capacité accrue de production, d’une indépendance vis-à-vis de l’étranger et de la capacité des offreurs de satisfaire les besoins internes. Selon cette théorie, la performance du secteur industriel est le reflet du développement économique et social . Le choix de processus d’industrialisation est incontournable aux objectifs de développement. Pour favoriser cette industrialisation, les néoclassiques stipulent l’absence de l’Etat dans la fixation du prix au niveau du marché. Ce prix devrait se baser sur la confrontation entre l’offre et la demande. Chaque unité est régie d’une loi d’égalité: chacune a droit à la même information, l’Etat offre une opportunité égale à toute, sans distinction sur les exonérations fiscales et divers droits. La concurrence pure et parfaite est une condition de base de la vie économique selon les néoclassiques. L’activité industrielle est analysée d’une manière détaillée car celle ci constitue le moteur du développement économique. Chaque unité productive est rationnelle en fonction des ressources disponibles, maximise son profit tout en évitant les surcharges.
Selon cette théorie, il y a toujours des imperfections sur les informations, constituant un handicap de la concurrence pure et parfaite, oblige le décideur de se contenter d’une rationalité limitée . Le jeu d’opportunisme qui se traduit par des tricheries, pratiques courantes des agents qui cherchent leurs intérêts est un facteur d’imperfection des la vie industrielle. La maximisation des profits est déterminée par des multiples facteurs. L’Optimum de Parerto par exemple se caractérise par le fait qu’un agent économique ne peut pas améliorer sa situation économique, son profit sans détériorer celle d’au moins un autre.
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Table des matières
Introduction générale
Partie i Approche theorique de l’industrie
Chapitre I L’industrie dans les courants des pensees Economiques de base
1. L’industrie selon les théories économiques libérales
a- La vision des classiques
b- La vision des néoclassiques
2- L’analyse marxiste
a- L’évolution industrielle de Marx
b- L’industrie, le profit et la concurrence
CHAPITRE II LA THEORIE DE L’ECONOMIE iNDUSTRIELLE
1- LA THEORIE DE L’ORGANISATION DE L’INDUSTRIE
a- La théorie des coûts des transactions de Ronald Coase et de Williamson
b- La règle formelle de Max Weber et de Fayol
c- La division du travail de Taylor
2- La vie des entreprises et le dynamisme industriel
a- Les succès industriels et la croissance économique
b- L’industrie, un moteur de développement économique
3- LES STRATEGIES DES FIRMES MULTINATIONALES
a- Les stratégies
b- Les entraves à la concurrence
4- LES DETERMINANTS IMMEDIATs DE LA CONCURRENCE
a- Les fusions et regroupements
b- Concurrence et déréglementation
Partie 2 ANALYSE STrATEGIQUE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES TEXTILEs : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre I Etat de lieu du secteur des Entrprises Franches
1- DESCRIPTION
a- Contexte économique des EF
b- Régimes juridiques
2- PERFORMANCES
a- Les investissements dans les EF
b- Production
c- Valeur Ajoutée et PIB
d- Emplois
e- Exportations
f- Importations
g- Effets d’entraînement
h- Effet de substitution
3- CONTRAINTES
a- Les problèmes liés aux matières premières
b- Les coût liés aux facteurs et à l’énergie
4- LA POLITIQUE de promotion des instruments
a- Politique fiscale et douanière
b- Politique foncière
c-Politique de l’emploi
Chapitre II Apport des EF textiles dans l’economie nationale
1- INVESTISSEMENTs ET EMPLOIS
a- Investissements domestique et IDE
b-La structure de l’emploi
c- Production
2- contribution dans l’économie nationale
a- Augmentation des exportations
b- Hausse du PIB et croissance économique
c- Effet d’influence
Chapitre III : analyse des Forces, faiblesses, Opportunités et ménaces
1- Forces
a- La forte expansion face à la mondialisation
b- L’abondance de la main d’oeuvre
c- Une capacité d’accueil large du pays
2- Faiblesses
a- La mauvaise qualité de la main d’œuvre
b- L’opacité de l’environnement juridique
c- Les conflits de travail dans les EF
3- Opportunités
a- Un régime d’exception en matière fiscale
b- Ressources humaines denses et à faible coût
c- Un secteur créateur d’emploi fortement soutenu de l’Etat
4- Menaces
a- Mauvaise sécurité de l’environnement
b- Faible productivité de la main d’oeuvre
c- Insuffisance et élévation des coûts des ressources énergétiques
RECOMMANDATIONS
Chapitre IV Les perspectives de développement économique
1- Les secteurs des EF parmi les moteurs du développement économique
a- Accroissement du revenu moyen des foyers malgaches
d- Compatibilité de l’industrialisation au développement économique
2- L’IMPORTANCE DU SECTEUR DES EF DANS L’eCONOMIE
a- Un projet de reforme de la loi relative au régime des ZF
b- Un régime juridique spécialisé afin de protéger l’économie
c- Les mesures prises en vue de favoriser le climat du secteur des EF
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXE