L’indice des prix a la consommation (IPC)

L’INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION (IPC) 

Pour bien estimer la variation de la valeur de la monnaie, il faudrait suivre la totalité des transactions monétaires, les classer par type de bien, les pondérer par la quantité de monnaie, etc. C’est impossible, et même une approche partielle serait trop coûteuse. Pour mesurer l’inflation, on utilise donc un modèle réduit de l’économie, et on observe un « panier » pondéré des biens. On imagine les questions sensibles que soulève la constitution de ce panier, qu’il faut en sus faire évoluer avec précautions pour lui donner une signification stable dans le temps. On construit, ainsi, un indice de prix à la consommation que l’on va éditer dans ce chapitre, dont on y voit : sa définition et ses objectifs, puis ses utilités, sa méthodologie de calcul et enfin ses limites.

Définition et objectifs de l’ IPC 

Définition
L’indice des prix à la consommation est l’un des indices qui cherchent à mesurer la hausse (inflation) du coût de la vie, et donc l’évolution de la valeur de la monnaie (la valeur de monnaie diminue lors que les prix augmentent). Selon l’ INSTAT, l’indice des prix à la consommation est « un chiffre synthétique, sans unité, qui indique l’évolution temporelle de la valeur en monnaie courante du panier de consommation des ménages (coût de la vie) ».

Objectifs
Les objectifs du calcul de l’ IPC sont :

– de disposer la variation de l’évolution des coûts du panier de consommation des ménages qui leur apporte le même niveau de satisfaction entre deux périodes.
– d’apprécier l’état conjoncturel de l’économie, de la saisonnalité des offres et des demandes et enfin de l’évolution de long terme du coût de la vie.
– d’avoir le taux (annuel) d’inflation, sans désignation d’indice, qui désigne généralement le pourcentage de cet indice particulier sur une année, en d’autres termes, le taux d’inflation est la variation en pourcentage de cet indice sur une période donnée.

Ex : Si le prix moyen du panier est passée de 100 à 102, l’inflation est de (102- 100)/100= 2/100= 2% .

Utilité de l’ IPC

– D’après ce que nous avons vu précédemment, l’ IPC permet d’avoir le taux d’inflation qui est très utile pour les agents économiques et sociaux, car il permet de juger les impacts des évolutions des autres grandeurs macroéconomiques (taux de change, taux d’intérêt, masse monétaires, etc.…) et des actions des entreprises sur la population, les secteurs sociaux, la budget de l’Etat, les coût de la production, etc.…
– Il permet aussi de prévoir à court terme les impacts sur les autres variables relatives aux activités économiques et aux impacts sociaux.
– Il permet aussi de justifier éventuellement la gestion macroéconomique, la gestion des entreprises, la politique monétaire.
– Dans les évolutions des IPC, les différents acteurs de la vie économique puisent des éléments d’argument dans leurs négociations.

Ex : Dans les pays développés, ils servent à fixer le SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance), puis il sert aussi de base dans les négociations salariales entre les patronats et les syndicats.

MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DE L’ IPC EN STATISTIQUE

Méthode de calcul statistique de l’ IPC

Il n’est pas possible théoriquement de suivre l’évolution de tous les prix. Les instituts de statistiques construisent un panier de biens et services finaux représentatifs, pondéré par leur poids dans la consommation. L’observation des prix se fait par enquête et échantillonnage permanents. La réalisation du calcul de l’IPC rencontre deux difficultés majeures, à savoir :
• La première est l’innovation, qui se traduit par l’apparition d’un nouveau produit ou service ou d’une nouveauté dans un ancien produit.
• La deuxième difficulté est le changement dans la répartition des achats des consommateurs. Lorsque le prix d’un bien augmente une année plus vite que le prix des autres biens et que sa part dans la consommation diminue, il y a une difficulté de faire le lien avec l’année précédente : si on considère seulement les ventes de la dernière année, on ne prend pas en compte que la hausse du prix relatif a pu conduire à un report de la consommation.

Exemple de calcul de l’IPC : Cas de Madagascar

L’INSTAT calcule les indices des prix, dont les prix de base sont ceux de 1971. à partir de 1971 à 2000. Depuis l’année 2000, l’INSTAT collecte des données dans les six chefs lieux de Faritany de Madagascar pour calculer et prévoir l’IPC. Le panier de consommation provient de l’Enquête Prioritaire auprès des Ménages de 1999 (EPM99). Actuellement, les IPC nationaux sont calculés à partir des 8126 prix relevés auprès de 915 points de vente repartis à Antananarivo, Antsiranana, Fianarantsoa et Toamasina. Les prix de base ont été calculés à partir des moyennes des prix de Janvier 2000 à Décembre 2000.

Limites de l’IPC

L’IPC comme on l’a vu, sert à mesurer le taux d’inflation, il n’est donc pas étonnant que l’élaboration de cet instrument fasse l’objet des critiques.
– Une limite de l’indice des prix comme instrument est qu’il se base (naturellement) sur le panier du consommateur moyen.
– Aussi, l’indice des prix peut indiquer une hausse de prix quand une personne au profil marginal constaterait une baisse.
– Les biens évoluent qualitativement donc les prix évoluent aussi.

Ex : Les différences techniques entre les voitures d’aujourd’hui et les voitures d’une génération technique antérieure, qui remplissaient les mêmes fonctions mais de façons moins sûres, plus polluantes et plus coûteuses.
– Certains biens changent d’appréciation vis-à-vis des consommateurs. Exemple du tabac, composante importante du panier à certaines époques et qui a été sorti lorsqu’on a commencé à prendre compte ses danger et à augmenter fortement son prix.
– Les habitants de consommation changent suivant la révolution et le développement de la société.

Ex : Dans les pays développés, on constate qu’il y a l’apparition des fruits exotiques, des automobiles, des ordinateurs, du gaz, etc. ; puis la disparition des chevaux et attelages, du charbon de chauffage, etc.
– On remarque aussi que les habitants de consommation sont hétérogènes. Pour expliquer cela, prenons encore une fois, l’exemple du tabac : pour un non- fumeur, la valeur moyenne de l’argent ne tient pas compte du prix de ce produit.
– Les fluctuations de taux de change sont aussi des problèmes pour la construction de l’IPC.
– D’autres problèmes concernent la pertinence du panier des biens choisis.

Ex : Au début du XXIè Siècle, certains estiment que l’inflation a été structurellement mésestimée aux Etats- Unis et au Japon pendant plusieurs dizaines d’années sur toute la fin du XXè Siècle, ce qui change radicalement l’appréciation sur l’évolution économique de ces deux pays, qui sont les deux les plus riches du monde. La même polémique s’exprime plus sourdement en Europe, avec toutes les conséquences sur la gestion de l’euro (si l’inflation est surestimée, alors les européens sont en fait en déflation et la banque centrale européenne devrait baisser les taux, ce qu’elle refuse de faire actuellement).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LA PRESENTATION DES INDICATEURS DE L’INFLATION
CHAPITRE I : L’INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION (IPC)
1. 1. Définition et objectifs de l’ IPC
1.1.1. Définition
1.1.2. Objectifs
1. 2. Utilité de l’ IPC
1. 3. Méthodologie de calcul de l’ IPC en statistique
1.3.1. Méthode de calcul statistique de l’ IPC
1.3.2. Exemple de calcul de l’IPC :Cas de Madagascar
1. 4. Limites de l’IPC
1.5. Evolution de l’Indice des Prix à la consommation à Madagascar depuis 2001- 2006
CHAPITRE 2 :LE CORE INFLATION
2.1. Définition et objectifs du Core inflation
2.1.1. Définition
2.1.2. Objectifs
2.2. Méthodologie de calcul mécanique des indicateurs du Core inflation
2.2.1. Exclusion permanente de certaines composantes
2.2.2. Exclusion de certaines composantes au fur et à mesure
2.2.3. Minimiser l’influence des composantes instables
2.3. Méthodologie de calcul statistique
2.3.1. Les moyens tronquées
2.3.2. Remarques sur le calcul de la pondération en fonction de la variabilité
PARTIE II : ESTIMATION DU CORE INFLATION A MADAGASCAR DEPUIS L’ANNEE 2002 A 2006
CHAPITRE I :LA REPRESENTATION DU MODELE VAR STRUCTUREL
1. 1. Représentation d’un modèle VAR
1. 1. 1. Exemple introductif
2.1. 2. La représentation générale
2.1. 3. La représentation ARMAX
1. 2. ESTIMATION DES PARAMETRES
1. 2. 1. Méthode d’estimation
2.2. 2. Détermination du nombre de retards
2.2. 3. Prévision
1. 3. DYNAMIQUE D’UN MODELE VAR
2.3.1. Représentation VMA d’un processus VAR
2.3. 2. Analyse des « chocs »
2.3. 3. La décomposition de la variance
2.4. LA CAUSALITE
2.4. 1. Causalité au sens de Granger
2.4. 2. Causalité a sens de Sims
CHAPITRE 2 :ESSAI DE MESURE DU CORE INFLATION A MADAGASCAR A PARTIR DE L’ANNEE 2002- 2006
2. 1. METHODE SIMPLE ET MECANIQUE
2. 1. 1. Exclusion de l’IPC des prix du riz
2.1.2. Exclusion de l’IPC des prix du carburant
L’écart entre les IPC avec carburant et ceux sans carburant est de 1.2 ;les produits non alimentaires avec carburants sont supérieur et de 6.9 ;inverse au précédent
2-1-3- Obtention du Core inflation après exclusion des prix du et du carburant
2. 2. METHODE UTILISANT LE MODELE VAR STRUCTUREL
2. 2. 1. Cas théorique du modèle VAR structurel
2. 2. 2. Cas pratique :application du modèle VAR structurel à Madagascar
2-2-3- Résultats
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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