L’indice de Theil pour mesurer l’inégalité économique

Egalite et pauvreté de quoi ?

1. Ressources économiques : Souvent on parle d’inégalité et de pauvreté par rapport à une ressource économique et monétaire quand cela se réfère aux salaires, la pension de retraite, épargne, investissement, intérêt et dividendes, transferts… La façon de déterminer ces ressources sont surtout agrégées par ménage du a la facilite de collecter ces informations. En effet, avoir des informations individuelles est plutôt difficile voire même impossible.
2. Biens et services matériels : On peut aussi observer le niveau de vie indirectement par l’accès aux biens et services matériels. En effet, l’accès à cela montre si on manque ou pas d’un minimum matériel pour une qualité de vie décente. La Commission Européenne prend par exemple des critères comme par exemple si un ménage a la capacité de s’offrir un repas quotidien contenant de la viande, la capacité de s’offrir un téléphone, de se payer des voyages… Cette approche montre une vision non monétaire de la pauvreté et de l’inégalité.
3. Capabilities et approche multidimensionnelle : Cela a été introduit par Sen. L’approche par la capabilité sous-tend que le bien-être doitêtre avant tout évaluer par :
 Le fait d’être et de faire ce dont la personne en donne de la valeur, par exemple participé à la vie sociale ou d’être en bonne santé.
 La liberté de choisir et d’achever ces choix.
Sen, Amartya né en 1993. Economiste indien, prix Nobel d’économie en 1998, il s’intéresse surtout aux problèmes du choix collectif et de la justice en économie (inégalité). Il développe la théorie que le développement passe par l’accroissement des ‘capabilities’. Cette approche ne priorise donc pas une vision monétaire, financière ou matérielle mais une vision de pouvoir jouir pleinement des opportunités, capacités et de la liberté car Sen pense que se focaliser sur le terme économique pourrait occulter celle du bien-être et le développement au sens large, mais aussi que chaque personne ne convertit ses ressources de la même façon (par exemple due à l’âge, le genre…). L’approche par la capabilities ne priorise donc pas sur ce qu’une personne possède mais sur ce quoi cela la permet de faire. Le paradoxe de le N.S. Jodha caractérise ce que l’approche veut surmonter. Ce paradoxe a été constaté dans le village de Gujarat, après 20 ans, le revenu par habitant avait baissé de 5%. Cependant, lorsque l’on a interrogé les habitants sur leur situation actuelle en comparaison à l’époque antérieure, ils déclarent qu’ils sont plus heureux. En effet, ils valorisaient le fait de pouvoir s’exprimer plus librement, avoir accès à des soins de santé, une liberté politique… Dans la présente étude, nous allons surtout se concentrer sur l’inégalité économique. Mais quels sont alors les causes de cette inégalité économique ?

Inégalité à travers le temps

              L’inégalité horizontale peuvent persister pendant un long période mais pour d’autres groupes cela peuvent être facilement gérable. L’inégalité verticale quant à elle peut s’étendre sur plusieurs générations. En effet, comme dans l’exemple antérieur, l’inégalité peut se transmettre par l’héritage, une personne de famille riche sera alors plus probable de rester riche et une personne de famille pauvre aura plus de difficulté à sortir de la pauvreté, l’inégalité traversera alors des générations

Solution contre l’inégalité

                 La recherche économique et historique a montré que l’impôt progressif est un outil efficace pour combattre les inégalités. La progressivité des taux a pour double effet de réduire l’inégalité après impôts, mais aussi avant impôts, car elle décourage les hauts revenus de s’approprier une part toujours plus importante de la croissance en négociant des rémunérations excessives et en concentrant les patrimoines. Entre les années 1970 et le milieu des années 2000, la progressivité de l’impôt a été fortement réduite dans les pays riches et dans certains pays émergents. Depuis la crise financière de 2008, les taux se sont stabilisés et sont même repartis à la hausse dans certains pays. Il est aussi intéressant de noter que l’impôt sur les successions est inexistant ou proche de zéro dans les pays émergents fortement inégalitaires, ce qui laisse des marges de manœuvre pour réaliser d’importantes réformes fiscales dans ces pays. Bien que la fiscalité soit un instrument essentiel pour lutter contre les inégalités, elle se heurte potentiellement à des obstacles. Au premier rang d’entre eux figure l’évasion fiscale, comme l’illustrent encore récemment les révélations des « Paradise Papers ». Les capitaux placés dans des paradis fiscaux ont considérablement augmenté depuis les années 1970 et représentant aujourd’hui plus de 10 % du PIB mondial. Du fait de la montée en puissance des paradis fiscaux, il est difficile de mesurer et imposer correctement le patrimoine et les revenus du capital à l’heure de la mondialisation. S’il existe depuis longtemps des registres de propriété foncière et immobilière, ils ne rendent pas compte d’une bonne partie de la richesse aujourd’hui détenue par les individus, car celle-ci prend de plus en plus la forme de titres financiers. Plusieurs solutions techniques existent pour créer un registre financier mondial, dont les administrations fiscales nationales pourraient se servir pour lutter efficacement contre la fraude. Les études récentes montrent qu’il peut y avoir un gouffre entre les discours officiels sur l’égalité des chances et la réalité de l’inégalité d’accès à la formation. Aux États-Unis, par exemple, sur cent enfants dont les parents appartiennent aux 10 % des revenus les plus bas, seuls vingt à trente vont à l’université. Cette proportion atteint quatre-vingt-dix lorsque les parents appartiennent aux 10 % des plus hauts revenus. Point positif toutefois, les études montrent que les universités d’excellence qui s’ouvrent davantage aux étudiants issus de milieux défavorisés ne compromettent pas pour autant leurs résultats. Dans les pays riches comme dans les pays émergents, il serait peut-être nécessaire de fixer des objectifs transparents et vérifiables pour (tout en réformant les systèmes de financement et d’admission) permettre un égal accès à l’éducation. La démocratisation de l’accès à la formation est un puissant levier, mais sans mécanismes garantissant que les individus du bas de la hiérarchie auront accès à des emplois bien rémunérés, l’éducation ne suffira pas à réduire les inégalités. Pour ce faire, une meilleure représentation des travailleurs dans les organes de direction des entreprises et des salaires minimums corrects seront des instruments importants. Combattre les inégalités existantes et prévenir leur aggravation nécessite des investissements publics dans l’éducation, la santé et la protection de l’environnement, mais ceux-ci sont d’autant plus difficiles à réaliser que les États des pays riches se sont appauvris et lourdement endettés. Réduire la dette publique n’est en rien une tâche facile, mais plusieurs solutions existent (passant notamment par l’impôt sur le patrimoine, l’allègement de la dette ou l’inflation) et ont été mises en œuvre dans le passé par des États fortement endettés afin de donner toute leur chance aux jeunes générations. Ces solutions sont proposées par Piketty et Co dans leur rapport sur les inégalités mondiales 2018.

La période 2008-2030 : quelle évolution pour l’inégalité mondiale ?

                 L’évolution possible de 2008 à 2030 dépend des hypothèses sur les taux de croissance. Comme nous avons fait des hypothèses sur une évolution constante de l’inégalité interne dans chaque pays d’un même groupe, la seule variable qui influence l’évolution de la distribution mondiale est l’écart des taux de croissance. Mais, dans la réalité,  l’évolution de l’inégalité à l’intérieur de chaque pays d’un même groupe peut varier d’un pays à l’autre. Par exemple, on a supposé une inégalité stable en moyenne dans les pays émergents. Cette hypothèse est compatible avec une politique beaucoup plus distributive dans un pays, beaucoup moins dans l’autre, de telle sorte que le taux de pauvreté dans chaque pays ne va pas baisser dans la même proportion d’un pays à l’autre. Dans l’hypothèse pessimiste (Maddison) nous aurions une hausse de l’inégalité, le Theil à +5.4 %. Cependant, le niveau d’inégalité en 2030 resterait en 2030 inférieur à celui en 1992. On obtiendrait au contraire avec l’hypothèse de Duval-Maisonneuve une forte baisse de l’inégalité : -14 % pour le Theil. Si nous supposons une inégalité constante en Chine et en Inde, la baisse de l’inégalité est encore plus importante. En effet, dans ce cas, le Theil baisse de 0.615 à 0.586. La taille de ces deux pays est telle qu’un changement de la distribution interne a un impact sur l’inégalité mondiale, ce qui n’est pas possible pour les autres pays, exception faite des États-Unis. Même dans le cas d’une inégalité interne en hausse, l’inégalité mondiale reviendrait à son niveau en 1870. Tous en bénéficieraient y compris les plus pauvres. Le fait que plus d’un siècle de hausse de l’inégalité soit ainsi annulé est intéressant parce la première mondialisation s’est faite environ de 1870 à 1914. Ainsi, la seconde mondialisation de même longueur (de 1990 à 2030) aurait l’effet opposé à celui de la première. Cet effet serait même de plus grande ampleur (en termes absolus) puisque l’inégalité en 1992 était nettement plus élevée qu’en 1910. Il est intéressant de discerner les facteurs clés pour l’évolution de l’inégalité mondiale à partir de simulations. Par exemple, si le taux de croissance de la Chine et de l’Inde augmente seulement de 1 point, le Theil pour l’inégalité mondiale diminue de 4.2 %. Un tel impact s’explique par le poids de ces deux pays dans la population mondiale. L’Afrique Subsaharienne peut contribuer à une baisse de l’inégalité mondiale de deux manières, par une croissance démographique moins rapide ou par une croissance économique plus forte. Comme il s’agit de la région la plus pauvre, l’impact sur la distribution mondiale se conjugue avec une forte réduction de la pauvreté dans le monde. D’après les projections démographiques, la population de cette région devrait augmenter de 65 % au lieu de 20 % en Chine et de 26 % dans le monde. Si l’on suppose ce dernier chiffre en Afrique, en gardant par ailleurs les séries de Maddison, l’indicateur de Theil diminuera de 6 %. Si l’on choisit les chiffres de Duval-Maisonneuve pour la croissance du PIB par habitant dans cette région et si l’on garde pour tous les autres chiffres les données de Maddison, l’indicateur de Theil diminuerait 9 %. On aurait évidemment un effet aussi important sur la pauvreté dans le monde Dans tous les cas envisagés, les pays européens, l’Amérique du Nord et le Japon ne joueront pas un grand rôle dans l’évolution de l’inégalité mondiale, malgré le fait qu’ils ont été les principaux pays responsables et bénéficiaires de la croissance rapide de l’inégalité entre 1820 et 1992, et même depuis le début du XVIIIe siècle pour certains. Ces pays ont connu parfois de fortes hausses de l’inégalité interne depuis 1992, mais ces variations n’ont eu qu’une faible incidence sur l’inégalité mondiale par rapport à la convergence des revenus moyens entre pays. C’est pourquoi, qu’il s’agisse d’inégalité entre pays ou d’inégalité interne, l’histoire de l’inégalité mondiale ne s’écrit plus dans ces pays.

Pourquoi ces résultats ?

 D’abord supposant que la relation entre inégalité et croissance doit impérativement suivre la loi de Kuznets, alors pourquoi la courbe présente cette allure ? Si l’hypothèse de Kuznets est suivit, nos données sont donc collectées où l’économie est stable et a connu une croissance soutenue sur un période assez long, d’où la croissance a enfin une action régressive sur l’inégalité. L’économie malgache a alors une structure où le secteur primaire a déjà transféré beaucoup de ces mains d’œuvre vers le secteur secondaire et a surmonte la dualité caractéristique de notre économie.
Est-ce vraiment le cas ? La réponse à cette question est malheureusement une négation. En effet, l’économie de Madagascar depuis presque 60 ans reste une économie présentant une dualité, le secteur agricole emploi encore environ 80% de la population active, le transfert vers un secteur plus industriel ne s’est pas encore fait. De plus, notre pays n’arrive toujours pas à entamer son processus industriel tant espéré depuis des décennies. On observe aussi depuis les années 70, une baisse constante de notre PIB par tête (graphique 8), cela élimine toute doute sur une croissance qui d’après la loi de Kuznets, responsable de la diminution de l’inégalité. On doit donc refuser la thèse de la loi du U-inverse, Madagascar ne suit pas cette hypothèse.
 Ensuite, indépendamment du résultat précédent, supposant tout de suite que la réalité à Madagascar n’est pas vérifiable par la loi de Kuznets.
On remarque alors que l’inégalité est toute de suite sensible négativement à la variation du PIB. En effet, dès que le PIB a un dynamisme, le niveau de l’inégalité change immédiatement. Dans les années 60, après l’indépendance, le pays commence un processus de développement et des tentatives d’industrialisation, le PIB par tête commence alors à augmenter et l’inégalité diminue immédiatement (or devrait être le contraire d’après Kuznets) et après que le PIB diminue, l’inégalité augmente. Ajouter à cela, mentionné précédemment, la structure de notre économie reste dépendant de l’agriculture, d’où les conditions pour pouvoir suivre l’hypothèse de Kuznets ne sont même pas remplis. On accepte alors que l’économie malgache est indépendante de la loi.

CONCLUSION GENERALE

             Notre étude nous a permis de se concentrer sur un problème majeur dont le monde fait face, mais surtout dont Madagascar fait face. Une approche pour étudier le phénomène nous a d’abord conduit à voir ce que les chercheurs ont constaté le concernant. Résoudre un problème consiste surtout à connaitre ses causes mais aussi ses conséquences probables. Nous avons surtout mis l’accent sur le fait que quantifier un phénomène permet non seulement de mieux l’étudier mais aussi d’élaborer des solutions adaptées. C’est pourquoi la proposition et l’étude de l’indice conçue par Theil était impératif. Trouver des solutions théoriques d’après des recherches est une chose, l’appliquer en est une autre, surtout dans un pays qualifie de paradoxal comme Madagascar. La suite logique était de trouver quelle en est la cause pour notre pays, et a permis de constater que la présence des élites et l’institution extractive créée par ces derniers était une cause fortement probable pour expliquer l’apparition du phénomène inégalitaire malgache. Cette inégalité est pourtant une des raisons du blocage économique malgache. Non seulement l’économie est dirigé par les décisions d’une minorité, où ils permettent un peu de croissance économique pour rester en place dans un premier temps mais freinent l’initiative des autres pour contribuer à plus de croissance, mais le plus néfaste c’est que les citoyens se révoltent contre cette inégalité et se soulèvent pour faire entendre leurs voix. D’où une crise politique qui fait naitre une récession économique. C’est pourquoi nous pouvons émettre que l’inégalité impacte le développement économique de Madagascar. Par ailleurs, notre étude se porte en même temps sur une réalité de causalité inverse du premier constat et la validation empirique de l’hypothèse de Kuznets sur une relation en Uinversé entre croissance et inégalité. Notre résultat fait apparaitre que la croissance économique, à un certain seuil due à la structure de l’économie malgache (donc une relation non linéaire), a un effet régressif sur l’inégalité d’où la causalité est vraie dans les deux sens. Nous constatons aussi que l’hypothèse de Kuznets n’est pas vérifiée pour le cas de Madagascar. La validation empirique de l’hypothèse est donc rejetée. L’enjeu pour Madagascar est donc de résoudre la question des élites pour que l’inégalité ait de moins en moins d’impact sur le dynamisme économique, et en même temps entamer un processus d’industrialisation pour changer la structure de l’économie pour que la croissance ne favorise plus l’apparition du phénomène inégalitaire à un niveau de croissance atteint. Mais une question essentielle se pose car les crises politiques suivent un cycle dans le pays, à quand arriverons nous à surmonter ces obstacles et sortir de la pauvreté ? Quand nous accepterons de changer.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE THEORIQUE
CHAPITRE 1 : Théorie de l’inégalité
CHAPITRE 2 : Quantifier l’inégalité
PARTIE 2 : CADRE PRATIQUE ET EMPIRIQUE
CHAPITRE 1 : Inégalité dans le monde
CHAPITRE 2 : Analyse descriptive de l’inégalité à Madagascar
CHAPITRE 3 : Analyse économétrique de la relation entre croissance et inégalité à Madagascar
CONCLUSION GENERALE

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