L’incertitude inhérente à l’information géographique et ses impacts

Depuis une vingtaine d’années, l’arpentage, la cartographie et d’autres sciences connexes ont été rassemblés sous le vocable de géomatique . L’arrivée de la nouvelle appellation démontrait le début d’une convergence (qui n’a pas cessé depuis) des activités reliées à la cartographie vers les nouvelles technologies de l’information et des communications (communément appelées les TIC ) [Walford, 2002]. La convergence a été rendue possible par le développement fulgurant de l’informatique, notamment sur la capacité accrue de stockage et sur la rapidité sans cesse croissante des traitements réalisés à l’aide des micro-ordinateurs. Elle constitue un facteur important de démocratisation de l’information géographique [Guptill et Morrison, 1995].

Les nouvelles technologies ont révolutionné la façon dont les données sont collectées, emmagasinées et diffusées [Cho, 1998]. Les développements récents dans les disciplines reliées à la géodésie et les progrès technologiques réalisés au regard des différents outils de captage (station totale pour la topométrie, photogrammétrie à basse altitude, images satellitaires à haute résolution, etc.) permettent aujourd’hui de localiser des objets ou des phénomènes sur la surface du globe avec une plus grande exactitude, une plus grande rapidité et à moindres coûts, le tout directement en mode numérique.

Traditionnellement cristallisées sur leur support matériel (le papier), les données géographiques se présentent maintenant sous forme dématérialisée, c’est-à-dire numérique d’où découle parfois une désagrégation des composantes géographiques (point, ligne, polygone, pixel, etc.) et descriptives. Il est maintenant possible de les emmagasiner au sein d’une base de données , de procéder à des extractions sélectives ou à des opérations ou analyses diverses, le tout à l’aide d’un système de gestion de base de données (SGBD).

L’information numérique en général se caractérise par une forte volatilité en ce sens qu’elle est malléable, flexible et facilement modifiable [Davies, 1996, Aldrich, 1999]. La volatilité de l’information fragilise notamment le respect de son intégrité, autrefois mieux protégée sur les supports matériels. Lorsqu’elle est diffusée, l’information peut facilement subir des transformations parfois difficiles voire impossibles à détecter.

Subséquemment à la révolution numérique, aujourd’hui concrétisée, une deuxième révolution se pointe, toutefois sans la même acuité. L’information géographique numérique est vouée à une consommation de masse au sein des sociétés industrialisées. Nous serions tout aussi justifiés d’utiliser le terme évolution puisque la révolution vers un marché de masse, quoique sérieusement entamée, n’a pas atteint le même niveau d’apothéose que connaît actuellement la révolution numérique. La consommation de l’information géographique numérique par le grand public est freinée actuellement notamment par des coûts d’acquisition élevés des données et par la complexité reliée à l’utilisation des systèmes d’information géographique (SIG). Des connaissances spécialisées demeurent encore nécessaires pour pouvoir mettre à profit toute la puissance de ces systèmes. Mais le terme révolution n’est pas exagéré et son aboutissement est perceptible notamment en raison des facteurs suivants.

Premièrement, l’explosion des différents domaines d’application et l’accroissement du nombre d’organisations ayant recours aux systèmes d’information géographique, particulièrement depuis les dix dernières années, constituent des facteurs favorables à la circulation massive de l’information géographique numérique [Walford, 2002]. Les systèmes d’information géographique s’intègrent de plus en plus à même les opérations générales de gestion de l’information au sein de plusieurs gouvernements et d’entreprises privées [Cho, 1998]. Les premières années du vingt et unième siècle devraient se caractériser par le développement d’applications pour usage personnel ou de consommation de masse [Longley, Goodchild, Maguire et Rhind, 2001]. La circulation de l’information géographique numérique au sein de notre système économique reposerait, tout comme les technologies de l’information, sur l’application de la Loi de Moore faisant en sorte que les technologies deviennent accessibles à un plus grand nombre de personnes dans un plus grand nombre d’usages [De Bandt, 2001b].

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Table des matières

Chapitre 1 Introduction générale
1.1 Mise en contexte
1.1.1 Deux révolutions reliées à l’information géographique
1.1.1.1 Le passage au numérique
1.1.1.2 Une circulation massive
1.1.2 Conclusion
1.2 Problématique générale de recherche
1.2.1 Un sous-ensemble de l’économie de l’information
1.2.2 La difficulté d’apprécier correctement la qualité
1.2.3 La puissance des systèmes d’information géographique
1.2.4 Conclusion
1.3 Problématique spécifique de recherche
1.3.1. La naissance incontournable d’obligations juridiques
1.3.2. Difficulté d’élaborer une stratégie adéquate du risque juridique
1.3.3. Conclusion
1.4 Hypothèse générale de recherche
1.5 Méthode de recherche
1.5.1 Recherche préliminaire
1.5.2 Type de recherche et objectif
1.5.3 Cadre opératoire et stratégie de vérification
1.5.4 Collecte des données
1.5.5 Le processus de vérification
1.5.6 L’analyse des données
1.6 Structure de la thèse
Chapitre 2 L’incertitude inhérente à l’information géographique et ses impacts
Introduction
2.1 Révision de quelques concepts fondamentaux
2.1.1 Précisions sur l’infrastructure de support à la prise de décision
2.1.1.1 La donnée numérique
2.1.1.2 L’information
2.1.1.3 L’évidence
2.1.1.4 La connaissance
2.1.1.5. La sagesse
2.1.2 Distinction entre l’ignorance, l’incertitude et le risque
2.2 L’incertitude dans la production de l’information géographique
2.2.1 Incertitude conceptuelle
2.2.2 Incertitude descriptive
2.2.3 Incertitude dans la localisation (temps et espace)
2.2.3.1 Localisation dans le temps
2.2.3.2 Localisation dans l’espace
2.2.4 Méta-incertitude
2.2.5 La généralisation
2.2.6 L’interpolation spatiale
2.2.7 Caractéristiques dominantes de l’information géographique
2.2.8. Communication de l’incertitude par les indicateurs de qualité
2.2.8.1 Définition de la qualité
2.2.8.2 Identification et critique des critères de qualité usuels
2.2.8.3 La nature trompeuse des indicateurs de qualité
2.3 Certains impacts découlant de l’incertitude
2.3.1 Une confiance exagérée par les usagers non experts
2.3.2 Une analyse et une prise de décision hasardeuses
2.3.3 Difficultés reliées aux superpositions de plusieurs jeux de données
2.4 Stratégies de gestion de l’incertitude
2.5 Conclusion du chapitre deuxième
Chapitre 3 Conclusion générale

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