L’importance de l’écrasement dans la période pré-antiseptique

L’importance de l’écrasement dans la période pré-antiseptique

L’importance de l’écrasement dans la période préantiseptique La période pré-antiseptique

correspond à l’époque antérieure au XVIIIème siècle ou les conséquences des contaminations pendant les n’étaient pas connues. Il était cependant accordé une très grande importance à l’hémostase, puisque les chirurgiens s’employaient à trouver les moyens de limiter au maximum les pertes de sang. En effet, la mort par hémorragie frappait souvent l’Homme, surtout en temps de guerre. Avant Ambroise Paré, au XVème siècle, les chirurgiens hésitaient à amputer les guerriers blessés par arme blanche, de peur de ne pas pouvoir oblitérer les gros vaisseaux. Les plus malchanceux succombaient rapidement d’hémorragie immédiate quand les survivants devaient leurs vies au prix de souffrances interminables. La forcipressure et tous les instruments d’écrasement se développèrent donc pendant cette période de façon exponentielle grâce à Ambroise Paré, qui fabriqua des outils capables de saisir les vaisseaux à la surface des membres et des plaies béantes6 permettant ainsi au chirurgien de pouvoir les ligaturer. A défaut, la cautérisation par application du feu ou du bouton de vitriol étaient des pratiques courantes, mais elles infligeaient aux patients des douleurs insupportables. L’application de caustiques et d’huile bouillante étaient également des pratiques que les adeptes contemporains de Paré cherchaient à proscrire7 . Ce n’est que plus tard, au XVIIIème siècle, que limiter les entrées et la dissémination de germes par la plaie devint une préoccupation grandissante pour les médecins, qui prenaient pour la première fois conscience du risque septique. L’hémostase et l’antisepsie furent ainsi développées.

Les différents types d’hémostase et leurs principes physiques

L’hémostase à l’époque de Paré mettait en œuvre trois méthodes : l’hémostase préventive, l’hémostase progressive et l’hémostase définitive. L’hémostase préventive était appliquée avant l’emploi des pinces à écrasement : elle consistait à utiliser de simples garrots pour juguler les hémorragies. Il existait aussi des étaux, composés d’anneaux métalliques compressés par un point d’appui, qui firent ensuite leur apparition, tels que le tourniquet pour veine jugulaire de Charrière10 (fig. 3), ou l’appareil de Nélaton11 pour la compression de la carotide. Le garrot et le tourniquet étaient appliqués avant l’opération, puis la forcipressure directe vit le jour avec les nombreux modèles de pinces dont nous allons parler. Lorsque l’application du tourniquet ou du garrot était impossible, comme par exemple lors des opérations du tronc, il fallait alors pratiquer une hémostase progressive. Celle-ci se distingue de l’hémostase préventive par le fait qu’elle était pratiquée au moyen de pinces au cours de l’opération, au fur et à mesure de la section des vaisseaux. Les hémostases préventive et progressive permettaient donc une fermeture des vaisseaux sans obligation d’y associer une ligature. Elles impliquaient divers principes physiques13 comme la torsion et la ligature. La torsion était réservée aux petites artères pincées pendant l’opération et elle pouvait être associée à une ligature, ce qui restait le procédé hémostatique le plus sécurisant. On l’appliquait directement sur le vaisseau, en prenant soin de ne pas interposer d’autre tissu entre la ligature et le vaisseau. Les couches constitutives de l’artère devaient être saines pour pouvoir la fermer avec sécurité, même pour les grosses artères comme l’artère fémorale. La technique des mâchures fut développée par Maunoir14, en 1820, comme alternative à la torsion. Son objectif était d’oblitérer l’artère en rompant seulement les couches internes et moyennes en répétant l’action de la pince sur une petite portion du vaisseau. Amussat, qui l’expérimenta dans ses chirurgies, eu du mal à obtenir de bons résultats avec ce procédé seul. Combiné à la ligature, ils furent par contre excellents, ce qui aboutit à l’invention d’une pince dite « pince à baguette », qui effectuait une rupture des tuniques internes. On l’appliquait au-dessus de la ligature, ce qui maximisait l’adhérence du caillot à l’intérieur du vaisseau ainsi écrasé15 . L’application d’outils de forcipressure à demeure était aussi usitée dans les cas où la forcipressure par pince était impossible, comme par exemple en cas de lésion de l’artère intercostale, de l’artère méningée ou lors de pleurotomie, lorsque des instruments spécifiques étaient utilisés. On vit ainsi se développer des compresseurs et des tourniquets. Pour l’artère intercostale, le tourniquet de Bellocq et la plaque de Lotteri ; pour l’artère méningée, le tourniquet de Foulquier et les instruments de Huebental, Ferg et de Graefe. Ces instruments compressaient par écrasement (fig. 4).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. L’importance de l’écrasement dans la période pré-antiseptique
A. Les différents types d’hémostase et leurs principes physiques
1. Ambroise Paré et les premières pinces hémostatiques
2. Les instruments de forcipressure utilisés par Eugène Doyen
3. Les pinces à verrou
4. Les tenaculums et pinces à verrou munies d’antennes porte-fil
5. La multiplication des modèles de pinces hémostatiques
B. A propos d’autres modèles plus récents de pinces hémostatiques
1. Les pinces à mors élastiques
2. Les pinces à artères à mors courts
3. Les pinces pour les grosses veines
II. Les serre-nœuds et la ligature
A. Le serre-noeud de Mayor
B. Le serre-nœud de von Graefe
C. Le serre-nœud de Maisonneuve
D. La ligature élastique du point de vue d’Armand Trousseau, reprise par Adolphe Richard
E. Le serre-nœud simple laryngien du docteur Moura-Bourouillou
F. Le serre-nœud en fer à cheval de Ricord
III. Les écraseurs
A. Les ancêtres de l’écraseur
1. Le brise-coque primitif d’Heurteloup
2. Le brise-pierre de Jacobson
B. L’écraseur linéaire de Chassaignac
C. Un personnage décisif, Joseph Frédéric Benoit Charrière
D. Quelques autres écraseurs remarquables
1. L’écraseur emporte-pièce parallèle de Richet
2. La pince-cautère écrasante de Richet
3. L’écraseur à double chaîne de Verneuil
4. L’écraseur de Doyen ou pince-clamp à pression progressive
E. L’utilisation des écraseurs en chirurgie vétérinaire
1. L’opinion d’Henri Bouley sur l’utilisation de l’écraseur de Chassaignac, en chirurgie
vétérinaire
2. L’exérèse du « champignon » chez le cheval par écrasement
3. La castration de la vache, un champ d’usage des pinces et écraseurs
4. La castration de la jument
IV. Les émasculateurs ou appareils servant à la castration des mâles
A. La castration par torsion bornée chez les équidés
B. La castration par écrasement linéaire chez les chevaux
C. La castration par le feu
D. La castration par les casseaux
E. La castration au moyen de pinces assurant l’angiotripsie et la section
1. La section en deux temps par angiotripsie suivie de la section du cordon
a. Angiotribe de Krolikowski
b. Angiotribe de Lanzillotti
c. Angiotribe de Wessel
d. Pince de Kraft
e. Angiotribe d’Even
2. La section en un temps par les émasculateurs
a. L’émasculateur américain
b. L’émasculateur américain perfectionné
c. La pince de Sand et quelques-unes de ses variations
d. L’émasculateur anglais
e. L’émasculateur de Bertschy
f. L’ovariotome de Favre
g. L’ovariotome de Deghilage
h. Les émasculateurs modernes, à lame intégrée
3. La pince à écrasement sous-cutané de Burdizzo
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE .

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