L’importance de la vie humaine et la préservation de la santé

Généralités

L’importance de la vie humaine et la préservation de la santé

Le respect absolu de la vie humaine devrait guider l‟exercice du métier de médecin. Cette approche philosophique menée par Marie Gaille nous amène à constater que malgré les divergences entre les philosophes, personne ne nie que la vie humaine a tout simplement de la valeur, du point de vue individuel ou collectif. Pour préserver cette vie humaine, le seul moyen sûr est d‟éloigner les problèmes de maladies et ce avec des actes préventifs (avant que les maladies ne se manifestent) et des actes curatifs (lorsque les maladies se manifestent).

Ce sont donc les maladies qui, au mieux, perturbent la vie humaine et au pire l‟arrête tout simplement. Dans les deux cas, des pertes sont inévitables : perturbations familiales ou sociales, incapacité à travailler en cas de maladie, et pertes économiques, sociales, morales en cas de décès. Toute l‟humanité a donc intérêt à préserver cette vie. Et dans son sens noble, comme la santé est à la fois un bien individuel et collectif, tout un chacun, ensemble ou non, essaie de faire en sorte que la bonne santé règne.

L‟humanité étant condamnée à assurer sa survie en respectant consciemment ou non la pyramide de Maslow avec la logique économique de la hiérarchisation des besoins. L‟essentiel de toute logique est de pouvoir et vouloir rester en bonne santé. L‟épanouissement moral, si important soit-il, viendra après, renforcer ce que l‟homme peut acquérir de sa bonne santé. L‟état en bonne santé est donc primordial dans les activités qui assurent la survie. Ce qui justifie son importance dans les activités dites économiques, sources de richesse et garant de la survie même de la population .

L’importance de la santé dans les activités économiques qui assurent la survie de la population

La relation triangulaire santé, richesse et bien être

En 150 ans, la santé humaine a connu une mutation fondamentale qui a permis aux êtres humains de vivre plus longtemps, de manière plus saine et plus productive. Cette amélioration de la santé a eu des conséquences profondes sur les effectifs et la structure démographiques et a aussi dopé la croissance économique mondiale. Du XVIe siècle au milieu du XIXe siècle, l‟espérance de vie moyenne variait selon les pays, mais ne dépassait pas 40 ans, sans marquer de hausse. La longévité a lentement, mais régulièrement progressé pendant la seconde moitié du XIXe siècle, avant de faire un bond au XXe siècle, d‟abord en Europe, puis dans le reste du monde . Les historiens de l‟économie et les démographes débattent encore de la genèse de cette évolution, mais citent de plus en plus la hausse des revenus (et l‟amélioration correspondante de l‟hygiène et de l‟alimentation) comme cause majeure du recul des taux de mortalité au XIXe siècle. Au XXe siècle, ils voient dans les avancées techniques les catalyseurs de cette évolution, notamment la découverte de la théorie des microbes, une meilleure maîtrise de l‟hygiène et la mise au point d‟antibiotiques et de vaccins.

Le cas du Chili illustre bien ce recul spectaculaire de la mortalité. Une Chilienne née en 1910 avait une longévité de 33 ans. Aujourd‟hui, son espérance de vie dépasse 78 ans (à peine deux ans de moins qu‟aux États-Unis). En 1910, elle avait une chance sur trois de mourir avant l‟âge de 5 ans; aujourd‟hui, moins d‟une sur cinquante. Les taux de décès des personnes d‟âge moyen sont aussi nettement inférieurs aujourd‟hui : la femme chilienne risque bien moins de mourir jeune de tuberculose ou durant la grossesse, ou d‟un cancer à l‟âge mûr. Sa qualité de vie a connu une évolution parallèle. Elle peut choisir d‟avoir moins d‟enfants et de consacrer moins de temps à les éduquer : le taux de fécondité est passé de 5,3 en moyenne en 1950 à 2,3 (à peine au-dessus du taux de reproduction). Elle a moins de maladies infectieuses, est plus grande, plus solide et plus vive d‟esprit. Nettement plus longue, sa vie est aussi beaucoup plus saine.

Pour les pays asiatiques, des données toujours plus nombreuses montrent que les taux élevés de croissance économique de certains pays d‟Asie de l‟Est dans la seconde moitié du XXe siècle tenaient davantage aux taux de croissance élevés des facteurs de production (main- d‟œuvre, capital physique et humain) qu‟à la hausse de la productivité totale des facteurs. L‟une des raisons de l‟augmentation rapide de la main -d‟œuvre est l‟amélioration de la santé. Cette amélioration, dont le coût fut modeste, a déclenché le «miracle». L‟espérance de vie est passée de 39 ans en 1960 à 67 ans en 1990, le taux de fécondité enregistrant une baisse concomitante. La baisse des taux de mortalité et de fécondité s‟est traduite par une hausse d‟environ 1,3 à plus de 2 du ratio de la population d‟âge actif (15Ŕ64 ans) à la population dépendante (moins de 15 ans et plus de 65 ans) entre 1960 et 2000, ce qui a favorisé une forte augmentation de l‟apport unitaire des travailleurs à la production et du PIB par habitant.

Un autre facteur essentiel du succès de la région fut le taux exceptionnellement élevé d‟accumulation du capital, tiré par une épargne souvent supérieure à 30 % des revenus. Comme l‟ont indiqué certaines études, plus la longévité augmente, plus le besoin d‟épargner pour la retraite est grand. L‟épargne des particuliers culmine quand ils ont entre 40 et 65 ans et préparent leur retraite, d‟où une explosion de l‟épargne quand la cohorte du baby-boom atteint cette tranche d‟âge. Or, non seulement une part élevée de la population de ces pays se trouvait dans cette tranche, mais, en plus, cette cohorte était la première de la région à vivre à une époque de faible mortalité et à épargner à grande échelle pour la retraite.

L‟influence de la santé sur le PIB par habitant

En quoi la santé influe-t-elle sur le PIB par habitant? D‟abord, les travailleurs en bonne santé sont plus productifs que les travailleurs comparables à tous égards sauf sur ce plan. C‟est ce que montrent les études qui établissent un lien entre les investissements dans la santé et la nutrition des jeunes, d‟une part, et les salaires des adultes, d‟autre part.

L‟amélioration de la santé relève aussi le revenu par habitant par d‟autres voies . Elle modifie les décisions de dépenses et d‟épargne sur le cycle de vie. L‟idée de planifier sa retraite ne surgit que si les taux de mortalité baissent assez pour devenir une perspective réaliste. La progression de la longévité dans les pays en développement incite la génération actuelle à épargner, nouvelle incitation qui peut avoir des effets spectaculaires sur les taux d‟épargne nationaux. Si cette explosion de l‟épargne ne dure qu‟une génération et, avec le vieillissement ultérieur de la population, est réduite à néant par les besoins des personnes âgées, elle peut substantiellement doper les taux d‟investissement et de croissance tant qu‟elle dure. Les progrès sanitaires encouragent aussi l‟investissement direct étranger : les investisseurs fuient les pays où la main-d‟œuvre est la proie de nombreuses maladies. Les maladies endémiques peuvent aussi empêcher l‟accès humain aux terres et à d‟autres ressources naturelles, comme c‟était le cas dans une grande partie de l‟Afrique de l‟Ouest avant que ne soit maîtrisée l‟onchocercose. Enfin, pour ce qui est de l‟éducation, des enfants en meilleure santé fréquentent davantage l‟école et leur développement cognitif est supérieur; il est en outre plus rentable d‟investir dans l‟éducation quand la population vit plus longtemps.

Les premiers bénéficiaires des progrès sanitaires sont souvent les plus vulnérables: les enfants. La baisse de la mortalité infantile crée dans un premier temps une cohorte de babyboom et entraîne souvent un recul du taux de natalité, les familles choisissant d‟avoir moins d‟enfants puisque la mortalité est dorénavant moindre. La cohorte du baby-boom est donc unique et exerce un effet majeur sur l‟économie quand elle arrive en âge scolaire, entre dans la vie active, épargne pour la retraite et, enfin, quitte le marché du travail. Les cohortes précédente et suivante sont bien plus petites. Si l‟amélioration de la santé accroît le potentiel productif d‟une économie, on pourrait s‟attendre à ce qu‟une bonne situation sanitaire s‟accompagne d‟une hausse de la production en état stable. Il peut toutefois y avoir un décalage tel que les économies s‟ajustent progressivement à leur niveau de production en état stable. Dans ce cas, les pays en bonne santé mais à faible revenu devraient enregistrer une croissance relativement plus rapide à mesure que leurs revenus s‟ajustent. Il ressort de régressions transversales internationales que la contribution des progrès sanitaires à la croissance est élevée. De fait, l‟état de santé initial d‟une population est l‟un des moteurs les plus robustes et puissants de la croissance parmi d‟autres bien connus, tels que le revenu initial par habitant (quand un pays atteint un niveau stable de revenu, la croissance ralentit), la situation géographique, le cadre institutionnel, la politique économique, le niveau initial d‟instruction et les investissements dans l‟éducation. Bloom, Canning et Sevilla (université Harvard) ont ainsi observé qu‟une année d‟espérance de vie supplémentaire relève de quelque 4% le PIB en état stable par habitant. Mais ce lien n‟est pas aussi favorable partout. Alok Bhargava (Université de Houston) et ses collaborateurs ont noté qu‟une meilleure santé a plus d‟effet sur les salaires dans les pays à faible revenu que dans ceux à revenu élevé. Selon d‟autres études, il en va de même pour les pays menant une politique économique avisée, par exemple l‟ouverture au commerce et une bonne gouvernance. Bloom, Canning et Malaney (Université Harvard) ont conclu que la croissance miraculeuse de l‟Asie de l‟Est n‟avait en fait rien de miraculeux, mais démontre au contraire le rôle déterminant des progrès sanitaires dans le contexte d‟une politique économique globalement favorable .

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Table des matières

INTRODUCTION
1-Introduction
1-1-Généralités
1-1-1- L‟importance de la vie humaine et la préservation de la santé
1-1-2- L‟importance de la santé dans les activités économiques
1-1-2-1- La relation triangulaire santé, richesse et bien être
1-1-2-2- L‟influence de la santé sur le PIB
1-1-2-3- Comment la santé influe sur le revenu total
1-1-2-4- La situation de Madagascar par rapport à ces réalités
1-1-3- Les dimensions politiques de la santé
1-1-3-1-La politique de santé : définition, objet, composantes et caractéristiques
1-1-3-1-1- Définition de la politique
1-1-3-1-2- Définition de la politique de santé
1-1-3-2- La politique de santé comme une politique publique
1-1-3-3- La performance d‟une politique publique
1-2- Vue globale de la santé de la population malgache
1-2-1-Aperçu des problèmes de santé à Madagascar
1-2-2-Le système et la politique de santé malgaches
1-3-Problématique
1-4-Objectif de recherche
1-4-1- Question de recherche
1-4-2- Objectif général de recherche
1-5-Hypothèses de recherche
1-6-Intérêt de l‟étude
1-6-1 Intérêt académique
1-6-2 Intérêt politique
1-6-3-Intérêt social
2- MATERIEL
2-1-Le cadre général de l‟étude : Le cas malgache
2-1-1-Cadre géographique et historique
2-1-1-1 Emplacement géographique
2-1-1-2-La population malgache : ses origines
2-1-1-3-Cadre géographique
2-1-1-3-1-Le relief
2-1-1-3-2- Le climat
2-1-2-Cadre historique et politique : L‟histoire de Madagascar et ses pouvoirs politiques
2-1-2-1-La période précoloniale : avant 1896
2-1-2-2-La période coloniale : 6 août 1896 Ŕ 26 juin 1960
2-1-2-3-La période de l‟indépendance : depuis 26 juin 1960
2-1-2-3-1-La Première République
2-1-2-3-2-La Deuxième République
2-1-2-3-3-La Troisième République
2-1-3- Cadre économique
2-1-3-1- Généralités sur l‟histoire économique depuis 1960
2-1-3-2- La situation générale de l‟économie
2-1-3-2-1-Les secteurs de l’économie
2-1-3-2-2-Les agrégats et ses évolutions
L’économie malgache depuis les années 90
L’économie malgache entre 1996 -2006
Résumé de la situation économique de Madagascar
2-1-4- Cadre social et démographique
2-1-4- La population malgache
2-1-4-1-Les peuples de Madagascar
2-1-4-2- L’évolution de la population malgache
2-1-4-3- Caractéristiques de la population
2-1-4-4- Espérance de vie, mortalité, fécondité et natalité
2-1-4-5-Répartition spatiale
2-1-4-6- Démographie et politique
2-2- Cadre restreint de l‟étude : la santé de la population
2-2-1- Historique de la santé malgache
Situation sanitaire de Madagascar et du Reste du Monde
2-2-2- Le système de santé malgache
2-2-2-1-Historique
2-2-2-1La prépondérance de la médecine traditionnelle et l’arrivée des européens
2-2-2-2-Les services de santé depuis la colonisation: l’AMI
2-2-2-3-L’hôpital et le code de santé publique
2-2-2-4-Le système de santé depuis 1994
2-2-2-5-Le système de santé actuel
2-2-2-5-1Le cadre législatif
2-2-2-5-2 Organisation et fonctionnement du système de santé
3- METHODOLOGIE
3-1-Généralités sur la méthodologie de recherche
3-1-1- Définition de la recherche
3-1-2- Généralités : l‟économie de la santé
3-1-3- Connaitre la performance d‟une politique, c‟est l‟évaluer
3-1-4-Les méthodes de l‟évaluation de la politique publique comme principale méthode
3-1-4-1- Définition : Qu’est ce qu’une évaluation de politique publique?
3-1-4-2- L’histoire de l’évaluation des politiques publiques dans le monde
3-1-4-2-1Les étapes de l’évolution de l’évaluation
L‟évaluation scientifique (1960-1970)
L‟évaluation des programmes (1970-1980
La prise en compte des représentations dans la démarche évaluative (1980-1990)
3-1-4-2-2 – Quelques repères dans les pays déjà développés
Le Japon
La France
3-2-L‟architecture de la méthodologie de recherche
CONCLUSION

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