L’implication des parents dans l’éducation de leur enfant d’âge préscolaire

PAR : RANAIVOARIMANANA Noely Solohasina

Pendant les vingtième et vingt‐et‐unième siècles, les sciences de l’éducation ont continué à s’intégrer dans la question de l’amélioration de la réussite scolaire des élèves et de la relation entre l’école et la famille. L’intérêt porté aux familles et à leurs pratiques éducatives telles que l’aide aux devoirs, leur place accordée à l’école, la rencontre formelle ou non avec les professeurs s’intensifie dès les années soixante‐dix. L’implication des parents dans l’éducation y apparaît comme un facteur clé qui favorise la réussite scolaire (Larivée, 2011, cité par Pelt, 2014). Dès lors, l’intérêt accordé à ce domaine démultiplie le nombre des études sur ce sujet. L’année 2005, 170 articles, 110 thèses et dissertations, 17 rapports et 33 chapitres de livres des recherches empiriques états‐uniennes portant sur l’implication parentale ont été produits par le projet de recherche sur la famille de Harvard. Au Québec et dans tout le Canada, de l’année 2000 à 2009, un recensement de 42 documents scientifiques sur l’implication parentale et ses répercussions sur la réussite scolaire ont été réalisés par Larivée (Pelt, 2014).

En France, l’année 2006, le Ministère de l’Education Nationale a mis en primordial les réflexions sur la place et le rôle des parents dans l’éducation. Des articles énonçant les familles défavorisées et leur implication dans l’éducation ont été fondés. Par ailleurs, en Afrique, des recherches sur ce thème sont aussi développées, entre autres : l’implication des parents au Zimbabwe (Pelt, 2014). La thèse de Karla Yunes Watty est intitulée « l’implication des parents dans l’éducation de leur enfant d’âge préscolaire à Xalapa (Mexique) ». Sa recherche porte sur la participation des parents à l’école ; ce qui pourrait avoir des effets bénéfiques sur la réussite de l’enfant. L’auteure a signalé que les études sur l’implication des parents chez les enfants en âge préscolaire au Mexique sont restreintes. Ce qui a motivé son choix sur ce sujet d’étude.

Structure de la thèse mère

Nous avons choisi comme thèse mère « L’implication des parents dans l’éducation de leur enfant d’âge préscolaire à Xalapa (Mexique) » soutenue le 16 Décembre 2011 par Karla Yunes Watty et sous la direction de Jean‐Claude MANDERSCHEID. C’est une thèse en vue de l’obtention du titre de docteur en sciences de l’éducation de l’Université de Franche‐Comté, école doctorale « Langages, Espaces, Temps, Sociétés ».

La thèse comporte 302 pages et elle se divise en deux parties à savoir la présentation de la recherche (page 27 à 206) et l’analyse des données empiriques (page 207 à 267). La première partie se subdivise, à son tour, en trois sous parties. La première est axée sur la problématique et le cadre de la recherche. La deuxième consiste à développer le contexte sur la participation et l’implication parentale à l’école. La troisième se focalise sur la méthodologie, en particulier la méthode d’enquête utilisée par l’auteure. L’analyse des données permet à l’auteure d’amener les résultats généraux de l’enquête tels que les aspects sociodémographiques des adultes participants. L’auteure a aussi apporté ses analyses et les résultats sur la participation et l’implication parentale à l’école. L’objectif principal du chercheur est d’approfondir les connaissances sur l’implication des parents mexicains (de la ville de Xalata) au jardin d’enfants en évoquant le degré de cette implication. Les objectifs spécifiques sont les suivants :

• identifier les différents profils d’implication parentale au sein des jardins d’enfants participants,
• préciser les modalités de la participation et l’implication parentale,
• répertorier les activités auxquelles les parents participent,
• mettre en évidence les facteurs qui influencent l’implication parentale dans l’éducation préscolaire de leurs enfants,
• spécifier le rôle des enseignants dans les activités prévues pour les parents,
• déterminer les bénéfices pour les enfants liés à la participation de leurs parents.

Culture, société, famille, école, participation et implication parentale sont les termes abordés par l’auteure au cours de cette recherche. Elle a souligné que les parents font partie d’une structure familiale ; c’est la raison pour laquelle, elle s’intéresse en premier à leur rôle de formateurs. Elle a mis également en exergue les caractéristiques culturelles spécifiques de la société mexicaine, contexte auquel les personnes peuvent développer leurs modes de vie. Ainsi, pour mieux faire comprendre l’importance de la famille dans cette société et son implication dans le système éducatif, elle a expliqué quelques éléments historiques de l’évolution de l’éducation mexicaine. En outre, les différents programmes éducatifs prennent une place importante dans la participation et l’implication des parents à l’éducation de leurs enfants. Ceci permet à l’auteure d’introduire les liens entre la participation, l’implication parentale et l’éducation préscolaire.

• L’enfant et sa famille 

Selon Behnam (1992, cité par Watty, 2011), le terme famille recouvre une grande variété de structures de formes et de fonctions d’un pays à l’autre et, au sein d’une même société, d’une classe sociale, d’un niveau d’instruction et d’un niveau de revenus à l’autre. Le système familial est formé par des personnes liées par une relation de filiation, de consanguinité ou d’affectivité qui est dans un même endroit (maison), et une responsabilité vis à vis de chacun de ses membres. Chaillou (1996, cité par Watty, 2011) signale que : « les deux institutions fondamentales relatives à l’organisation de la famille sont d’une part l’obligation alimentaire qui oblige une personne à subvenir aux besoins d’autres personnes de sa famille ; d’autre part l’autorité parentale : ensemble de droits et de devoirs entre les parents et les enfants ».

Evans (1987, cité par Watty, 2011) affirme que la meilleure manière de provoquer un développement global et harmonieux chez l’enfant est à travers la famille, plus principalement, les parents. C’est pourquoi, la famille est la principale source de soutien chez les petits enfants et les enfants. C’est dans le cadre de la famille que l’on se transmet les normes et les valeurs liées aux métiers, à la répartition des rôles, aux croyances religieuses, aux idéologies et aux choix politiques… Selon l’auteure, le lien familial est identique pour la plupart des pays. D’abord, les parents assurent la protection, l’éducation et le développement de leur progéniture, ils apprennent aux enfants le respect d’autrui pour mettre en place de bonnes relations sociales. Puis, la culture qui règne dans le foyer constitue les expériences essentielles de l’enfance et elles sont également renforcées par le contact et la vie quotidienne. D’où, la famille joue un rôle irremplaçable dans l’éducation des enfants depuis l’existence de l’être humain.

• La famille : un héritage culturel 

L’auteure énonce que la solidarité, la convivialité, la disponibilité et le soutien, la manière de s’impliquer,… sont des valeurs sociales d’héritage du passé qui déterminent les différents types de participation parentale. De cette manière, la culture ainsi que le rôle implicite de la famille à l’école se préservent. Chauvière et Messu (2003, cité par Watty, 2011) ont affirmé que la solidarité n’est pas un concept qui englobe plusieurs usages mais c’est aussi une valeur essentielle de la tradition mexicaine. Selon Watty, une famille solidaire fait face aux divers problèmes qui peuvent surgir, même envers des êtres dissociés géographiquement, socialement et culturellement et elle peut apporter des outils différents pour les résoudre. Cette solidarité se perçoit à travers la manière de participer ou de s’impliquer des parents.

En principe, la femme mexicaine soutient toujours ses enfants, son mari et ses parents. Par contre, les hommes s’impliquent beaucoup dans le domaine de l’économie des familles. L’auteure a aussi noté que certains grands parents sont toujours disponibles afin de garder les petits enfants, les récupérer à l’école et veiller sur eux jusqu’au retour des parents. C’est pourquoi, selon cette valeur culturelle mexicaine, la famille s’investit davantage plus en matière d’affection et de protection des individus qui en ont besoin. Selon Pestalozzi (1797, cité par Watty, 2011) « chacune des composantes familiales est l’endroit privilégié de transmission du patrimoine culturel, où peuvent se développer de manière spéciale un certain nombre d’échanges de tous ordres (affectif, économique, linguistique…)» .

• L’influence de la religion sur l’éducation

Les principes moraux et les enseignements scolaires mexicains sont encore basés sur la religion. L’évolution vécue par la société mexicaine est la conséquence des fortes croyances et traditions autochtones qui prônent l’acceptation de la religion catholique. Soustelle (1955, cité par Watty, 2011) confirme que la société mexicaine a depuis toujours réglé ses modes de vie à partir de la religion : la pluie, l’abondance des récoltes, l’alternance du jour et de la nuit, la mort, les maladies étant attribuées aux divinités. L’auteure a cité que les différents rôles dans le rituel religieux sont déterminés pour chaque membre de la famille : la femme pour la préparation des repas, les hommes pour la fabrication des boissons alcoolisées et pour la participation aux cultes (Soustelle, 1959, cité par Watty, 2011).

• L’éducation scolaire mexicaine

Depuis l’année scolaire 2004‐2005, la constitution politique mexicaine rendait obligatoire le cycle préscolaire pour les enfants de 5 ans. Il est considéré comme le premier niveau d’éducation scolarisée. Dès la rentrée scolaire 2008‐ 2009, la loi oblige les parents à inscrire leurs enfants à partir de l’âge de 3 ans à ce cycle préscolaire. Actuellement, l’éducation préscolaire concerne les enfants âgés de trois à cinq ans et onze mois pour chaque année scolaire. Par conséquent, deux niveaux éducatifs sont compris dans l’éducation préscolaire : l’éducation initiale (crèche) et le cycle préscolaire. Elle a noté que le premier niveau du système éducatif mexicain n’est pas obligatoire.

• Valorisation sociale de la famille à l’école

La participation parentale est acceptée par le cadre pédagogique dans quelques sociétés seulement. L’auteure avait constaté que la présence de l’éducation est bien réelle dans la structure et le déroulement de l’histoire familiale de la société mexicaine. Les nombreux vestiges des civilisations représentent l’importance de l’éducation comme processus de transmission culturelle pour la population de Mexique.

C’est pourquoi, les deux structures famille‐école, sont considérées comme deux systèmes qui n’agissent pas de manière individuelle. Elles deviennent interdépendantes au Xalata ainsi qu’au Mexique. L’existence de l’enfant ne peut être liée exclusivement, ni à l’école ni à la famille et Watty a observé que ces dernières se doivent d’entretenir une communication ouverte et continue. Cette union se passe plus ou moins sereinement et naturellement entre l’enfant et sa famille; il s’agit d’entretenir aussi en permanence des relations entre les membres de la communauté éducative : parents, associations de parents d’élèves, familles, enseignants et personnel pédagogique et administratif. L’auteure affirme que dans la société mexicaine, l’école vit grâce à la famille et cette dernière reprend de la force grâce à l’éducation formelle. Cela parvient à des bonnes conditions de participation et d’implication parentale et engendre le respect et la reconnaissance entre des enseignants et des parents (communauté éducative). Les personnels administratifs ou les enseignants peuvent informer ou conseiller les parents en toute tranquillité.

• Définition des concepts de participation et d’implication parentale

Watty apporte tout d’abord la définition des concepts de participation et d’implication parentale dans sa recherche qu’elle a bien située au cadre de ses études. Selon elle, participer c’est prendre part aux activités d’un groupe (prendre la parole, faire valoir son point de vue, ses idées et ses talents). Cette expression désigne également les interactions des membres avec une cible commune ou les interactions des membres entre eux. Néanmoins, dans chaque école comme dans chaque pays, la participation parentale au sein de l’éducation formelle des enfants n’est pas toujours la même. Elle a annoncé que participation n’est pas forcément implication. La définition d’implication ou engagement est beaucoup plus large et inclut l’action de participer. Ces termes peuvent prendre différentes composantes.

En effet, l’auteure a précisé que son analyse s’est axée non seulement sur l’étude de l’implication ou l’engagement parental dans l’éducation de leurs enfants préscolaires mais aussi sur la participation des parents. Sui‐chu et Willms (1996, cité par Watty, 2011) ont déterminé l’engagement parental à partir de quatre dimensions : la fréquence des moments de discussion à la maison entre parents et enfant, le degré de communication entre la famille et l’école, le degré de supervision à la maison et le degré de participation des parents à la vie de l’école. Quant à Watty, si impliquer veut dire « envelopper dans », « engager dans », l’implication se nourrit donc des projets, des idéaux, des croyances qui émanent du plan de vie personnel, celui qui s’implique se donne tout entier et gère son travail comme s’il s’agissait de sa propre affaire. L’auteure a conclu que s’impliquer et/ou s’engager signifie avoir la volonté de s’investir librement dans quelque chose qui nous intéresse ou qui provoque chez nous un désir, un objectif à atteindre.

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Table des matières

INTRODUCTION
I‐ PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA THESE MERE
I‐1 Structure de la thèse mère
I‐2 Problématique et hypothèse de la recherche
I‐3 Cadre de référence
• L’enfant et sa famille
• La famille : un héritage culturel
• L’influence de la religion sur l’éducation
• L’éducation scolaire mexicaine
• Valorisation sociale de la famille à l’école
• Définition des concepts de participation et d’implication parentale
• Les différents types de la participation et de l’implication parentale
I‐4 Méthodologie adoptée
• La population cible et la méthode d’échantillonnage
• Première étape : préparation du questionnaire et pré‐enquête
• Deuxième étape : le déroulement de l’enquête
• Les outils de l’analyse des données
I‐5 L’analyse des données empiriques
• Les résultats généraux de l’enquête
• La participation et l’implication parentale
I‐6 Analyse critique de la thèse‐mère
I‐7 Conclusion de la première partie
II‐ DEUXIEME PARTIE: L’IMPLICATION DES PARENTS AU PRESCOLAIRE A L’EPP ANOSISOA‐AMBOHIMANARINA
II‐1 Contexte et justification du choix
II‐2 Problématique et hypothèse de la recherche
II‐3 Cadre de référence
• La relation parent/élève
• La relation famille/école
• L’implication parentale
• L’éducation préscolaire
• Les conditions de vie : facteur de l’implication parentale
• Le système éducatif malagasy
II‐4 La méthodologie
• Population cible
• Approche utilisée : approche qualitative
• Etapes et outils de la recherche
• Analyse et traitement des données
II‐5 Analyse des données empiriques
• Les aspects socio‐ démographiques des familles
• La participation et l’implication parentale
II‐6 Discussion
II‐7 Conclusion du travail de réplication
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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