L’implantation d’une unite de production de biogaz

Actuellement, 2,6 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à domicile à des installations d’assainissement garantissant une séparation hygiénique des excrétas de tout contact humain. Madagascar n’échappe pas à cette situation puisque presque la moitié des Malgaches pratiquent encore la défécation a l’air libre. Etant des stagiaires au sein du programme Fond d’Appui pour l’Assainissement (FAA) Madagascar qui s’engage depuis 2010 dans une lutte contre la défécation a l’air libre, nous sommes témoins de ce fléau qui est bien présent dans la Grande Ile. Lors de nos déplacements entre Antananarivo et Antsirabe durant les périodes de vacances, nous avons remarqué sur certains fokontany de la Commune rurale de Behenjy plusieurs Zone de Défécation à l’Air Libre (ZDAL) importantes, notamment à Antsahalava. Pourtant, maladies diarrhéiques, pollutions de l’air et des eaux de sources, mauvaise image du village voire de la Commune en raison de son emplacement stratégique sur la RN7 et bien d’autres maux encore sont les conséquences engendrées par l’existence de ces Zone de Défécation à l’Air Libre (ZDAL). Un autre problème qui se pose pour cette localité est l’énergie. En effet, la JIRAMA n’y est pas encore présente et Antsahalava ne dispose pas non plus d’infrastructures d’énergie renouvelable.

PRESENTATION DU PROGRAMME F.A.A MADAGASCAR

(FAA Madagascar, vers un pays modèle sans défécations à l’air libre) 

Une vue d’ensemble sur le programme

Le Global Sanitation Fund (GSF), qui est un programme du Water Supply and Sanitation Collaborative Council (WSSCC), a pour but la mise en œuvre d’une politique d’amélioration de l’accès aux installations d’assainissement de base et à la pratique d’une bonne hygiène. Le GSF se concentre sur la promotion, le marketing social et le développement de la prise de conscience, tout particulièrement à l’intention des femmes, des jeunes filles et des populations pauvres travaillant dans des situations informelles ou habitant dans les zones rurales. Le Fonds d’Appui pour l’Assainissement (FAA), quant à lui, est le programme du Global Sanitation Fund à Madagascar. Dans son effort de cibler un « Madagascar, pays modèle sans défécation a l’air libre », FAA collabore avec la Fondation CLTS (basé à Kolkata en Inde) afin d’assurer l’accès à l’assainissement par le biais de l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC).

Pour Madagascar, c’est le Medical Care Development International (MCDI) qui joue le rôle d’Agence d’Exécution en gérant la mise en œuvre du GSF dans le pays. Pour le compte de WSSCC/GSF, l’agence d’exécution contrôle et établit les rapports sur la mise en place et sur l’impact du programme. L’Australie, Les Pays Bas, le Suède, la Suisse et le Royaume-Uni sont parmi les Donateurs du Global Sanitation Fund. Pour mettre en œuvre le Programme et afin de parvenir à atteindre ses objectifs, le FAA utilise principalement l’Approche CLTS ou Assainissement Total Piloté par la Communauté. Cette approche, détaillée dans le paragraphe suivant, est basée sur le changement de comportement vis-à-vis de l’assainissement et vise à produire des villages ODF ou SDAL dont les critères sont énumérés ci-dessous :
✓ Absence de défécation à l’air libre et les anciennes zones de défécations à l’air et sont nettoyées ;
✓ Utilisation par tous de latrines empêchant la contamination par les mouches ;

Approche CLTS ou ATPC

Qu’est-ce que c’est ??

CLTS concerne le domaine de l’assainissement et est une approche innovante permettant aux communautés d’éliminer complètement la défécation à l’air libre (DAL) et de commencer le voyage vers une amélioration durable de la santé publique. Il se concentre sur l’incitation à un changement collectif de comportement en matière d’hygiène, qui est réalisé par un processus d’action collective locale stimulée par les facilitateurs à l’intérieur ou à l’extérieur de la communauté. ATPC n’implique aucune subvention financière ni matériels et ne prévoit pas de modèles de latrines. Elle utilise des outils participatifs pour déclencher des émotions de honte, de dégoût, de peur et de respect de soi à travers l’analyse de la communauté, qui convainc la communauté à arrêter la pratique de la défécation à l’air libre et de construire et de maintenir ses propres toilettes. Ces outils comprennent la cartographie communautaire des zones de défécation à l’air libre, l’analyse de ce qui arrive à l’excrément au fil du temps, y compris la transmission orofécale, la promenade trans-sectorielle dans les zones de défécation à l’air libre et le calcul des dépenses médicales par la communauté. Le style est provocateur et amusant et est noninterventionniste laissant à la communauté l’initiative de prendre les décisions et les mesures qui s’imposent .

Principe et étapes de mise en œuvre du programme

Dans l’objectif général de réaliser sa vision, « Madagascar, pays modèle sans défécation à l’air libre », le but primaire du programme est de créer des villages ODF. Pour arriver à ce premier échelon de l’assainissement, certaines étapes basées sur l’ATPC sont nécessaires dont le choix stratégique du village cible, le pré-déclenchement et l’étape la plus essentielle est le déclenchement.

Le choix stratégique du village :
Pour assurer une politique de tache d’huile, le choix du village ciblé en premier dans la communauté est essentiel. FAA emploie de ce fait le modèle de mise à l’échelle en forme de U qui identifie les villages stratégiques. Elle l’utilise comme une caractéristique centrale, facilitant l’apprentissage du parcours d’un village vers son état SDAL pour être utilisé par un autre village. L’un des critères de sélection d’un village stratégique est son potentiel à être utilisé comme un modèle. Le critère pourrait alors porter sur l’accessibilité par voie de route ou bien sur sa localisation par rapport à un groupe d’autres villages. Le critère d’importance du témoignage d’un village dans la recette des outils de déclenchement institutionnel est aussi une autre méthode permettant le partage des connaissances.

Le pré-déclenchement :
Le pré-déclenchement constitue le premier contact avec la communauté. Cette opération est le plus souvent effectuée par les AMO responsables du village concerné, et elle consiste à faire une étude de l’état du lieu en vue d’obtenir les informations de base du village, de nouer une relation de confiance avec la communauté, d’assurer la synergie avec les institutions locales, et pour enfin fixer un rendez-vous pour le déclenchement (l’heure et le lieu du rencontre).

Le déclenchement :
Le but principal de cette étape est d’inciter les villageois à adopter une prise de conscience sur la nécessité d’utiliser des latrines. FAA par l’intermédiaire de ses AMO prônent alors sur l’atteinte à la dignité humaine, a la honte et au dégout ; par exemple en véhiculant l’image à laquelle pratiquer la DAL ou ne pas utiliser une latrine fly-proof équivaut à avaler ses propres excréments ou la faire ingurgiter à autrui. La pratique de l’approche CLTS est ici des plus apparents car les CLTS concernent toutes les étapes. Il est à noter que le déclenchement à lui seul ne suffit pas pour rendre une communauté ODF. Il est nécessaire d’accompagner la communauté après le déclenchement initial pour s’assurer qu’elle soit encore motivée à devenir rapidement SDAL. Généralement, des Leaders naturels émergent pendant le déclenchement. Ainsi le processus d’accompagnement et de suivi peut être soutenu par les LN qui prennent un rôle majeur afin d’assurer que leur communauté devienne SDAL. Une fois que leur propre communauté est SDAL, ces leaders naturels peuvent être responsabilisés pour qu’ils puissent faciliter l’ATPC dans les communautés voisines. Ils sont ensuite connus sous le nom de Consultants Communautaires. Travailler avec les consultants communautaires assure que la propagation de l’AT P C soit exponentielle plutôt que linéaire.

La situation post-déclenchement Processus de la mise à l’échelle :
Lorsqu’un village stratégique a atteint le statut ODF par le déclenchement direct, il connaît pendant un certain temps « une période de va-et-vient » pendant laquelle la communauté bascule entre une situation ODF et un DAL. Cela s’explique par l’absence d’une gouvernance locale sérieuse et, réciproquement, par l’absence de discipline, d’une même vision et d’un intérêt commun vis à vis de l’assainissement et/ou même du développement en général. Un processus de mise à l’échelle est alors amorcé dans le but de garder le statut d’ODF et pour atteindre une situation plus mature. On parle ici de l’expression « monter dans l’échelle de l’assainissement » (c’est-à-dire inciter la communauté à progresser dans le domaine de l’assainissement et de l’hygiène) et d’assurer la politique de la tache d’huile sur les villages non-stratégiques à proximité. L’objectif dans cette composante est de transformer des Fokontany en Fokontany stratégiques SDAL.

Il peut y avoir plus d’une composante dans la boîte à outils de la mise à l’échelle. La composante appropriée peut ensuite être affinée et appliquée selon l’endroit spécifique et ses points forts. Mais quelle que soit la stratégie ou la formule utilisée, elle doit être le germe d’une GLC sérieuse et doit toujours se situer dans le cadre des principes de base du CLTS.

La pérennisation :
La forte reconnaissance de la communauté sur la santé et autres avantages qu’elle tire du projet est un facteur positif pour pérenniser le changement de comportement. L’implication significative des acteurs au niveau local aide à maintenir le projet et favorise l’apparition d’une Gouvernance Locale Communautaire. Certaines communautés jouissent aussi de la présence d’un ou de plusieurs représentants institutionnels engagés dans la lutte (avant ou après déclenchement), ces personnes-là sont dénommées « Allié du programme » et leur engagement favorise le plus souvent la naissance d’une Gouvernance Locale Institutionnel. Le processus de pérennisation ne peut pas se passer de l’existence d’un GLC sérieux, tout simplement car toute vision de progresser dans l’échelle de l’assainissement naît de ce dernier et la présence d’une discipline forcerait la communauté à mieux agir pour préserver la propreté.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARIE I : CONTEXTE GENERAL ET CADRAGE THEORIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROGRAMME F.A.A MADAGASCAR
I-1 Une vue d’ensemble sur le programme
I-2 Approche CLTS ou ATPC
I-2-1 Qu’est-ce que c’est ?
I-2-2 CLTS en bref
I-2-3 Différences entre CLTS et autre approche
I-3 Organisation et gestion du programme
I-4 Principe et étapes de mise en œuvre du programme
CHAPITRE II : GENERALITE SUR LE BIOGAZ
II-1 DEFINITIONS
II-1-1 Notion d’énergie renouvelable
II-1-2 le BIOGAZ et la méthanisation
II-2 LE BIOGAZ PROPREMENT DIT
II-2-1Historique
II-2-2 Principe d’extraction du Biogaz dans les déchets organiques
II-2-3 le pouvoir méthanogène
II-3 LE BIO-DIGESTEUR
II-3-1 Définition
II-3-2 Classification de digesteurs
II-4 A QUOI SERT LE BIOGAZ ?
II-4-1 la production directe d’énergie
II-4-2 Les utilisations du biométhane
II-4-3 Notion de cogénération
PARTIE II : ETUDE DE LA CONCEPTION DU PROJET
CHAPITRE III : ETUDE DU SITE D’IMPLANTATION
III-1 Antsahalava, informations générales
III-2 pourquoi Antsahalava ?
CHAPITRE IV : IMPLANTATION D’UNE UNITE DE PRODUCTION DE BIOGAZ A PARTIR DES DEJECTIONS HUMAINES A ANTSAHALAVA
IV-1Définition de l’ouvrage
IV-2 Le type de technologie utilisé pour la méthanisation
IV-2-1 Type de digesteur adapté
IV-2-2 Le principe de fonctionnement du digesteur
IV-2-3 Avantages de ce type d’installation
V-3 Le design de l’installation, étude de conception
V-4 Dimensionnement de l’installation de méthanisation
V-4-1 Dimensionnement du digesteur
V-4-2 Dimensionnement du réservoir a gaz
V-4-3 Interprétations des résultats
VI-5 Estimation du coût du projet, Le montant estimé de l’investissement
IV-6 Valorisation du biogaz obtenu
IV-6-1 La valorisation électrique
IV-6-2 Limites et Perspective du projet
PARTIE III: ETUDE D’IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX
CHAPITRE V : NOTION D’ENVIRONNEMENT
V-1 Définition
V-2 Contexte légal
V-3 Norme régissant l’environnement
CHAPITRE VI : ETUDE D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
VI-1 Impacts positifs (opportunités)
VI-2 Impacts négatifs (menaces)
VI-3 Mesures d’atténuations des menaces
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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