L’implantation des TiC
PROBLÉMATIQUE
Pendant une bonne vingtaine d’années, plusieurs chercheurs se sont intéressés à l’ordinateur comme une innovation majeure dans notre société, comme un outil rapide et incontournable sur le marché ou comme un outil éducatif en milieu scolaire pour ne citer que quelques exemples. Mais qu’est devenu l’outil avec toute son évolution et les technologies de l’information et de la communication dans les établissements scolaires? Est-ce que les écoles ont suivi le courant du changement dans leurs approches et leurs actions? Est-ce que les enseignants sont suffisamment formés pour utiliser l’outil et l’adapter dans leur enseignement? Qu’en est-il de l’implantation des TIC au niveau de l’établissement scolaire primaire au Québec?
Innovation en éducation
Depuis les années quatre-vingt, avec l’arrivée massive des ordinateurs dans les écoles, une première vague d’informatisation des écoles a vu le jour au Québec. À cette époque, peu d’attention avait été porté sur l’intégration de l’ordinateur jusqu’à ce que l’AQUOPS (1993) présente un projet de plan d’action en micro-informatique dans les écoles. Depuis ce temps, l’école subit des
changements continuels et ne cesse de s’ajuster avec l’évolution du monde, et l’innovation des technologies de l’information et de la communication (TIC) ne passe pas sous silence.
Selon Onimus (1971), on définit l’innovation comme toute tentative visant consciemment et délibérément à introduire dans le système d’enseignement un changement dans le but d’améliorer ce système. Rogers et Shoemaker (1971) définissent l’innovation comme étant une idée, une pratique, un objet perçu comme nouveau par les membres d’un système.
La réforme scolaire québécoise amorcée au début des années quatrevingt dix est une grande innovation dans le domaine de l’éducation. Elle est en fait un processus de réorganisation de la structure actuelle en vue de rendre l’éducation plus près des réalités d’aujourd’hui et des éventualités de demain. Selon la Loi de l’instruction publique, les grandes missions de l’école soutiennent trois éléments : instruire, socialiser et qualifier. Selon le modèle de mise en œuvre du programme de formation, l’école, avec l’aide des enseignants, doit assurer un équilibre entre chacun de ces éléments pour répondre à son engagement. Dans une telle perspective, la mission de l’école doit assurer, par le fait même, la mise en place de stratégies afin d’actualiser les nouvelles technologies de l’information. Pour y arriver, l’école doit se construire un cadre organisationnel permettant à ses pédagogues d’intégrer les nouvelles technologies avec l’équipement disponible, tout en assurant une utilisation adéquate et efficace auprès de leurs jeunes. Il serait utile de revenir sur les bases fondamentales de la responsabilité de l’école: ({ L’école contribue à rendre les élèves capables de participer à la construction du monde dans lequel ils auront à évoluer. » (Gouvernement du Québec, 1999)
L’explosion de l’informatique marque profondément l’accès à l’information, à la connaissance et constitue une dimension importante de l’univers culturel des jeunes d’aujourd’hui. Le ministère de l’Éducation souligne que son incidence sur la vie scolaire est telle qu’une intervention de l’école dans ce domaine s’avère nécessaire. Selon Michelle Violette (1999), les fadeurs d’émergence de la
réforme québécoise liés aux contextes socio-économique, scolaire et politique démontrent une nécessité d’améliorer le rendement du système d’éducation, de l’adapter aux réalités et aux défis d’un monde en mouvement et d’accroître la réussite éducative.
Nous savons aujourd’hui que l’utilisation des TIC en enseignement peut motiver les élèves et faciliter leurs apprentissages. La technologie dans l’enseignement est fondée sur la croyance qu’un plan systématique d’enseignement va donner un enseignement plus efficace et de meilleurs
apprentissages chez l’apprenant (Deck & Carey, 1985; Gagné & Driscoll, 1988; Martin & Clemente, 1990; Rowland, 1993; Snelbecker, 1987). Selon Haymore Sandholtz et collaborateurs (1997), même si nous développons des modèles « efficaces» de formation aux enseignants sur l’utilisation des TIC à l’école, nous ne pouvons affirmer que l’intégration des TIC va faire automatiquement partie des pratiques en enseignement.
Mouvement d’informatisation dans les écoles du Québec
De plus en plus, avec les mesures entreprises par le ministère de l’Éducation, nous avons les outils informatiques, dans nos écoles primaires, pour actualiser l’enseignement. Même après avoir lancé un plan d’action en 1996 sur les TIC qui visait deux interventions majeures: la définition des contenus de formation pour les enseignants et l’achat d’équipement informatisé, le ministère de l’Éducation ne peut affirmer avec certitude que les écoles ont mis sur pied leur propre plan d’implantation des nouvelles technologies incluant le perfectionnement des maîtres et l’acquisition de matériels didactiques répondant aux besoins du milieu. La sous-utilisation du matériel informatique dans certaines écoles et le manque de formation des enseignants amènent des lacunes importantes dans la qualité de l’intégration des TIC.En 1999, le gouvernement québécois a développé un plan stratégique en matière d’équipement informatique. Dans ce document, il apparaît important de signaler qu’il se concentre presque exclusivement sur l’aspect quantitatif (Conseil supérieur de l’Éducation 2000, p.23). Depuis, le ministère de l’Éducation poursuit ses investissements dans le système scolaire québécois pour doter les écoles d’appareils informatiques afin d’actualiser les TIC. Même si toutes les écoles du Québec sont maintenant branchées, il reste que le problème d’intégration des TIC dans les écoles n’est pas résolu. Selon Haymore-Sandholtz et collaborateurs (1997), les enseignants sont plus habiles avec l’ordinateur et utilisent l’outil informatique, majoritairement, pour des fins de préparation à l’enseignement.Malgré tout, plusieurs acteurs de l’éducation ont pris l’initiative de se doter de plans d’action, de choix à privilégier dans une démarche d’implantation des TIC. Cependant, le principal responsable de l’intégration des TIC est l’enseignant. Celui-ci est maître de sa classe. Il est alors un membre actif du changement, au niveau de l’enseignement et de l’apprentissage et il aura une grande influence sur l’intégration des TIC en éducation. En éducation, il n’est aucune réforme, aucun changement, qui puisse se faire sans l’adhésion et l’engagement du personnel enseignant, à quelque ordre d’enseignement que ce soit dans le système éducatif. (Conseil Supérieur de l’Éducation, 2000, p.65)
Plusieurs études démontrent que le système d’éducation est un des systèmes les plus résistants au changement (Dalin,1973; Miles, 1981 ; Miles et Schmuck, 1978; Rogers et Shoemaker, 1971; Sieber, 1981).Même si plusieurs recherches récentes démontrent les effets positifs des TIC en éducation, certains enseignants ne sont pas plus convaincus de l’importance ou du bien fondé de l’utilisation de l’outil informatique dans leur tâche d’enseignement (Haymore-Sandholtz, 1997). Le Conseil supérieur de l’Éducation mentionne qu’il y a de grands écarts entre les établissements scolaires et que l’intégration des TIC se ferait surtout à des fins d’enseignement et de préparation de l’enseignement. Conséquemment, l’intégration des TIC dans l’apprentissage n’est pas pour autant réalisée. Pour ce faire, le Conseil supérieur de l’Éducation (2000) suggère que les plans d’action des écoles visant l’intégration des TIC, s’inscrivent dans le projet d’établissement, en lien avec les priorités que se donne le conseil d’établissement, tout en étant arrimés au plan
de réussite.
Problème de recherche
Cette recherche propose de s’interroger sur la dynamique de l’organisation (l’établissement scolaire) mise en relation avec l’implantation des TIC. Comment gère-t-on ce changement dans une organisation comme l’établissement scolaire? Si l’organisation veut changer cette réalité, il faut d’abord savoir ce qui doit changer (l’image du monde en question) et ensuite comment ce changement peut être concrètement réalisé dans une approche de relations humaines (Watzlawick, 1980).
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Table des matières
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
CHAPITRE l PROBLÉMATIQUE
1.1 Innovation en éducation
1.2 Mouvement d’informatisation dans les écoles du Québec
1.3 Problème de recherche
1.3.1 Synthèse de la démarche de recherche
1.3.2 Objectifs de recherche
CHAPITRE II REVUE DE LA LITTÉRATURE ET CADRE CONCEPTUEL
2.1 L’implantation des TiC
2.2 Cadre conceptuel
2.3 Perception
2.4 Changement
2.5 Stratégies de changement
2.5.1 Les modèles conceptuels de changement
2.5.2 L’approche de gestion de changement
CHAPITRE III MÉTHODOLOGIE
3.1 Enquête
3.2 Échantillon
3.3 Instruments
3.3.1 Questionnaire fermé
3.3.2 Questionnaire mixte
3.4 Prétest
3.5 Analyse des résultats
3.6 Limites de la recherche
CHAPITRE IV RÉSULTATS
4.1 Données descriptives de l’environnement organisationnel
4.2 Description du parc informatique
4.3 Données descriptives liées à la formation des enseignants
4.4 Description des stratégies de gestion utilisées dans l’établissement scolaire
4.5 Données descriptives liées à l’intégration éducative des TIC
CHAPITRE V DISCUSSION DES RÉSULTATS
5.1 Description du parc informatique
5.2 Données descriptives liées à la formation des enseignants
5.3 Description des stratégies de gestion utilisées dans l’établissement scolaire
5.4 Données descriptives liées à l’intégration éducative des TIC
5.5 Comparaison des résultats
CONCLUSiON
APPENDICE
A. Exemples de lettres accompagnant les questionnaires
APPENDICE
B. Questionnaires
LISTE DE RÉFÉRENCES
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