L’implantation de quelques méthodes pédagogiques favorisant la créativité dans le programme d’enseignement

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LES CAUSES DE L’ALIENATION ET DE LA DISPERSION DE L’INDIVIDU

Etant un « être oublié » ou encore « un homme-jetédans–le-monde » comme l’appelle Heidegger, l’homme cherche à constr uire son existence ainsi que son être. Cette situation a fait de l’homme un être dedevenir. C’est ainsi que l’homme a comme point de départ l’individu et comme fin, la personne. Mais, pour parvenir à cette ultime fin, l’individu doit s’aliéner et se disperser. En d’autres termes, les tendances individualistes et les tendances égocentristes, qui caractérisent l’individu, ne font que nuire à la personne. En effet, l’individua lisme se définit comme étant «: un système de mœurs, de sentiments, d’idées et d’insti tutions qui organisent l’individu sur ces attitudes d’isolement et de défense »5. C’est-à-dire que l’individu, aspiré par l’individualisme, est poussé par celui-ci à rester calme et isolé. Il veut satisfaire ses besoins et assurer seul sa vie. Ainsi naît son égoïsme, il veut protéger ses biens, ses droits et ses intérêts des autres individus qui l’entourent. Et l’égocentrisme est une tendance à agir dans son propre intérêt, ou à penser en fonction de soi sans être capable d’adopter une vue générale et objective. Tout ce qu’un égoïste fait ne vise qu’à rapporter à lui-même.
En fait, les deux tendances poussent l’individu à l a recherche du confort et de l’argent. Ceux-ci entraînent l’indifférence et la séparation de l’individu avec la société ambiante. Avec son attitude de s’isoler, l’individu s’éloigne des relations avec autrui. En effet, l’individu devient indifférent et se sépare de la société puisqu’il voit ses intérêts menacés par l’existence de l’autre. Ilne voit que de l’insécurité avec la présence d’autrui. Il veut alors le « chacun pour soi » et que ses efforts, son travail, son intelligence ou autres ne peuvent être bénéfiquesu’àq son égard, et que tout cela lui procure de la récompense. Ainsi, le monde de l’individu est un monde tout à fait solitaire et qui ne compte que ses biens et qu’il est le seul à en être bénéficiaire. C’est pour cela que l’individu tourne sa méfiance vers les autres pour que personne ne touche à son monde. Cette tendance donne à l’indivi du l’opportunité de se sentir grand et meilleur. C’est ainsi qu’il devient avare et veu t vivre dans le confort pour assurer sa sécurité. Mounier affirme que : « Dispersion, avarice sont les deux marques de l’individualité »6. C’est-à-dire, dans cet état, l’individu n’est plu s présent à l’égard de la société mais dans son seul but d’être riche. arriveIl à ignorer l’autre, et même à le mépriser. L’individu ne voit plus la dignité de l’autre, ce dernier n’est pour lui qu’un moyen de production dont il a besoin d’exploiter afin d’atteindre son objectif. Cette attitude a comme origine le système d’individualisme. Or, l’individualisme et l’égocentrisme ne sont pas des caractères conformesà la personne. Elle ne pourrait jamais arriver à développer son être avec ces attitudes. En effet, la personne doit arriver à maîtriser ses caractères individuels pour que sa vie soit en voie de perfection et unit à la communauté. Voilà pourquoi la nécessité du défi de la personne.

LES DEFIS DE LA PERSONNE FACE A SON INDIVIDUALITE

Puisque tout homme est  amené à construire son existence, chacun est alors responsable de son devenir. Or, l’homme porte en lui à la fois son individu et sa personne. Mais tous deux ne s’expriment jamais ensemble. Quand l’un domine, l’autre est alors dominé, ils sont en conflit perpétuel. C’est en ce sens que « l’homme est appelé à la réalisation de sa personne qui est le vrai sens de la personne comme transcendance à l’individu » 7 . En fait, pour ne pas accepter d’être dominé par l’individu qui veut assurer seul sa vie, ignorer son entourage, jusqu’à négliger même le sens de la vie communautaire, la personne lance le défi. Puisque cette vie communautaire est l’expression et le lieu de perfectionnement de la personne, l’homme doit alors entrer en relation avec celle-ci pour dépasser son individualité et pour ne pas affermir son individualisme. L’individualisme ne vise qu’à couper la vie en communion avec la société. Avec lui, la personnen’arriverait jamais à épanouir ses qualités ni à les exprimer, et la communauté ne serait pour elle que sa prison. Pourtant, la vie communautaire est caractérisée par l’union du « je » et du « tu », exprimée par le « Nous ». Celle-ci marque alors un mouvement d’intériorisation et d’extériorisation qui est spécifiquement personnel. La personne, quiest un être du dedans, est en perpétuel mouvement d’extériorisation. Elle ne trouve son épanouissement, ni sa valeur qu’au sein de la communauté.
Ainsi, la personne entre en communication avec le monde extérieur. Mais, changer son caractère habituel pour l’homme, exige un grand effort et aussi de la volonté. Son premier devoir est alors de nier son ndividualité pour donner la place à la personne. De là l’homme doit faire des sacrifices e t doit changer son comportement. Comme celle de donner avec plaisir et sans attendre une récompense. Mais comme disait E. Lévinas, « la négation des imperfectionsne suffit pas (elle exige) un passage à l’autre, absolument autre » 8. Ainsi, pour que la personne arrive à dépasser effectivement son individualité, l’homme doit entrer en relation avec la communauté naturelle. L’homme doit sentir l’importance de cett e union et l’exprime à ses semblables.
En ce sens que la personne est une conquête, un dynamisme, et une fin, elle n’est ni un état, ni un fait. L’importance de la négation de l’individu pour parvenir à la personne marque que cette dernière est une conquête. Ainsi, la personne qui est un être en perpétuel devenir, oriente sa vie vers le erfectionnementp de son être, en tenant compte de la valeur de son existence. Et pour atteindre cette perfection, la personne s’extériorise, car elle est un être du dedans qui abesoin de s’extérioriser. Ainsi, la personne a comme objectif de nous faire connaître l’importance de la vie personnelle. C’est-à-dire qu’avec la communication, la personne arrive à se développer (intellectuellement, spirituellement, …), à partage r ses expériences, à vivre harmonieusement dans la communauté. Ainsi, la personne est une fin. Bref, l’homme doit construire sa propre existence et doit aussi savoir son sens dans celle-ci.
Or, comme nous l’avons dit auparavant, la personne n’est pas toute faite mais elle est à réaliser. Elle est à réaliser parce que la négation de l’individu n’est pas forcément le triomphe de la personne. Elle n’est que le point de départ du passage à la personne. Ainsi, le défi de l’homme c’est de tout faire pour épanouir la personne en lui. Et cet épanouissement n’existe que par une volonté de se détacher de soi-même et pour entrer en relation avec les autres. Ainsi, la réalisation de son existence, en tenant compte de la valeur de la vie personnelle, nécessite la maîtrise de soi. L’homme d’action s’intéresse autant à ce qui peut être changé. C’est dans la situation changeante que nous pouvons exprimer notre maîtrise de soi et aussi la maîtrise de l’action.
Comme dans la philosophie, c’est grâce à la méditat ion et au bon discernement qu’un bon philosophe arrive à maîtriser les évènements et sa raison d’être. La maîtrise de soi marque la grandeur de la personne qui est un être ocials.

LA PERSONNE COMME UN ETRE DE DEPASSEMENT

Comme nous avons déjà vu, l’homme possède en lui un double caractère: l’individualité et la personne. Mais cette dernièrene peut exister que par l’existence des défis ou des efforts de dépassement par rapportà la première. A vrai dire, la plupart des hommes préfèrent les caractères individualistes, en ce sens que les individualistes agissent toujours à son égard, à so n avantage ; tandis que les personnalistes visent toujours et avant tout, le bien-être aussi bien de l’autre que du sien. C’est en ce sens que la notion de personne s’ associe toujours avec les notions de morale, d’éthique et de valeur.
La morale, par définition, est l’ensemble des normes, des règles qui régissent une société, un groupe d’être humain. Ence sens, la morale est propre à l’homme et elle s’est installée dans la vie humaine pour assurer l’épanouissement et le bien-être de tous, c’est-à-dire que le respect des lois morales vise avant tout le respect d’autrui. De là, le respect des lois morales s’asso cient avec la valeur qu’on assigne à l’autre. Ainsi, avec la véritable moralité, les unscomme les autres trouveraient une
sérénité et une sécurité (extérieure). Mais pourarriver,y il faut que tout un chacun valorise la potentialité de l’autre et ne pas le sous-estimer, mais le respecter. Pour qu’il y ait respect mutuelle entre tous, le respect de l’autre doit être une priorité en tant que nécessaire. De plus, seule la personne peut établirdes lois morales propres à lui et qui visent toujours le bien-être de tous. Enfin, la notion de la personne n’est jamais séparée de celle de la valeur, en ce sens que seule la personne en l’homme peut établir des valeurs qui lui sont propres ; et c’est à travers s a présence que l’homme arrive à respecter les valeurs existantes.
Nous parlons ici d’éthique puisqu’elle est le fondement de la morale. Ainsi, face aux développements de la pensée, de laconnaissance, des technologies, de la science(…), les lois morales sont et nécessites d’être remises en question. C’est-à-dire qu’il doit y avoir des modifications (pour s’a ccommoder et être conforme aux modes de vie, aux manières de penser, de réfléchir,de parler, d’être actuellement) ou de suppression de certaines règles pour l’élaboration d’autres totalement nouvelles. En fait, l’homme évolue tant intellectuellement que scientifiquement qu’il n’arrive plus à respecter la dignité de l’homme. Pour cela nous pouvons prendre comme exemple les professeurs (en médecine) qui cherchent à s’expérimenter dans la greffe d’organe. Et là, l’homme est devenu non seulement des pièces détachées mais surtout des pièces de rechanges. En ce sens, la question est de savoir laquelle des deux vies celle du malade ou celle du donneur, est la plus valeureuse ? Puisque normalement toute vie a la même valeur.
Nous avons expliqué auparavant que l’homme est un être de devenir, et inachevé. Il construit son existence en tenant compte de la grandeur de Dieu. De plus, l’homme sait que, seul, Dieu est parfait, absolu, éternel… Bref, Dieu seul possède toutes les qualités dont l’homme a besoin pour la perfection de son être. Ainsi, il établit une relation avec son créateur pour pouvoirle connaître. Or, cette connaissance de Dieu vise à prendre part de la divinité et de la personne de cet être suprême, par un acte de transcendance. L’homme est alors dynamique et s’engage à nier son être pour devenir un nouvel être dont il voulait être. Et c’est par cette négation de son être pour devenir autre, que la personne est un être de dépassement. L’homme ne peut atteindre la relation avec Dieu qu’avec sa personne. Puisque : Pour atteindre la connaissance transcendante de Dieu à laquelle est liée sa béatitude, il faut que l’homme se dépasse lui-même, et, surmontant ses propres limites, s’unisse à la plénitude de l’Etre.14
C’est-à-dire qu’il n’y aurait jamais une relation a vec Dieu que lorsque l’homme arrive à se dépasser lui-même. L’homme doitêtre capable de se déterminer lui-même. Et avec sa liberté, l’homme doit devenirCo-créateur de soi. Puisque en tant que Co-créateur de soi, l’homme doit être capable ed surmonter ses propres limites. Ou encore, l’homme est apte à surmonter les problèm es de toutes sortes dans la vie.
Bref, toutes les qualités qui marquent la grandeurde l’homme peuvent être données à lui par l’union avec Dieu.
De même, avec Socrate, nous pouvons comprendre quela connaissance de Dieu part de notre connaissance de soi, et que cette connaissance n’est possible que par la transcendance de soi. Or, la connaissance de soi tend à une maîtrise de soi et la grandeur de l’homme se trouve dans sa potentialité de maîtriser toute circonstance existante dans sa vie. Ainsi, sa volonté de réfléchir sur soi est un dépassement de sa part. Et cela est confirmé par Nietzsche en disantque : « L’homme est quelque chose qui doit être dépassé ». C’est-à-dire que l’homme ne doit pas rester stabl e. Il doit surmonter sa situation afin de se développer car iln’y aurait jamais un développement si nous restions toujours au même point de départNous. devons nier notre être, notre situation afin de promouvoir notre existence. Ce qui est évident c’est que celui qui n’agit pas ne se développera pas non plus. Ainsi, quand il transcende sa nature, l’homme n’aura plus peur de prendre en main sa resp onsabilité et n’aura plus peur d’être responsable. Aussi, il y aura une possibilité de créativité, de développement de l’humanité et de la communauté.

LA PERSONNE : UN ÊTRE INACHEVE, EN QUÊTE DE SON ESSENCE

Avant d’entamer le vif du sujet, il nous est légitime de discerner un point qui peut être d’une grande importance pour notre explication. En fait, la question ici est de savoir comment identifier une personne ou à quel stade de la vie on peut considérer une personne comme telle ? Cette question se posait, déjà au Moyen Age dans la théologie qui voulait persister sur l’existence des personnes potentielles à propos du fœtus et de l’embryon. A cette époque, ce s derniers sont pris comme étant une virtualité de personne qui a une possibilité dedevenir une personne humaine dans le temps ou dans le devenir. Par ailleurs, le sens de la personne se trouvait obscure surtout avec la conception chrétienne d’un Dieu unique en trois personnes que nous pouvons voir avec le concept de la Trinité, et celui de la conception du Christ, à la fois homme et Dieu, qui trouve son unité dans une seule personne. Mais cette question de la détermination du stade de la personne ne reste pas à cette époque, elle a évolué et continue à être posée surtout de nos jours. Il estmieux de souligner que la remise en question de l’identité personnelle est dû, surtout, à l’émergence des problèmes, aussi bien éthique que psychologique, concernant la valeur et l’identité de l’homme. A vrai dire, comment serions-nous indifférent devant une remise en question des traits fondamentaux de la condition humaine ? En d’autres termes, actuellement, l’homme qui se veut être maître et possesseur de la nature,n’arrive plus à s’abstenir de son égoïsme (voire absolu) et essaie de modifier la manière de penser. Nous pouvons citer les phénomènes suivants à titre de références : unegrand-mère qui porte en elle l’enfant de sa fille ; le stockage des embryons humains congelés, le surnuméraire, le bébé médicament…Ces derniers nous montrent à quel p oint la condition humaine est déchue. C’est ainsi que nous sommes aussi bien bouleversés face à nos représentations de nous-mêmes, mais surtout déstabilisés dans noselationsr avec autrui. Bref, l’évolution de l’être humain dans toutes ses dimensions donne une certaine frustration, un manque de sérénité qui entraîne une sorte de méfiance envers autrui.
En fait, nous avons évoqué ces problèmes pour bienpouvoir esquisser l’essence de la personne. Justement si ces problèmes surgissent c’est que l’homme ignorait ce qui fait qu’une personne est. Il est vrai, certes, que même les fœtus et les embryons humains ont une dignité en ce sens qu’ils ont tous la potentialité de devenir une personne humaine. De même, la conception chrétienne conçoit que, dès sa conception, la personne est déjà présente dans l’embryon ou dans le fœtus humain, d’où l’interdiction de l’avortement. Mais, comme la détermination fondamentale de la personne suscite un débat depuis tant de siècles, nous allons focaliser notre explication dans le fait que la personne n’existe que lorsqu’un homme est capable de faire des choix moraux. En ce sens, nous allons parler de personne en tant que sujet moral et sujet conscient. En effet, ce qui fait qu’une personne est, ce sont sa liberté et sa maîtrise de soi.
Tout d’abord, la liberté est l’essence de la personne en ce sens que cette dernière n’arrive pas à se réaliser sans elle. C’est la présence de la liberté dans l’agir humain qui rend possible l’existence de la personne . En d’autres termes, sans la liberté, la personne n’existe pas. Mais cette liberté n’est pas une liberté absolue ni arbitraire. En tant qu’essence de la personne, elle doit viser, en tout cas, l’épanouissement de cette dernière. C’est la liberté qui la constitue qui fait que la personne est un être en mouvement. Et là, être en ouvement c’est être en manque. C’est en ce sens que la personne cherche à se réaliser, à s’achever en essayant de trouver son essence. C’est-à-dire, étant inachevée, il manque à la personne quelque chose d’essentiel qu’elle s’obstine à chercher tout au long de son existence. Ce qui nous permet aussi de dire qu’étant toujours en mouvement, la personne ne trouve son essence et ne se réalise que dans l’agir. Il est évident alors que la dignité d’un homme se juge d’abord à travers et dans ses actes. En d’a utres termes, tout acte libre est le reflet (ou le produit) de la personne en l’homme. C’est en ce sens qu’un acte n’est pas jugé par l’intention de l’homme mais par le fait que l’homme a eu d’autres possibilités d’exercer son agir, par le simple fait qu’il est li bre. Comme disait Bergson : Nous sommes libres quand nos actes émanent de notrepersonnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste .
Ce qui signifie que la liberté en tant qu’essence de la personne constitue et projette toute sa manière de s’affirmer, de s’exprimer. Et comme la personne existentielle est l’axe de tout déterminisme, elle est, dans ce cas, un être de tension. Et de son côté, la liberté est conditionnée et reste neu aventure inachevée qui exige un effort personnel et un engagement infini.

LA LIBERTE COMME STRUCTURE ONTOLOGIQUE DE LA PERSONNE

La personne en tant que situation concrète, ne peut être conçue que dans et par la liberté. La liberté est pour elle une nécessité pour la personne puisque comme nous avons déjà dit auparavant qu’elle est un êtreinachevé. Inachevée, elle est en quête de sa réalisation, de son essence et de sonxistence. La personne cherche sa réalisation puisqu’elle est non donnée à l’avance mais à construire tout au long de sa vie. Et elle se perfectionne dans le devenir. Elle est en voie de perfectionnement dans l’être tant qu’elle vive. En ce sens, c’est évidentsi elle est encore à la recherche de son essence. Or, ce qui fait qu’elle est n’est autre qu e son affirmation. Et l’affirmation de la personne n’est autre que la liberté. Dans ce cas, la liberté est l’essence même de la personne. Sans elle, la personne ne peut ni tendre vers l’être ni être. Et c’est évident qu’elle est toujours en quête de cette liberté puisqu’à tout temps, dans tout espace, la liberté se crée elle-même de nouveaux obstacles àurmonters. Mais ces obstacles ne persisteront pas perpétuellement, ils se résolventet se renouvellent. Enfin, nous pouvons dire que la personne est en quête de son existence puisqu’elle vit dans le devoir être qui doit tendre vers l’être. C’est-à-dire, se construire et se perfectionner dans le devenir. En ce sens, une fois réalisée, lapersonne doit faire des défis face à son individualité pour qu’elle soit pour toujours. C’est la raison pour laquelle il y a des hommes à qui nous donnons de la valeur en tant que personne et d’autre que nous n’estimons même pas, vue leur manière d’exister etde manier leur liberté. La liberté de la personne humaine est très compliquée vue qu’elle touche le fond de la subjectivité de chacun. Et cette subjectivité estmperméablei pour autrui. En ce sens, ce dernier ne doit pas apporter des jugements sur les décisions ou les choix qu’une personne a effectués. En effet, si une personne estrespectée par tant de gens, ce n’est pas parce qu’elle les craint, mais parce qu’elle sa it entretenir une relation saine avec eux. Et c’est dans cette relation qu’elle s’affirme tout en affirmant ses côtés humains et tout en respectant ceux des autres. Ainsi, nous pouvons dire avec Mounier que « l’homme est tout entier libre et toujours libre intérieurement quand il le veut » . En ce sens, la liberté est en chacun de nous, elle estpleinement présente en nous et n’attend qu’à être exercée. En d’autres termes, c’est la liberté qui donne à tout homme l’opportunité de réaliser sa personne, son essenceet son existence. Donc le pouvoir de se perfectionner, de réaliser son choix, de s’épanouir. En ce sens, seuls ceux qui l’exercent peuvent en jouir. Comme celui du slogan de PMU « izay milalao ihany no mahazo » (seuls ceux qui jouent gagnent). Et c’est évident puisque, même si nous avons trouvé les bons numéros, tant que nous n’avons pas joué, nous avons toujours tort.
De là, nous pouvons dire que la liberté joue un rôl e primordiale dans la vie de l’homme. Elle renferme tout ce qui fait d’u n homme un homme, et surtout elle détermine l’être et la manière d’être de tout homme.En ce sens, Mounier affirme que la liberté « n’est pas l’être de la personne, mais la manière dont la personne est tout ce qu’elle est, et l’est plus pleinement que p ar nécessite »29. C’est-à-dire, qu’il n’est pas possible de concevoir la personne sans la liberté. En ce sens, la liberté détermine le mode d’existence de la personne. Dans un premier temps, elle se montre comme conscience de soi, et dans un second temps comme action, puisque la manière dont la personne est, est dans le dynamisme : affirmation, affrontement, engagement et responsabilité. Ainsi, un être libre est amené à découvrir lui-même sa vocation et du coup à adopter librement les moyens et stratégies pour sa réalisation. Toutefois, il est mieux de rappeler que, tant que la liberté est conçue comme étant la manière dont la personne est tout ce qu’elle est, la liberté de chacun ne doit jamais être sans borne mais elle doit viser autant l’épanouissement de son être, que le respect de l’humanité.
Par ailleurs, l’affirmation de la liberté est liéeà la conscience qu’une personne a d’elle-même et de sa situation. Et avoirconscience de nous-mêmes c’est déjà remettre en cause notre passé, notre existence, notre identité même pour faire face à notre vocation, à notre devenir afin de les const ruire. Ce qui confirme notre mode d’existence puisque nous ne sommes pas, mais nous sommes, à chaque instant, appelés à être. C’est-à-dire, chacun contribue à la constru ction de son être à chaque instant passé pour avancer dans le futur. Et dans ce cas, seule la mort pourra déterminer notre être. Elle est la seule, puisque c’est l’instant précis où nous ne serrions plus en mouvement vers le devenir. En d’autres termes, c’es t l’instant même où nous ne jouissons plus de notre liberté. Un défunt ne peutni choisir sa tombe, ni commander le genre de funérailles qu’il voudra. Et même si nousnous posons la question sur l’immortalité de l’âme, où l’âme est en devenir per pétuelle, nous pouvons affirmer que là il ne s’agit plus de prise de conscience mai s de sanction divine. Cela est nécessaire à expliquer puisque si nous admettons qu’après la mort nous serions toujours en mouvement de perfection de notre être,nous devons aussi accepter que même la mort ne peut fixer, ni définir notre êtreDans. ce cas, notre liberté doit nous poursuivre perpétuellement, et nous serions conscients de nous-mêmes infiniment. Ainsi, c’est notre prise de conscience qui nous libère, puisque nous ne sommes pas libres, mais nous avons à le devenir. Ce qui veut d ire que c’est notre être même qui nous libère par son engagement, pour que nous jouissions de ce qu’est une liberté véritable. En ce sens, c’est cet engagement de l’être qui nous amène à avoir conscience de nous mêmes. Et à chaque fois que nous le serions, nous réfléchissions plus encore pour atteindre l’être dont nous voulons, pour mieuxêtre et pour être mieux. Ainsi, la liberté est une possibilité de nous amener à la vérité, de consentir à l’être. C’est l’opportunité de nous engager à devenir ce que nous sommes.

LA LIBERTE CREE LA PERSONNE : LE CHOIX

Choisir ! C’est le premier acte attendu d’un homme libre. C’est à partir de cette liberté que l’homme projette la création de sa personne. Aussi, tout homme y parviendra-t-il? C’est là la source de notre problè me, puisque dans un monde moderne comme le notre, chacun se montre plutôt individuali ste que personnaliste. Nous pouvons le voir justement dans les appels des médias, les sensibilisations des gens conscients de lutter contre les trafics d’hommes, les trafics d’armes qui ne feront justement qu’abattre des humains, de ne pas employer des enfants et des jeunes mineurs. Qu’en est-il de la conscience des gens qui veulent être libre sans vouloir répondre aux exigences de la liberté. Sa premièrexigence c’est la prise de conscience. La prise de conscience est un arrêt puisqu’elle est une remise en cause de quelques points de sa situation, en ce sens qu’elle se représente comme une pause avant de prévoir et d’élaborer les changements dansles habitudes. Et ceux-ci sont difficiles puisque les habitudes deviennent toujours une seconde nature. Ainsi, c’est en prenant conscience de sa réalité que l’homme se batpour une autre aussi bien meilleure que la première. En ce sens, c’est à tout un chacun d’être conscient de sa vie puisqu’il en est le seul responsable et le seul intéressé. C’est évident puisqu’il y a justement des hommes qui se sentent à l’aise dans l a vie qu’ils mènent, alors que d’autres les voient dans un état désespérant, critique même. Tels que les campagnards et les gens des pays pauvres et ceux des pays développés. Bref, c’est à partir d’une prise de conscience qu’un homme effectue un choix. Un choix de devenir telle ou telle personne, ou celui de choisir telle ou telle vie à mener. En un mot, c’est notre choix qui détermine notre conscience. Justement puisque si le choix ne se montrait pas comme priorité, nous ne pourrions pas être conscients de ce que nous sommes, de ce que nous vivons. En d’autres termes, en même tempsque nous prenons conscience de notre réalité, nous avons fait un choix. Ce qui veut dire que notre force de la remettre en cause c’est déjà l’affirmation d’un choix, d’un vouloir être meilleur. C’est là que se joue le rôle de la conscience : c’est d’effectuer u n choix. Et comme un choix est une négation des autres possibilités, il est nécessairede se souvenir du passé et d’anticiper l’avenir avant de choisir pour ne pas se tromper dans son choix. En ce sens, il faut penser à ce qu’on pourra faire, donc tout prévoir. Mais pour prévoir, il faut se remémorer des conséquences avantageuses ou nuisible de nos expériences vécues. Ainsi, tout homme qui n’arrive ou qui n’ose point e ffectuer un choix est un homme qui ne veut pas se libérer. Or, pour qu’il se libère, li est nécessaire qu’il prenne conscience de sa véritable réalité, de son étoffe sociale, deson être exploité. Donc, il peut choisir librement de continuer la vie qu’il a déjà entretenue, ou d’en donner quelques retouches, voire d’en bâtir une autre sensée meilleure, d’où les décisions. Chaque décision affirme notre choix et chaque choix exposenotre personne. Puisque : Si en effet, conscience signifie choix, et si le rôle de la conscience est de se décider, il est douteux qu’on rencontre la conscience dans des organismes qui ne se meuvent pas spontanément et qui n’ont pas de décision à prendre.
En ce sens, nous pouvons dire que Bergson se montrait stricte en affirmant que celui ou ceux qui ne prennent pas des décisions ne font pas travailler leur conscience, voire à ne plus en avoir. Puisque le choix n’est autre que la conscience. Or, ils ne voulaient pas choisir, donc ils ne veulent pas de conscience ni être conscient. Ce qui les réduisent, si on peut ledire, aux classes des autres êtres vivants qui n’ont pas le pouvoir de choisir ni d’être conscients de leurs situations. Si les veaux, par exemple, prennent conscience qu’ils font trop pour leur maître, ils ne tireraient plus la charrue et revendiqueraient ensuite leur droit. Ou encore, si les ouvriers des abeilles prennent conscience qu’ils sont encore à l’époque de l’esclavage, ils riposteraient contre sa reine. Bref, la conscience est donnée à tout homme pour qu’il se libère de lui-même et des autres. Ainsi, cet acte de libération contribue à la construction de sa personne, du genre de personne qu’il voudrait être.

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Table des matières

Première partie : Notion de la personne
I.1. Individu et Personne
I.1.1. Distinction entre individu et personne humaine
I.1.2. Causes de l’aliénation et de la dispersion de l’individu
I.1.3. Le défi de la personne face à son individualité.
I.2. Le sens de la personne dans la vision personnaliste
I.2.1 La personne n’est pas un moyen
I.2.2 La personne est un être de dialogue
I.2.3 La personne est un être de dépassement
I.3. La personne dans son sens ontologique
I.3.1 La personne : un être inachevé, en quête de sa réalisation
I.3.2 La personne : un être inachevé, en quête de son essence
I.3.3 La personne : un être inachevé, en quête de son existence
Deuxième partie : Edification de la personne par la liberté
II.1 La liberté comme fondement de la réalisation de la personne
II.1.1 La liberté comme structure ontologique de la personne
II.1.2 La liberté crée la personne : le choix
II.1.3 La communication : un temps favorable pour l’épanouissement de la personne
II.2 La place de la liberté dans les trois modes d’existences de la personne
II.2.1 Affrontement
II.2.2 Engagement
II.2.3 Responsabilité
II.3 L’expérience de la liberté source de la créativité
II.3.1 Le sens du concept de créativité
II.3.2 L’implantation de quelques méthodes pédagogiques favorisant la créativité dans le programme d’enseignement
II.3.3 Le processus de la créativité
Conclusion
Bibliographie

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