L’impact du genre dans la réussite en milieu populaire 

Les limites de cette conception

Raymond Boudon a critiqué le livre de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron, dans son livre L’inégalité des chances où il réfute leur théorie. Selon lui, le phénomène de « reproduction », ne serait qu’une conséquence négative d’une accumulation de choix individuels, dont la cause principale des inégalités scolaires résulterait de la combinaison de deux choses :
– Une cause institutionnelle : le système scolaire se devant de proposer des choix aux élèves en dehors du tronc commun.
– Une cause psycho-sociologique : les choix des individus sont influencés par leur position sociale.
Par cela, il va développer ce deuxième facteur en expliquant, que les inégalités sociales observées à l’école ne sont que le résultat de l’assemblage de stratégies différentes adoptées par les familles en fonction de leur vison des études.
Il nous dit que l’école est un ensemble de choix (langues, choix des filières, choix post-bac etc…) à faire, et que chacun de ses choix est le fruit de stratégies individuelles, en fonction de son origine sociale. Les familles vont comparer les coûts et les avantages de chacun afin d’établir un choix.
Ainsi en fonction de leur origine sociale, les individus ont en moyenne une réussite scolaire plus ou moins bonne.
Un élève issu d’un milieu modeste choisira plus facilement d’arrêter au bac, car cela sera une réussite du fait qu’il aura déjà atteint un niveau supérieur à celui de sa famille. De cette façon, l’arrêt des études représente un faible coût pour les parents alors qu’un élève issu d’un milieu aisé s’arrêtera rarement au niveau du bac puisque les études ne sont pas un problème financier pour la famille.
Raymond Boudon déclare que l’’éventualité de devenir, par exemple, instituteur, n’est pas perçue de la même manière par le fils d’un ouvrier et par le fils d’un membre de l’académie des sciences. Il prend comme exemple, le cas d’une famille ouvrière qu’il a étudié qui pouvait se suffire que leurs enfants atteignent un bac + 2 ce qui est déjà un niveau plus élevé que le leur dans l’échelle sociale.
À l’inverse dans une famille aisée, les parents auront tendance à pousser leurs enfants à poursuivre des études le plus loin possible afin de viser un bac + 5 car le niveau des parents est élevé.
Par-là, il explique que pour une famille d’ouvrier si l’enfant obtient un statut professionnel supérieur à celui de son père, la famille ainsi que l’enfant lui-même seront satisfaits, ce qui ne sera pas le cas pour le fils d’un cadre supérieur. Cet exemple reprend bien ici la position tenue par Raymond Boudon quant à l’influence de l’origine sociale sur la motivation des individus, ajouté aux coûts socio-économiques de la scolarité qui tend à croître au fur et à mesure que la classe sociale s’affaiblit, et valide alors que les familles adoptent des stratégies différentes à s’engager dans un investissement scolaire qui varient en fonction de la classe sociale et expliquent les différences d’orientation et de réussite scolaire.
En conclusion, pour Raymond Boudon, la principale cause des inégalités scolaires serait la différence de chacun dans l’appréciation des risques, des coûts et des avantages.

Un sentiment de trahison

C’est à l’intérieur des classes populaires des milieux les plus défavorisés que l’on retrouve les catégories socio-professionnelles les plus basses tel qu’ouvrier, chômeur ou sans emploi. Les parents ont souvent aucune référence scolaire, et même pour certains ne savent ni lire, ni écrire. De ce fait on peut se poser la question de savoir si construire un nouveau rapport au savoir pour ces enfants ne serait pas quelque part trahir leurs parents et leur milieu d’origine ? Jacques Bernardin nous dit que réussir à l’école a un coût subjectif plus élevé pour qui s’émancipe du destin familial : c’est passer dans le clan de ceux qui savent et parlent bien, de ceux qui alors se positionnent du côté du pouvoir, avec le sentiment de trahison à l’égard du milieu dont on vient.
L’auteur Annie Ernaux évoque dans son ouvrage Les armoires vides , son passé douloureux qui l’a conduit certes, sur le chemin de la réussite scolaire, mais à un prix très élevé qui est celle de la trahison de ses origines. Ce sentiment de trahison est d’autant plus fort que la réussite scolaire est vécue comme exigeant une rupture avec les pratiques et les valeurs de son groupe d’appartenance (l’invalidation de l’image des proches et le reniement de ce qui est constitutif de l’identité sociale).
D’ailleurs lors d’une rencontre avec des élèves d’un lycée elle dira :
Je ne me sens bien nul part. Ni dans les milieux où j’ai accédé par la reconnaissance (médias, milieux littéraires…), ni dans mon milieu d’origine. C’est mon milieu, je comprends tout, le mode de vie, le patois même. Mais nous n’avons plus les mêmes intérêts. Je ne suis bien nul part. Ma vraie place, c’est en écrivant ou dans l’action, à travers l’engagement politique peut-être…
L’école permet de s’approprier des savoirs et des compétences qui ne pourront être délivrer uniquement que par la famille. De ce fait, la réussite scolaire et la mobilisation personnelle sont liées au fait que l’univers scolaire est et doit être différent de l’univers familial (du point de vue de l’élève). Si ces jeunes s’autorisent à devenir autres que leurs parents c’est non seulement parce qu’ils y ont été symboliquement autorisés par ceux-ci mais aussi parce qu’en retour ils reconnaissent la légitimité de cette histoire ou de cette pratique familiale qu’ils ne souhaitent pas reproduire, car apprendre sous-entend changer, évoluer, devenir différent de ce qu’on était par le passé et c’est grandir. Outre sa fonction sociale, l’école a aussi une fonction symbolique dans le sens où elle permet à l’élève de quitter sa famille, de se libérer de ses appartenances ainsi que des identifications construites au sein de la famille.
Les transformations produites par la réussite scolaire nécessitent de pourvoir conjuguer changement et continuité dans sa propre histoire et dans ce que celle-ci aura comme impacte dans la famille.
Bien souvent cela apparaît difficile à mettre en place dans les familles de milieu populaires car les changements que l’école va amener à l’enfant pourrait aussi apporter la peur de rendre l’enfant étranger à sa famille et ses proches, pour ainsi dire, le rendre étranger à ce qu’il était parmi eux.

L’ impact du genre dans la réussit e en milieu populaire

Beaucoup d’auteurs ont travaillé sur cette question du genre dans la réussite des élèves issus de milieu populaire et ce dès les années soixante-dix. La conclusion serait que les filles réussissent mieux que les garçons. Selon Christian Baudelot et Roger Establet, ou même Georges Felouzis, 1991, 1993, les comportements de docilité, de sérieux, d’adaptation pour les unes et les attitudes de perturbation, d’agitation pour les autres se sont vus conférer une valeur explicative majeure.
Nous allons dans cette partie essayer de comprendre les raisons de ces différences de réussites à travers les comportements et attitudes que chacun adopte. Pour cela, nous allons reprendre les travaux menés par la sociologue Séverine Depoilly.
Si l’on s’intéresse à l’espace de la classe, on observe que les filles sont plus fréquemment assises les unes à côté des autres, devant ou au milieu de la classe, peu éloignées du regard de l’enseignant.
Ainsi dès l’entrée en classe, les filles vont vouloir faire cohabiter leur univers juvénile et leur univers scolaire à travers leur salutation envers l’enseignant ou même leur préoccupation de connaître l’activité du jour.
Séverine Depoilly nous dit que les filles ont le souci de la discrétion, et veulent rendre invisibles leurs activités illicites dans la classe. De ce fait, les filles ont des comportements qui peuvent venir parasiter les cours, mais il y a peu de mise en cause directe, volontaire et frontale de l’activité.
Séverine Depoilly fait la conclusion que malgré le fait que les filles effectuent les tâches demandées, qu’elles ne cherchent pas à déstabiliser ou décrédibiliser l’enseignant ainsi que son travail, on ne peut quand même pas les considérer comme plus « adaptées » au travail scolaire puisqu’elles ne se confrontent pas toujours aux savoirs ou aux activités d’apprentissage, et ne s’impliquent pas nécessairement dans le travail de recherche, de tâtonnement, d’élaboration exigée
par l’acte d’apprendre.
Pour ce qui est des garçons, ceux-ci se regroupent plus souvent aux extrémités du fond de la classe, le plus éloigné du regard de l’enseignant. Tout comme les filles, les garçons déploient des activités illicites. Cependant, toujours selon ce même auteur, leur implication ainsi que leur posture corporelle et langagière ne semblent pas coexister avec le travail de l’enseignant. Les garçons opèrent à des « postures de retrait sur place » comme l’ont nommé Mathias Millet et Daniel Thin dans leur ouvrage les Ruptures scolaire , tandis que les filles n’en ont jamais recourt. Séverine Depoilly déclare :
Ces postures ne visent pas à provoquer ou s’opposer à l’enseignant, mais elles ne sont pour autant pas discrètes. Les pratiques de retrait sur place sont autant de stratégies pour éviter la mise au travail et la confrontation aux apprentissages et peuvent prendre les formes de l’apathie.

Etude empirique et Méthodologie

Si l’on reprend rapidement les différentes positions des sociologues ayant travaillé sur ce thème, telle que celle de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, qui pensent que les élèves n’arrivent pas tous avec le même capital culturel à l’école et que donc pour les enfants de cadres, l’héritage culturel transmit par la famille répondra davantage à l’institution scolaire que celui d’un fils d’ouvrier.
Ou bien la position de Boudon qui déclare que les inégalités sociales observées à l’école ne sont que le résultat de l’assemblage de stratégies différentes adoptées par les familles en fonction de leur vison des études.
On peut alors conclure que de manière générale, les élèves issus de milieux populaires, auront plus de chances de courir à un échec scolaire que les élèves issus de classes plus favorisées.
Il y demeure quand même certaines réussites dites « improbable » chez ces enfants issus de classes populaires. Nous avons pu observer dans la deuxième partie de ce travail, les différents facteurs permettant ces réussites, tel que le sens que l’élève va donner aux apprentissages (Rochex), son engagement ainsi que l’investissement de l’entourage familial.
Afin de comprendre au mieux ce qui a amené ces élèves à réussir, alors que tout poussait à croire le contraire, j’ai fait le choix de rencontrer certaines personnes issues justement de ces classes populaires afin de les interviewer sur les différentes raisons qui les ont aidé et poussé à réussir scolairement. J’ai alors pu mener six entretiens, auprès de trois hommes, et trois femmes, dont moi, âgés de 21 à 36 ans. Chaque entretien à durée entre 30 à 60 minutes, selon les profils. J’ai pu enregistrer ces interviews afin de pouvoir les retranscrire et les analyser. Parmi ces six personnes, j’ai pu en rencontrer deux qui habitaient Montpellier, trois autres ont été réalisé à l’aide de Skype due à la trop grande distance entre nous, et la sixième se trouve être moi-même. Afin de trouver des personnes répondant aux critères demandés, j’ai publié une annonce sur un groupe Facebook. Ainsi 10 personnes ont répondu à ma demande, cependant, par la suite, trois n’ont pas donné suite et trois autres se sont désisté par manque de temps.

Analyses de données

Les six personnes avec qui je me suis entretenue ont toutes des profils différents. Parmi eux, nous retrouvons :
– Fouzia, 36 ans habitant la cité Paul Valéry à Montpellier. Ses parents n’ont pas de diplômes.
Sa mère est femme au foyer et son père ouvrier dans le bâtiment. Elle a passé un baccalauréat économique et social, puis un BTS en comptabilité gestion en alternance, qu’elle a ensuite complété par un DCG puis par le master correspondant avant de finir avec une thèse. Fouzia a un bac + 8 non validé en comptabilité et est aujourd’hui experte comptable.
– Samir, 32 ans, a grandi dans le quartier de Montreynaud à Saint-Etienne. Sa mère a un baccalauréat et est auxiliaire de vie social et son père n’a pas de diplôme et exerce la profession de commerçant ambulant. Il a eu un baccalauréat économique et social. Suite à cela, il est entré en prépa HEC et a fini par avoir un master 2 qu’il complètera alors par un master spécialité à l’ESCP à Paris. Samir a un bac + 6 et est aujourd’hui conseiller en gestion de patrimoine.
– Samia, 21 ans, vient de Saint-Louis, une petite ville d’Alsace. Sa mère n’a pas de diplôme et garde des enfants. Son père a un CAP et est ouvrier qualifié dans une usine. Encore étudiante en commerce international, elle est en master 1 cette année.
– Ali, 24 ans, vit à la ZUP ouest de Nîmes. Il a passé un baccalauréat STMG. Son père a un baccalauréat professionnel en maçonnerie et travaillait dans le bâtiment. Sa mère n’a pas eu de diplômes et était femme au foyer. Par la suite, il a obtenu un BTS en comptabilité gestion et un DUT en gestion de entreprises administration. Il complètera alors son cursus par un concours de la fonction public au service des impôts.
– Christophe 35 ans, a grandi à Le Plan, un quartier de Valence. Ses parents n’ont pas de diplôme, son père était ouvrier dans un abattoir et sa mère, femme au foyer. Il a obtenu un baccalauréat science et technologie tertiaire Suite à son bac il a passé un BTS force de vente et termine en ce moment son MBA en finance islamique. Christophe est aujourd’hui directeur d’agence dans une banque.
– Moi-même (sœur de Samir), 24 ans, j’ai également grandi à Montreynaud puis à la Ricamarie une petite ville collée à Saint-Etienne. Ma mère a un baccalauréat et est auxiliaire de vie social et mon père n’a pas de diplôme et exerce la profession de commerçant ambulant. J’ai un baccalauréat économique et social et une licence en psychologie. J’ai obtenu le concours du CRPE en 2016, et je valide cette année mon master MEEF. Je suis actuellement professeur des écoles stagiaire dans l’académie de Montpellier.
Parmi les personnes que j’ai interviewées, la moitié déclare avoir choisi leur orientation de leur plein gré sans n’avoir rencontré de problèmes quant au choix de la filière. Ce qui a été le cas pour Samia, Christophe et moi-même.
« Oui c’était par pur choix, à aucun moment, j’ai eu une porte fermée par rapport à mon orientation ». (Samia).
« Euh en fait, si tu veux quand j’ai eu le bac, déjà je pensais même pas que j’allais avoir le bac, et du coup je m’étais inscrit nul part à l’école, pour continuer l’après bac. Du coup j’ai travaillé et dans ma boite y’avait des commerciaux et je me disais « tiens, moi je me casse le dos parce que j’ai pas fais les deux années d’étude qu’il me manque, et eux ils sont tranquilles. Juste un BTS force de vente, ça me suffirait à avoir leur poste ». Du coup j’ai fait un BTS force de vente, en alternance, parce que j’avais besoin d’argent ». (Christophe). « Bah… après le bac j’étais pas sûr a 100% de ce que je voulais faire, j’étais intéressée par la
psycho, donc je l’ai mis dans mes choix, mais comme je venais d’un bac économique et social et comme mon frère avait fait des études là-dedans … dans mes choix j’avais aussi mis des prépas pour entrer en école de commerce, des BTS commerce aussi je crois, alors que j’aimais pas du tout l’économie. Enfin de compte j’ai pas été accepté dans ces trucs sauf à la fac de psycho donc je suis allée là-dedans et tant mieux, parce que c’était ce qui me plaisait le plus. Donc oui c’était un choix ». (Moi).Cependant, pour l’autre moitié de notre échantillon, ce choix n’a pas été forcément leur premier vœu, ou bien ont rencontré des difficultés à prendre une décision dû au manque d’informations ou de ressources mis à leur disposition pour les plus âgés d’entre eux. Ainsi, comme l’a prouvé Benjamin Castets-Fontaine, la moitié d’entre eux ont été conseillé par une tierce personne. Pour Samir et Ali, cette personne a été un professeur : « Euh… franchement à la base c’était pas mon premier, premier, choix d’aller dans les écoles de commerces, moi j’étais plus orienté sport donc euh…. Plutôt faire éventuellement prof de sport ou éducateur sportif ou euh… ou peut-être même journaliste sportif mais en terminal, mon prof principal m’a fortement encouragé à aller plutôt vers des formations, des études dans ce domaine-là c’est-à-dire école de commerce notamment parce que il m’a indiqué ou du moins expliqué que ce serait plus simple de trouver du travail après avoir fait une école de commerce que… qu’être prof, enfin il m’a dit que c’était plus simple de trouver du travail que STAPS c’est un peu difficile et qu’être prof c’est un peu compliqué, les études sont pas évidentes et puis bon j’étais pas … j’avais pas vraiment on va dire de … J’étais pas déterminer dans un sens comme dans l’autre, j’étais pas déterminé à faire du sport comme … et comme j’avais pas forcément une bonne connaissance euh… des filières possibles parce qu’on est pas vraiment conseillé en fait, moi en ce qui me concerne j’ai pas vraiment été conseiller sur quoi faire à part mon prof principal qui m’a conseillé de faire ça, personne d’autre m’a conseillé de faire autre chose. Du coup je me suis un peu renseigné de savoir ce que c’était que les écoles de commerce et c’est pour ça que j’y suis allé mais sans conviction d’une part et voilà… Tout en sachant que globalement j’avais pas vraiment de projet précis en tête ». (Samir). « Certains enseignants me disaient : « ouais tu devrais tenter le commerce » mais moi ça me tentait pas trop, j’ai vu que je gérais beaucoup plus le technique, tout ce qui est comptabilité économie et management, je me suis dit alors je vais continuer en comptabilité. Et en comptabilité j’avais soit le BTS comptabilité gestion, soit le DCJ tu sais le diplôme de comptable de gestion. Mon prof m’avais dit t’as peut-être des chances d’être prit en DCJ mais tu vas peut-être couler donc moi j’ai suis l’avis de mon professeur, et je suis allée en BTS comptabilité ». (Ali).
Quant au parcours de Fouzia, celui-ci a plus été un chemin semé d’embûches. Elle sera finalement aiguillée par une conseillère de pôle emploi : « Ce n’était pas mon 1 er choix, c’est pour ça que je t’ai dit veux-tu que je te parle de mes échecs. A l’issue du bac je n’étais pas informée sur les différentes orientations, j’étais dans le flou total, donc je suis allée à la fac de lettre pour faire licence langue étrangère anglais, je n’avais pas spécialement des notions en anglais. J’ai fait ce choix un peu par hasard et par défaut. Donc j’y suis allée ça ne m’a pas plu et je suis repartie. A la suite de mon échec à la fac, je me suis un peu cherché, j’ai passé des concours pour faire éduc spé à l’IRTS, j’étais dans une association, j’aidais les enfants à faire leurs devoirs, donc je me suis dit pourquoi pas le social après les langues. Après je me suis inscrite au chômage, j’ai fait un bilan de compétences avec pôle emploi et donc ce bilan a relevé que j’étais très bonne pour les chiffres et qu’il fallait que je fasse de la comptabilité ». (Fouzia).
J’ai retracé plus haut le parcours scolaire des parents des individus qui ont été interviewé. Il en résulte que pour la majorité, les parents n’ont pas de diplômes, ou au maximum ont un baccalauréat.
Boudon a expliqué que les attentes des familles n’étaient pas les mêmes selon le diplôme que les parents ont. Ainsi pour une famille de classe populaire, les parents pourront se contenter à ce que leur enfant obtienne le même niveau que le leur, et s’il le dépasse ce sera déjà une réussite.
Si l’on reprend les propos des différents individus interrogés, on se rend compte pour la majorité, que les parents n’avaient pas vraiment d’attentes concernant la réussite scolaire de leur enfant, ou bien ne leur ont pas fait part. Cela pourrait peut-être s’expliquer par le fait que, comme les parents n’ont pas forcément de diplômes et font partie des CSP basses telle qu’ouvrier, leurs attentes ne montent pas haut et ainsi comme a déclaré Boudon, le fait même d’obtenir un niveau égal à un parent serait suffisant.

CONCLUSION

Pour conclure, je dirais que ce travail de recherche m’a permis de m’interroger sur une thématique essentielle de la vie des jeunes à savoir l’école. En effet étant moi-même cette année enseignante stagiaire dans une école REP+, ce mémoire a été pour moi l’occasion de m’informer sur les différentes théories de la scolarisation, notamment en milieu populaire, qui étaient jusqu’à ce jour inconnu pour moi.
J’ai ainsi pu apprendre bon nombre de choses, qui je le pense auront un impact sur mes pratiques pédagogiques. De plus, j’ai fait le choix de partir à la rencontre de personnes issues de ces milieux populaires, afin d’approfondir ma réflexion, et de venir confronter les théories des différents auteurs à mes propres hypothèses.
Ces différents entretiens ont été pour moi l’occasion de m’imprégner encore plus de ce sujet et de réellement creuser autour de cette thématique. Les discussions que j’ai pu avoir avec ces personnes sont d’ailleurs venues valider les théories étudiées en deuxième partie de ce mémoire.
En effet, nous ne pouvons traiter des facteurs influant la réussite de chacun de manière indépendante, mais il semble primordial de les mêler, afin de comprendre au mieux les indicateurs générateurs de réussite. De ce fait, il est apparu ici que l’environnement familial a sa part de responsabilité, cependant elle ne fait pas tout.
J’ajouterai par ailleurs avoir pu identifier un autre facteur de réussite lors de mes entrevues. Il s’agit de ce que l’on pourrait nommer « l’effet classe ». Durant mes entretiens, plusieurs personnes interrogées m’ont expliqué avoir été « influencées » de façon positive par les élèves de leur classe.
En effet, ces personnes m’ont confirmé avoir été influencées positivement par le sérieux de ces bons élèves mais aussi la qualité de leur travail et leur bon niveau intellectuel. Cette influence les a conduits à leur tour à adopter un comportement similaire et à rechercher des bonnes notes.
Cependant, les logiques imposées par la carte scolaire en France, rendent peu évident le phénomène de mixité sociale susceptible de pourvoir entrainer cet « effet classe ». Ainsi, ce phénomène des plus forts tirant les plus faibles vers le haut ne peut se réaliser que difficilement. La question pourrait être de savoir par quel moyen, et quelles actions les politiques de la ville et de l’éducation menées par l’Etat pourraient contribuer à aller vers plus de facilité à créer la possibilité pour chacun d’aller vers le choix d’une « mixité sociale scolaire ».
Nous avons également pu observer à travers ce travail, l’importance de l’entourage familial quant à la réussite scolaire des enfants. Cet indicateur nous fait nous interroger sur les actions que pourrait mettre en place l’état pour accompagner ces familles, dépourvues de capital scolaire, dans le suivi de la scolarité de leurs enfants.

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Table des matières
Introduction
I/ L’échec scolaire en milieu populaire 
A. Les dispositions familiales
B. L’aspect culturel
C. Les limites de cette conception
D. Un sentiment de trahison
E. L’impact du genre dans la réussite en milieu populaire
II/ Les réussites en milieu populaire 
A. L’engagement familial
B. Le sens donné aux apprentissages
C. L’engagement
III/ Étude empirique et Méthodologie
IV/ Recueil de données
Conclusion 
Bibliographie 
Table des annexes
Annexes

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