L’impact du changement climatique sur l’environnement

Le climat est un élément indispensable dans la détermination des conditions de vie dans un espace géographique donné. Il est considéré comme l’«ensemble des qualités de l’atmosphère d’un lieu sur la longue durée, dans leurs manifestations fréquentes, rares ou exceptionnelles : c’est la synthèse des temps qu’il fait», Roger brunet et al (1992), Les mots de géographie. C’est, en effet, un certain nombre de phénomènes qui interviennent dans l’explication de l’adaptation des hommes, des animaux et des végétaux dans leur milieu.

Le climat se caractérise par différentes manifestations selon qu’on soit dans l’hémisphère nord ou l’hémisphère sud, de même selon qu’on soit au niveau des pôles ou au cœur de la zone tropicale. C’est dire que sa manifestation varie d’un lieu à un autre, d’une zone à une autre, par rapport à la circulation générale de l’atmosphère et aux facteurs locaux. Ce qui fait dire au Pr Sagna P. que « le climat est constitué d’un apport et d’une réponse », extrait du cours de climatologie, 2009. L’apport est ici lié à la circulation générale d e l’atmosphère et la réponse au cadre géographique (facteurs locaux).

Situé dans la zone tropicale, le Sénégal se l ocalise sur le littoral ouest-africain et occupe une situation de finistère du fait de sa position plus avancée dans l’océan. Sur le plan climatique, c’est un pa ys qui, comme tous les pays tropicaux, reçoit des rayonnements solaires importants qui se traduisent par des températures relativement élevées, car cette zone est essentiellement maquée par une forte chaleur et une pluviométrie plus ou moins abondante qui décroît au fur et à mesure que l’on se dirige vers le nord du pays. Le Sénégal présente, du nord au sud plusieurs domaines climatiques parmi lesquels le domaine sud-soudanien côtier, qui caractérise la région de Ziguinchor. Ainsi, celle-ci de par sa proximité avec l’océan, se caractérise également par une humidité relative importante et une pluviométrie qui peut atteindre en moyenne 1250 mm (Atlas du Sénégal, 2007). Ce qui fait de Ziguinchor la région la plus pluvieuse du pays avec une saison des pluies qui s’étend de mai à octobre. Cependant, cette forte moyenne qu’enregistre la région comparée aux autres régions du pays, ne doit pas occulter les irrégularités pluviométriques dont elle souffre. En effet, les accidents climatiques qui ont affecté le Sénégal depuis 1968, ont provoqué en Casamance, d’importantes perturbations environnementales et socio-économiques qui se traduisent, dans certaines localités par une forte baisse de la production agricole et une exploitation accrue d’autres ressources pour combler ce gap, entraînant souvent des dégradations du milieu physique et du cadre de vie. La communauté rurale de Niaguis est un des exemples illustratifs de ce phénomène. Elle est une communauté rurale composée de 13 villages dans lesquels les activités socio-économiques tournent autour de la cueillette de fruits sauvages, de la récolte des noix d’acajou, la culture de l’arachide, du mil, du m aïs, de la pastèque, des féculents (manioc, patate douce, du taro, etc.) et surtout du riz et par ailleurs de la pêche.

Milieu physique

Issue de la réforme administrative de Juillet 1984 qui avait divisé la Casamance en deux (2) entités administratives, la région de Ziguinchor couvre une superficie de 7339 km2 . Elle est limitée au Nord par la République de Gambie, au Sud par la République de Guinée Bissau, à l’Est par la région de Kolda et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. Elle est composée de trois (3) départements à savoir Bignona, Oussouye et Ziguinchor, de 8 Arrondissements et de 25 communautés rurales. Le département de Ziguinchor compte trois arrondissements parmi lesquels celui de Niaguis où se localise notre zone d’étude. La communauté rurale de Niaguis couvre une superficie de 160 km2 et est limitée au sud par la communauté rurale de Boutoupa Camaracounda, au nord par le fleuve Casamance, à l’est par la communauté rurale d’Adéane et à l’ouest par l’arrondissement de Nyassia. Elle se particularise par sa forme en arc s’étendant d’Est en Ouest de la commune de Ziguinchor, contournant celle-ci par le sud. Le village de Niaguis qui en est le chef-lieu de communauté rurale, est à 15 km de la commune de Ziguinchor.

La présentation du milieu naturel de la communauté rurale de Niaguis est étroitement liée à celle de la région de Ziguinchor du point de vue du relief, de la végétation, des sols, du climat, de l’hydrologie, etc. Le climat est de type sud soudanien côtier et demeure fortement influencé par l’océan Atlantique et par les remontées de la zone intertropicale de convergence, (Atlas du Sénégal, 2007). C’est une zone à d eux saisons distinctes de durée inégale dont l’une est caractérisée par une pluviométrie plus ou moins importante. L’hydrographie est essentiellement constituée par le fleuve Casamance qui longe la partie nord de la communauté rurale et par certains marigots comme celui de Guidel et de Boutoute. Elle dispose de vallées qui se r emplissent d’eau en hivernage et de 10 sites de retenue d’eau pluviale.

Le Climat
De manière générale, notre zone d’étude se situe dans le domaine climatique sudsoudanien côtier, qui est un des six domaines caractéristiques du pays. C’est une zone, comme l’ensemble du territoire marquée par deux saisons. Sa particularité réside dans l’alternance entre l’Alizé maritime et la mousson. L’influence de l’Harmattan y demeure moindre. Niaguis a, à l’image de la région, deux saisons de durée inégale : une saison pluvieuse qui s’étend de mai à o ctobre, mais cette durée varie parfois à telle enseigne qu’on a des saisons entre 4 et 5 mois de pluie. Et une saison sèche qui va de novembre à avril.

Relief, Géomorphologie et types de sols 

Le Relief
Le relief est généralement plat avec des plateaux parsemés de vallées et des bas fonds à vocation rizicole, fruitière et arachidière. Il se caractérise par sa monotonie et son niveau avoisinant sensiblement celui de la mer avec une petite portion côtière constituée de basses terres qui se situent à moins d’un mètre par rapport au niveau de mer qui facilite l’intrusion marine (Ndécky, 2009).

Géomorphologie
Par rapport à la géomorphologie, la littérature demeure très abondante et variée. On ne saurait parler de la géomorphologie de Niaguis à part, sans l’inclure dans celle de la région. Le domaine fluviomarin de Basse Casamance s’est constitué il y a 5500 années BP par l’envasement progressif des vallées (Kalck, 1978). La genèse des sols a été très bien décrite par Vieillefon (1977). Répartis en chronoséquence depuis le marigot vers la bordure du plateau, ils se distinguent par une durée d’inondation de plus en plus brève, induisant des transformations géochimiques importantes lorsque l’on passe d’un milieu réducteur à un milieu oxydant. Les terres deviennent plus acides et salées. Cette évolution s’est déroulée naturellement depuis des siècles. Globalement, la géomorphologie de la région peut s’expliquer de manière succincte par une série de transgressions et de régressions marines pendant le quaternaire récent. Ces phénomènes ont permis d’une part la construction de terrasses sableuses et le remplissage de la zone par des sédiments sablo-vaseux qui façonnent les chenaux de marée mais aussi le creusement de vallées enfoncées en « doigts de gan » dans le bas plateau du Continental Terminal et le découpage de terrasses mises en place lors des périodes de transgressions intermédiaires.

Types de sols 

Le substrat géologique prépondérant est le Continental Terminal, recouvert dans les dépressions par des alluvions récentes. Le plateau présente des sols favorables aux cultures telles que le maïs, le riz inondé, l’arachide, le riz de plateau, etc. La partie nord de la communauté rurale qui s’étire sur le long du f leuve Casamance comprend des mangroves, avec des sols à forte teneur en sel, souvent impropres à l’agriculture. De manière générale, la région de Ziguinchor est caractérisée par des formations géologiques du T ertiaire et du Q uaternaire. Les grés argileux du Continental Terminal couvrent presque l’ensemble de la région. Les principaux types de sols rencontrés dans la communauté rurale de Niaguis sont : des sols ferralitiques, des sols hydromorphes, des sols halomorphes, des vasières, des sols de plateaux et de terrasses (ferrugineux tropicaux lessivés et non lessivés). Ces formations pédologiques se localisent de manière dispersée un pe u partout sur l’ensemble du territoire de la CR .

Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CADRE THÉORIQUE
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
Première partie : Présentation de la zone d’étude
Chapitre I : Milieu physique
Chapitre II : Caractéristiques humaines et socio-économiques
Deuxième partie : L’impact du climat sur l’environnement et les activités économiques
Chapitre I : L’impact du changement climatique sur l’environnement
Chapitre II : Les changements climatiques et les activités socio-économiques
Troisième partie : Les stratégies d’adaptation à la situation climatique actuelle
Chapitre I : Les stratégies traditionnelles et modernes
Chapitre II : Les contraintes des stratégies et le rôle des pouvoirs publics et des organisations d’appui au développement dans la lutte contre la dégradation de l’environnement
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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