L’impact des émotions sur l’apprentissage et sur le climat de classe

Émotions et intelligence émotionnelle

D’après les psychologues Peter Salovey et John D. Mayer, l’intelligence émotionnelle est l’ « habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ». C’est, d’après les programmes de 2016, dans le domaine de l’enseignement moral et civique, un des objectifs d’enseignement de l’école élémentaire. L’instrument de mesure de cette intelligence émotionnelle serait le quotient émotionnel et un quotient émotionnel élevé aurait des effets sur : la santé (système immunitaire plus élevé, plus de bien-être), la réussite professionnelle (meilleure gestion du stress, réel savoir-faire dans l’échange avec l’autre), la prise de décision (meilleure capacité à faire des choix). Le quotient émotionnel peut évoluer au cours de la vie. Il paraît essentiel d’aider les enfants à acquérir cette habileté fondamentale et c’est en partie le rôle de l’école.
Dans certaines familles, on ne met pas de mots sur les émotions ressenties ou alors seulement sur certaines, comme la colère, sur laquelle nous sommes généralement bien plus prolixes. On constate donc que les enfants ont plus de mots (ou de gestes) disponibles pour exprimer la colère que pour les autres émotions. Il est donc important que l’école permette aux enfants d’apprendre à verbaliser les autres émotions, qu’elle ajoute des éléments qu’ils n’ont pas à la maison Elle se doit de « pallier le manque d’échange et de mise en mots des émotions dans la famille ».
De plus, leur quotidien fait souvent, dansles établissement REP notamment (mais pas seulement) qu’ils ont des raisons d’être en colère, tout simplement (logements insalubres, situations familiales très complexes, soucis hors école…). Véronique Bavière, directrice de l’école de la rue d’Oran remarque également que, quel que soit leur milieu social, « les enfants sont exposés à de plus en plus de médias avec plein de choses pas décryptées qu’ils interprètent comme ils peuvent, ce qui peut, à long terme, poser des problèmes ».
Il est donc fondamental d’en faire un vrai objet d’apprentissage. Il est important que les citoyens de demain comprennent l’origine de l’émotion qu’ils ressentent, son nom et ses manifestations,pour pouvoir à l’avenir être capable de la maîtriser et de la réguler afin qu’ellene leur soit, autant que faire se peut, que bénéfique.

Émotions de l’enfant et apprentissages

Le développement des émotions chez l’enfant

Selon le psychologue Joseph LeDoux, l’enfant va très jeune associer une situation à une émotion : entre 3 et 6mois on observerait l’apparition de la peur et de la colère, du rire et de la joie ; dés 12 à 18 mois, l’enfant serait capable de ressentir de la jalousie et, entre 2 et 5 ans, il serait sujet à l’envie et à la honte. Les émotions apparaissent donc dés le plus jeune âge.
Cependant, leur expression spontanée, tolérée chez le bébé, est ensuite souvent mal accueillie, encore aujourd’hui.
C’est la partie du cerveau appelée cortex pariétal médian qui est principalement responsable de la régulation émotionnelle. Si cette partie est bien développée, elle nous rend capables de réguler nos sentiments, de ne pas nous laisser submerger. Or, elle se développe des 2 mois aux 20 ans d’une personne ! L’enfant n’est donc pas naturellement « armé » comme un adulte pour gérer ses émotions. Angoisse, colère et agressivité peuvent ainsi être difficiles à réguler pour lui : un enfant qui n’a pas encore la capacité de réfléchir à ses émotions ou à ses sentiments, à les mettre en mots, peut se laisser envahir par la rage et traduire sa colère en actes en tapant, par exemple, un adulte ou un camarade. Pour apprendre à gérer cette colère en grandissant, il doit comprendre et savoir que si son comportement (action de taper les autres) n’est pas acceptable, ses émotions et ses sentiments le sont quant à eux. Il est donc capital que les enseignants identifient la signification du comportement d’un enfant pour l’aider à considérer ses émotions difficiles et à les gérer.
C’est cette pensée que j’essaie de mettre en place en classe en laissant aux élèves des temps et des lieux spécifiques où ils peuvent exprimer leurs émotions et les savoir écoutées, entendues et acceptées.
Son cortex pariétal médian n’arrivant à maturité qu’à l’âge adulte, il faut du temps pour qu’un enfant sache mettredes mots sur ses émotions. Il est nécessaire qu’il soit entouré d’adultes bienveillants pour l’aider à identifier ses émotions, à sentir ce qui se passe en lui et à le partager.
Quand l’enfant n’est pas entendu, pas respecté, soit il se renferme, soit la colère et l’agressivité prennent le dessus. Cette immaturité cérébrale se révèle par des manifestations déconcertantes pour les adultes qui les qualifient souvent de comportements déraisonnables. L’enfant est en réalité envahi par des émotions extrêmement fortes qu’il ne contrôle pas, qui le submergent et qu’il ne peut réprimer. L’adulte peut par exemple proposer des mots à l’enfant et lui demander s’il est d’accord avec ceux-ci (« tu as l’air très en colère, tu es fâché que Lucas t’ait pris la petite voiture ? ») pour l’aider à prendre conscience de ce qu’il vit.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger la dimension de l’imitation. À l’aide de ses neurones miroirs, l’enfant ressent l’émotion de l’adulte ou d’un autre enfant. Ces neurones nous aident à déchiffrer leurs intentions, à partager et ressentir leurs émotions, ce qui facilite le vivre ensemble.
Toute personne offre alors à l’enfant un modèle, bon ou mauvais, les enfants étant très fortement influencés par les adultes autour d’eux (apprentissage implicite). Ainsi, les adultes humiliants ou agressifs sont de puissants modèles négatifs car les enfants jouent ensuite à reproduire ce qu’ils vivent (chaine de la violence). Au contraire, l’enfant s’épanouit quand l’adulte entretient avec lui une relation empathique sans rapport de force physique ou verbal.

L’impact des émotions de l’enfant sur l’apprentissage

Apprendre est essentiel pour un enfant :il a soif d’apprendre, de découvrir, de comprendre.
Plus l’apprentissage baigne dans une atmosphère encourageante et soutenante, meilleures seront sa mémorisation et sa compréhension. Le stress qui peut régner en classe, la peur du regard du professeur ou des autres élèves, peuvent être contre-performants et altérer l’apprentissage. Le stress subi par l’enfant quand il étudie peut diminuer, voire détruire, le nombre de neurones dans l’hippocampe (organe cérébral essentiel pour apprendre et mémoriser, immature à la naissance).
De plus, l’anxiété, la colère, la peur, altèrent nos facultés de penser et nous empêchent d’apprendre, d’être créatifs et d’avoir des idées nouvelles. La tristesse peut également ralentir profondément le cours de nos pensées alors que la joie en augmente le flux et accroit la créativité.
Ce sont donc des faits très importants à prendre encompte dans tout enseignement. Les ambiances stressantes diminuent les capacités cognitives et créent un cercle vicieux.
La classe, dédiée à des activités susceptibles de confronter enfants et adultes à des évènements nouveaux et déroutants, est un contexte privilégié de survenue des émotions. C’est également un lieu où les interactions entre pairs sont fréquentes. De plus, des études expérimentales en laboratoire ont révélé que l’humeur affecte les performances, l’état émotionnel ayant d’autant moins d’impact sur ces dernières que celles-ci reposent sur un traitement automatique. Les émotions de l’enseignant semblent également avoir un impact sur les élèves : ces derniers utiliseraient les manifestations émotionnelles de l’enseignant comme des indices de leurs propres performances (une expression souriante reflétant l’approbation tandis qu’un froncement de sourcils signifie une désapprobation). Une relation robuste est maintenant établie entre le développement de la compréhension des émotions et la qualité des relations sociales dans le contexte scolaire : les enfants ayant une faible compréhension des émotions sont académiquement moins réceptifs, ce qui peut être à l’origine de comportements inadaptés voire perturbateurs.
Quelques études récentes (celle de Goaverts et Grégoire en 2004 ou elle de Lafortune et Pons en 2005, par exemple) suggèrent des liens entre compréhension, régulation des émotions et réussite scolaire.
Apprendre et se concentrer supposent donc une aptitude à réguler ses émotions.
Pour Serge Boimare, psychologue, les enfants sont empêchés d’apprendre par le flux trop important qui les traverse.
Il est ainsi fondamental d’aider l’enfant à acquérir cette compétence le plus tôt possible et de l’accompagner dans le développement de son intelligence émotionnel tout au long de sa scolarité.
Comme j’ai pu le constater, et comme le soulignent également des enseignants de la rue d’Oran (18 ème arrondissement de Paris), les émotions prennent de la place en classe. C’est une bonne chose car « on rentre dans le savoir par une émotion, une envie ». Cependant, pour les émotions plus perturbatrices ou générant de la violence, elles peuvent faire obstacle à l’apprentissage pour cet élève-là mais également pour d’autres, c’est pourquoi il faut essayer de les différer au maximum en trouvant des solutions pour que l’élève soit moins préoccupé et plus disponible pour les apprentissages quand il arrive en classe.
Dans ma classe, en début d’année, O. revenait souvent de récréation très en colère : incapable de se reconcentrer, il se levait sans permission, faisait tomber des objets, balançait sa chaise, jouait avec sa règle etc., gênant les autres élèves qui essayaient de se mettre au travail. J’ai également très souvent été confrontée à des élèves qui entrent en classe en larmes, peinés ou en colère, et pour qui reprendre uneplace d’élève est très difficile à accomplir. Impossible d’ignorer ces manifestations fortes d’émotions diverses au sein de la classe mais impossible également de perdre trop de temps enclasse pour régler ces soucis. Il a donc fallu très vite trouver des rituels et des solutions utilisables en autonomie et facilement par les élèves au sein même de la salle de classe.

Les émotions à l’école

La place des émotions à l’école

L’une des grandes avancées scientifiques du XXe siècle concerne les émotions.
Longtemps mises de côté au profit de la raison, elles ne sont au cœur des recherches et débats sur l’enseignement que depuis les années 1990. Il semble aujourd’hui clair que nourrir le quotient intellectuel des enfants ne suffit plus et qu’il faut également nourrir leur quotient émotionnel, la fluidité émotionnelle étant garante de la santé psychique. Il est désormais démontré que l’émotion est saine mais que sa répression est dangereuse pour la personne. Se préoccuper des émotions, notamment de l’enfant, est très nouveau.
La pédagogie bienveillante et à l’écoute de l’enfant recommandée aujourd’hui est encore jeune. La violence éducative ordinaire (VEO) reste cependant toujours très fréquente : 85 à 95% des adultes dans le monde la pratiquent : c’est le premier grand facteur de stress chez l’enfant.
Il semble donc essentiel que les enseignants tiennent compte des émotions de leurs élèves d’une part, en sachant les écouter et les comprendre, même lorsqu’elles paraissent inappropriées ; et qu’ils leur apprennent à les identifier, les exprimer et les réguler d’autre part.

Les émotions comme objet d’apprentissage

L’apprentissage des émotions occupe une place importante dans les programmes de 2016 en enseignement moral et civique, plus importante que dans les programmes de 2008 où elles ne figuraient pas comme un objet d’enseignement en tant que tel. Cet apprentissage s’inscrit dans la dimension : « La sensibilité : soi et les autres » dont les objectifs de formation sont : identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments, s’estimer et être capable d’écoute et d’empathie et se sentir membre d’une collectivité, pour les cycles 2 et 3.
Cependant, dés la maternelle, l’élève développe des compétences, des connaissances et des savoirs concernant les émotions. En effet, à travers le domaine d’apprentissage « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques », les enfants sont amenés à «vivre et exprimer des émotions, formuler des choix ».

Interdisciplinarité

Le travail sur les émotions n’est évidemment pas exclusivement réservé à l’enseignement moral et civique, qui est lui même un domaine où s’exerce l’interdisciplinarité. Comme le soulignent les programmes de 2016, l’enseignement moral n’est pas qu’un contenu à envisager « à côté » des autres et tous les domaines d’apprentissage contribuent à cet enseignement : le français avec la maîtrise orale et écrite de la langue, la littérature avec le support d’albums ou encore les arts visuels avec l’expression artistique d’une émotion comme la colère, par exemple.

Prévention de la violence scolaire et du harcèlement

La violence a longtemps été très importante au sein des écoles. Dans l’éducation spartiate antique, destinée à former un bon soldat, la violence faisait partie des pratiques nécessaires à la « bonne éducation » pour endurcir le corps et forger le caractère. Dans les collèges, qui se développent à partir du XIIIe siècle, l’encadrement est également extrêmement rigoureux.
Réservés à une élite sociale, les collèges de l’Ancien Régime n’étaient pas non plus des lieux sans violence : le cadre disciplinaire y était très rude et les châtiments corporels fréquents. Il s’agissait alors d’exercer une pédagogie de la défiance, n’accordant aucune confiance à l’enfant.
L’humiliation était une arme pédagogique et les violences entre élèves courantes. Aucune place n’était alors laissée aux émotions de l’élève, que l’on n’écoutait pas.
Bien que l’on ait assisté à une augmentation progressive de la sensibilité à la violence, les châtiments corporels ne sont abolis officiellement qu’en 1803. Cependant, les règlements disciplinaires demeurent rudes, usant de l’humiliation et de la peur.
Depuis les années 1990, les violences scolaires sont devenues en France une « affaire d’État », avec la multiplication des plans de lutte et la mise en avant de ce phénomène dans les médias.
Apprendre aux élèves à exprimer et à réguler leurs émotions, c’est faire un premier pas dans cette lutte contre la violence et le harcèlement scolaire notamment.

Les dispositifs mis en place en classe et leurs résultats

Présentation d’une première séquence réalisée en classe

Ayant constaté dés les premiers jours de classe, en septembre, l’impact de la survenue d’émotions fortes chez mes élèves, j’ai décidé de mettre en place très vite une séquence d’apprentissage autour des émotions dans le cadre de l’enseignement moral et civique. J’ai choisi de l’appliquer dés la première période car il me semblait primordial d’installer des habitudes et des rituels pour l’année, dans un fonctionnement général de la classe, ainsi que d’aider au mieux mes élèves les plus « dérangés » par leurs émotions pour les rendre plus disponibles aux apprentissages et, d’une manière plus globale, plus apaisés.
L’enseignement moral et civique ne débute réellement qu’au cycle 2, avec quatre dimensions : « La sensibilité : soi et les autres », « le droit et la règle : des principes pour vivre avec les autres », « le jugement : penser par soi-même et avec les autres », et « l’engagement : agir individuellement et collectivement ». Je me suis intéressée pour cette séquence à la première dimension : « La sensibilité : soi et les autres » et plus particulièrement à l’objectif suivant, défini dans les programmes d’enseignement moral et civique de 2015 :
• Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments.
Cet objectif n’est cependant pas le seul visé à l’issue de cette séquence. En effet, planifier cette unité d’apprentissage en tout début d’année doit également permettre d’instaurer un climat de classe positif, d’installer le fonctionnement de la classe (en mettant notamment en place les règles de vie et des dispositifs de gestion de colère)pour l’année à venir, ainsi que de faciliter les prochains apprentissages.
Les compétences visées lors de cette séquence étaient les suivantes : identifier et partager des émotions, des sentiments dans des situations et à propos d’objets diversifiés ; s’estimer et être capable d’écoute et d’empathie.Vous trouverez le plan de la séquence menée en classe en octobre 2016 en annexe 1.
Nous avons, en séance 1, commencé par la lecture d’un album : « Aujourd’hui je suis » de Miels van Hout). Installés en tailleur en fond de classe, les élèves ont réagi aux caractéristiques physiques du personnage selon l’émotion ressentie (« comment voit-on la peur/la joie/la tristesse ? »). Ce travail leur a fourni des pistes pour la suite de la séance, qui consistait en un temps de mime. À tour de rôle, chaque élève piochait une émotion (colère, tristesse, joie, fatigue, déception, jalousie, stress, surprise, peur, timidité, fierté ou amour) et devait la mimer aux autres élèves afin qu’ils devinent de quelle émotion il s’agissait. Chaque proposition devait être justifiée.
J’ai quant à moi pris en photographiechaque élève durant son mime. Aucun élève ne s’est montré réticent à l’idée de mimer devant la classe, mais cette problématique aurait pu se poser. Dans ce cas-là, il aurait fallu dédramatiser l’enjeu en laissant les élèves volontaires passer d’abord et en proposant à l’élève intimidé de faire son mime avec un autre élève ou avec l’enseignante, pour le mettre en confiance.
La deuxième séance avait pour objectif d’élargir le vocabulaire des élèves sur les émotions. Pour pouvoir identifier ce que l’on ressent, il faut connaître les mots précis qui désignent les émotions. Répartis en groupes de 3 ou 4, les élèves avaient des étiquettes-mots à classer dans le tableau des émotions (diviséen 4 catégories : joie/tristesse/colère/peur). Après un temps de discussion au sein du groupe et d’utilisation pour certains du dictionnaire, nous avons effectué une mise en commun durant laquelle chaque rapporteur de chaque groupe venait accrocher les mots dans le bon tableau. Nous avons pris le temps de nous arrêter sur chaque mot afin que tous en comprennent le sens et nous nous sommes attardés sur les mots qui faisaient débat (« le mot tourmenté est-il à classer dans la colonne peur ou dans la colonne tristesse ? » par exemple). Ces mots sont accrochés au dessus du tableau depuis cette séance (annexe 2) et les élèves y ont recours très régulièrement lorsque nous faisons appel aux émotions ressenties lors d’une lecture, d’un film visionné au cinéma ou encore d’une altercation entre élèves. Ils prennent beaucoup de plaisir à utiliser des mots plus compliqués que ceux qu’ils utilisaient habituellement.
Après ce travail en groupe, je souhaitais revenir à un travail individuel afin de voir ce que chaque élève avait retiré des séances précédentes. C’était aussi l’occasion pour eux de se recentrer sur leurs propres émotions et de prendre le temps de les comprendre. Pour cela, ils ont effectué un exercice de production écrite. Sous la photo de leur mime réalisé en séance 1, chaque élève a complété la phrase suivante : « Quand je suis…. , je me sens …… ». La plupart des élèves a réalisé cet exercice sans souci majeur mais quelques-uns d’entre eux ont rencontré des difficultés (« je ne sais pas », « je neme rappelle pas »…). Il a fallu prendre le temps de les resituer dans une situation déclenchant l’émotion mimée et de porter leur attention sur les gestes effectués sur la photo afin de les guider. Vous trouverez quelques-unes des productions d’élèves lors de cette séance en annexe 3.
La séance suivante devait permettre la mise en place concrète de supports dans la classe pour aider les élèves à gérer et exprimer leurs émotions. Il était important que ces supports viennent d’eux et ne leur soient pas imposés arbitrairement, l’idée étant qu’ils devaient leur convenir à eux avant tout. Pour lancer la discussion collective, j’ai suggéré la mise en place d’une boite à émotions dans laquelle on peut librement (les élèves tout comme les enseignantes, d’ailleurs) glisser des petits mots qui ne seront lus par personne afin de se débarrasser d’une émotion désagréable. Nous pouvons également nous en servir pour exprimer une émotion positive. Les élèves ont ensuite à leur tour proposé plusieurs dispositifs et nous avons discuté collectivement de la possibilité ou non de les mettre en place dans la classe. Suite à cette discussion, nous avons donc installé un coin émotion au fond de la classe, doté de la boite à émotions, de feuilles et de crayons mais aussi d’un coussin dans lequel on a le droit de crier ou de faire passer sa colère, d’une mascotte de classe (un cochon en peluche) pour nous consoler et de jetons émotions (colère/peur/tristesse/joie) que l’on peut poser sur un coin de sa table pour signifier aux autres l’émotion qui nous traverse. Des photographies de ce coin émotion sont visibles en annexe 4.Ces outils sont devenus des appuis quotidiens pour les élèves, qui n’hésitent pas à s’en servir. Lorsque je sens un élève débordé par une émotion, je l’invite à rejoindre le coin émotion, à utiliser le dispositif qu’il souhaite afin de se libérer de son émotion avant de rejoindre sa place. Très encadré et guidé par moi-même, ce coin émotion est maintenant totalement intégré par les élèves qui gèrent les dispositifs et les temps dont ils ont besoin de manière presque exclusivement autonome. Il est très rare que je doive signaler à un élève qu’il est temps de revenir à sa place car ils y reviennent assez rapidement d’eux-mêmes. C’est également dans ce coin de la classe que nous discutons en tête-à-tête d’une émotion difficile à gérer lorsqu’ils en ressentent le besoin. Ces petits temps, très courts et individuels, permettent de ne presque plus déranger le déroulement de la classe. Plus les semaines passent, plus les élèves sont capables de réintégrer leur place rapidement et de reprendre le travail en cours sans qu’il y ait nécessité de leur réexpliquer la consigne.Même les élèves ayant un grand besoin du coin émotion sont moins pénalisés par leurs moments de retrait qu’auparavant car ils peuvent se détacher de l’émotion néfaste de manière bien plus efficace et, lorsqu’ils regagnent leur place, ils ont souvent réussi à la maintenir bien à distance d’eux.

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Table des matières
Introduction
1. Constat et recherches : l’impact des émotions sur l’apprentissage et sur le climat de classe
1.1 Qu’est ce qu’une émotion ?
1.1.1. Les émotions de base
1.1.2. Définitions
1.1.3. Émotions et intelligence émotionnelle
1.2. Émotions de l’enfant et apprentissages
1.2.1. Le développement des émotions chez l’enfant
1.2.2. L’impact des émotions de l’enfant sur l’apprentissage
1.3. Les émotions à l’école
1.3.1. La place des émotions à l’école
1.3.2. Les émotions comme objet d’apprentissage
1.3.3. Interdisciplinarité
1.3.4. Prévention de la violence scolaire et du harcèlement
2. Les dispositifs mis en place en classe
2.1. Présentation d’une première séquence réalisée en classe
2.2. Rituels et habitudes installés concernant les émotions
2.3. Les autres dispositifs mis en place(ou qui vont être mis en place) dans la classeen prolongement de cette séquence
2.4. La question de l’évaluation
3. Pistes pédagogiques supplémentaires
3.1. Quelques pistes supplémentaires pour travailler sur les émotions en classe
3.2. Exploitations pédagogiques possibles autour de la colère
3.3. Un exempleprécis : le cas de l’école de la rue d’Oran
Conclusion
Bibliographie / Sitographie
Annexes

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