L’impact de l’urbanisation sur les terres agricoles

La révolution industrielle partie d’Angleterre vers la fin du XVIII° siècle avant de se répandre dans le reste du monde a généralement été d’abord un phénomène de transformation de villages situés à proximité des villes marchés et des lieux d’extraction et de transformation de ressources minières (fer, charbon). Elle a influencé les campagnes où elle a amélioré la productivité du travail grâce aux inventions techniques. L’excédent de main d’œuvre libéré par la mécanisation progressive de l’agriculture a trouvé un exutoire dans l’exode vers les jeunes villes manufacturières comme celles des Midlands et du Yorkshire en Angleterre, dans le bassin de la Ruhr en Allemagne ou dans le nord et l’est de la France.

La période de la colonisation des territoires d’outre-mer est une des conséquences de ces mutations économiques apparues en Europe. Elle a accentué la tendance à l’urbanisation des littoraux amorcée à l’époque des premiers contacts entre l’Europe et les continents voisins. Elle a aussi renforcé par la présence de contingents militaires et de l’administration des lieux occupant une position intérieure et présentant un avantage stratégique sur les voies de pénétration (Thiès, Kaolack, Kayes, Bouaké…).

La progression rapide des espaces urbains est devenue un fait planétaire. Mais c’est en Afrique que le phénomène est plus spectaculaire avec l’exode rural. En effet, à l’instar des autres villes d’Afrique de l’Ouest, Dakar a connu une croissance urbaine exponentielle à partir des années 1960. Cette explosion de la région de Dakar est due à son rayonnement économique impulsé par le rôle administratif qu’elle joue, les infrastructures qu’elle regorge ainsi que la croissance démographique. Aujourd’hui plus de la moitié de la population urbaine du Sénégal vit à Dakar sur une superficie de 547 km2 soit 25% de la population du Sénégal. Cet accroissement extrêmement rapide de la population a entrainé une forte occupation de l’espace dans la presqu’île du Cap-Vert avec la création de nouveaux quartiers.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

CONTEXTE

L’acte III de la décentralisation qui consacre la suppression du conseil régional au profit du conseil départementale et au remplacement des communautés rurales en commune de plein exercice, a été mise par le chef de l’Etat, depuis le lancement officiel intervenu le 19 mars 2013, et qui sans doute, va profondément bouleverser l’architecture institutionnelle sur laquelle le pays reposait jusqu’ici. La vision du gouvernement a pour objectif déclaré de faire des collectivités locales des espaces de gouvernance territoriale efficiente, d’impulser le développement local harmonieux et durable du territoire national, dans le cadre d’un Etat unitaire, décentralisé, attaché à la valorisation des potentialités des zones éco-géographiques et de promouvoir la solidarité nationale et l’accès de tous aux services sociaux de base. En outre, l’Acte III de la décentralisation est en cohérence avec les documents suivants : la constitution du Sénégal, la Prospective Sénégal 2035, la Lettre de politique d’aménagement du territoire et de développement des collectivités locales (LPATDCL), la Stratégie nationale de Développement territorial (SNDT) et la Stratégie nationale de Développement économique et social (SNDES).

Sindia était une entité de la commune de Nguékokh devenu communauté rurale en 1996 et avec l’acte III de la décentralisation, devient une commune de plein exercice en 2014. Sindia est une commune composée de 17 villages Sindia,KiniabourI,KiniabourII,Sorokhassape, Thiafoura, Guérew, Ndiorokh Ndoutane, Nguerigue ,Sinthiane , Ndiorokh Mbott, Gandigal, Tene Toubab ,Tanguiss, Babel,Djilakh, et comprend, elle, 33 666 habitants.

JUSTIFICATION DU THEME

Cette nouvelle commune Sindia avec son poids démographique de 33 663 habitants (RGPHAE 2013) porte de potentiel ressources avec l’exploitation de ces carrières et avec son vaste terroir. Sa proximité avec la capitale Dakar à 65km, l’implantation du nouvel aéroport de Diass, le passage de l’autoroute à péage et l’implantation fulgurante d’usines dans cette zone, fait de Sindia un pôle d’attraction de la population d’où on assiste à un développement fulgurant de la construction d’habitat. Et c’est ainsi qu’on note dans cette commune de plus en plus des lotissements et l’accaparement de terres par des acteurs du secteur immobilier, des marabouts ou autres dignitaires des hommes politiques. Cette ruée vers le foncier dans la commune de Sindia entraine de nombreux conflits entre ces derniers avec les agriculteurs autochtones et des chefs de familles ou avec des éleveurs.

Situation géographique et administrative 

Sindia est une commune de la région de Thiès, situé dans le département de M’Bour entre la petite côte, et la réserve naturelle de Bandia, à 60km au sud-est de Dakar. Sindia est situé à l’intersection de la route nationale N1 qui va de Dakar à M’BOUR, avec la route qui va de Thiès à Popenguine. Selon le PEPAM (programme d’eau potable et d’assainissement du Millénaire), elle regroupe les villages de : Sindia,KiniabourI,KiniabourII,Sorokhassape, Thiafoura , Guérew , Ndiorokh Ndoutane , Nguerigue ,Sinthiane , Ndiorokh Mbott, Gandigal , Tene Toubab,Tanguiss, Babel ,Djilakh. La commune de Sindia comprend 39542 habitants, pour 4511 foyers. La communauté rurale de Sindia a été créée en 1996 dans le cadre de l’approfondissement de la décentralisation. Elle était une Collectivité Locale relevant de l’Arrondissement de Nguekokh, du Département de Mbour et de la Région de Thiès et avait une superficie de 158km2. Avec l’acte III de la décentralisation, il devient une commune en pleine exercice. Depuis 2014 elle est dirigée par un conseil municipal avec un maire élu au suffrage universel nommé Mr Thierno DIAGNE natif du village de Gandigal élu lors des élections de 2014. Elle est délimitée au Nord par la commune de Diass et Popenguine, au Sud par la commune de Malicounda et de Saly à l’Est par la commune deNotto etTassette), à l’Ouest par la commune de Somone, de Nguaparou et l’océan atlantique. Avant l’érection de Somone et de Ngaparou en communes, la CR de Sindia couvrait une superficie de 158 km2.

Caractéristiques physiques et Démographiques

Le relief est caractérisé dans la partie Ouest par les massifs de Kiniabour, Gueréo et Popenguine et les chaînes de collines, Gueréo, Somone et Gandigal. Le reste est constitué de plaines avec le bas-fond de Tene-Toubab pourvu d’une superficie de 45 Km2, sur une bande de terre de 15 km de long et 03 km de large. On note également des petites élévations et des cuvettes au niveau de Kiniabour. Elles représentent de potentielles réserves d’eau pendant l’hivernage ; ce qui y facilite la culture du sorgho. Cependant, la faible pluviométrie a engendré la baisse de la nappe phréatique qui se situe à plus de 25 m de profondeur. Initialement, cette localité peuplée de Sérères était habitée aussi avant l’époque coloniale par les Socés de Sindia Kafougoune qui baptisèrent le carrefour au nom du village. Sindia signifierait en mandingue, rester ici où l’espace sécurise mystiquement tout habitant et visiteur qui y accèdent. Le village de Sindia est le siège de la Commune qui porte son nom. L’exploitation des carrières de Bandia (SODEVIT, Royal Mines, les Granulas) depuis les années 1970 a marqué l’évolution du carrefour et plus tard par celles de KIRENE et des Cimenteries du Sahel. Les travaux pour la réalisation de l’Aéroport International de Blaise Diagne (AIBD) dans la Commune de Diass et le prolongement de l’autoroute à péage Diamniadio Mbour qui jouxte Sindia influencent le développement des populations avec l’arrivée massive des ouvriers et techniciens intervenant dans les chantiers mais aussi d’opérateurs anticipant sur les opportunités économiques. La Commune de Sindia est dans une perspective très marquée par la construction d’habitats structurés et l’amélioration de l’habitat spontané dans les villages polarisés par Sindia, Tene Toubab et Guéréo. La commune de Sindia comptait au recensement de la population 2002 de l’ANSD, 1775 concessions, 3225 ménages, pour une population de 32115 habitants donc 16208 hommes et 15907 femmes. Au recensement de 2013 la population est 33663 habitants dont 16755 hommes et 16908 femmes (RGPHAE, ANDS, 2013). La population a la particularité d’être très jeune car 56% a moins de 21 ans (RGPHAE/ANSD/2013). La population est composée essentiellement de sérères35%, wolof 30%, de lébous15%, peulhs10%, mbambara3%, socés2% et le reste 5%.

L’URBANISATION

Définition : La notion apparait avec l’ingénieur catalan, Ildelfons Cerdà et son ouvrage Théorie générale de l’urbanisation paru en 1861. Il fit son apparition en France 1910 suite à une parution dans le bulletin de la société neuchâteloise sous la plume de Pierre Clerget.

« L’urbanisme est à la fois un champ disciplinaire et un champ professionnel recouvrant l’étude du phénomène urbain, l’action d’urbanisation et l’organisation de la ville et de ses territoires. Les personnes qui exercent ce métier sont des urbanistes. Selon les traditions académiques, cette discipline est associée tantôt à l’architecture, tantôt à la géographie, selon l’aspect mis en avant, l’intervention urbain ou l’étude théorique ».

L’objectif de l’urbaniste est de donner une lecture de la ville et d’un territoire. Son travail porte sur l’aménagement des espaces publics et privés, sur l’organisation du bâti et des activités économiques, la répartition des équipements, et d’une manière générale sur la morphologie de la ville et l’organisation des réseaux qui la composent. Le travail de l’urbaniste, loin de se réduire à un aspect réglementaire, vise mettre en forme le projet territorial des collectivités. Son rôle est d’anticiper les besoins des populations afin de proposer un développement urbain efficace sur le plan environnemental. Pour ce faire, il contribue à l’élaboration de documents urbanisme pour la collectivité territoriale concernée, en planifiant les équipements nécessaires (espaces publics, espaces vert, réseaux d’eau potable, d’assainissement, éclairage public, électricité, gaz, réseaux de communication). L’urbanisme peut ainsi s’exercer dans un cadre privé (bureau d’études) ou dans un cadre public (collectivités territoriales ou service de l’Etat), dont le rôle s’apparente principalement à de l’assistance à la maitrise d’ouvrage ou de la maitrise d’œuvre.

Selon le Cahier de l’UCAD « citadins et ruraux en Afrique subsaharienne ». Presse université catholique Edition khartala 2000, 448p. « L’urbanisation entraine une extraversion de l’économie, une dépendance alimentaire des dépenses non productive considérables ».

L’urbanisation est un mouvement historique de transformation des formes de la société que l’on peut définir comme l’augmentation du nombre de ceux qui habitent en ville par rapport à l’ensemble de la population (exode rural). L’urbanisation est faite de préférence autour de villes existantes, généralement dans des territoires jugés attrayants ou pour des raisons culturelles et historiques (capitales) ou religieuses (La Mecque, Rom, Touba, Tivaoune …), ou sur des zones commercialement, industriellement ou militairement stratégiques (ex : bases militaires). Certaines villes champignons sont nées autour de ports et d’industries positionnées autour de ressources minérales, énergétiques ou humaines (main-d’œuvre bien formée, et/ou bon marché). L’urbanisation présente un caractère exponentiel (nettement avéré depuis les années 1800) qui semble être vécu comme une fatalité par la plupart des gouvernements et aménageurs .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : CADRE GENERAL
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1. Contexte
2. Justification du Thème
II. PROBLEMATIQUE
1) OBJECTIFS
a) Objectif Général
b) Objectif Spécifique
2) HYPOTHESE DE RECHERCHE
III.METHODOLOGIE
1. Revue documentaire
2. Enquête
3. Traitements de donnés
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1. Situation géographique et administrative
2. Caractéristiques physiques et Démographiques
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III : L’URBANISATION
1. La Règlementation de l’urbanisme au Sénégal
a. Le Code de l’urbanisme sénégalais
b. Le Plan directeur d’urbanisme et Les plans d’urbanismes de détails
c. Les zones d’aménagements concertées et Les schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme
d. Les lotissements
2. L’urbanisme dans la région de Thiès
3. Le mode d’acquisition des terres
4. Les causes de la croissance urbaine dans la commune de Sindia
a. L’aéroport international Blaise Diagne
b. L’autoroute à péage Diamniadio-Mbour
c. L’implantation des usines
5. La dynamique spatiale dans la commune de Sindia
CHAPITRE IV : L’AGRICULTURE
1. Situation de l’agriculture au Sénégal
2. Situation de l’agriculture dans la région de Thies
3. La situation de l’agriculture dans la commune de Sindia
4. Exemples de types de cultures pratiquées et leur saisonnalité
a. Le Mil
b. L’Arachide
c. Le Maïs
CHAPITRE V : LES IMPACTES
1. Les conflits
2. Les conflits territoriaux en matière de délimitation entre les communes
3. Les impacts socio-économiques culturels et
environnementaux
4. La réaction des acteurs politiques
CHAPITRE VI : LES PERSPECTIVES POUR UNE AGRICULTURE DURABLE
A. Solution préconisé par les interviews
B. L’agriculture péri urbaine
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Table des matières
ANNEXES

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