L’urbanisation est un phénomène actuel important concernant plus de la moitié des citadins depuis 2007 et d’ici 2050 le taux d’urbanisation atteindra 70%. Le mouvement de l’urbanisation qui s’accélère sous nos yeux apparait fort inéluctable et planétaire. Aucun pays développé ou encore en développement ne lui n’échappe malgré les efforts déployés pour limiter les afflux vers les grandes villes. L’urbanisation se poursuit, c’est un phénomène irrésistible contre lequel il serait vain de lutter.
Ses particularités se situent dans les pays en développement et dans les pays sous-développés notamment en Afrique subsaharienne avec des taux de croissance intenses, la majorité de la population vit dans les environs urbains. L’urbanisation a profondément marqué les sociétés d’Afrique subsaharienne jusqu’ici fondamentalement rurales. Tardive mais aussi brutale elle connait une ampleur sans précédent, aboutissant généralement à une macrocéphalie du tissu urbain. L’urbanisation entraine des effets négatifs comme positifs sur les espaces concernés.
Selon les estimations de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, ces dernières années, le taux d’urbanisation du Sénégal se situe Aujourd’hui entre 45,2 % dont la région de Dakar avoisine 96.4% . Ce taux montre l’importance de Dakar dans l’armature urbaine des villes sénégalaises. Elle représente la ville métropolitaine, concentre presque la moitié de la population, capitale économique et politique ce qui accentue son manque d’espace entrainant l’extension dans les espaces périphériques comme Malika.
Problématique
L’augmentation de la population urbaine est devenue un phénomène planétaire. Depuis 2007 le monde compte plus de citadins que de ruraux, soit 3,3milliards d’habitants, aujourd’hui c’est à 3,6 milliards. D’ici 2050, le nombre de citadins passera de 3,6 à 6,6 milliards d’individus. Dans les pays développés la croissance urbaine est liée à la révolution industrielle. Cette dernière a comme effet direct la création de main d’œuvre dans les villes, ce qui attirait les populations de la campagne vers les grandes agglomérations à la recherche d’emploi. Les migrations ont augmenté l’effectif de la ville et étaient l’une des principales causes de l’explosion urbaine en Europe. Ce fait urbain ne s’est pas limité dans les pays développés mais il a touché les pays sous développés en particulier l’Afrique subsaharienne En effet en l’Afrique subsaharienne l’urbanisation des villes s’est opérée avec l’histoire du continent. Pendant la colonisation, sont nées des villes qui exerçaient une attractivité grâce aux fonctions qu’elles occupaient. L’urbanisation rapide des pays africains a commencé à se manifester depuis les années 1950. A cette période un peu plus du tiers soit 34% de la population du continent africain demeure en ville. Cette période correspond à la naissance mais surtout l’expansion des grandes villes situées sur les zones littorales. La forte croissance urbaine favorise une extension considérable de l’espace occupé par la ville qui entraine des changements économiques, sociaux et environnementaux. Il faut préciser que l’urbanisation a comme support le foncier qui fait aujourd’hui l’objet de beaucoup de convoitises du fait de son importance dans la vie des populations et est souvent source de conflits.
Au moment de l’accession de l’indépendance, l’urbanisation était largement engagée au Sénégal, plus de la moitié de la population réside en zone urbaine. Ce phénomène a connu une intensification en laissant sur l’organisation de l’espace national les mêmes empreintes que durant la période coloniale. Une concentration des villes en l’Ouest et au centre. La population urbaine du Sénégal représentait 22% en 1961 . Une quinzaine d’années plus tard le taux d’urbanisation a atteint 34 % plus particulièrement vers les années 1976. Au recensement de 1988, la population des citadins s’est élevée soit 39%. Ce fort pourcentage s’explique par les bouleversements qu’a connu le monde rural dans les années 1970 où la détérioration des conditions climatiques a sensiblement affecté les systèmes traditionnels (agricultures et élevage) et l’avènement des politiques d’ajustement structurel qui ont provoqué une migration vers les capitales régionales.
Au recensement de 2002, la population urbaine du Sénégal était estimée à 4007590 habitants, soit un taux d’urbanisation de 40,7 % .Cette population est inégalement répartie entre les régions. Dakar, avec un taux de 97,2 %, est la région la plus urbanisée du Sénégal, ensuite viennent les régions de Ziguinchor (46,9 %), Thiès (42,7 %). Les régions de Fatick (12,6 %), Kolda (13,3 %) et Matam (13,8 %) sont les moins urbanisées. Le taux d’urbanisation du Sénégal est passé de passé de 34 % en 1976 à 39 % en 1988, 40,7 % en 2002, aujourd’hui il est à 45,2% en 2013. En 2002, la forte concentration de la population urbaine à Dakar s’explique par l’arrivée plus en plus de migrants En 2004, 54 % de la population urbaine vivait à Dakar (DPS, 2004) : 100 000 nouveaux arrivants chaque année, soit une demande de 10 000 nouvelles parcelles (PASDUNE, 2002), aujourd’hui Dakar représente un taux d’urbanisation aujourd’hui de 96.4% .
Dakar polarise plus de la moitié de la population urbaine, elle concentre la très grande majorité des activités économiques nationales et des infrastructures, l’essentiel des centres administratifs de décision renforçant sa primauté par rapport au reste du pays d’où l’afflux massif et incontrôlé des populations des régions de l’intérieur à la recherche des meilleures conditions de vie.
Malheureusement, ce processus d’urbanisation galopante ne s’est pas accompagné d’une croissance significative dans les secteurs économiques, sociaux et a entrainé d’importants problèmes dans les secteurs de l’habitat, de la santé, des transports, de l’éducation, de l’environnement. Dans le secteur de l’habitat on note une forte recrudescence de l’habitat spontané avec comme conséquences des problèmes d’assainissement et de gestion environnementale. Cette situation combinée à la saturation d’espace pose d’énormes problèmes aux citadins. Ce qui a entrainé l’envahissement des zones périphériques comme Pikine si bien que les populations se sont retrouvées dans les villages traditionnels de Malika pour y habiter. Dakar s’urbanise en rejetant sur sa périphérie ceux qu’elle ne peut absorber.
Le foncier
Étymologiquement, le mot foncier vient du latin fundus qui désigne « fonds de terre». Le foncier peut être appréhendé comme un « carrefour multifonctionnel ». . Il sert non seulement de soubassement à toutes les activités humaines mais aussi de lien entre les hommes et les êtres vivants. Un habitat à biodiversité, un régulateur des échanges et, un réservoir et un lieu de transformation des matières premières et organiques ; et est également le lieu de la production agricole, pastorale et forestière, un endroit de stockage de déchets, un élément constitutif du paysage, un miroir de l’histoire des civilisations et des cultures. Ajoutons qu’il est aussi le lieu de l’aménagement urbain. Dans toutes les cultures paysannes le rapport entre l’homme et la terre revêt une dimension capitale.
Le foncier est aussi abordé différemment en fonction des approches disciplinaires. Pour le juriste, le foncier se mesure en propriété, règlement, contrainte et servitude. Pour l’urbaniste, il s’aborde en termes d’occupation du sol, de projet de vie. Pour le géographe, il est support d’un usage, caractérisé par un relief, un bâti, une forme, une densité. Pour l’économiste, le foncier s’analyse en valeur, en rendement (locatif, agricole) ; c’est une assiette fiscale, un objet d’équilibre financier pour que sa valorisation soit rendue possible, la pédologie l’appréhende à partir de sa formation et son évolution, l’agronomie comme support de l’alimentation, à partir de sa fertilité et de son potentiel, l’écologie comme habitat et un des éléments ces écosystèmes. Il peut être aussi une composante du milieu ou avoir un sens plus affectif, en renvoyant au sens natal, au terroir ou encore au patrimoine. L’occupation du sol repose sur des normes juridiques et réglementaires. Par ailleurs le système foncier Sénégalais reconnait trois titres d’occupation du sol
❖ Le titre foncier qui accorde un droit réel à la propriété
❖ Le bail emphytéotique qui confère également à l’acquéreur un droit réel mais limité dans le temps (18à 99 ans), octroyé aux associations et aux entreprises ou pour la construction des lieux de culturels
❖ Permis d’occuper qui ne donne qu’une autorisation de s’installer en principe provisoire, pouvant toutefois être transformée en titre de propriété effective, si la mise en valeur est constatée. Dans la pratique les permis d’occuper se sont implicitement mutés en droit d’occupation tangible même si le plan juridique et administratif aucun changement n’est effectué.
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Table des matières
Introduction
I Problématique
II Méthodologie
Première partie : présentation de la commune Malika
Chapitre 1 : situation géographique et quelques aspects naturels de la zone
1. Situation géographique
2 Quel aspects naturels de la zone
2.1 Climat
2.2 Sol
2.3 Hydrologie
2.4 Végétation
2.5 Faune
Chapitre 2 Données démographiques
1 Historique du peuplement
2 Evolution démographique à nos jours
.3 La structure de la population
3.1 La répartition de la population par sexe
3.2 La répartition de la population par ethnie
3.4 La répartition de la population selon leur provenance
3.5 La répartition de la population selon le statut d’occupation
Deuxième partie : le processus d’urbanisation dans la commune da Malika
Chapitre 1 l’extension urbaine de la commune
1. l’extension du bâti
2. La typologie de l’habitat
Chapitre 2 l’impact socio-économique et environnemental
1 Les activités économiques
1.1Agriculture
1.2 Élevage
1.3 Pêche
1.4 Artisanat
1.5 Commerce
1.6 Les services bancaires
1.7 Activités de récupérations de déchets
1.8 Autres activités
2 Cadre de vie des populations
2.1 L’inventaire des infrastructures
2.1.1 Les infrastructures scolaires
2.1.2 Les infrastructures sanitaires
2.1.3 Les infrastructures socio-culturelles
2.1.4 Les infrastructures marchandes
2.1.5 L’infrastructure sportive
2.1.6 Les infrastructures culturelles
2.2 Les services urbains de base
2.2.1 Le réseau d’électrification
2.2.2. Le réseau d’adduction d’eau potable
2.2.3 La voirie
2.2.4 L’assainissement
3 Impact environnemental
3.1 Dégradation du couvert végétal
3.2 Avancée de la mer
3.3 Déclin des activités agricoles
3.4 Pollution
3.5 Inondation
Troisième partie 3 : La gestion foncière dans la commune
Chapitre 1 : l’évolution de l’organisation foncière et les différents acteurs dans la gestion foncière
1 l’évolution de l’organisation foncière
2 Les différents acteurs dans la gestion
2.1 L’Etat acteur principal
2.2 Les collectivités locales
2.3 Les populations coutumières
Chapitre 2 : Les conflits fonciers dans la commune de Malika
1 Les conflits liés l’inadaptation des lois aux pratiques coutumières
2 Les conflits liés à la double affectation des terres et aux pratiques des promoteurs immobiliers
3 Les conflits inter communes liés à l’ancien découpage territorial de 1996
Conclusion
Bibliographie