L’impact de l’interdisciplinarité sur la motivation et la réussite scolaire

L’impact de l’interdisciplinarité sur la motivation et la réussite scolaire

L’interdisciplinarité est, en effet, une question centrale dans la réflexion contemporaine sur l’utilité sociale des savoirs scolaires. La compréhension par les élèves du monde complexe dans lequel ils se développent s’accommode mal d’une appréhension par des disciplines totalement segmentées. Dans le contexte pédagogique, l’interdisciplinarité est vue par certains chercheurs comme un moyen de construire le sens des apprentissages, d’accroître la motivation scolaire et de favoriser la réussite éducative des élèves (Kain, 1993; Klein, 1998) .

Champ théorique et conceptuel

Qu’est-ce que l’interdisciplinarité ? 

Définitions

Les travaux de recherche et les écrits relatifs à l’interdisciplinarité scientifique ou scolaire sont nombreux, (AllieuMary, 1998 ; Audigier 2001, 2006 ; Develay, 1995 ; Lenoir, 1991 ; Lenoir et Sauvé, 1998 ; Levy, 2008 ; Morin 1977, 1990). Il n’en demeure pas moins que le concept d’interdisciplinarité reste « polysémique et flou » (Morin, 1990) et se voit attribuer des significations différentes selon les champs dans lesquels il est mobilisé. » (Thierry Philippot ) .

Dans le cadre de ce mémoire, il s’agit délibérément de travailler dans le champ l’interdisciplinarité pédagogique – par opposition au champ de l’interdisciplinarité académique, selon la distinction établie par Françoise Cros (1987, p.41). L’interdisciplinarité pédagogique étant une modalité d’enseignement qui propose aux élèves des situations d’apprentissage qui mettent en relation plusieurs disciplines scolaires.

Aussi, nous choisissons de recourir à la terminologie utilisée par Nicole Allieu-Mary (1998) qui considère le concept d’interdisciplinarité dans son sens large, c’est-à-dire, comme un « vocable générique pour désigner les relations établies entre disciplines scolaires d’une manière générale » ; l’interdisciplinarité nécessitant une « interaction existant entre deux ou plusieurs disciplines pouvant aller de la communication des idées jusqu’à l’intégration des concepts, des terminologies ou des méthodes » (Nicole Allieu-Mary). Si l’interdisciplinarité pose nécessairement la question des « disciplines » ; en considérant les définitions précédentes, nous prenons le parti d’écarter ici le champ de réflexion d’inspiration post-moderne qui tend notamment à postuler que l’interdisciplinarité scolaire doit se créer en dehors des disciplines existantes (École Nouvelle, Célestin Freinet, Morin, 1977 ; Pourtois et Desmet, 1999). En effet, au regard de la définition proposée par Nicole Allieu-Mary, la réflexion sur l’interdisciplinarité n’a de sens que dans un contexte disciplinaire puisqu’elle présuppose l’existence d’au moins deux disciplines de référence.

Dans ce cadre, il ne peut finalement y avoir d’interdisciplinarité sans disciplinarité, soit « sans un contenu cognitif formalisé et sans « démarches d’apprentissage » (dispositifs instrumentaux et procéduraux associés au contenu ».

Histoire des disciplines

« Dans son usage scolaire, le terme de  » discipline  » et l’expression  » discipline scolaire  » ne désignent, jusqu’à la fin du XIXe siècle, que la police des établissements, la répression des conduites préjudiciables à leur bon ordre, et cette partie de l’éducation des élèves qui y contribue (1). Dans le sens qui nous intéresse ici de  » contenus de l’enseignement « , il est absent de tous les dictionnaires du XIXe siècle, et même encore du Dictionnaire de l’Académie de 1932. […] Dans les textes, officiels ou non, mainte formule embarrassée manifeste l’absence et le besoin d’un terme générique. Les équivalents les plus fréquents au XIXe siècle sont les expressions « objets »,  » parties », « branches » ou encore « matières de l’enseignement ».» (Chervel).

Si la naissance, au cours des premières décennies du XXe siècle, du terme « discipline » comble une lacune lexicologique, elle rend surtout compte du processus de renouvellement des finalités de l’enseignement. En effet, le processus de massification de l’école et d’acculturation sociale, engagé sous l’impulsion des lois de Jules Ferry puis de la loi Goblet en 1886, entraîne une réorganisation des méthodes pédagogiques de l’enseignement primaire : des programmes sont fixés par les instructions et l’école est progressivement organisée en classes d’âges dans lesquelles se succèdent des enseignements codifiés, avec des horaires spécifiques. Ce bouleversement des objectifs de l’enseignement primaire conduit à repenser en profondeur la nature de la formation donnée à l’élève : il s’agit désormais de « discipliner l’intelligence des enfants » (Fréderic Baudry). Cette nouvelle acception du mot est apportée par un vaste courant de pensée pédagogique qui se manifeste dans la seconde moitié du XIXe siècle. En effet, d’après André Chervel, le terme « discipliner » se répand comme « l’un des thèmes fondamentaux de la nouvelle instruction primaire grâce à Félix Pécaut, et aux artisans de la rénovation pédagogique de 1880. Or, jusqu’en 1880, il n’y a qu’une seule façon de former les esprits, qu’une seule  » discipline », au sens fort du terme : les humanités classiques ».

Cependant, la fin du XIXe siècle et le début du XXe sont marqués par l’approfondissement, la diversification et la spécialisation de plus en plus étroite des domaines de la pensée. Après 1880, le développement de la connaissance permet, en effet, d’envisager une organisation du savoir et de nouveaux champs enseignements (dictée, problèmes sur le système métrique, résumés d’histoire et de géographie, notions de sciences à travers les leçons de choses) s’ajoutent progressivement aux premiers rudiments (lire, écrire, compter). À partir premières années du XXe siècle, le terme « discipline » passe alors du général (pour désigner l’ensemble des « humanités classiques ») au particulier, et désigne une « matière d’enseignement susceptible de servir d’exercice intellectuel » ; permettant ainsi l’emploi du mot « discipline » au pluriel. Il est désormais possible de parler de « différentes disciplines ». Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le cloisonnement disciplinaire devient un élément fondamental du système scolaire et le terme « discipline » en vient finalement à désigner « une pure et simple rubrique » classant les différentes matières, les différents contenus de l’enseignement.

Ainsi, les disciplines scolaires peuvent être définies comme des constructions sociales organisées autour de contenus – transposés de la discipline académique si elle existe ou des pratiques sociales de référence (toute matière scolaire étant historiquement définie et portée par un corps professionnel qui l’incarne) – mais aussi autour de finalités éducatives, d’orientations didactiques et de moyens pédagogiques. Les savoirs enseignés dans le cadre des disciplines scolaires constituent ainsi un ensemble cohérent.

« Toutes les disciplines ou presque se présentent sur ce plan comme des corpus de connaissances, pourvus d’une logique interne, articuléssur quelques thèmesspécifiques, organisés en plans successifs nettement distincts et débouchant sur quelques idées simples et claires, ou en tous cas chargées d’éclairer la solution de problèmes plus complexes. […]. Un phénomène de « vulgate » qui semble commun aux différentes disciplines. A chaque époque, l’enseignement dispensé par les maîtres est en gros identique, pour la même discipline et pour le même niveau » (Chervel).

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Table des matières

INTRODUCTION
1. La motivation scolaire
1.1. Champ théorique et conceptuel
1.1.1. Qu’est-ce que la motivation ?
1.1.2. Historique des différentes approches théoriques
1.1.2.1. Approche psychanalytique
1.1.2.2. Approche béhavioriste
1.1.2.3. Approche humaniste
1.1.2.4. Approches cognitivistes
1.1.3. Perspectives théoriques et conceptuelles récentes
1.1.4. Liens entre motivation et réussite scolaire
1.2. Méthodologie de recherche
1.2.1. Cadre de l’étude
1.2.2. Population, procédure et outils
1.2.2.1. Population
1.2.2.2. Procédure
1.2.2.3. Outils
1.3. Analyse réflexive des résultats
1.3.1. Traitement des résultats
1.3.2. Analyse des résultats
1.3.2.1. Corrélations entre le SEP et les résultats scolaires
1.3.2.2. Corrélations entre le SEP, la motivation intrinsèque, le flow et les résultats dans des activités de lecture-compréhension
1.3.2.1. Corrélations entre la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque et les résultats dans des activités de lecture-compréhension
2. L’impact de l’interdisciplinarité sur la motivation et la réussite scolaire
2.1. Champ théorique et conceptuel
2.1.1. Qu’est-ce que l’interdisciplinarité ?
2.1.1.1. Définitions
2.1.1.2. Histoire des disciplines
2.1.1.3. Niveaux et modes d’intégration des disciplines scolaires
2.1.2. Cadre institutionnel
2.1.3. Construction du sens des apprentissages, impact sur la motivation et la réussite scolaire
2.2. Méthodologie de recherche
2.2.1. Cadre de l’étude
2.2.2. Participants, procédure, outils
2.2.2.1. Population
2.2.2.2. Procédure
2.2.2.3. Outils
2.3. Analyse réflexive des résultats
2.3.1. Traitement des résultats
2.3.2. Analyse des résultats
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
RESUME
Résumé (français)
Résumé (anglais)
ANNEXES

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