Le mécanisme de la dette
La dette publique est le résultat de l’accumulation des déficits budgétaires passés des administrations publiques. Le déficit public et la dette publique sont étroitement liés : la dette augmente à chaque fois que le budget des administrations est en déficit et que l’Etat doit emprunter pour couvrir ce déficit. Le problème qui se pose serait alors le fait que toute augmentation de la dette devra être financée par des recettes futures. Par ailleurs, le paiement des intérêts sur la dette déjà existante pèse sur le budget des administrations publiques.
Le calcul de la dette publique
La dette publique est le plus souvent mesurée en pourcentage du PIB. Cette mesure est plus pertinente que le seul montant en unité monétaire pour savoir si la dette est « soutenable ». Le PIB traduit en effet les ressources d’un Etat et donc sa capacité à rembourser la dette. Selon le mode de calcul et les indicateurs retenus, le montant de la dette varie. Communément, les chiffres avancés sont ceux obtenus en se basant sur les « critères de Maastricht », définis lors de la ratification du traité éponyme en 1992. Il s’agit d’une dette dite « brute consolidée », qui « mesure l’ensemble des engagements financiers bruts des administrations publiques, à l’exception des crédits commerciaux et des décalages comptables » d’après la définition de l’agence d’Etat France Trésor. Certaines richesses ne sont pas prises en considération par les critères de Maastricht : c’est le cas des biens immobiliers ou des terrains qui appartiennent à l’Etat… Cette richesse potentielle ne peut être véritablement mesurée, ce qui explique en partie pourquoi elle n’est pas intégrée dans les calculs. Certains engagements dits « implicites » devraient aussi être pris en compte dans l’évaluation du montant d’un endettement national. Parmi eux, les futures pensions de retraites qui seront à assumer par l’Etat. Si dans le futur, le gouvernement annonce qu’il double le nombre de ses fonctionnaires, il s’engage de façons fait à assurer le paiement des pensions une fois que ses agents se retireront de la vie active.
La dette publique interne
Le terme dette interne ou dette domestique désigne l’ensemble des créances détenues par les agents économiques résidents d’un Etat souverain sur cet Etat. Elle est généralement libellée dans la monnaie nationale, ce qui la rend aux écarts de change. Dans cette première forme de dette publique, l’Etat s’endette en émettant des bonds de trésor qui sont des reconnaissances de dette publique. Ces bons sont achetés par n’importe qui désirant les acquérir. En effet, en permettant à n’importe qui d’acheter n’importe quoi, cela a permis la transmission des crises liées à l’endettement de pays en pays. Lorsqu’un pays fait défaut sur sa dette intérieure cela a aujourd’hui des conséquences internationales.
La conception Keynésienne de l’endettement
L’approche Keynésienne de la relation dette publique-croissance économique considère que l’impact des déficits publics- autrement dit l’augmentation des dettes publiques- sur la croissance économique devrait être positif. Selon l’approche Keynésienne, une diminution des prélèvements fiscaux financée par un endettement de l’Etat devrait stimuler la consommation de court terme. En effet, une diminution de la charge d’imposition (non accompagnée par une réduction des dépenses publiques actuelles ou futures), augmente le revenu disponible des ménages. Et puisque la consommation est une fonction proportionnelle du revenu, alors l’effet de l’accroissement de ce dernier sur la consommation doit être positif. L’augmentation des dépenses de consommation va alors induire un accroissement de la demande agrégée, permettant ainsi une augmentation équivalente de l’offre à l’équilibre du marché des biens et des services. Et comme toute chose égale par ailleurs, le déficit budgétaire financé par l’endettement public, implique un accroissement de la production et des revenus. Pour les keynésiens, l’endettement ne devrait pas entraîner des coûts ni pour les générations présentes ni pour celles du future du fait des investissements nouveaux qu’il génère.
Dans le modèle Keynésien de l’endettement de l’Etat, la démarche globale et les effets multiplicateurs et accélérateurs sont des caractéristiques fondamentales de leur théorie. En effet l’endettement devrait favoriser la relance de la demande globale entrainant ainsi par l’effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l’investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production. Selon la thèse Keynésienne, le déficit budgétaire qui conduit à augmenter le stock de la dette devrait produire l’expansion du cycle économique par la demande et l’investissement autonome. Le déficit auquel correspond l’emprunt stimule la demande et permet d’alléger le coût de son remboursement
CONCLUSION
Depuis plusieurs années, la question liée à l’endettement public a toujours été un sujet de controverse dans la littérature économique. Certains y voient en elle une solution qui peuvent avoir des effets positifs sur la croissance économique alors que d’autres le considère comme un obstacle pouvant nuire à l’activité économique. Le taux de croissance réalisé durant les 30glorieuses ont marqué le triomphe des théories qui optent pour l’endettement publique.
Tandis, la crise de l’endettement des années 1980 ont marqué leur limite. Nombreuses sont les études déjà effectuées en ce qui concerne la relation entre endettement public et croissance économique et chacun essaye de présenter les canaux de transmissions que peuvent exister entre ses deux variables. Notre étude effectuée sur le cas de Madagascar à partir de l’utilisation de modèle économétrique a révélé que le lien entre endettement publique et croissance économique n’est pas significatif du moins au niveau des variables que l’on a pris en compte. Néanmoins, on a belle et bien trouver que le remboursement de capital sur dette publique et le paiement d’intérêt sur la dette extérieure publique impacte négativement le PIB mais le coefficient n’est pas significatif. Il en est de même pour le service de la dette extérieure publique et stock de la dette extérieure publique sauf que l’impact est ici positif.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Partie 1 : APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE 01 : Qu’entend-t-on par dette publique
Section 1 : Contexte général
Section 2 : La décomposition de la dette publique
Section 3 : Les causes de l’endettement publiques
Section 4 : La dette de l’Etat en fonction de la durée de l’emprunt
CHAPITRE 02 : Revue de littérature sur le lien entre endettement publique et croissance économique
Section 1 : Les différentes approches d’analyse de la relation entre l’endettement public et la croissance économique
Section 2 : Revue de littérature existante
PARTIE 2 : ETUDE DE CAS SUR MADAGASCAR
CHAPITRE 01 : L’endettement public à Madagascar
Section 1 : L’évolution récente de l’endettement publique à Madagascar
Section 2 : La loi régissant la dette publique Malgache
Section 3 : La stratégie d’endettement public à Madagascar
CHAPITRE 2 : L’impact de l’endettement public sur la croissance du PIB à Madagascar
Section 1 : Méthodologie
Section 2 : Résultat et interprétations économiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
WEBOGRAPHIES
ANNEXES
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