Durant l’Antiquité, à Sparte, l’éducation était rigoureusement organisée par l’Etat qui embrigadait les enfants de l’aristocratie dès leur jeune âge ; elle visait à en faire des soldats. Cette forme d’éducation s’effrayait de développer chez les apprenants des aptitudes physiquessouplesse, courage, morales et ruse, ainsi que l’endurance. La vie familiale était par conséquent, négligée, tant pour les garçons que pour les hommes qui passaient la plus grande partie de leur vie enrégimentée. Une telle éducation, qui ne s’adressait qu’aux fils de la minorité dirigeante, avait pour objectif de former des individus en fonction d’un certain idéal de l’homme qui s’apparentait aux « héros ». Par contre, dans Rome antique, l’éducation des enfants était beaucoup plus conçue en fonction de la famille et pour la vie familiale, l’Etat s’occupait toutefois de l’éducation des citoyens.
CADRE THEORIQUE SUR L’EDUCATION, LES PARENTS ET L’ECOLE
DE L’EDUCATION FAMILIALE A L’EDUCATION SCOLAIRE
Comme elles ont des structures différentes, la famille et l’école n’ont pas le même fonctionnement, ce qui ne manque pas d’affecter le type d’éducation que l’école dispense.
Education dans le champ familial
La famille est la première véritable école de l’enfant apprenant. Le plaisir que l’enfant trouve dans les apprentissages se trouve au milieu des adultes et de la famille qui l’entourent, bien avant l’école. Les valeurs culturelles et spirituelles influencent les apprentissages. « L’enfant doit baigner dans un univers de stimulations, dans un milieu familial qui valorise les activités intellectuelles, comme la lecture et l’écriture, pour le plaisir que ces activités procurent, aussi bien que pour leur utilité dans la vie quotidienne. Les parents sont les plus grands modèles d’identification pour l’enfant. » .
L’éducation familiale se définit avant tout par une approche informelle ; l’acquisition des valeurs, des normes et des conduites s’effectuent selon des activités et des démarches qui varient selon les parents, premiers acteurs responsables, et en fonction de plusieurs paramètres (âge, condition sociale, culture reçue, origine géographique, etc.). Cependant, on peut observer que cette variété apparaît davantage au sein des familles modernes car l’éducation traditionnelle se transmet plutôt par le biais de rite précis et à l’intérieur de cadres spatio-temporels déterminés (exemple : veillée au coin du feu).
Education dans le champ scolaire
Le cadre scolaire, s’appuie sur une éducation de type formel défini par des textes et une organisation stricte. L’élève est astreint à des horaires réguliers. Il doit accomplir des tâches bien précises suivant rythme généralement imposé. S’il y a variétés dans les pratiques, cela s’explique surtout par la différence de contexte, mais ne doit pas affecter les objectifs définis par les programmes. En outre, l’école mesure obligatoirement ses performances par différentes modalités d’examens (évaluation formative et/ou sommative). D’où l’importance en amont du profil de sortie de l’élève .
Sur ce plan, la famille ne vise que des buts très généraux. Parvenir à ce profil de sortie relève de la responsabilité de l’enseignant, en ce qui concerne le champ d’action limité à la classe, mais d’autres acteurs partagent cette responsabilité avec lui au sein de l’école : administratif et parents dans la mesure où, comme la famille, l’école contribue également. Les deux entités sont en réalité condamnés à collaborer en vue d’harmoniser le type d’éducation à donner, compte tenu des deux composantes qui entrent nécessairement en jeu dans l’épanouissement et l’efficacité de chaque élève à savoir les valeurs et les normes d’une part et d’autre part, les connaissances et les compétences. Sans de complémentarité, il aurait risque de crise de l’éducation comme dans certain région à Madagascar où les valeurs familiales ne sont pas prises en compte par l’école.
NOTION SUR L’EDUCATION
EDUCATION
En vue de mieux cerner la notion d’éducation, nous avons recours aux définitions avancées par quelques ouvrages de base, à savoir Le Petit Dictionnaire Larousse, Le Robert, Le Dictionnaire de pédagogie ainsi que deux autres ouvrages de référence. L’idée d’éducation comme processus de développement est soulignée par les dictionnaires :
Petit Dictionnaire Larousse
Education : non féminin, du latin « educatio ».
1.-C’est l’action de développer les facultés physiques, intellectuelles et morales.
2.-Résultat de cette action.
3.-Connaissance et pratique des usages de la société, les bonnes manières .
Le Robert
Education : non féminin, du latin « educatio », apparu pour la première fois en 1524.
1.-Mise en œuvre de moyens propres à assumer la formation et le développement d’un être humain ; ces moyens eux-mêmes.
2.-Développement méthodique d’une faculté, d’un organe. On parle alors d’éducation des réflexes, des sens, de la mémoire ».
3.-Dans l’expression « avoir de l’éducation », elle signifie « politesse » .
Bref, ces différentes acceptions présentent l’éducation à la fois comme action et comme résultat. La deuxième définition proposée par le Robert insiste particulièrement sur le fait que l’éducation s’applique avant tout à un être humain. D’une manière synthétique, l’éducation peut donc se définir comme l’action ou la manière de développer et de former les facultés ou les potentialités d’un être humain. Elle a pour but de « tirer le meilleur parti possible de chaque individu, c’est-à-dire, de permettre l’actualisation des potentialités innées, dans la mesure où elles contribuent au fonctionnement de l’ensemble . Dans cette optique, l’éducation se préoccupe essentiellement du perfectionnement de l’individu, compte tenu de toutes ses facultés. Mais, à s’en tenir seulement à cet aspect, on risque d’avoir une vue incomplète du concept d’éducation. Selon Durkheim, «l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels ou moraux que réclament de lui la société politique dans son ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement destiné » . Ces remarques servent à préciser la dimension sociale de l’éducation dans laquelle prend sens la prise en charge par les parents et leurs aînés. L’éducation doit donc tenir compte des potentialités de l’individu et viser essentiellement son insertion au sein de la société. En d’autres termes, elle contribue à la formation d’un homme utile à la société.
CHAMPY et ETEVE insistent encore sur cette idée : « l’éducation est l’ensemble des actions et des influences exercées volontairement par un être humain sur un autre être humain, en principe, par un adulte sur un jeune, et orienté vers un but qui consiste en la formation dans l’être jeune des dispositions de toute espèce correspondant aux fins auxquelles, parvenu à maturité, il est destiné » . Dans leur vision de l’éducation, on voit comment celle-ci agit sur l’individu pour lui permettre de s’intégrer dans la société et de la développer.
L’ECOLE ET LES PARENTS
L’ECOLE
D’après Larousse, l’école est « un établissement ou se donne un enseignement collectif » . Cette définition considère l’école seulement comme un lieu spécialisé de formation intellectuelle de l’élève. Une autre définition voit en l’école « un lieu privilégié, un creuset idéal pour promouvoir les valeurs indispensables à la survie de notre société » . Ces définitions élargissent la perspective à la culture prise au sens général.
Qu’il s’agisse d’enseignement ou promotion de valeurs, précisons que le cadre scolaire est un cadre captif, puisque l’on y retient l’élève parfois contre sa volonté. La société en tant qu’elle est un groupe d’êtres humains organisé et régie par des règles précises, a pour cellule de base la famille laquelle trouve son prolongement à l’école où l’enfant passe l’essentiel de son temps parmi ses pairs, tous entre les mains d’adultes. En outre, à la question qu’est-ce que l’école, le Dictionnaire Actuel de L’Education la définit comme un établissement d’éducation, d’enseignement ou de formation professionnelle, placé sous l’autorité d’un directeur, destiné à assurer d’une manière ordonnée l’éducation des élèves et les activités auxquelles prennent part ces derniers de même que les enseignants, les autres membres du personnel administratif et les parents .
Cette définition qui se focalise sur les acteurs et les activités sans oublier l’environnement, a le mérite d’être précise et complète. Nous pouvons avancer qu’il s’agit en l’occurrence du terme générique applicable à tous les ordres d’enseignement du préscolaire au supérieur. Dans un sens large, il désigne le système éducatif dans son ensemble.
L’école n’est pas seulement un cadre physique fait de bâtiments, de mobiliers et d’équipement en matériels didactiques mais plutôt une entité humaine d’adultes et d’âmes jeunes (enfants et adolescents) unis autour d’un idéal commun, à savoir l’atteinte d’un ensemble de finalités éducatives préalablement définies selon le projet de société que les autorités ont l’ambition de réaliser. Réunissant en son sein des apprenants et des enseignants d’origines et de conditions diverses, l’école apparaît comme une société en miniature avec ses multiples conflits et contradictions internes mais également subissant des influences extérieures et des agressions de toutes sortes. Source de connaissances et d’expériences diverses et variées, l’école est un lieu d’éducation, d’enseignement et de formation. Elle a pour mission principale d’assurer l’éducation des apprenants autour d’activités conformes aux horaires et programmes officiels. Confessionnelle à ses débuts, l’école est devenue laïque, publique et obligatoire en France avec Jules Ferry .
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE SUR L’EDUACTION, LES PARENTS ET L’ECOLE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE SUR L’EDUCATION, LES PARENTS ET L’ECOLE
I. DE L’EDUCATION FAMILIALE A L’EDUCATION SCOLAIRE
I.2. Education dans le champ scolaire
II.1 NOTION SUR L’EDUCATION
II.1. EDUCATION
II.2. L’ECOLE ET LES PARENTS
II.2.1. L’ECOLE
II.2.2. La place et la fonction de l’école dans la société
II.3. LES PARENTS
II.3.1. Le droit d’information et d’expression des parents d’élèves
II.3.2. Le droit de participation des parents d’élèves
II.3.3. Le devoir des parents devant l’éducation de ses enfants
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I. AMBOHIDRATRIMO, UN ASPECT GEOGRAPHIQUE DIVERSIFIE
I.1. Cadre physique
I.2. Cadre socio-économique
I.2.1Environnement économique
I.2.2 Agriculture
I.2.3. Elevage
I.2.4. Artisanat
I.2.5 Commerce
I.2.6 Industrie
I.3. Cadre historique
I.3.1 Brève Historique d’Ambohidratrimo
I.3.2 Brève historique de l’éducation de la zone
II. L’ENVIRONNEMENT SCOLAIRE
II.1. Le Collège catholique Saint Joseph Ambohidratrimo
II.2. L’école Primaire Publique d’Anosiala
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : INTERPRETATION DES DEUX ETABLISSEMENTS CIBLES, RESULTATS DES INVESTIGATIONS SUR LA SITUATION SOCIALE DES PARENTS ET LES PROPOSITIONS DES SOLUTIONS POUR REMEDIER AUX DIVERS PROBLEMES
CHAPITRE I : INTERPRETATION DU CSJ AMBOHIDRATRIMO
I. LES CONDITIONS MATERIELLES DE L’ENSEIGNEMENT
I.1. Emplacement de l’école
I.2. Environnement scolaire
I.3. EQUIPEMENT ET INFRASTRUCTURE DE L’ECOLE
I.3.1. Bâtiment scolaire et salle de classe
I.3.2. Séparations entre les classes
I.3.3. Bibliothèque scolaire
I.3.4.Toilettes
I.3.5 Tables-bancs
I.3.6. Manuel scolaire
I.3.7. Disposition de la classe
I.4. GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
I.4.1. Perfectionnement professionnel
I.4.2. Autres formes d’appui professionnel
I.4.3. Formation des enseignants et mode de recrutement
I.4.4. Organisation des réunions pour les parents
I.4.5. Proportion de parents connus par les maitres
II. LES CONDITIONS DE VIE DES PARENTS
II.1. Niveau d’instruction des parents et ses effets sur la réussite scolaire des enfants
II.1.1. Niveau d’instruction des parents
II.1.3. Le contrôle des cahiers à la maison
II.2. La profession des parents et ses effets sur les études des enfants
II.2.1. Profession des parents d’élèves dans le CSJ
II.2.2. Revenu des parents et choix de l’école
II.2.3. Revenu des parents et motivation des enfants
II.2.4.Revenu des parents et fournitures scolaires
II.3. Implication des parents et réussite scolaire
II.4. Situation matrimoniale des conjoints
II.5. Réaction des parents à travers le résultat scolaires de ses enfants
CHAPITRE II : INTERPRETATION DE L’EPP TSARAMANDROSO NAMONTANA
I. ENVIRONNEMENT SCOLAIRE DEFAVORABLE POUR UN APPRENTISSAGE EFFICACE
I.1. Le mauvais état de l’infrastructure scolaire
I.2. Les problèmes sur les infrastructures annexes
I.3. Insuffisance des mobiliers scolaires
I.4. Le problème de supports didactiques
I.5. Carence en bibliothèque et pénurie des supports didactiques
I.6. Le manque de formation des enseignants
II. LE REVENU DES PARENTS ET SES EFFETS SUR LES ETUDE DES ELEVES
II.1.Revenu modeste et choix de l’établissement
II.2. Impact des conditions de vie sur les études selon les élèves
II.3. Profession des parents et moyenne scolaire
II.4. Profession et disponibilité des parents
II.5. Mode d’éclairage de l’habitat
II.6. Revenu des parents et repas des élèves
II.7. Les contraintes liées aux travaux domestiques et ménages
II.8 Travaux domestiques des enfants
II.9. Le revenu des parents et le traitement sélectif entre les filles et les garçons
III. LE NIVEAU D’INSTRUCTION DES PARENTS ET SES IMPLICATIONS SUR L’ETUDE DE LEURS ENFANTS
III.1. Faible niveau d’études des parents
III.2. Niveau d’étude des parents et suivi des notes des enfants
III.3. Niveau d’instruction des parents et suivi scolaire des enfants
III.4.Le surnombre familial
III.5. Les problèmes familiaux
III.6. La mauvaise perception des parents sur l’avantage de l’éducation
III.7. Accessibilité à l’école et moyens de déplacement
CHAPITRE III : AMELIORATION DES CONDITIOND’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE
I. AMELIORATION DE L’ENVIRONNEMENT SCOLAIRE
I.1. Infrastructure de l’école
I.2. Tables-bancs
I.3. Electricité et Points d’eau
I.4. Latrines et WC
I.5. Implantation de bibliothèque
II.AMELIORATION DES CONDITIONS D’APPRENTISSAGE DES ELEVES
II.1. Cantine scolaire
II.2. Emploi des moyens audio-visuels
II.3. Formation des enseignants
II.4. AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES MENAGES
II.4.1. Limitation de la naissance
II.4.2. Amélioration de la situation matrimoniale des conjoints
III. PROPOSITIONS DES SOUTIENS ET SUGGESTIONS
III.1. LES DIVERS SOUTIENS FAVORISANT LA BONNE MARCHE DE L’EDUCATION
III.1.1. Soutiens pour aider les parents
III.1.2. Soutiens pour les écoles
III.1.3. Soutien des initiatives locales et facilitation des débouchés pour les diplômés
III.2. SUGGESTION POUR RENFORCER LA RELATION ENTRE LES PARENTS ET L’ECOLE
III.2.1. SUGGESTION POUR LES PARENTS D’ELEVES
III.2.2. SUGGESTION POUR L’ECOLE
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE