L’impact de la micro finance sur la vie de ses bénéficiaires

Pauvreté

    La littérature consacrée à l’étude du concept de pauvreté est importante. En effet plusieurs définitions et approches existent pour la cerner. Cependant l’analyse de la pauvreté comporte trois étapes fondamentales: le choix de l’espace de définition du bien-être, la détermination d ’un seuil qui permet d’identifier les pauvres et l’agrégation des situations individuelles en un indicateur synthétique. L’identification des personnes pauvres et la détermination d ’indicateurs pertinents sur la base des informations disponibles permettent de définir la variable de mesure et à définir le concept de pauvreté. Deux approches sont généralement utilisées: l’une dite objective et l‘autre dite subjective . L’approche objective s’appuie sur une information quantitative résumée à travers un indicateur monétaire ou non monétaire. Une ligne de pauvreté est alors définie comme un seuil en deçà duquel le ménage (ou l’individu) est considéré comme pauvre. L’approche subjective est basée sur la perception que les individus ont de leurs conditions d’existence. Les individus interrogés s’auto – désignent pauvres ou non pauvres selon des critères qui leur sont propres . Dans le cadre de notre étude c’est la perception que les membres ont de leur propre situation socio économique qui est prise en compte.

ACTIVITES DE LA ZONE

1. Le maraîchage : L’implantation du village dans la bande des Niayes est très propice au développement du maraîchage. C’est ce qui explique la très bonne place tenue par cette activité dans le village. En effet, Malika alimente les marchés de Thiaroye, Castor, Sandaga, Kermel de légumes de toutes sortes (carotte, manioc, chou, aubergine, persil, betterave, patate, pomme de terre, gombo, oignon, oseille…). On note aussi la présence de cultures hivernales telles que l’arachide, la pastèque, le maïs.
2. L’élevage : On distingue l’élevage bovin, ovin et l’aviculture. Le premier est l’apanage de l’ethnie peulh qui occupe le quartier situé en bord de mer. La particularité de cet élevage est que le bétail reste sur place contrairement aux traditions des peulhs. Par ailleurs certains wolofs possèdent quelques têtes de bœufs cependant l’élevage ne bénéficie ici d’aucun investissement. L’élevage ovin présente les mêmes caractéristiques que l’élevage bovin. L’aviculture constitue pour sa part la principale occupation des jeunes. Nombreux sont, en effet, les élevages de poulets de chair et de pondeuses gérés par ces derniers.
3. La pêche : Curieusement ce secteur n’est pas systématiquement investi malgré la présence de la mer. Quelques rares personnes pratiquent la pêche aux bords du littoral.
4. Tourisme : Les potentialités touristiques sont bien réelles. Citons simplement le splendide lac qui jadis abritait des crocodiles. La plage qui, en période de vacances, connaît une très grande affluence puisqu’elle constitue avec la forêt classée qui la jouxte un lieu de sortie pour les jeunes de Dakar, Pikine etc.. La plage est aussi fréquentée par les touristes quelle qu’en soit la période. On note également la présence de cabanons destinés à l’accueil de touristes qui proviennent le plus souvent des Etats-Unis dans le site aménagé par les peuls qui habitent le quartier situé en bord de mer.
5. La forêt classée : Il existe une petite forêt classée qui fait office de brise vent et protège les cultures maraîchères. Elle se situe entre la mer et le village proprement dit. Il est constitué essentiellement de filaos.
6. Les carrières de sable : Il existe, derrière la décharge publique de Mbeubess, une carrière d’où se ravitaillent en sable les camions pour les constructions de bâtiment en particulier. Ces concessions sont sous le contrôle de la puissance publique puisqu’il existe une réglementation pour l’extraction de sable marin en vue de la protection des côtes maritimes et la lutte contre l’avancée de la mer.
7. La décharge publique de Mbeubess : On peut parler de cette décharge dans la mesure où elle constitue pour des personnes une source de revenus non négligeable. Il s’agit des « récupérateurs ». Ce sont des personnes qui fouillent les décharges d’ordures et en extraient des objets qu’ils remettent sur le marché. Il s’agit par exemple de bouteilles qu’ils récupèrent et revendent à des industriels ou à des commerçants et que l’on retrouve dans les étals des marchés.
8. Le secteur informel : Les PME : Il est très développé. L’activité dominante est le commerce dans toutes ses variantes. On note aussi l’existence d’un bon parc automobile destiné au transport public : cars rapides, ndiaga-ndiaye, taxis et taxis clandos. Les principales unités industrielles sont la SENDIS et la SEDIMA . Elles interviennent dans la production et la distribution de l’aliment destiné à l’aviculture ainsi qu’à la vente de poussins.

Les sanctions

    En cas de non respect des délais de remboursement les sanctions infligées aux mauvais payeurs obéissent à la procédure suivante : La date limite de remboursement des prêts étant fixée au cinq de chaque mois. Passé ce délai, un rappel à l’ordre est signifié au membre. Si aucune réaction positive n’est enregistrée alors, dés le quinze, un constat de défaillance est établi et le membre est convoqué à la caisse. Au delà du quinze, le membre est invité à fournir des explications. Si le membre ne réagit pas au delà de deux mois, une action judiciaire est enclenchée à son encontre. De fait nous n’avons pas relevé un volume important, voire alarmant, de cas d’indélicatesse. De sorte que cet élément reste absent de l’analyse et l’interprétation des résultats qui font l’objet de la troisième partie : présentation et interprétation des données de l’étude.

Facteurs de diminution du revenu

      Ce tableau montre que c’est la mauvaise vente qui constitue la principale source de diminution des revenus 13,35%. Cette tendance indique la non maîtrise des filières et des techniques de commercialisation. A cela s’ajoute l’insuffisance, voire l’inexistence de moyens de conservation des produits. Tout se passe comme si ces acteurs sont laissés à eux mêmes lorsqu’il s’agit de procéder à des transactions commerciales. En conséquence, les acteurs conçoivent dans la plus part des cas que, c’est dans les périodes de grandes fêtes telle la tabaski, la korité, la fin de l’année, la tamxarit etc. que se réalisent les bonnes affaires. Le travail méthodique et le sens de l’organisation sont souvent relégués au second plan, comme le montrent la plupart des réponses obtenus au niveau des entretiens qualitatifs. Il est d’ailleurs révélateur que c’est la surproduction, 2,81%, et le manque de matières premières, 2,34%, qui constituent la deuxième source de baisse des revenus chez les membres Par ailleurs, la maladie d’un proche, 1,87%, constitue la troisième source de baisse des revenus . Suivie entre autres par les besoins sociaux qui constituent eux aussi un handicap à la micro-activité des membres. C’est ce que révèlent les témoignages qui suivent : « Quant j’ai reçu le prêt, mon frère était malade j’ai utilisé l’argent pour payer les frais médicaux j’ai eu d’énormes difficultés pour rembourser le crédit j’étais obligé d’emprunter à mon voisin pour effectuer le remboursement. » « J’ai contracté un crédit pour faire de l’aviculture mais avec les cuisses de poulets qui inondent le marché j’arrive difficilement à écouler mes poulets j’ai pas pu terminer de rembourser mon prêt et je suis en rupture d’aliment je ne peux pas les abattre par manque de moyen de conservation (congélateur) je suis obligé de les vendre à crédit. » (sic)

Table des matières

PREMIERE PARTIE : Présentation de l’étude 
Introduction
Chapitre I : Cadre Général et méthodologique 
A. Problématique
B. Objectifs
C. Hypothèses
D. Définition des concepts
E. Modèle théorique
F. Revue de la littérature
Chapitre II : Méthodologie
A. Enquête documentaire
B. Échantillonnage
C. Outils de collecte
1.le questionnaire
2.les entretiens
3.le récit de vie
D. Pré-enquête
E. Déroulement de l’enquête
Difficultés rencontrées
DEUXIEME PARTIE : Cadre de l’étude 
Chapitre I Présentation de Malika
A. Historique
B Situation géographique et démographique
C. Activités de la zone
1. Le maraîchage
2. L’élevage
3. La pêche
4. Le tourisme
5. La foret classée
6. Les carrières de sable
7. La décharge de mbeubess
8. Le secteur informel : les PME
D. Situation socio-économique
1. Sources de revenus
2. Importance du crédit dans la zone
Chapitre II La caisse de Malika 
A. Le Pamecas
B. La Caisse de Malika
1. Historique de la caisse
2. Objectifs de la caisse
3. Fonctionnement de la caisse
4. Garanties
5. Sanction
6. Position de Malika sur la carte de la région de Dakar
TROISIEME PARTIE : Présentation des résultats et interprétation des données de l’étude 
Chapitre I : Caractéristiques socio démographiques des ménages
1.Répartition des membres selon le sexe
2.Répartition des membres selon la situation matrimoniale
3.Répartition des membres selon l’age
4.Répartition des membres selon la taille du ménage
5.Répartition des membres selon le niveau d’instruction
6.Répartition des membres selon l’accès au soins de santé
7.Répartition des membres selon le statut d’occupation du logement, la source d’approvisionnement en eau et le mode d’éclairage
8.Répartition des membres selon l’ alimentation
Chapitre II : L’impact de la caisse sur les membres
A . La situation du revenu des ménages
1 . facteurs d’augmentation du revenu
2 . facteurs de diminution du revenu
B . L’utilisation des prêts
1 . destination du premier prêt
2 . les secteurs d’activité
C. L’appréciation des services de la caisse par les membres
D. Les propositions d’amélioration évoqués par les membres
CONCLUSION

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