L’IMPACT DE LA FLUCTUATION DU TAUX DE CHANGE SUR LA BALANCE COMMERCIALE

La méthodologie VAR

                  Cette section donne un aperçu général des modèles VAR de base. Les VAR sont des systèmes dynamiques d’équations qui examinent les relations internes entre les variables économiques, en utilisant des hypothèses minimales sur la structure sous-jacente de l’économie. Ils visent à fournir de bonnes représentations statistiques des interactions passées entre les variables. Aussi, sont-ils des systèmes dynamiques d’équations dans lesquelles le niveau actuel de chaque variable du système dépend des mouvements passés de cette variable et de toutes les autres variables du système. Contrairement aux modèles traditionnels, les systèmes VAR de base avancent quelques hypothèses sur la structure sous-jacente de l’économie et plutôt se focalisent entièrement sur la manière de tirer une bonne représentation statistique des interactions passées entre les variables économiques, permettant aux données de définir le modèle. La principale évolution des VAR comme instrument modèle a eu lieu au début des années 1980, ayant son origine dans les préoccupations autour de la validité de certaines hypothèses utilisées dans les modèles macro-économiques. La méthodologie VAR a l’avantage de poser le moins de restriction possible sur les relations entre les variables du système et de laisser ainsi les données s’exprimer. Elle est donc une approche statistique athéorique où la théorie n’intervient que pour aider à identifier les variables endogènes qui feront partie du système. De plus, les modèles VAR constituent un cadre d’analyses simple qui nous permet d’étudier d’une manière systématique les réponses dynamiques des variables considérées face à certains chocs.

La peur du flottement

                De nombreux pays ont un régime de change officiellement flexible, mais en réalité tous ces pays interviennent sur le taux de change. Au cours des années 1990, les pays émergents ont souvent refusé de se rallier au flottement comme régime de change de base. Pour eux, le flottement serait porteur d’une instabilité forte sur les coûts et les prix dans la mesure où les variations de change seraient répercutées beaucoup plus directement qu’ailleurs. Une étude menée en 2003 par le FMI a pourtant constaté que les régimes de parité fixe n’étaient guère avantageux pour les pays émergents sur le double plan de l’inflation et de la croissance. Cette étude a conclu que pour les économies émergentes ou développées, à mesure que leur intégration financière est de plus en plus poussée, ces pays devaient laisser leurs taux de change flotter librement. Cette peur du flottement, comme on l’a appelé, est surtout répandue dans les pays émergents ou en développement pour qui une forte appréciation ou dépréciation du taux de change peut être particulièrement néfaste. Parmi les pays avancés, les membres de la zone euro évitent cette instabilité en défendant de manière irrévocable, en tant qu’union monétaire un taux de change par rapport aux pays avec lesquels ils ont des liens économiques, commerciaux les plus étroits.

Les effets à court terme, à moyen terme et à long terme de la dépréciation

                  Théoriquement la dépréciation produit deux types d’effets : elle agit d’abord sur le prix et puis sur les quantités des exportations et des importations. Dans la réalité, la dynamique de la dépréciation s’ordonne autour de trois phases : A court terme, la dépréciation détériore la balance commerciale puisque le prix des importations augmente, alors que le prix des exportations reste constant ou évolue lentement. Donc, cela génère une dégradation du terme de l’échange, parce qu’il existe un certain effet d’inertie chez les consommateurs, qui ne changent pas immédiatement leurs habitudes de consommation suite à une variation des prix proposés. Par conséquent, à court terme, la diminution des prix des produits exportés n’entraîne pas d’accroissement des exportations, de même que l’augmentation du prix des produits importés n’entraîne pas la diminution des importations ; mais comme ces produits importés coûtent à présent plus chers, le solde de la balance des transactions courantes se dégrade. A moyen terme, la dépréciation améliore la balance commerciale, parce que les importations sont découragées et les exportations deviennent moins chères cela signifie que les produits qui sont compétitifs sur le marché, vont augmenter en volume et le pays va augmenter la capacité de production à exporter dont les prix exprimés en monnaies étrangères ont baissé. A long terme, les effets de la dévaluation s’atténuent progressivement, le bénéfice initial de la compétitivité étant rogné par la propagation de l’inflation importée à la suite de la hausse des prix d’importation. Les deux premiers phases est appelé la « courbe en J » qui a montré, sous certaines conditions, qu’une dépréciation de la valeur d’une monnaie détériore immédiatement le solde de la balance des transactions courantes, avant de l’améliorer quelques mois à un an plus tard.

Analyse de l’impact de la dévaluation sur la balance commerciale

                 Les modifications du taux de change sont considérées depuis longtemps comme le mécanisme qui peut être plus important pour obtenir un ajustement de la balance commerciale. Les conséquences de la fluctuation continue du taux de change sont multiples que ce soit sur le plan micro ou macroéconomique. Dans cette section, il s’agit d’établir la relation qui existe entre la variation du taux de change et quelques variables macroéconomiques. Comme mentionné précédemment dans notre note lien entre taux de change et balance commerciale, si le taux de change s’apprécie, le prix des importations devient moins cher, cela provoquerait une extension de la demande sur le marché internationale, en conséquence la balance commerciale se détériore. En revanche, si le taux de change se déprécie, le prix des importations augmenterait par rapport à leur position antérieure, provoquant ainsi une contraction de la demande. En effet,cela produit une amélioration de la balance commerciale. L’importance relative de cette théorie varie entre les pays. D’après certains articles, les changements dans le taux de change réel pourraient jouer un rôle plus important dans la réduction du déficit commercial des pays développés que dans les pays en développement. Ceci est confirmé par des travaux empiriques récents, selon le travail d’Enisse Kharroubi53 la fluctuation du taux de change réel pourrait jouer un rôle plus important dans la réduction du déficit commercial américain et d’après Kako NUBUKPO la dévaluation n’est pas la solution pour réduire le déficit commercial dans les pays de l’UEMOA » 2011. Quelques pays en développement font appel à des dévaluations comme un moyen de corriger les déséquilibres extérieurs et la fluctuation du taux de change, pour accroître la compétitivité et augmenter le revenu. Certains travaux théoriques ont montré que la dépréciation du taux de change effectif réel affecte le mouvement de revenu d’un pays. Parce que théoriquement, la dévaluation de la monnaie devrait avoir des effets bénéfiques sur l’économie d’un pays, car elle doit permettre d’améliorer de manière significative sa compétitivité, et de donner un avantage à ses exportations, ce qui induit à l’augmentation du revenu. Diaz Alejandro a suggéré que la dévaluation conduit à un transfert de revenu vers les agents à forte propension à épargner et déboucher par la suite à une baisse de l’absorption réel, et d’après Krugman et Taylor, sur la structure déficitaire de la balance commerciale. Selon eux si l’importation excède l’exportation au moment de la dévaluation, cette dernière ferait baisser le revenu réel du pays et réduirait par conséquent la demande nationale56. Pour les pays développés et en développement, à court terme, la dévaluation peut entraîner un effet négatif sur la balance commerciale et dans le moyen terme une amélioration, ce phénomène est connu sous le nom de le courbe « J ». Ce qui explique qu’il y a un décalage dans le temps à prendre les consommateurs et les producteurs pour s’adapter en termes relatifs prix.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MATERIELS ET METHODES
I-1 : Matériels
I-2 : Méthodes
I-2-1 : La méthodologie VAR
A : Présentation du modèle VAR
B : Méthodes de calcules
C : Présentation et spécification du modèle d’étude
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS
II-1 : RESULTATS THEORIQUES
II-1-1: Les bases théoriques de l’analyse
A : Généralité sur le taux de change
B : Description de la balance commerciale
II-1-2 : Théorie de la détermination du taux de change
A : La théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA)
B : La théorie de la parité du taux d’intérêt
II-1-3 : Les effets de la fluctuation du taux de change : a priori théorique
A : Impacts de la dépréciation
B : Les conditions de réussite de la dépréciation
C : Les effets à court terme, à moyen terme et à long terme de la dépréciation
D : Effets de l’appréciation sur des variables macroéconomiques
E : Le lien entre taux de change et la balance commerciale
F : Le théorème des élasticités critiques
II-2- RESULTATS EMPIRIQUES
II-2-1 : Evolution du taux de change et de la balance commerciale Malgache
II-2-1-1 : Evolution du taux de change effectif réel (TCER)
II-2-1-2 : Evolution de la balance commerciale Malgache (BC)
II-2-2 : Les résultats du modèle VAR (cas de Madagascar)
II-2-2-1 : Le choix du retard optimal et le test de stationnarité
II-2-2-2 : Test de causalité d’Engel –Granger
II-2-2-3 : Présentation de l’estimation du modèle et de la relation à long terme
II-2-2-4 : La décomposition de la variance et la fonction de réponse impulsionnelle
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III-1 : Discussions
III-1-1 : Analyse et évaluation théorique
III-1-1-1: Analyse et évaluation
III-1-1-2: Analyse de l’impact de la dévaluation sur la balance commerciale
III-1-2: Etude empirique de la relation entre le taux de change et la balance commerciale
III-1-2-1 : La dépréciation et de le déficit commercial Malgache
A : La dépréciation de l’Ariary
B : les facteurs explicatifs du déficit commercial Malgache
III-1-2-2 : Les impacts de la dépréciation sur les exportations et sur les importations
A : Impact de la dépréciation sur les exportations
B : Impact de la dépréciation sur les importations
III-1-2-3 : Impact de la dévaluation de l’Ariary sur la balance commerciale Malgache
A : Impact à cour terme
B : Impact à long terme
III-1-3 : Comparaison du cas de Madagascar par rapport aux autres Pays
III-1-3-1 : Les effets de la dépréciation dans les pays en voie de développement
III-1-3-2 : L’effet favorable de la dépréciation sur la balance commerciale
III-2 : Recommandations
III-2-1 : Stratégie de succès de la dévaluation
III-2-2 : Orientation générale de la politique d’appui à la balance commerciale
III-2-2-1 : L’industrialisation par substitution des importations (ISI)
III-2-2-2 : L’industrialisation par substitution des exportations (ISE)
III-2-3 : Les stratégies d’amélioration de la balance commerciale Malgache
CONCLUSION
GLOSSAIRE
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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