L’IMMUNITE DU CHIOT DANS SA PREMIERE SEMAINE DE VIE
IMMUNITE HUMORALE LOCALE ET IMMUNITE CELLULAIRE
Les IgA, et dans une moindre mesure les IgM, ne sont pas toutes absorbées pendant les premières heures de vie, une partie reste alors dans la lumière intestinale. Elles vont apporter aux nouveau-nés une protection locale contre les agents pathogènes présents dans le tube digestif. Cette action est d’autant plus forte que la concentration en IgA dans le colostrum de la chienne est égale à 500% de la concentration dans le sérum de celle-ci (Heddle et Rowley 1975). De plus, à l’inverse des IgG, la proportion d’IgA dans le colostrum augmente au cours du temps (20% des immunoglobulines totales à J1 contre 50% à J3) (Heddle et Rowley 1975). Les IgA présentes dans le colostrum proviennent à la fois d’un transport depuis le sérum de la mère mais également d’une sécrétion locale par les plasmocytes infiltrés dans le tissu mammaire (Tizard 2013). Les IgA sont résistantes aux protéases contenues dans l’intestin (qui détruisent les IgG et les IgM) et permettent ainsi une défense primaire contre les infections locales (Chappuis 1998 ; Tizard 2013).
De plus, le colostrum contient également une quantité importante de cellules immunitaires notamment des lymphocytes, des polynucléaires neutrophiles ou encore des macrophages. Bien que leurs rôles ne soient pas encore clairement définis, il semblerait que les lymphocytes apportent au nouveau-né une protection locale face aux infections intestinales en survivant plusieurs heures dans l’intestin du jeune. De plus ils pourraient pénétrer dans l’épithélium des plaques de Peyer pour
arriver aux noeuds lymphatiques mésentériques puis rejoindre la circulation systémique. Ainsi ils permettraient un transfert de l’immunité à médiation cellulaire de la mère au chiot (Tizard 2013).
COUVRIR LES BESOINS ENERGETIQUES
Le besoin énergétique du chiot à la naissance est de 250 kcal/kg/j et le besoin hydrique est de 130 à 200 ml/kg/j (Hand et al. 2010). Chez le chiot, la prise de poids dans les premiers jours de vie est le reflet de la prise colostrale et il apparait que la mortalité est associée à cette prise de poids. En
effet, si le chiot entre 0 et 2 jours perd 4% ou plus de son poids de naissance, le risque de mortalité néonatale est significativement augmenté (Mila et al. 2015b). De plus une glycémie, à 24 heures de vie, égale ou inférieure à 92 mg/dl est également associée à un risque de mortalité néonatale plus élevé (Mila et al. 2015c).
Chez le porcelet, il a été montré que pour atteindre une quantité suffisante d’IgG dans le sérum (soit 15g/l), il fallait que le nouveau-né ingère 70g de colostrum de bonne qualité immunologique (Le Dividich et al. 2005). Cependant cette quantité correspond à un gain de poids négatif, ce qui est un facteur de risque de mortalité chez le porcelet. En d’autres termes, l’acquisition d’une immunité passive satisfaisante n’est pas suffisante car elle ne permet pas de couvrir les besoins énergétiques du porcelet (Le Dividich et al. 2005). Selon cette étude il semblerait que le facteur limitant ne soit pas de couvrir les besoins immunologiques mais bien de couvrir les besoins énergétiques du porcelet.
DOSAGE DES NUTRIMENTS DANS LE COLOSTRUM
Pour calculer la valeur énergétique du colostrum les taux de protéines, glucides et lipides ont été déterminés. Les dosages de ces différents nutriments ont été réalisés par le Département de nutrition du Smithsoninan Institute de Washington.
Le taux de protéines est déterminé à partir du taux d’azote total. L’analyse des gaz de combustion à 950°C de l’échantillon séché permet de doser l’azote total. On multiplie ensuite l’azote total par 6,38 et on obtient le taux de protéines brutes en pourcentage (en gramme pour 100ml de colostrum).
Le taux de glucides est obtenu par colorimétrie. La méthode utilisée est la méthode au phénol sulfurique, avec une absorbance de 450nm. Une gamme étalon de monohydrate de lactose dont la teneur est connue permet de déterminer la teneur en pourcentage de notre échantillon.
Pour doser les lipides, les globules gras du colostrum sont d’abord détruits par de l’hydroxyde d’ammonium et de l’éthanol. Ensuite les lipides sont extraits avec de l’éther diéthylique et de l’éther de pétrole. Les lipides extraits sont pesés et on obtient le taux de lipides en pourcentage.
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1 LA MORTALITE DES CHIOTS
1-1 Taux de mortalité chez les chiots entre 0 et 2 mois
1-2 Répartition de la mortalité en fonction de l’âge
1-3 Causes de mortalité néonatale
2 L’IMMUNITE DU CHIOT DANS SA PREMIERE SEMAINE DE VIE
2-1 Transfert prénatal d’immunité
2-2 Transfert d’immunité postnatal
3 ROLES ET COMPOSITION DU COLOSTRUM
3-1 Immunité humorale systémique
3-2 Immunité humorale locale et immunité cellulaire
3-3 Nutrition du chiot
3-4 Maturation du tube digestif
4 LES CONDITIONS D’UNE PRISE COLOSTRALE EFFICACE
4-1 Fermeture de la barrière intestinale
4-2 Quantité et qualité du colostrum
4-2-1 Couvrir les besoins immunitaires
4-2-2 Couvrir les besoins énergétiques
ETUDE EXPERIMENTALE
1 MATERIEL ET METHODE
1-1 Population
1-2 Prélèvements
1-3 Analyse des prélèvements
1-4 Analyse statistique
2 RESULTATS
2-1 Qualité immunologique du colostrum
2-2 Qualité énergétique du colostrum
2-3 Relation entre la qualité immunologique et la qualité énergétique du
colostrum
3 DISCUSSION
3-1 Limites de l’étude
3-2 Résultats
3-3 Perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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