Tamatave est une ville portuaire située sur le littoral est malgache, entre la longitude 49°24’ est et la latitude 18°09’ sud (voir croquis n°02: localisation de la commune urbaine de Tamatave). Elle abrite environ 204 250 habitants qui se répartissent inégalement dans les cinq arrondissements de la commune. Ses limites au nord et à l’ouest sont formées par l’arrondissement d’Ankirihiry, au sud par les arrondissements de Morarano et Anjoma, et à l’est par l’Océan Indien. Elle couvre une superficie de 28 km2 environ.
PROBLEMATIQUE
Dans notre approche théorique, en tant qu’acteurs les Chinois exercent leur influence dans la vie économique et sociale de la ville de Tamatave. Dès lors, la question fondamentale consiste à savoir si cette communauté contribue au dynamisme de l’économie urbaine. Cette problématique principale engendre une autre question secondaire tendant à déterminer comment est le processus de leur intégration au sein de la société. Ainsi, tout au long de ce travail, on essaierait de trouver des réponses sur ces questions en analysant en premier lieu l’évolution de leur situation dans le temps et dans l’espace. Ensuite, en déterminant les principaux traits caractéristiques actuels de cette communauté. Et en dernier lieu il serait utile de situer le niveau d’intégration de leurs activités dans l’organisation urbaine.
DE L’INSTALLATION A L’INTEGRATION DES CHINOIS A MADAGASCAR
L’IMMIGRATION CHINOISE A MADAGASCAR
Vers la fin du XVIIè au début du XVIII è siècles, le mouvement migratoire en Chine touchait l’ensemble des pays limitrophes puis s’étendait vers les pays de l’Asie du sud-est. Ce mouvement atteignait Madagascar dans le courant du XIXè siècle par l’intermédiaire des îles Mascareignes. Mais c’était surtout le contexte politique et économique de la colonisation qui favorisait l’introduction et l’implantation d’immigrés chinois dans le pays.
La Chine : un grand foyer d’émigration
La plupart des Chinois d’outre-mer viennent des provinces Kouang-Toung et de Fou-Kien qui se situent au Sud et Sud-est de la Chine. En général, les Chinois de la Grande Ile sont originaires de la première province, plus précisément des villages situés près de Canton ville (voir croquis n°04 : localisation de la province de Kouang-Toung).
Un milieu rural surpeuplé, surexploité
La province de Kouang-Tong est caractérisée par son relief étroit et très accidenté. Au début du XVIIè siècles, les premiers contacts des Chinois avec les Européens ont vu l’introduction de patate douce et de l’arachide. Ces plantes nourrissantes étaient faciles à cultiver et occupaient presque toutes les surfaces cultivables y compris les pentes et les terres infertiles ou impropres à la riziculture. Au fil des années, la productivité additionnelle fournie par ces nouvelles cultures favorisait un accroissement rapide de la population rurale. Certains villages qui se situent au sud du Canton comptaient environ en millier d’habitant par kilomètre carré . Mais, cette pression démographique provoquait une surexploitation du milieu naturel. Par ailleurs, les fréquentes inondations et les sécheresses rendaient difficile les conditions de vie des paysans. Par conséquent, ceux-ci étaient obligés de vendre leurs terres pour survivre. Et les guerres civiles dans tout le pays avaient déstabilisé la vie rurale à cause de l’insécurité qui régnait : saccage, pillage et autres actes de banditismes. Tous ces facteurs avaient enclenché le départ des millions de personnes vers de nouveaux horizons se manifestant au début par un grand mouvement d’exode rural, puis il s’est transformé en une poussée vers l’émigration.
Les vagues d’émigration
Des millions de paysans partaient vers des terres neuves où l’appel de main d’œuvre rurale était d’une grande importance comme dans la Mandchourie, les colonies européennes de l’Asie du sud-est et du Pacifique . On peut englober le mouvement d’émigration en trois (03) vagues se couvrant dans le temps : Il y avait d’abord le départ des « Huashang » (shang signifie commerce, et hua veut dire fleur de Chine), ce sont des émigrés qui quittaient le pays pour faire du commerce ailleurs. Puis, ils ont été suivis par des « coolies » ou « «Huagong » (gong =travail) qui étaient composés surtout de paysans sans terre ou déracinés et des chômeurs des grandes agglomérations. Ils étaient recrutés pour mettre en valeur les grandes plantations coloniales des pays du sud est asiatiques et dans les autres colonies européennes. A la fin de leur contrat, ceux qui étaient partis très loin de la Chine se montraient le moins enthousiastes à y retourner. Et enfin, le dernier type d’émigration concernait les émigrés appelés « Huaquao » (quao= résident temporaire) ; par convenance personnelle ou familiale, ils avaient quitté la Chine pour aller rejoindre leurs familles dans les autres pays ou pour aller tenter leur chance ailleurs.
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Table des matières
Introduction générale
PREMIERE PARTIE : DE L’INSTALLATION A L’INTEGRATION DES CHINOIS A MADAGASCAR
CHAPITRE I : L’IMMIGRATION CHINOISE A MADAGASCAR
CHAPITRE II : LEUR IMPLANTATION
CHAPITRE III : LA RELATIVE REUSSITE ECONOMIQUE DES CHINOIS
DEUXIEME PARTIE : LES CARACTERISTIQUES ACTUELLES DE LA POPULATION CHINOISE DE LA VILLE DE TAMATAVE
CHAPITRE IV : ETUDE D’UNE COMMUNAUTE MINORITAIRE
CHAPITRE V : LES PRINCIPAUX TRAITS DES ACTIVITES ECONOMIQUES
CHAPITRE VI : LA SOCIETE CHINOISE AUJOURD’HUI
TROISIEME PARTIE : L’INTEGRATION DE LA COMMUNAUTE CHINOISE DANS LA VIE URBAINE
CHAPITRE VII : LES ECHANGES INTERCULTURELS
CHAPITRE VIII : LES ACTIVITES DANS LA STRUCTURE ECONOMIQUE
Conclusion générale
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES