LIENS THEORIQUES ENTRE CAPITAL HUMAIN ET DEVELOPPEMENT

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Les retombées du capital humain pour le processus de développement

Les études macroéconomiques ont démontré que les périodes de croissance soutenue de la production nationale vont de pair avec des améliorations en matière d’instruction, de nutrition, de santé et de mobilité (Schultz12, 1998). Elles ont intégré la preuve qu’il existe, tant dans les pays industriels que dans les pays en développement, une corrélation positive entre l’investissement qu’une nation effectue dans l’éducation, et sa croissance économique (Haddad, et al, 1990)13. Ce qui fait du capital humain, l’outil indispensable à la croissance économique soutenue et un moyen sûr de lutte contre la pauvreté.
De plus, de nombreuses études consacrées au rôle de l’enseignement primaire dans l’atténuation de la pauvreté et la réduction des écarts de revenus ont très largement conclu que l’enseignement primaire est en ce sens un précieux outil d’intervention au service notamment des couches sociales les plus démunies. Ces études ont révélé que l’enseignement primaire contribuait à une meilleure gestion des ressources naturelles et à l’accélération de l’adaptation et de l’innovation technologique, et que l’éducation favorisait une plus grande diffusion de l’information, facteur crucial d’accroissement de la productivité.

Contribution du capital humain au développement durable

Le développement durable a été défi ni en 1987 par le Rapport Brundtland14 comme un développement capable de « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le développement durable peut être pris sous des formes très diverses à travers le monde mais l’élimination de la pauvreté et la réduction des différences de niveaux de vie dans les différentes parties du monde reste et constitue une condition indispensable à sa réalisation.
Il est de la responsabilité des gouvernements et de la société civile, mais aussi de tous les citoyens, d’œuvrer pour un avenir plus durable mais un rôle clé revient à la communauté éducative. Démontré par de nombreuses recherches, l’éducation reste le pivot de la mise en œuvre d’un avenir plus durable. C’est grâce à l’éducation que la prochaine génération de citoyens, d’électeurs, d’employés, de cadres et de dirigeants seront préparés à apprendre tout au long de leur vie. Sans l’éducation, il nous est donc impossible de nous mobiliser et de progresser vers un avenir durable, car nous devons d’abord acquérir les moyens d’aller de l’avant.
D’un côté, la contribution du capital humain au développement durable d’un pays nécessite une connaissance assez précise de sa population car c’est elle qui est le support de toute connaissance acquise par l’éducation, la formation et l’apprentissage et d’un autre côté, il est important de fixer des limites à la mesure de l’éducation comme estimation du capital humain en général.

La qualité de la population

Si les liens entre population, éducation et développement sont connus depuis longtemps, l’importance qui leur est accordée est variable. C’est généralement dans les pays en développement que le budget de l’éducation est le plus moindre et que, dans certains cas, les taux de scolarisation sont faibles, en particulier en Afrique. Les gouvernements ayant placé les systèmes d’éducation en tête de leurs priorités se sont, en effet, rapidement développés.
En 1996, Mingat et Tan15 ont déterminé que les taux de rendement variaient selon le niveau non seulement de scolarisation mais également de développement :
• Dans les pays à revenu faible, l’éducation primaire est le meilleur investissement. Il est donc nécessaire d’accentuer les efforts sur « l’éducation pour tous » en priorisant l’enseignement primaire pour ce qui est de l’allocation des ressources sur la base de ces données.
• Dans les pays à revenu moyen, où l’éducation primaire est déjà à peu près largement répandue, c’est l’accroissement des investissements dans l’enseignement secondaire qui est le plus rentable; et enfin,
• Dans les pays à revenu élevé, l’enseignement universitaire a le rendement le plus élevé.
Outre le niveau de développement, l’évolution de l’ensemble de la population induit également les efforts pour l’élargissement de l’accès à l’enseignement. Selon les projections démographiques établies sur la base de la variante moyenne de l’ONU, l’on peut présenter l’évolution de la population mondiale en chiffre selon les tableaux suivants.
D’après ces données chiffrées, nous pouvons observer que la majorité de la population d’âge scolaire dans le monde vit en Afrique et en Asie. Depuis l’aube des indépendances (1950) jusqu’au début des années 1980, l’Afrique a accompli des avancées remarquables en matière de lutte contre la pauvreté et de valorisation du capital humain, grâce à l’amélioration des services d’éducation et de santé publics. Elle a pu maintenir cette tendance pour les 25 années qui suivent, mais malheureusement, le développement du capital humain a été freiné par les conflits sociaux qui continuent de faire rage dans de nombreuses régions du continent africain et a, par conséquent, interrompu ces efforts.
Il est donc d’autant plus important d’éduquer sa population que de se soucier de l’environnement qui permet de favoriser son instruction, un environnement voulu stable mais aussi à portée des avancées technologiques ne cessant de progresser ce qui ne peut se faire de préférence que par une faible quantité d’individus ayant la capacité d’investir dans sa formation, qu’avec une population massive ne pouvant se mobiliser.

Les limites de l’utilisation du niveau de formation comme approximation du capital humain

La valeur du niveau de formation, en tant que mesure du capital humain devrait être limitée : Premièrement, parce que l’achèvement d’une scolarité ne garantit pas un ensemble cohérent de qualifications :
Le fait d’atteindre un niveau de connaissance exigé dans son pays ne signifie pas forcément que ce niveau est aussi celui que requiert un autre pays. Effectivement, les exigences de qualification varient grandement d’un pays à un autre ne serait- ce que par rapport à leur le niveau de développement.
Deuxièmement, parce qu’il ne tient pas compte des apprentissages moins formels :
Le niveau d’éducation pris en compte ne correspond qu’à une formation réalisée dans un cycle complet d’enseignement formel. Il ne tient pas compte des acquis obtenus par des cours qui ne mènent pas à une qualification reconnue, ni d’un enseignement pour adultes moins formel ou de la formation en entreprise.
Troisièmement, en raison de la dépréciation possible des qualifications :
Si, à un moment donné, l’obtention d’un niveau de formation garantit l’acquisition de certaines connaissances et qualifications, cela ne veut pas dire que ces capacités auront la même valeur au cours du temps avec les évolutions technologiques. De plus, l’expérience acquise pendant la vie adulte peut aussi bien s’ajouter au niveau de formation initial par un apprentissage formel et informel.

Stratégies et politiques de renforcement du capital humain

En ce moment, les défis auxquels le continent Africain et ses partenaires au développement doivent faire face en matière de valorisation du capital humain peuvent être résumés en ces quelques points :
· La réduction nette du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté;
· L’éducation primaire universelle dans tous les pays ;
· La réduction du taux de mortalité infantile et maternelle
· L’accès pour tous aux services de santé.
Il est maintenant largement reconnu qu’une bonne stratégie de valorisation du capital humain qui vise à atteindre ces objectifs doit partir de l’hypothèse que le capital humain et certaines formes de capital, physique et social, sont complémentaires.
Comme nous l’avons déjà présenté un peu plus haut, considérer l’éducation comme facteur principal de développement traduit, plus facilement et de manière compréhensible pour tous, les relations entre ces différents aspects de capital humain. En effet, il ne peut y avoir de croissance économique durable sans un pool suffisant de personnes qualifiées disposant des connaissances et des compétences nécessaires pour mettre à profit les nouvelles opportunités d’emploi.
Outre ses avantages économiques, l’éducation mérite de recevoir une haute priorité pour des raisons d’équité, de conséquences sur les externalités, et d’avantages non salariaux.
Toute stratégie visant à développer le capital humain doit prendre en compte le contexte social dans lequel il est constitué et utilisé : école, organisation, marché du travail, communauté, culture et institutions nationales.
Ainsi, l’état doit avancer des politiques sectorielles spécifiques :
Insister sur l’investissement social et privé dans l’éducation primaire de base et l’éducation secondaire : ceci comporte des avantages relativement élevés dans de nombreux pays africains. Il est alors nécessaire de réorienter davantage de ressources publiques vers l’éducation primaire, tout en s’en remettant davantage au secteur privé pour financer l’enseignement secondaire et supérieur afin d’assurer des dépenses publiques efficaces et équitables dans le domaine de l’éducation et également, de mettre l’accent sur les résultats et la qualité des études.
L’éducation primaire constitue la pierre angulaire du développement de l’éducation formelle et de la formation car, en observant la situation socioéconomique africaine, la réalité est que les pauvres tirent parti, en particulier, des dépenses publiques consacrées à l’éducation primaire.
Toutefois, il ne faudrait pas mettre l’accent sur l’éducation de base au détriment de l’enseignement supérieur, car une bonne éducation supérieure est essentielle non seulement pour former le personnel enseignant et les formateurs pour l’éducation de base, mais également pour le développement à plus long terme des capacités.
Promouvoir l’éducation de qualité : par exemple, établir des normes sur des matières principales à faire suivre par des évaluations objectives ou bien, mettre à disposition des entités concernées les fournitures nécessaires à leur apprentissage.
NB : Problématique des ressources :
La réalisation des politiques susmentionnées nécessite un important investissement. Ainsi, l’objectif fondamental de la lutte contre la pauvreté repose essentiellement sur l’accroissement de l’aide extérieure. Cela revient à dire que le défi qu’un pays d’Afrique doit relever consiste à mettre en place des politiques propres à attirer l’investissement direct étranger qui pourrait compléter les ressources intérieures, réduire la dépendance de l’aide extérieure et stimuler le processus de croissance grâce à l’amélioration de la gestion et au savoir-faire managérial.
Il serait par contre erroné de croire que l’investissement dans le capital humain seul suffira à assurer le développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : LIENS THEORIQUES ENTRE CAPITAL HUMAIN ET DEVELOPPEMENT
Chapitre 1 : Le capital humain : un levier au développement
Section 1- Le concept de capital humain
1. Notion de capital humain
2. Définitions de l’éducation en tant que capital humain
3. Rôles de l’éducation
4. Les différentes formes d’éducation
Section 2- Importance du capital humain centré sur l’éducation
1. Importance du capital humain pour l’individu
2. Les retombées du capital humain pour le processus de développement
Section 3- Contribution du capital humain au développement durable
1. La qualité de la population
2. Les limites de l’utilisation du niveau de formation comme approximation du capital humain
Section 4- Stratégies et politiques de renforcement du capital humain
Chapitre 2 : Les théories sur l’éducation
Section 1- Robert LUCAS et l’endogéinisation des facteurs de croissance dont le capital humain
Section 2- Les sources endogènes de la croissance selon Gary BECKER
Section 3- La Théorie d’Engel sur les liens de causalité entre pauvreté et éducation
Section 4 – Les principaux apports et limites des théories de la croissance endogène
1. Les apports
2. Les limites
Conclusion partielle
PARTIE 2 : REALITES SUR L’ENTREE DES PERSONNES DE FORMATION PRIMAIRE DANS LA FONCTION PUBLIQUE
Chapitre 3 : Intégration des personnes de formation primaire à la fonction publique
Section 1 : Notion d’intégration à la fonction publique
1. Intégration par voie de concours
2. Intégration par voie contractuelle
Section 2 : Une possibilité d’évolution pour participer davantage au développement du pays
1. Pour les fonctionnaires
2. Pour les agents non encadrés de l’Etat
Section 3 : Apports des personnes de formation primaire à la fonction publique
Chapitre 4 : Problèmes et recommandations
Section 1 : Problèmes et recommandations en matière d’éducation de base
1. Les problèmes
2. Recommandations potentielles
3. Principale limite
Section 2 : Problèmes et recommandations relatifs à l’intégration à la fonction publique
1. Les problèmes
2. Les recommandations
3. Principale limite
Conclusion partielle
CONCLUSION
Bibliographie
Annexes
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4

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