Liens entre notre thématique et le métaparadigme infirmier
Revue exploratoire de la littérature
Epidémiologie L’office fédérale des statistiques a réalisé une statistique médicale des hôpitaux classé par tranche d’âge en 2015, parue en 20172, à Neuchâtel. Cette dernière est basée sur le nombre de cas rencontrés en milieu hospitalier selon le diagnostic principal d’hospitalisation. Nous pouvons constater concernant la maladie de Crohn (CIM-10, 189)3 que l’âge où le diagnostic a lieu se situe entre 15 et 54 ans. En comparaison, si nous nous basons sur les statistiques de 2013, publié en 20154 sur leur site internet, nous constatons que les tranches d’âge où le diagnostic est le plus significatif, se trouve entre 20 et 54 ans. Il faut souligner le fait qu’entre 20-24 ans et 45-49 ans, le nombre de personnes diagnostiquées est pratiquement le même.
A savoir, 133 personnes pour la première tranche d’âge et 131 pour la seconde. Tandis que les statistiques parues en 2017 démontrent une baisse progressive de la pose du diagnostic au fur et à mesure de l’avancée de l’âge. Il faut également relever le fait que dans les statistiques présentées en 2017, le nombre total de personnes diagnostiquées de maladie de Crohn est de 1781. Tandis que celle parue en 2015 à un total de 1645 personnes. Nous remarquons donc une augmentation du nombre de personne ayant reçu un diagnostic de maladie de Crohn. De ce fait, ces résultats montrent que cette pathologie est un problème de santé actuel. Afin de mieux comprendre ce qu’est la maladie de Crohn, nous avons mené plusieurs recherches qui nous ont démontré que cette pathologie appartient à la famille des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Dans cette dernière, on regroupe deux pathologies principales : la maladie de Crohn (MDC ou MC) et la colite ulcéreuse (également appelé la rectocolite hémorragique ou CU). Dans le but de distinguer ces deux maladies, nous allons définir chacune d’entre elle. Nous commencerons par nous focaliser sur la pathologie qui concerne notre travail de Bachelor, c’est-à-dire, la maladie de Crohn. Nous aborderons ensuite la colite ulcéreuse afin d’identifier les différences et similitudes entre ces deux maladies et nous permettre de ne pas les confondre.
Pour faciliter la compréhension de ces maladies, il est important de revenir sur quelques notions physiopathologiques. Selon Hoehn et Marieb (2015), l’intestin fait partie du système digestif, qui est composé de la cavité buccale (bouche, langue et glandes salivaires), du pharynx, de l’oesophage, de l’estomac, du foie, de la vésicule biliaire, du pancréas, de l’intestin grêle, du gros intestin, de l’appendice et du rectum. Chacun de ces organes ou glandes ont un rôle à jouer dans la digestion des aliments et des apports hydriques. Ce qui nous intéresse plus particulièrement, afin de comprendre ces deux pathologies et de pouvoir les différencier, se situe principalement au niveau de l’intestin grêle, du gros intestin et du rectum. L’intestin grêle a plusieurs fonctions : le péristaltisme (contraction musculaire qui permet de faire avancer les aliments), la digestion mécanique, la digestion chimique ainsi que l’absorption des nutriments et des liquides. Il est composé de 3 sections : Le duodénum qui est le site principal de la digestion chimique, il sécrète les enzymes digestives et reçoit les sucs digestifs provenant du pancréas, du foie et de la vésicule biliaire. On y retrouve également, le jéjunum et l’Iléon qui ont tous les deux, pour fonction, l’absorption des nutriments et des liquides. Le schéma ci-dessous permet de situer les différentes parties de l’intestin grêle.
La maladie de Crohn
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire intestinale incurable. Elle peut atteindre plusieurs parties de l’appareil digestif en discontinue ainsi que les quatre couches de la muqueuse intestinale (Ghazi, L. J. 2017). Les intestins ne pourront donc plus fonctionner normalement en lien avec les complications explicitées dans la suite du travail. L’origine de cette pathologie reste inconnue mais plusieurs facteurs ont étés identifiés. Il en ressort des facteurs génétiques, environnementaux, psychologiques, sociaux, immunitaires et alimentaires. De plus, il y a plusieurs paramètres qui augmentent le risque de développement de la pathologie, tel que, les antécédents familiaux, le tabac, l’appendicectomie, la consommation d’alcool, certains anti-inflammatoire, le mode de vie et l’utilisation d’antibiotiques en grande quantité dans la jeunesse. On identifie également dans l’étiologie de cette maladie, des interactions déficientes entre le système immunitaire et la flore intestinale, ainsi qu’une désorganisation de la barrière intestinale (Baumgart & Sandborn, 2012 ; Boyapati, Ho, & Satsangi, 2015 ; O’Connor & al., 2013).
Selon Mowat et al. 2011, les manifestations cliniques de cette pathologie, peuvent être intestinales ou extra intestinales. On peut observer, en ce qui concerne les manifestations intestinales, des douleurs abdominales intermittentes, des diarrhées plusieurs fois par jour et en petite quantité, de la fatigue, de la fièvre, du sang dans les selles ainsi qu’une malnutrition reliée à une perte de poids et à une diminution d’appétit. Les liens entre la MDC et les manifestations extra intestinales ne sont pas encore clairs. L’hypothèse est que le système immunitaire s’attaquerait à certaines bactéries intestinales présentent dans une autre partie du corps que les intestins. Ces manifestations possibles sont la pancréatite, la cholangite (infection des voies biliaires), la pyodermite gangréneuse (lésion nécrotique profonde), l’arthrite, les hépatites auto-immunes, l’uvéite – sclérite (inflammation des couches externes de l’oeil), les lithiases biliaires et l’érythème noueux (inflammation du tissu graisseux sous-cutané) (Grossman & Porth, 2014 ; Harbord & al., 2016 ; Vavricka &. al., 2015).
Eléments diagnostics Il existe plusieurs examens qui permettent de diagnostiquer la maladie de Crohn. En premier lieu, il y aura une identification des différents signes et symptômes spécifiques à la maladie de Crohn. Cette évaluation pourra s’accompagner d’un examen clinique abdominal complet (Lourel, 2007). Ce diagnostic se basera également sur des examens sanguins et histologiques ainsi que des imageries médicales (Guerrant R., Pawlowski SW. & Warren CA, 2009). L’examen le plus employé est l’endoscopie. Elle permet de réaliser une biopsie afin d’écarter d’autres pathologies de l’intestin qui expliqueraient les symptômes mais aussi pour s’assurer qu’il n’y ait pas de cancer (Marion, JF., Present, DH., Waye, JD & Al, 2008). Cet examen sera réalisé par un gastro-entérologue et il demande une préparation bien spécifique. Le patient devra suivre pendant trois jours, avant l’examen, un régime sans résidus mais aussi ingérer quatre litres d’une préparation qui permettra de purger l’intestin (Lourel, 2007). L’entérographie et l’entérocythose (CTE) par résonance magnétique (IRM) sont deux examens qui permettent d’explorer l’intestin grêle. L’entéroclyse se distingue de l’entérographie car elle nécessite l’application d’un contraste par l’intermédiaire d’un tube entérique. Le CTE peut détecter des complications telles que l’obstruction ou les abcès. L’entérographie est le plus souvent mieux toléré étant donné que cette technique ne nécessite pas de tube entérique et est la plus adaptée pour les personnes atteintes de maladie de Crohn (Bouzas R., Chaparro M., Panés J & al., 2011).
Evolution
L’évolution de la pathologie se développe par alternance entre les périodes de poussées (exacerbation des symptômes) et de rémission (diminution des symptômes). Les poussées représentent une présence importante des symptômes, tel que des diarrhées plusieurs fois par jour et en petite quantité, des douleurs abdominales, de la fièvre ainsi qu’une perte d’appétit. C’est lors de cette phase que les complications mentionnées ci-après se manifesteront (Mowat & al., 2011). L’activité clinique de la maladie peut être classé en légère, modérée et sévère. Cette classification utilise l’indice d’activité de la maladie de Crohn (CDAI) ainsi que le Harvey-Bradshaw index (HBI) qui permettent de calculer l’activité de la maladie et qui sont utilisés dans la plupart des essais clinique. Les résultats obtenus lors de ces questionnaires permettent de classifier la maladie selon sa gravité (Dignass, A., Panes, J. &. Van Assche, G., 2010). La rémission correspond à la période « calme » de la maladie. Selon, Colombel, JF., Louis, E., Panaccione, R., Peyrin-Biroulet, L. et Sandborn, WJ., (2013), il existe deux types de rémissions, la rémission biologique et la rémission clinique. Le premier type signifie une cicatrisation des muqueuses et donc, une absence d’ulcère lors du contrôle endoscopique ainsi qu’une diminution des marqueurs biologique de l’inflammation (CRP). Le second type implique une disparition des symptômes accompagné de selles solides, une à deux fois par jour, ainsi qu’une absence de douleurs abdominales ou de crampes.
Les principales complications physiques de cette affection sont l’apparition d’ulcères, d’occlusion, de perforation et de fistules au niveau intestinal (Grossman & Porth, 2014 ; O’Connor &. al., 2013). La pose du diagnostic de la Maladie de Crohn a de nombreux impacts d’ordre psychologique. L’augmentation du stress va engendrer un accroissement de la symptomatique et des douleurs ressenties par le patient. Le risque de dépression est deux fois plus élevé chez les patients atteints de maladies inflammatoires intestinales que ceux qui n’en souffrent pas (Goodhand & Rampton, 2009 ; Mawdsley & Rampton, 2005 ; Miller & Whorwe, U., 2008). Selon Mowat et al. (2011), des preuves suggèrent que le stress psychologique ainsi que les troubles de l’humeur associés peuvent avoir un effet sur le processus inflammatoire de la muqueuse intestinale mais également sur la fonction immunologique. Ceci peut avoir un impact majeur sur l’activité de la maladie. Le comportement du patient face à sa maladie peut avoir une incidence sur l’observance aux traitements, sur sa compréhension de la pathologie, sur 23 la gestion de celle-ci mais aussi sur la gestion de son stress. Si le patient n’arrive pas à comprendre et à accepter sa maladie il aura d’avantages de symptômes, de stress et de douleurs (Keefer & al., 2012).
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Table des matières
Chapitre 1 Introduction
Chapitre 2 Problématique
2.1 Question de départ et motivation
2.2 Question de départ et pertinence pour les soins infirmiers
2.2.1 Liens entre notre thématique et le métaparadigme infirmier
2.2.2 liens entre notre thématique et les savoirs infirmiers
2.3 Revue exploratoire de la littérature
2.3.1 Epidémiologie
2.3.2 La maladie de Crohn
2.3.3 La colite ulcéreuse
2.3.4 Comparaison des deux pathologies
2.4 Lien entre la problématique et ses perspectives pour la pratique
2.5 Concepts retenus comme pertinents
Chapitre 3 : Concepts et champs disciplinaire infirmier
3.1 Définition des concepts retenus
3.2 Modèle de promotion de la santé – Nola Pender
Chapitre 4 : Méthode
4.1 Détermination de la question de recherche – PICOT
4.2 Recherches d’articles
4.3 Critère de sélection des articles
4.4 Stratégie des articles retenus
4.5 Analyse des articles avec grille fortin
Chapitre 5 : Synthèse des résultats
5.1 Synthèse des résultats des articles
5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICOT
5.3 Perspective/proposition pour la pratique
Chapitre 6 : Conclusion
6.1 Apport du travail de Bachelor
6.2 Limites
6.3 Perspectives pour la recherche
Chapitre 7 Références
Appendice
Appendice A
Appendice B
Appendice C
Appendice D
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