Liens entre eau, assainissement, hygiène et santé

Généralités

«L’eau et l’assainissement sont indispensables à la santé publique.» (Docteur Jong-wook, Directeur général de l’OMS, 2004) [1]. D’abord, l’eau est un élément essentiel à la vie. Elle est, non seulement nécessaire en quantité suffisante pour entretenir les habitudes d’hygiène, mais sa qualité est aussi importante pour éviter la propagation des maladies [2]. En effet, l’eau peut transmettre des virus, des bactéries, des parasites et des contaminations chimiques qui menacent la santé humaine par voie d’ingestion [3], ou par l’intermédiaire des vecteurs [4]. On estime que les maladies liées à l’eau, en raison de sa quantité (insuffisance pour l’hygiène) ou de sa mauvaise qualité, tuent chaque année près de cinq millions de personnes, dont près de onze mille d’enfants quotidiennement. Le manque d’eau salubre est l’une des dix premières causes de décès dans le monde. En effet, 60% de la mortalité infantile est due à des maladies infectieuses ou parasitaires dont la plupart sont liées à l’eau [3]. Parmi ces maladies, les plus prévalentes sont les parasitoses, les maladies diarrhéiques (choléra), le paludisme, le schistosomiase, … [5]. D’après l’OMS, chaque année 1,8 millions de personnes dont 90% sont des enfants de moins de cinq ans, meurent, pour la plupart dans les pays en développement, de maladies diarrhéiques (y compris le choléra).

Liens entre eau, assainissement, hygiène et santé

Selon Jong-wook, ancien Directeur de l’OMS, 88% de maladies diarrhéiques sont imputables à [1]:
– la mauvaise qualité d’eau
– un assainissement insuffisant
– une hygiène défectueuse .

Eau et santé
L’eau peut présenter un danger par sa pollution par manque des ressources pour assurer un système sanitaire adéquat. Il existe cinq types de pollutions de l’eau [6] :

• La pollution organique (déchets rejetés dans l’eau)
• La pollution microbiologique (bactéries, virus, …)
• La pollution agricole et ses fertilisants (insecticides, engrais chimiques)
• La pollution toxique (déchets industriels rejetés dans la nature)
• La pollution domestique (ordures ménagères) .

Assainissement et santé

De plus, l’insuffisance de l’assainissement représente elle aussi une des principales causes de la dégradation de la qualité des eaux. D’après le rapport de l’OMS en 2002,
– 2,6 milliards de personnes, soit 42% de la population mondiale, n’avaient pas accès à des moyens d’assainissement.
– Plus de la moitié de ceux qui ne disposent pas des moyens d’assainissement, soit plus de 1,5 milliards de personnes vivent en Chine et en Inde.
– En Afrique Subsaharienne, la couverture par le service d’assainissement est d’à peine de 36%.
– Dans les pays en voie de développement, 31% de personnes vivant en milieu rural ont accès à des moyens d’assainissement contre 73% de personnes vivant en milieu urbain.
– Pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) concernant l’assainissement, 370.000 personnes par jour jusqu’en 2015 doivent obtenir l’accès à des moyens d’assainissement [1].

Au cours de la dernière décennie, du XIXème siècle, près de deux milliards de personnes ont été victimes de catastrophes naturelles, tels que les cyclones et les inondations qui augmentent la stagnation des eaux et accentuent la menace permanente qu’ils présentent pour la santé. La contamination de l’eau de boisson résultant d’un mauvais assainissement et de la présence de déchets de différentes natures, peuvent endommager les maisons, abîmer les cultures et tuer des gens [6]. C’était le cas en Décembre 2006, pour Mahajanga, lors du passage du cyclone tropical Bondo (des maisons s’étaient effondrées, des arbres brisés, …).

Hygiène et santé

Le surpeuplement dans les quartiers, l’irrégularité et l’insuffisance des collectes et d’évacuation des immondices et des déchets solides sont des facteurs environnementaux à l’origine des maladies. La multiplication des quartiers pauvres, difficiles d’accès et oubliés des assainissements, fait augmenter les épidémies des maladies infectieuses. Toutes ces informations sus-citées, sur la qualité de l’assainissement constituent autant de risques pour la santé. Des études menées sur ces thèmes sont rares à Madagascar et c’est la raison pour laquelle nous avions choisi ce thème de mémoire. Nos objectifs d’étude étaient de:
– décrire la situation des eaux stagnantes dans la ville de Mahajanga
– évaluer les travaux d’assainissement effectués dans les quartiers populeux
– et déterminer les liens entre l’hygiène de la ville et la santé afin de pouvoir recommander les mesures les plus adaptables pour améliorer les problèmes relatifs aux eaux usées et à l’assainissement.

METHODOLOGIE

Lieux d’étude

Ville de Mahajanga
Notre étude a été menée dans la ville de Mahajanga. La ville de Mahajanga fait partie de la région Boeny. Elle est située sur la côte Nord- Ouest de Madagascar, au bord de l’estuaire de la Betsiboka. Elle s’étend sur une superficie de 53 km², avec une population de 250.000 habitants. Sa population est jeune, plus de 50% ont moins de 20 ans et à dominance féminine. La ville est composée de 26 quartiers, et découpée en deux sites distincts par le vallon Metzinger, très large et peu pentu, qui draine la quasi-totalité des eaux pluviales et eaux usées des zones d’habitat. Le premier site constitué par la partie Ouest de la ville, limité à l’Est du vallon et essentiellement urbain suit un schéma de développement organisé. Tandis que le second site est une zone d’extension et de l’agglomération vers l’Est et le Nord-Est à partir de la rive gauche du vallon. Cette zone se caractérise par un sousdéveloppement très prononcé avec des quartiers sans plan d’urbanisme et surpeuplé. La ville de Mahajanga constitue une commune urbaine, et les problèmes souvent y rencontrés sont:
• l’insuffisance des infrastructures d’assainissement
• le mauvais état des rues et des ruelles
• 25.000 personnes habitent dans des zones inondables (vallon Metzinger) sans réseau d’assainissement fonctionnel. Tous ces problèmes affectent l’environnement et la santé de la communauté.

Quartiers cibles

Pour notre étude, deux quartiers ont été choisis dont un situé dans un site sans eaux stagnantes en permanence (le quartier de Mahajanga Be) et le second choisi au hasard parmi les quartiers souffrant d’insuffisance d’assainissement et d’eaux souillées stagnantes (le quartier d’Ambalavola). Les habitants de ces deux quartiers ont été interviewés et les réponses données ont été comparées pour évaluer les différences entre attitudes, habitudes (comportements), et connaissances des populations concernant les eaux stagnantes et l’impact sur l’état de santé.
– Mahajanga Be constitue un quartier parmi les 26 de la ville. Il se situe sur la façade occidentale de la ville avec une superficie de 115 hectares, constituée de cinq secteurs et compte environ 6158 habitants. Dans ce quartier, nous rencontrons toutes les activités et fonctions urbaine s(quartier d’affaires, commercial et résidentiel). On y trouve une architecture et une urbanisation type d’une ville. Mahajanga Be est le quartier le plus aisé de tous. Il est doté d’équipements collectifs et de réseau d’assainissement. Pour desservir le quartier, il existe:
• six poubelles municipales
• quatre bains douches publiques
• trois bornes fontaines publiques
• des canaux d’évacuation d’eaux usées domestiques et pluviales.

L’installation des canaux date depuis la colonisation (avant 1960) et ils sont souterrains, conçus comme tels pour éviter que les moustiques se propagent dans le quartier, en pondant leurs œufs dans les eaux des égouts non couverts. Toutefois, le curage des canaux est difficile et se fait seulement une fois avant et une fois après la saison des pluies. Les maisons ne sont pas bien arrangées, mais elles sont en dur, possédant des larges fenêtres qui permettent une bonne aération des habitats. Les rues et les ruelles sont presque toutes goudronnées mais en très mauvais état, de telle manière que pendant la saison des pluies, les eaux pluviales se stagnent et rendent difficiles les déplacements. Bien que les rues et les ruelles soient en mauvais état, elles sont toutefois entretenues, balayées tous les jours par les agents de la commune.

– Par contre, le quartier d’Ambalavola pour une superficie de 20 hectares environ, constitué de six secteurs. Le quartier compte environ 7023 habitants, il s’agit d’un des quartiers les plus peuplés de la ville. En effet, le quartier abrité autant d’habitants que Mahajanga Be dans une superficie cinq fois plus petite. L’insuffisance d’infrastructure, et d’assainissement dans ce quartier est très marquée. Comme réseau d’assainissement, nous avons rencontré un nombre insuffisant de bornes fontaines, la majorité de la population n’a pas accès à de l’eau courante dans leurs foyers, et seul un bain douche publique existe. Les canaux d’évacuation d’eaux usées domestiques et pluviales sont mal entretenus; ils ne sont pas couverts. A Ambalavola, les maisons sont construites souvent en tôle, de forme typique comportant deux portes et une fenêtre, mal aérées et exiguës. Les rues et les ruelles ne sont pas goudronnées. Elles sont sales, pleines de déchets surtout les ruelles. La population n’arrive plus ni à balayer ni à désherber. Pour évacuer les eaux provenant des douches familiales vers les canaux, les habitants creusent à l’extérieur de la maison des trous pour collecter ces eaux, une fois ces trous pleins, elles s’éparpillent sur les ruelles, où jouent les enfants. Le quartier Ambalavola fait parti des quartiers pollués de la ville. Il ne bénéficie pas de service des agents de nettoyage de la commune pour ses rues et ses ruelles comme pour Mahajanga Be. De plus, les habitants ne se considèrent pas être responsables de l’assainissement des ruelles.

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Table des matières

I- INTRODUCTION
I.A- Généralités
I.B- Liens entre eau, assainissement, hygiène et santé
I.B.1- Eau et Santé
I.B.2- Assainissement et Santé
I.B.3- Hygiène et Santé
II- METHODOLOGIE
II.A- Lieux d’étude
II.A.1- Ville de Mahajanga
II.A.2- Quartiers cibles
II.B- Méthode d’investigation
II.B.1- Interview
II.B.2- Enquête au niveau de CSB
II.B.3- Visite de lieu pour évaluation pratique
II.C- Matériels d’étude
II.C.1- Questionnaire
II.C.2- Choix de l’échantillon
II.D- Analyse de données
III. RESULTATS
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VI. REFERENCES
ANNEXES

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