L’identité et la professionnalisation du métier d’enseignant

L’identité et la professionnalisation du métier d’enseignant

Introduction

L’enseignement a pour but de transmettre à des élèves des connaissances et des savoirs dans divers domaines. Son dessein ultime est de créer de futurs bons citoyens. Le métier d’enseignant existe depuis longtemps. Son statut et sa place dans la société n’ont pas cessé d’évoluer. Encore aujourd’hui, l’identité enseignante est mouvante et se professionnalise. Comme le dit Perrenoud (1994), « la situation n’est pas stable (…) le métier d’enseignant se cherche »  et cela depuis quelques dizaines d’années. Cette identité fragile se cherche encore aujourd’hui.
Les médias, eux aussi, évoluent perpétuellement. Ils ont pour mission de transmettre des messages et des images à la société. Ils sont multiples : journaux, internet, cinéma, télévision, etc. La figure de l’enseignant est aussi dépeinte à travers eux. Dans mon travail, je vais me pencher sur le 7ème art. Depuis presque cent ans, ce média montre diverses figures humaines, raconte des histoires variées et transporte le spectateur dans des mondes différents. Il influence nos représentations et donc les idées que l’on peut avoir sur différents sujets de société.
Depuis que je suis entrée à la HEP, j’ai vécu diverses expériences professionnelles et ma vision de la figure de l’enseignant a évolué et changé. J’ai eu parfois de la peine à m’investir pleinement dans mes tâches, car mon identité vacillait entre « l’étudiante » et « l’enseignante ».
Lorsque j’ai vu le film Entre les murs de Laurent Cantet, j’ai eu une sorte de déclic, de révélation. Tout à coup, j’ai réalisé que, dans mon mémoire, je voulais découvrir, décrypter et comprendre l’image que l’on donne de l’enseignant actuellement au cinéma, ceci afin de mieux cerner la représentation que je me fais du métier et ainsi de me créer ma propre identité enseignante.
Pour ce faire, j’ai observé, puis analysé des films actuels et européens. À travers ma problématique, l’idée est de définir le cadre théorique qui m’aidera par la suite à interpréter ces films, à les comprendre.

 Problématique
 Définition et importance de l’objet de recherche
 Raison d’être de l’étude

L’enseignant (par conséquent, l’enseignement) existe depuis bien longtemps, il a traversé les époques et n’a pas arrêté d’évoluer depuis l’Antiquité. À cette période, il était plus spécifiquement un pédagogue et un esclave. Il s’occupait de l’enfant et le surveillait. Au Moyen Âge, l’école antique devient une école catholique ; le pédagogue devient maître et homme religieux. Car l’enseignement se fait exclusivement à l’église par des croyants. L’époque de la Renaissance est bouleversée par plusieurs événements qui vont redéfinir les mentalités, par exemple la Réforme (de Luther), la Contre-Réforme, la naissance de l’humanisme et également l’essor des sciences. Malgré les nouvelles façons de concevoir le monde, l’éducation (Erasme et Rabelais) et l’arrivée des classes de différents niveaux d’âge, l’école évolue peu.
Ce n’est que tard, au XVIIIème siècle, que le métier d’enseignant est certifié avec la création de l’École Normale. Grâce à elle, hommes et femmes ont pu étudier et être formés à l’enseignement (Gillon, 2000). L’École Normale a existé jusqu’à la fin du XXème siècle. À ce moment-là, elle a été remplacée par les Hautes Ecoles Pédagogiques. En Suisse, c’est après une grande réforme dans les années 1990 que celles-ci ont été créées. Le but des Hautes Écoles est de faire interagir la théorie et la pratique, la recherche et l’enseignement. Une « universitarisation » de la formation enseignante est ainsi apparue. Pourtant, ces Hautes Écoles ne sont pas rattachées aux universités présentes dans le pays. C’est un peu paradoxal et, par conséquent, on peut parler plutôt de « tertiarisation » de la formation enseignante (educa.ch, 2016). Afin que les HEP se mettent au niveau des autres hautes écoles et universités, les sciences de l’éducation et la recherche y ont ainsi pris une place prépondérante.

 Présentation du problème

En examinant le contexte actuel du travail d’enseignant, j’ai réalisé que la professionnalisation du métier est bien connue des personnes faisant partie du milieu scolaire. Malgré cela, leur statut dans la société n’est pas reconnu à sa juste valeur. Par exemple, des préjugés sur la facilité et la tranquillité du métier d’enseignant persistent et cela est dû, entre autres, aux nombres de semaines de vacances. Ce qui parait être assez arbitraire. Je me suis donc demandé si les personnes ne faisant pas partie du monde pédagogique se représentent l’enseignement comme une profession. Finalement, comment la société perçoit-elle le travail de l’enseignant actuel ? Quelles représentations a-t-elle de cette profession ? L’image qu’elle s’en fait est-elle en phase avec la réalité de la profession ? Et quelle est cette « réalité » ? Comment est défini l’enseignant aujourd’hui ?

 Intérêt de l’objet de recherche

En tant qu’étudiante dans une Haute École Pédagogique et future professionnelle de l’enseignement, la question de l’identité enseignante m’intéresse particulièrement. En effet, depuis que j’ai commencé mes études, mes représentations du « métier de maîtresse » ont bien changé. Avant, je ne pensais pas que le travail d’enseignant était si complexe et professionnalisé. Je n’étais pas étrangère aux stéréotypes attachés à ce métier. Par exemple, cette idée préconçue qu’en première et deuxième Harmos, les enfants ne travaillent pas et qu’ils ne font que jouer. Or, depuis que j’ai assisté aux cours donnés à la HEP, entre autres en science de l’éducation, ainsi qu’en pédagogie spécialisée1, et que j’ai vécu des stages dans divers contextes (que ce soit les niveaux scolaires ou les lieux de stage), je réalise la complexité de cette profession.
Il y a diverses raisons à cela parmi lesquelles le temps de travail dans les préparations, l’autorité sans trop d’excès, les relations avec les parents. Si ces éléments sont pertinents, je ne m’intéresse pas à eux dans mon travail de mémoire. Ce qui m’interpelle, c’est l’identité enseignante, ainsi que l’image véhiculée dans les HEP et surtout la perception que la société en a, plus spécifiquement au cinéma (Comment est un enseignant aujourd’hui ? Qu’est-ce qui le définit ? De quelle manière les cinéastes se le représentent ?).
En raison de mon vécu et des perceptions faussées que j’ai eues jadis, je me demande comment les personnes qui ne travaillent pas dans ce milieu se représentent le métier.

 Etat de la question
 L’identité et la professionnalisation du métier d’enseignant

Le point central d’analyse de mon mémoire est donc la professionnalisation du métier d’enseignant. Cette profession est définie par différents éléments : elle est gérée par un cadre légal (par exemple, pour être engagé en tant qu’enseignant, il y a des règles à respecter : être détenteur d’un diplôme, avoir un casier judiciaire vierge, etc.), les enseignants peuvent vivre de leur métier, car ils ont un salaire suffisant, ils ont des compétences particulières (démarche réflexive sur leur travail) grâce à la formation qu’ils ont suivie et ont droit à un syndicat.

 Le cinéma et la société
Le cinéma existe depuis plus de cent ans. Il a énormément évolué depuis le film muet en noir et blanc jusqu’à l’ajout du son et de la couleur. Le cinéma est multiple et composé d’une multitude de genres (comédie, drame, action…) et de sous-genres (social, burlesque, historique…).
Le cinéma montre. Et comme le disent certains auteurs (Lagny, 1992), « on peut le considérer comme un « témoin » des manières de penser et de sentir d’une société, voire comme un « agent » qui suscite certaines transformations » (p.181). Le cinéma est en perpétuelle évolution (comme le métier d’enseignant et la société dans laquelle il s’inscrit), il expose les avantages et les tares de son temps dans divers contextes.
Malgré ces différents points, le 7ème art n’est pas objectif. Il y a une grande part de subjectivité dans ce qu’il montre. En fait, « l’image filmique » est « une apparence c’est-à-dire comme ce qui, par définition, n’est pas réel (…) c’est justement ce caractère fondamental d’illusion qui autorise le déploiement d’une puissante «impression de réalité» » (Esquenazi, 2000, p.21). En effet, le cinéma dépeint des fictions qui souvent nous touchent, car elles s’inscrivent dans l’époque au sein de laquelle nous évoluons ou racontent une histoire que nous avons plus ou moins vécue ou encore parce qu’elles nous transportent dans des mondes nouveaux. Outre ce facteur d’illusion, les films sont également subjectifs parce que réalisés par des individus. Et comme chaque individu a un vécu et des représentations qui lui sont propres, ce qu’il fait ou crée est influencé par son histoire et, par définition, n’est pas objectif. Selon Esquenazi (2000), « les hommes ne peuvent fabriquer des mondes fictionnels qu’à partir de leur propre situation. Ainsi, les cinéastes sont, d’une part, des professionnels du cinéma et, d’autre part, des «hommes comme les autres» » (p.42). Par conséquent, tout film est constitué d’une part personnelle, insufflée par son réalisateur. Finalement, le cinéma est subjectif parce qu’interprété par le spectateur qui rajoute au film ses propres représentations. Il regarde l’oeuvre à travers son prisme personnel et le juge en fonction de son vécu et de ses goûts.

 Méthodologie
 Fondements méthodologiques
 Recherche qualitative ou quantitative

Pour mon mémoire, deux types de recherche s’offrent à moi : la recherche qualitative ou la recherche quantitative. La première promeut la qualité et le fondement naturel des éléments analysés tandis que la deuxième encourage à travailler sur des variables qui sont mesurables et quantifiables (par exemple, l’étude de statistiques).
Pour les raisons suivantes, je m’appuie sur une recherche de type qualitatif. Premièrement, parce qu’elle est plus axée sur la finesse de l’observation que sur le nombre. Deuxièmement, comme dans mon travail je ne cherche pas à quantifier des éléments, mais plutôt à comprendre un phénomène et à en extraire le sens, la recherche qualitative constitue un idéal. Comme l’a écrit Paillé (2007), la méthode qualitative « est une manière normale, spontanée, naturelle, quasi instinctive d’approcher le monde, de l’interroger et de le comprendre » . C’est justement cela que j’aimerais atteindre dans mon mémoire : observer, analyser et interpréter l’image de l’enseignant dans des films avec un regard libre et original.

 Méthodes et/ou techniques d’analyse des données
 Transcription

Lors des visionnages de films, j’écrirai ce que j’observerai. Pour ce faire, je ne prendrai note d’aucune interprétation et resterai complètement dans le descriptif. Il faut noter le fait que mes descriptions ne seront pas totalement complètes et exhaustives, car je n’arriverai pas à voir et à écrire tous les détails du film. Je tenterai de rester la plus précise et objective possible.

 Traitement des données

Pour commencer, je relirai mes canevas d’observations (quatre fois chacun) pour m’imprégner des données. Tout en faisant cela, je vais surligner les éléments, les passages qui sont en lien avec les composantes citées précédemment (cognitive, médiative, sociale, institutionnelle).
Par la suite, je reprendrai les canevas un à un et synthétiserai mes observations. Finalement, j’élaborerai quatre tableaux, liés aux quatre composantes d’analyse, recensant des éléments ressortant pour les deux films.
Puis, j’analyserai ces tableaux, afin de mettre en exergue les points forts et déceler les récurrences ou les dissonances entre les oeuvres cinématographiques.

 Méthodes et analyse

Je procéderai à une analyse de catégories conceptualisantes, plus précisément j’analyserai les films au travers de quatre composantes (créées par Butlen, Peltier-Barbier et Pézard dans le cadre de leurs travaux sur les enseignants de mathématique en REP, 2002) que j’ai citées précédemment :
-la composante cognitive.
-la composante institutionnelle.
-la composante médiative.
-la composante sociale.

Conclusion
Résultats et constatations

Au terme de ce travail, je me rends compte à quel point les sujets de l’identité et de l’image de l’enseignant au cinéma sont vastes et passionnants. Mon projet m’a permis d’avoir quelques pistes quant à la compréhension de ces thèmes.
Voici un résumé de mes résultats.
Tout d’abord, j’ai remarqué que la figure du professeur dans les films analysés est multiple et à dimension humaine. Le cinéaste nous montre des êtres humains sensibles se questionnant sur leur profession. Cela procure de la véracité à leurs propos. En revanche, le personnage de l’enseignant n’est défini que par son métier comme si son identité se limitait au seul registre professionnel. Seules de rares bribes de vie privée sont distillées dans les films analysés. J’ai également senti que les réalisateurs essayaient de promouvoir leur vision de l’instituteur et des savoirs enseignés (la démocratie). Ils présentent leur image enseignante idéale à travers divers mécanismes de comparaison avec les autres personnages du film (les collègues). Et puis, le métier du professeur n’est pas représenté dans son ensemble. Dans ces oeuvres cinématographiques, le spectateur est confronté aux événements qui se déroulent dans la classe, mais peu, voire pas, à ceux qui ont lieu en dehors des leçons. La réalité de la charge de travail de l’enseignant est ainsi biaisée. Les cinéastes posent enfin un regard démodé sur l’École ; ils filment les classes qu’ils ont connues et pas celles promues par les HEP.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE
1.1 DEFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
1.1.1 Raison d’être de l’étude
1.1.2 Présentation du problème
1.1.3 Intérêt de l’objet de recherche
1.2 ETAT DE LA QUESTION
1.2.1 L’identité et la professionnalisation du métier d’enseignant
1.2.2 Représentation et représentation sociale
1.2.3 Le cinéma et la société
1.2.4 Le stéréotype
1.2.5 Problématique
1.3 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS OU HYPOTHESES DE RECHERCHE
1.3.1 Identification de la question de recherche
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE
2.1 FONDEMENTS METHODOLOGIQUES
2.1.1 Recherche qualitative ou quantitative
2.1.2 Approche inductive
2.1.3 Démarche descriptive et compréhensive
2.2 NATURE DU CORPUS
2.2.1 Récolte des données
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
2.2.3 Echantillonnage
2.3 METHODES ET/OU TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNEES
2.3.1 Transcription
2.3.2 Traitement des données
2.3.3 Méthodes et analyse
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS
3.1 COMPOSANTE COGNITIVE
3.1.1 Résultat du tableau de la composante cognitive
3.1.2 Les autres films et la composante cognitive
3.1.3 Commentaire général sur la composante cognitive
3.2 COMPOSANTE INSTITUTIONNELLE
3.2.1 Résultats du tableau de la composante institutionnelle
3.2.2 Les autres films et la composante institutionnelle
3.2.3 Commentaire général sur la composante institutionnelle
3.3 COMPOSANTE MEDIATIVE
3.3.1 Résultats du tableau de la composante médiative
3.3.2 Les autres films et la composante médiative
3.3.3 Commentaire général sur la composante médiative
3.4 COMPOSANTE SOCIALE
3.4.1 Résultats du tableau de la composante sociale
3.4.2 Les autres films et la composante sociale
3.4.3 Commentaire général sur la composante sociale
3.5 INTERPRETATIONS
CONCLUSION

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