L’identité du territoire

L’identité du territoire

L’identité, une notion polysémique

Bien que dans ce mémoire, l’aspect de l’identité soit traité avec une approche de géographie sociale, il n’empêche que le terme « identité » présente un caractère polysémique. L’approche qui suit n’a pas pour but de retracer historiquement toutes les pensées autour de l’identité mais plutôt de montrer l’évolution des grandes notions autour de ce sujet.

Premiers travaux autour de l’identité

Même si les premiers écrits sont apparus au VIème siècle avant J.-C., le premier rapprochement avec les rapports sociaux a été fait par F. Hegel. Dans leur définition de l’identité, R. Baudry et J.-P. Juchs montrent que selon Hegel, l’identité « naît d’un processus conflictuel où se construisent des interactions individuelles, des pratiques sociales objectives et subjectives »15. Ces premières lignes montrent que la question de l’identité a pu être traitée depuis de nombreuses années. Il n’empêche que l’usage de ce terme dans les sciences sociales est apparu récemment. Dans les années 1950 aux Etats-Unis, les disciplines que sont la psychologie et la sociologie sont en plein essor, puisque l’on pense qu’elles sont en mesure d’expliquer les secrets de la condition humaine. Ce sont ces disciplines, en plein développement, qui, bénéficiant d’un franc succès, vont étudier ces questions d’identité. Le développement de cette notion aux Etats-Unis n’est pas apparu par hasard. En effet, la période des années 1950-1960 se caractérise par l’affirmation des minorités afro-américaines. Cette révolte sociale voit apparaître la multiplication de départements universitaires en lien avec ces questions identitaires. Cet enrichissement autour de l’identité au XXème siècle passe par les écrits de S. Freud. Ainsi, selon R. Baudry et J.-P. Juchs (« Définir l’identité », Hypothèses, pp. 155-167), la tradition freudienne considère que «les identités se construisent dans le conflit : entre l’identité pour soi et l’identité pour autrui, d’une part ; entre les différentes instances de l’individu que sont le ça, le moi et le surmoi, d’autre part ». On retiendra aussi dans le domaine de la psychanalyse Erik Erikson qui a été plus loin que les théories freudiennes en analysant l’impact des interactions sociales sur la construction de la personnalité Le principe d’identité se développe aussi au XXème siècle dans des domaines comme la sociologie et l’anthropologie. Nous retiendrons, selon le dictionnaire de la pensée sociologique, C. H. Cooley qui en 1902 avait « saisi qu’une approche sociale du soi comporte une nouvelle manière d’aborder le rapport entre l’individuel et le social q ui ne les considère pas comme des entités distinctes, mais comme deux aspects d’un même processus »16. Le tournant vers l’approche sociale de l’identité passe dans les années 1950 par G. H. Mead qui dans son étude montre que « c’est dans les multiples relat ions sociales où le sujet est impliqué que l’individualité émerge comme capacité autoréflexive et comme centre d’élaboration autonome » (Dictionnaire de la pensée sociologique, 2005). En ce qui concerne le domaine de l’anthropologie, on retiendra les analyses de Marcel Mauss. Ce dernier développera l’idée selon laquelle l’inscription d’un individu dans la société peut varier selon « les s it u a ti o n s o u l e s m o m e n t s s o c i a u x t r a v e r s é s p a r l ’ i n d i v i d u » (R. Baudry et J.-P. Juchs, « Définir l’identité », Hypothèses, 2006, pp. 155-167). Au fil des années, et selon les disciplines, les points de vue ont évolué, certaines théories d’anthropologie sont nées de la sociologie, ainsi, F. Barth a montré en 1969 que les identités sont créées par le jeu d’interactions entre les groupes. Ces aspects d’interactions seront plus largement développés par E. Goffman par la suite, il montrera d’ailleurs le lien entre ces interactions et la constitution des catégories de la vie sociale.

Une approche intégrée à la géographie sociale

Après avoir présenté succinctement la transition des concepts d’identité dans différentes disciplines, il apparaît légitime de s’arrêter plus longuement sur le développement de la géographie sociale, et de l’intégration des questions d’identités au sein de cette dernière. Les premières traces de la géographie humaine vont arriver avec Paul Vidal de la Blache qui, en opposition à un certain Ratzel, considéré comme ayant une approche trop déterministe, va mettre en place une géographie, plus possibiliste au début du XXIème siècle. Au fil des années, compte tenu du développement de cette nouvelle forme de la géographie et parallèlement à l’essor de la sociologie, une forme d’opposition va naître entre géographie et sociologie autour de l’étude des faits sociaux. Ainsi deux grands courants vont s’opposer, il s’agit des géographes issus de l’influence vidalienne, et des sociologues de l’école durkheimienne. Compte tenu de cette rivalité avec la sociologie, peu de géographes ont développé des approches de géographie sociale. Il est tout de même possible de retenir quelques auteurs qui ont permis le développement de la géographie sociale. Une des premières approches de géographie sociale est celle d’Elisée Reclus. Dans l’ensemble de ses travaux, il intégrait l’homme dans le processus géographique, certains considère son œuvre « la géographie universelle » (1876) comme première tentative de géographie sociale. La pensée de cet auteur était largement orientée vers des courants marxistes, anarchistes et proches du positivisme. Dans un second temps, retenons Jean Bruhnes.Il proposera ainsi plusieurs réflexions autour des questions politiques et sociales. La géographie sociale va véritablement naître à la suite de la seconde guerre mondiale autour de différentes questions sur le rapport entre espaces et sociétés. Nous retiendrons particulièrement l’influence de Renée Rochefort, qui à partir de son ouvrage sur le travail en Sicile19, va lancer de nouvelles réflexions autour de l’espace vécu. Ainsi A. Fremont, J. Chevalier, R. Herin et J. Renard vont développer dans leur essai « Géographie sociale »20 des notions importantes comme les effets de classes, de lieu, de mobilité et culturels. Ces approches seront des références pour la suite de la progression de la géographie sociale.

Les notions d’identité territoriale en géographie

Le cœur du sujet de ce mémoire est bien d’étudier l’identité territoriale d’un espace, il est donc nécessaire, de présenter quelques notions entre identité et territoire. J. Beaujeu-Garnier, déclare que « le cadre urbain influe sur les habitant s […] Si l’homme utilise et façonne la ville, la réciproque est é g a l e m e n t v r a i e »21. Nous voyons assez clairement que pour étudier un espace donné ou une population, il ne suffit pas de rester cloisonné sur le sujet même de l’étude mais bien d’avoir une approche systémique. La question de l’identité peut tout à fait être abordée avec une approche géographique, ne sous-estimons pas la discipline en développant la légitimité de la sociologie ou de la psychologie sur ce sujet. Guy Di-Méo, dans son ouvrage sur l’espace social, montre l’utilité de l’approche géographique : « L a g é o g r a p h i e s o c i a l e s ’ e f f o r c e d e p r o p o s e r d e s m é t h o d e s d e conceptualisation et d’identification, d’analyse et de compréhension de tels espaces/territoires. Elle tente de déceler leurs logiques constitutives, les forces ou instances économiques, idéologiques et politiques qui agrègent leurs éléments ou composantes spatiales. Elle cherche à découvrir les seuils, les discontinuités plus ou moins distinctes qui en marquent les limites. Elle est att entive à tous les bruissements et frémissements qui annoncent leur émergence, comme à tous les symptômes de leur déclin et de leur obsolescence . » Ces quelques lignes montrent bien là un changement d’approche et un engouement récent (années 1980) pour l’étude des faits sociaux et de leur inscription dans l’espace.

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Les espaces végétalisés et le mobilier urbain

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Table des matières

INTRODUCTION I/CADRAGE EPISTEMOLOGIQUE DE L’ETUDE
1. De l’urbain au périurbain
1.1. Les prémices de la géographie urbaine en Amérique du Nord
1.2. Les notions d’étalement urbain, de périurbanisation
2. L’identité, une notion polysémique
2.1. Premiers travaux autour de l’identité
2.2. Une approche intégrée à la géographie sociale
2.3. Les notions d’identité territoriale en géographie
3. Approches des questions identitaires et urbaines du sujet
II/ PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
1. Trélazé : une commune de l’Est de l’agglomération d’Angers
1.1. Une ville organisée selon son héritage industriel
1.2. Une ville industrielle en cours de tertiarisation
1.2.1. L’exploitation de l’ardoise
1.2.2. La manufacture d’allumettes
1.2.3. Evolutions de la démographie
1.2.4. Emplois et chômage
1.3. Evolutions de la morphologie urbaine
1.3.1. Méthodologie cartographique employée
1.3.2. Un tissu urbain influencé par différentes époques
2. Le quartier du Grand Bellevue
2.1. La naissance des quartiers des Plaines et du Petit Bois
2.2. Le projet de rénovation urbaine
2.2.1. La rénovation urbaine en France
2.2.2. L’opération de rénovation urbaine du Grand-Bellevue
III/ L’IDENTITE TERRITORIALE DU QUARTIER GRAND BELLEVUE APRES L’ORU
1. Méthodologie de l’analyse
2. L’analyse paysagère
2.1. L’organisation générale du bâti
2.2. La trame viaire
2.3. Les espaces végétalisés et le mobilier urbain
3. L’identité du territoire du Grand Bellevue selon les habitants
3.1. Elaboration du questionnaire et mise en place de l’enquête
3.2. Analyse des résultats obtenus
3.2.1. Présentation du panel étudié
3.2.2. Parcours résidentiel des personnes interrogées
3.2.3. L’espace vécu des individus
3.2.4. L’espace perçu des individus
3.3. Atouts et contraintes de l’enquête
4. L’identité du territoire du Grand Bellevue vue par des acteurs
4.1. L’observation de l’identité vue par les élus
4.2. Le projet vu par les professionnels de l’urbanisme à Trélazé
4.3. L’accompagnement des responsables en charge des actions sociales CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES TABLE DES PHOTOGRAPHIES
TABLE DES FIGURES
TABLE DES TABLEAUX

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