LIBERTE DES PRIX OU CONTROLE DE L’ETAT

Le concept d’offre

           Le but de tout entrepreneur rationnel est la recherche du profit en proposant des biens ou des services pouvant satisfaire les besoins des consommateurs sur le marché. Contrairement aux consommateurs qui maximisent son utilité pour un niveau de revenu donné, l’entrepreneur rationnel recherche le maximum de profit qui ne se réduit pas à maximiser la production. Le profit peut être défini comme l’excédent de recettes sur les coûts de production. C’est dans cette optique que l’entrepreneur doit non seulement tenir compte du niveau de sa production mais aussi du coût de la production. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’analyser l’offre à la fois en terme de production et à la fois en terme de coût afin de pouvoir maximiser le profit

Les conditions d’un marché pertinent

            Un marché est supposé idéal (pertinent) lorsque les produits et le territoire de vente respectent les conditions suivantes :
Sur le produit : Tous les biens et services privés qui constituent des substituts proches font parties du même marché.
Sur le territoire : Les consommateurs peuvent s’approvisionner sur d’autres marchés géographiquement différents sans hausse excessive des coûts.
En situation de concurrence, l’Etat n’a donc aucun rôle à jouer sur les marchés. Le rôle de l’Etat est limité au titre de garant des conditions de la concurrence qui sont : l’atomicité des agents, l’homogénéité des produits, la transparence des informations et la liberté du marché. En situation de concurrence imparfaite comme un monopole l’intervention de l’Etat pour assurer le bien-être social est légitime. Généralement, cela arrive lorsque les vendeurs ou les acheteurs ne respectent plus la condition d’atomicité du marché ce qui leur donne la possibilité d’exercer individuellement une action sur le prix en faisant varier le volume de leur offre ou de leur demande. Quels sont alors les conditions d’apparition du monopole et ces conséquences sur le bienêtre ?

Le marché pétrolier au niveau international

            Depuis l’année 2000, le prix du pétrole sur les marchés internationaux n’a cessé d’augmenter. Cette situation a été surtout causée par le développement des pays émergents comme la Chine et l’Inde qui ont contribué à accélérer le niveau de la demande. Cette situation a pris de court les producteurs. A titre d’exemple, avec une population de plus de 1,3 milliard en 2007, un secteur automobile en pleine expansion et un secteur industriel très intensif en produits pétroliers et un taux de croissance économique moyenne de 10% depuis 2002, la demande de pétrole de la Chine explose. La Chine est devenue le second importateur de pétrole juste derrière les Etats-Unis tirant ainsi le niveau de la demande mondiale vers le haut. Du fait de la croissance soutenue des pays émergent depuis 2004, les besoins énergétiques mondiaux explosent alors que l’offre n’arrive pas à suivre cette demande. En hausse de 1,3 Mb/j en 2005, puis 0,7 Mb/j en 2006, l’offre mondiale a stagné en 2007. Cette stagnation de l’offre a entrainé une A moyen terme, la situation semble ne pas s’améliorer. En effet, l’Agence Internationale de l’Energie prévoit une croissance des besoins en énergie de l’ordre de 3,2% par an en Chine et de 3,6% en Inde. A eux deux, ces pays représenteraient, en 2030, 45% de l’accroissement de la demande mondiale d’énergie alors que l’offre semble être figée à moyen terme. Tout semble indiqué que le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché mondial du pétrole va se maintenir d’où accroissement probables des prix à moyen terme. En effet, les biocarburants et autres énergies alternatives représentent un fort potentiel dans la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux ce qui pourrait alléger les tensions existant entre l’offre et la demande sur les marchés pétroliers mondiaux. En effet, bien que le secteur des énergies renouvelables soit jugé comme étant l’avenir de la production énergétique, celle-ci est encore actuellement en phase de développement avec coûts de productions assez élevés et des rendements assez faibles par rapport aux énergies fossiles (pétroles et gaz naturels).

CONSEQUENCES DU CONTROLE DES PRIX DES HYDROCARBURES :

                Le contrôle du niveau des prix à la pompe a toujours existé par la mise en place de la structure de référence établit par l’OMH. C’est à cause de la hausse des cours du pétrole et la dépréciation de l’Ariary et dans le bût d’alléger la facture énergétique liée aux hydrocarbures des contribuables, que l’Etat a du prendre des dispositions plus drastiques par rapport au prix des hydrocarbures. Ces mesures ont été : le gel des prix à la pompe appliqué de depuis 2011, la mise en place d’une caisse des hydrocarbures et l’octroi de subvention aux compagnies pétrolière. Ainsi de 2011 à 2013, le gouvernement malgache a décidé de fixer un prix maxima des produits à la pompe sans pour autant toucher aux taxes et redevances réclamés par l’administrations public cela au dépend des marges des compagnies pétrolières . Les autorités ont justifié ces mesures du fait que les marges des compagnies pétrolières et des gérants des stations services locales sont de 13 % contre 8 % dans les autres pays. Cette fixation des prix a engendré un écart entre les prix à la pompe et la vérité des prix définit par la structure de référence, évalué entre 400 et 450 Ariary selon les compagnies pétrolières. Cette différence étant la plus importante pour le gasoil, étant donné que le taux appliqué est assez minime pour ce produit utilisé principalement dans le transport public et la production d’électricité. La caisse des hydrocarbures a été mise en place afin de limiter les fluctuations de prix sur le marché résultant de la variation des prix sur les marchés internationaux et à la variation du taux de change47 qui constituent les principaux déterminants des prix à la pompe. Cette caisse est alimenté par :
 les Distributeurs, si les prix à la pompe appliqués au Mois M sont supérieurs aux prix calculés du Mois M. La Caisse sera alors créditée par les Distributeurs du montant global mensuel des gains excédentaires réalisés.
 l’Etat, si les prix à la pompe appliqués au Mois M sont inférieurs aux prix calculés pour le Mois M. La Caisse sera alors créditée par l’Etat du montant nécessaire pour combler l’écart entre prix calculés et prix appliqués à la pompe.
Quels sont alors les conséquences de tels contrôles des prix par l’Etat ? En définissant le mode de calcul des prix à la pompe suivant la structure de référence établit par l’OMH, l’Etat ne permet pas au marché de s’autoréguler pour atteindre l’équilibre. En effet, le niveau des prix n’est pas le résultat de la confrontation de la demande des consommateurs et des attentes des compagnies pétrolières mais d’une décision unique provenant du côté de l’offre et de l’administration public. On peut dire que la situation de monopole sur ce marché est indirectement entretenue par l’Etat. Cette situation est notamment due au fait que les compagnies pétrolières ne peuvent pas modifiés leurs marges qui sont déjà très faible (environ 8%) pour réduire le niveau des prix dans le but de faire jouer la concurrence à cause de la lourdeur des charges qui leur sont imputés. Les produits pétroliers sont les produits les plus taxés à Madagascar à hauteur de 40% des prix à la pompe pour le SC et 29% pour le GO. Dans le but de préserver leurs marges bénéficiaires, les compagnies pétrolières ont choisit de distribuer sur le territoire Malgache un produit bon marché de faible qualité notamment pour le gasoil ayant des conséquences néfastes à la fois sur l’environnement et sur les matériels de distributions entraînant ainsi une perturbation du processus de distribution et les moteurs des automobiles en augmentant les coûts d’entretien du parc automobile Malgache. Du côté de la demande, les consommateurs ont un faible pouvoir de marché du fait qu’il n’existe pour le moment aucun substitut aux hydrocarbures en tant que source d’énergie et du fait que les produits sont tous les mêmes dans toutes les stations services. Ils n’ont donc aucunes influences sur le marché des hydrocarbures et ne sont que « Price_takers ». Certes le gel des prix appliqués depuis 201248 fixant le prix du SC à 3370 Ar/l, le GO à 2730 Ar/l et le PL à 2150 Ar/l a été justifié pour raison de bien-être public mais cette mesure a mis le marché en situation de déséquilibre par excès de la demande. Selon les données émanant de l’Office malgache des Hydrocarbures de Madagascar, la différence entre les prix administrés et la vérité des prix s’établit en moyenne entre 250 Ariary et 400 Ariary. Cette différence est payée par les subventions accordées par l’Etat qui s’élèvent à hauteur de 4milliards d’Ariary50 par an soit environ 3% du PIB augmentant ainsi le déficit budgétaire de l’Etat. Actuellement, le niveau de la demande des consommateurs ne reflète pas la situation réelle du marché car celui-ci est déterminé par un prix inférieur à l’équilibre du marché. Sans parler du fait que ce contrôle des prix oblige les compagnies pétrolières à acheter des produits de faible qualité afin de pouvoir garder leurs marges suite à la fixation des prix. La question qui se pose est alors : « Jusqu’à quand, l’Etat devra-t-il contrôler le niveau des prix ? » Au vu du rythme de la croissance de la consommation d’hydrocarbures engendré par la croissance économique qui nécessite de plus en plus d’énergie, le contrôle des prix du semble impossible à long-terme. La solution consisterait à libéraliser totalement le marché en permettant aux compagnies pétrolières et aux distributeurs de fixer librement leurs marges bénéficiaire tout en assurant le respect des conditions de la concurrence afin d’atténuer le pouvoir de marché des compagnies pétrolières.

CONCLUSION

            Le prix représente la valeur d’un bien et détermine son échangeabilité marchande. Un bien a de la valeur lorsqu’il permet de satisfaire un besoin. La dynamique de l’économie marchande est définie par la recherche perpétuelle de satisfaction par la consommation d’un bien. C’est donc 2 catégories : les producteurs qui recherchent du profit en vendant sa production sur le marché et les consommateurs qui recherchent à satisfaire leur besoins en achetant sur le marché. L’interaction entre ces 2 catégories d’agent se fait par l’intermédiaire du prix résultant de la confrontation de l’offre et de la demande. En situation de concurrence parfaite, le niveau des prix détermine à la fois la quantité demandé et la quantité offerte : on dit que le marché est en équilibre. Une situation de concurrence parfaite implique qu’aucun agent individuel ne peut influencer à lui seul la situation du marché. Le niveau du prix doit provenir à la fois de l’offre globale et de la demande globale. De ce fait, toute intervention extérieure comme celle de l’Etat est inutile car le prix résulte de l’équilibre du marché déterminé par la confrontation de l’offre et la demande. Il arrive que le marché ne soit plus en situation de concurrence parfaite suite à l’apparition d’un monopole due certaines conditions sur le marché ; dans ce cas l’Etat intervient dans un souci de bien-être collectif. Pour le cas de Madagascar, les hydrocarbures sont devenus des biens de valeurs importantes car ils permettent de satisfaire des besoins énergétiques de plus en plus croissants et vitaux pour l’économie. L’offre de ce produit provient des compagnies de distributions multinationales et la demande de tous les ménages Malgache. Les hydrocarbures sont devenus, au fil des ans, un produit stratégique pour le développement de Madagascar. C’est pour cela que le niveau des prix de ce produit est étroitement surveillé par l’Etat. Ce contrôle des prix se manifesté par la mise en place de structure de référence qui définit les modalités de fixation des prix par l’OMH. Mais suite à la crise de 2009 et à la dépréciation de l’Ariary, des mesures plus strictes comme le gel des prix à la pompe jusqu’en 2013 et l’octroi de subventions aux compagnies pétrolières ont été mise en place. Ce contrôle de l’Etat est justifié à la fois par l’insensibilité de la demande par rapport au prix et par la situation de concurrence imparfaite qui règne sur le marché des hydrocarbures. Cependant, au vu de ces contraintes sur ce marché : évolution des prix du brut sur les marchés internationaux, fluctuations du taux de change de l’Ariary, l’augmentation du niveau de la demande suite à l’évolution des besoins énergétique, une hausse permanente des dépenses publique lié aux subventions, le contrôle du niveau des prix semble impossible sur le long-terme. «L’application de la vérité des prix est incontournable dans le cadre de la politique de libéralisation du secteur. De plus, il y a un déséquilibre entre la caisse de compensation et les manques à gagner des pétroliers. Il faut rétablir l’équilibre, toutefois, cela ne peut pas se faire en un temps, mais d’une manière progressive » : selon Mr Lantoniaina RASOLOELISON actuel ministre des finances et du budget . L’application de la vérité des prix suppose obligatoirement une hausse des prix des hydrocarbures. Cependant, la situation de monopole existant sur le marché des hydrocarbures risquerait de conduire à un niveau de prix non-optimal car celui-ci ne tient pas compte des attentes des consommateurs. L’intervention de l’Etat ne devrait donc pas se porter au niveau des prix mais plutôt au niveau du marché en faisant respecter les conditions de la concurrence. En effet, en situation de concurrence parfaite, l’équilibre résultant de la confrontation de l’offre et de la demande détermine à la fois le niveau des prix et la quantité produite tout en satisfaisant à la fois les attentes des offreurs et des demandeurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Approche théorique sur la détermination des prix
Chapitre 1 : Le fonctionnement du système des prix
1. Concept théorique : Théorie de la valeur
A. Les différents concepts de la valeur d’un bien
a) La théorie de la valeur des origines : « la valeur travail »
b) La révolution Néoclassique : « la valeur utilité »
2. La détermination du niveau des prix sur les marchés en situation de CP
A. Théorie de la demande ou comportement du consommateur
a) Le concept de demande
b) Analyse de la demande en termes d’utilité
c) La fonction de demande individuelle
B. Théorie de l’offre ou comportement du producteur
a) Le concept d’offre
b) Analyse de l’offre en termes de production
c) Analyse de l’offre en termes de coût
d) La fonction d’offre individuelle
Chapitre 2 : La détermination des prix : liberté des offreurs ou intervention de l’Etat
1. Le niveau des prix en situation de CP : le prix d’équilibre du marché
A. De la fonction de demande individuelle vers la fonction de demande globale
a) Caractéristique de la fonction de demande globale
B. De la fonction d’offre individuelle vers la fonction d’offre globale
C. L’équilibre du marché
a) L’équilibre du marché en courte période
b) L’équilibre du marché en longue période
c) Stabilité de l’équilibre
2. Le niveau des prix en situation de concurrence imparfaite : vers un contrôle de l’Etat
A. Le marché en situation de concurrence imparfaite : caractéristique et effets
a) Marché pertinent et condition d’apparition du monopole
b) Les conséquences économiques du monopole
Partie II: Le prix des hydrocarbures à Madagascar, détermination suivant l’offre et la demande ou un contrôle de l’Etat ? 
Chapitre 1 : Etat des lieux de l’offre et de la demande du secteur des hydrocarbures
1. Présentation du marché des hydrocarbures
A. Structure du marché
a) Historique et cadre légal régissant le secteur des hydrocarbures
b) Les intervenants du marché
c) Les principaux produits
Chapitre 2 : Analyse du prix des hydrocarbures à Madagascar
1. Evaluation de l’évolution de l’offre et de la demande
A. Evaluation de l’offre
B. Evaluation de la demande
a) Lien entre niveau de la consommation et variation du PIB
b) Elasticité de la demande par rapport au PIB
c) Evolution de la demande par rapport au prix
2. Analyse du prix des hydrocarbures à Madagascar
a) Les déterminants du prix en amont
b) Les déterminants du prix des hydrocarbures en aval
c) Situation de la concurrence sur le marché des hydrocarbures
3. Conséquences du contrôle des prix des hydrocarbures
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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