L’hygiène des soins bucco-dentaires

Soins de bouche

Problématique

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le maintien de la qualité de vie. (Organisme Mondial de la Santé – OMS, 2016). L’OMS en donne une définition complète et validée au niveau mondial :C’est la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. C’est un concept très large influencé de manière complexe par la santé physique du sujet, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales ainsi que sa relation aux éléments essentiels de son environnement (OMS, 2016). En outre, le maintien de la santé bucco-dentaire est essentiel pour assurer la santé, l’hydratation, la respiration, le confort, l’esthétique, l’intimité, l’alimentation et la fonction masticatoire (Coleman, 2002, Weening-Verbree, 2012). Car l’alimentation et l’hydratation sont des besoins fondamentaux et indispensables. La bouche permet de garder un lien avec la vie. (Bernard, 2016, p.101).En ce sens, la parole, la communication et les relations sociales affectives sont fondamentales. Elles permettent d’assurer le bien-être chez l’être humain. (Coleman, 2002, Weening-Verbree, 2012, Huguel, 2006, Sheiman, 2005, Bernard, 2016). Au centre des relations sociales se trouve la bouche. Elle permet à un individu de s’entretenir avec son entourage. Donc les échanges peuvent être difficiles et compromettants si un malade a une cavité buccale malodorante (Bernard, 2016, p.107). L’importance de soigner cette cavité buccale favorise la communication et les relations. La personne peut ainsi s’exprimer et avoir son temps de parole. (Bender, 2016, p.104). Mais la bouche occupe également une place capitale au niveau esthétique. Elle est le lieu d’intimité amoureuse et érotique. (Bernard, 2016, p.106-107). C’est pourquoi les soins bucco-dentaires sont indispensables. Ils relèvent du rôle propre des soignants. (Bernard, 2016, p. 55). Par ces soins, le personnel soignant vise à éliminer la plaque dentaire et les bactéries grâce à des soins mécaniques quotidiens. Ils font partie intégrante de la toilette.  Lorsqu’un patient se trouve en situation de dépendance, l’infirmier1 l’aide à réaliser les soins d’hygiène ou les effectue à sa place. Cela implique que les malades ne peuvent plus prodiguer les auto-soins et deviennent donc dépendants d’une tierce personne. Ces soins occupent une grande partie du temps des soignants. (Willy, 2015, Bernard, 2016, p.55). Mais étant considérés comme des soins de base, ils sont indispensables à la qualité de vie. Ils limitent donc une  mauvaise hygiène au niveau de la bouche et des dents conduisant à la malnutrition, à la douleur et à l’isolement social. (Bender, 2016).

L’hygiène des soins bucco-dentaires

  Les soins bucco-dentaires intègrent le deuxième concept principal. Ils ont une importance capitale chez les patients intubés et ventilés car ils ne peuvent plus effectuer ces soins d’hygiène de manière autonome.Afin de comprendre le concept, il est important de décortiquer les mots qui y font référence.Le premier mot est le soin. Quel est son sens ? Selon Bernard (2016, XVIII), soin veut dire : « action ou ensemble d’actions qu’une personne décide et/ou accomplit pour elle-même et/ou pour autrui en vue de se soigner ou de le soigner ». Le deuxième mot est l’hygiène et le confort dans les soins bucco-dentaires. Il signifie (2016, XVIII) : « interventions visant à assurer à une personne la propreté corporelle et le bien-être auxquels elle aspire, et à lui créer un environnement satisfaisant, sain et agréable ».Le dernier mot est le soin de bouche. Selon le groupe d’unification des techniques de soins en Valais romand (GUTS), il consiste à nettoyer la cavité buccale chez une personne qui ne peut pas effectuer ce soin lui-même.En outre, selon Bernard (2016, p.56), les soins de bouche favorisent le maintien d’une bouche propre et saine pour garder ses capacités fonctionnelles et physiologiques (goût, appétit, communication). Il s’agit également de soigner ou dans tous les cas améliorer les lésions en vue d’une possible guérison. Il convient aussi de prévenir les odeurs,les douleurs et les infections (oto-rhino-laryngologie (ORL), pulmonaires et digestives). Toutes ces mesures sont primordiales afin que la personne puisse conserver une image de soi qu’elle considère bonne.A savoir que dans la pratique professionnelle, les soins bucco-dentaires se répartissent en deux catégories. Tout d’abord, il s’agit des soins non thérapeutiques. Ils se définissent comme étant des soins de bouche avec l’utilisation de produits non médicamenteux (dentifrice, eau). L’entretien des prothèses dentaires fait partie intégrante de ces soins. (Bernard, 2016, p.81). Cela correspond au rôle autonome de l’infirmier.

Le rôle infirmier

  Afin de développer ce dernier concept, il est important de se pencher sur les définitions autour du rôle infirmier pour mieux comprendre la question de recherche. Il est donc judicieux de définir des notions analogues au rôle infirmier. Selon Bernard (2016, p. XVIII et XVIV), les soins infirmiers sont un : « ensemble de connaissances, de compétences et de techniques relatives à la conception et à la mise en œuvre d’actes infirmiers. Ils ont pour but de répondre aux besoins de santé d’une personne ou d’une collectivité ». Les soins infirmiers sont indissociables du rôle infirmier. Tout acte impliquant le patient est considéré comme un soin. L’autre notion que Bernard définit est l’autonomie de l’infirmière. Il s’agit de l’aptitude que l’infirmier a dans la prise de décisions et d’initiatives dans le cadre des connaissances acquises lors de l’obtention de son diplôme. En effet, le rôle propre est en lien avec l’autonomie. L’infirmier agit en état de conscience, en ayant mesuré les risques et en assumant les conséquences de sa décision. Une autre explication selon Bernard concerne la responsabilité infirmière. Celle-ci est caractérisée par le fait de supporter les conséquences de ces actes et de ceux délégués au personnel secondaire (assistance en soins et santé communautaire, aides soignantes). De plus, l’infirmier décide de faire des choix librement et possède une faculté de jugement et de discernement. En résumé, être responsable, c’est répondre de ses actes, assumer et supporter toutes les conséquences. La dernière définition donnée par Bernard concerne les protocoles de soins infirmiers. Il s’agit d’un ensemble de techniques et de procédures qu’il faut appliquer dans certaines situations de soins. D’ailleurs, il est nécessaire d’avoir un fil conducteur dans la prise en soin afin de contribuer à la qualité des prestations exécutées. Afin de réduire les erreurs et d’uniformiser les pratiques dans les services, des protocoles sont élaborés. Notamment, dans le service de soins intensifs qui requiert beaucoup de rigueur. Il est fondamental de travailler avec des protocoles précis et en adéquation avec la discipline. Le risque des protocoles non conformes à la clinique du patient peuvent engendrer une prise en soins inadaptée.

Conclusion

Propositions pour la pratique
L’utilisation d’une théorie infirmière n’a pas été utilisée. C’est pourquoi, les propositions pour la pratique font référence au métaparadigme des sciences infirmières qui est composé de quatre concepts : santé, soin, personne, environnement.Les soins bucco-dentaires appartiennent au rôle autonome infirmier. Il s’agit des soins d’une importance capitale pour les patients intubés et ventilés aux soins intensifs, qui se trouvent dans l’incapacité de les effectuer. Afin de démystifier et d’adapter cette pratique, il serait bénéfique de mettre en place des formations continues sur les soins bucco-dentaires. De plus, chaque infirmière clinicienne pourrait informer l’équipe des dernières recommandations mises en vigueur et établir des protocoles. Ainsi, ces soins pourraient être exécutés de manière homogène. Cela faciliterait la réalisation de cette pratique par les collaborateurs formés.

Propositions pour la formation
Actuellement en Suisse, il n’existe pas de formation concernant les soins buccodentaires après la formation de base en soins infirmiers. Durant le cursus de la formation d’infirmière à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale Valais (HES SO) dans le canton du Valais, ce thème est très peu traité dans les cours. Il faudrait avoir des formations expliquant l’impact et l’importance des soins bucco-dentaires sur la santé.Concernant la formation initiale, les infirmiers/ères sortant des HES n’ont pas les outils nécessaires pour travailler en soins intensifs et n’ont pas de module correspondant. Puis, lors de la lecture des études, il a été démontré que les étudiants infirmiers ne savent pas quelles attitudes adopter afin de limiter ou de prévenir les complications infectieuses. Afin de répondre à ce manque, il serait judicieux d’organiser un module spécifique aux soins intensifs. Dans ce module, il serait nécessaire d’aborder plusieurs thèmes : la définition et la mission des soins intensifs, les soins et surveillances spécifiques, les complications, les risques et les appareillages. En outre, la plupart des études ont démontré que les professionnels nécessitaient des formations internes au service afin d’exécuter des soins bucco-dentaires de qualité. De plus, en établissant des protocoles clairs et précis basés sur les evidence based practice, il serait possible d’améliorer le rôle autonome de l’infirmier en homogénéisant les pratiques avec une plus-value dans la qualité dans les soins.

Propositions pour la recherche
Jusqu’à ce jour, peu d’études ont traité le sujet des soins bucco-dentaires. La littérature est très peu étoffée et peu de chercheurs s’y intéressent.Lors de la recherche pour rédiger cette revue de la littérature, bon nombre d’études sont de type quantitatif et très peu relèvent du domaine qualitatif. Il faudrait donc y remédier.Ainsi, le premier type de recherche permettrait de comprendre l’importance et l’impact des soins sur la santé. Puis, d’approfondir les compétences et les connaissances sur le matériel et les outils d’évaluation correspondant à ce type de soins. Il serait également judicieux de mener des études qualitatives afin de comprendre le ressenti et le vécu des soignants face aux soins bucco-dentaires. Et plusieurs questionnements pourraient y être discutés : ont-ils le temps nécessaire pour effectuer ces soins, quel est le sens et l’utilité donnés à cet acte, quelles frustrations et quels sentiments de satisfaction ressentent-ils ? L’analyse quantitative et qualitative permettrait donc d’obtenir une vision globale de la qualité préconisée des soins bucco-dentaires.Enfin, le fait de ne pas pouvoir conduire des entretiens sur le terrain limite la pertinence pour la pratique. Afin d’aller plus loin et de s’adapter au contexte suisse, il serait intéressant de faire une recherche empirique sur le sujet. La lecture de ce travail pourrait susciter l’intérêt des professionnels de demain sachant que : « Soigner la bouche, c’est soigner la communication, mais c’est aussi soigner la relation, c’est accepter que la personne puisse s’exprimer, c’est lui redonner la parole » (Bernard, 2016, p.104).

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Table des matières

1. Lexique
2. Résumé 
3. Remerciements
4. Déclaration
5. Introduction
 5.1 Problématique
5.2 Question de recherche
5.3 Buts de la recherche
6. Cadre conceptuel
 6.1 Les patients intubés et ventilés en soins intensifs
 6.2 L’hygiène des soins bucco-dentaires
 6.3 Le rôle infirmier
7. Méthode
 7.1 Devis de recherche
 7.2 Collecte des données
 7.3 Sélection des données
 7.4 Analyse des données
8. Résultats
 8.1 Description de l’étude 1
8.1.1 Validité méthodologique
8.1.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
 8.2 Description de l’étude 2
8.2.1 Validité méthodologique
8.2.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
 8.3 Description de l‘étude 3
8.3.1 Validité méthodologique
8.3.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
 8.4 Description de l’étude 4
8.4.1 Validité méthodologique
8.4.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
8.5 Description de l’étude 5
8.5.1 Validité méthodologique
8.5.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
 8.6 Description de l’étude 6
8.6.1 Validité méthodologique
8.6.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
 8.7 Synthèse des principaux résultats
9. Discussion 
 9.1 Discussion des résultats
 9.2 Discussion de la qualité et de la crédibilité des évidences
 9.3 Limites et critiques de la revue de la littérature
10. Conclusion
 10.1 Propositions pour la pratique
 10.2 Propositions pour la formation
 10.3 Propositions pour la recherche
11. Références bibliographiques
12. Cyberographie
13. Annexe I : Tableaux de recension
Annexe II : Grade des recommandations
Annexe III : Glossaire de méthodologie
Annexe IV : Gossaire général

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