L’homme : une machine genetique

« Les formidables découvertes accomplies par les sciences de la vie depuis quelques années ne doivent laisser personne indifférent. Ces progrès inouïs bouleversent à tel point nos représentations du monde que la plupart des questions traditionnelles de la métaphysique s’en trouvent affectées. Le constat s’impose plus que jamais : aucune philosophie un tant soit peu sérieuse ne saurait désormais s’enfermer plus longtemps dans un tour d’ivoire en prétendant ignorer les résultats des sciences positives ; aucun biologiste conscient des implications pratiques de la recherche fondamentale ne pourrait davantage se désintéresser des enjeux philosophiques que, presque quotidiennement, son travail soulève dans l’espace public ». Si Luc FERRY et Jean-Didier VINCENT interpellent philosophes et biologistes pour une prise en compte effective des influences entre leurs disciplines, c’est que la biologie moléculaire et plus précisément la génétique a fait des découvertes à tout le moins effarantes et dont les enjeux ne relèvent pas du pure domaine scientifique mais vont bien au delà ! En effet, la mise sur pied de la théorie chromosomique de l’hérédité révèle l’existence d’un code dit génétique qui régirait le fonctionnement métabolique de tout organisme vivant au niveau cellulaire.

Les premières décennies du XIXème siècle sont le témoin d’un tournant décisif dans la connaissance de l’ultrastructure du vivant qui aboutira à la formulation de la théorie cellulaire. Ainsi, la cellule comme unité de vie comprendrait en son sein des gènes dont l’ensemble, dénommé génome, recèle le programme génétique de l’individu qu’il hérite de son espèce par l’entremise des lois de la transmission des caractères héréditaires découvertes par Gregor MENDEL.

En effet, selon Ernst MAYR, l’ADN, l’une des composantes du gène, contient un programme, une détermination, « une information codée ou pré-ordonnée qui contrôle un processus ou un comportement en le menant vers une fin donnée ». Ainsi, telle une machine, la matière vivante serait programmée, parfaitement ‘‘informée’’ grâce à l’ADN, la seule différence étant que la machine reçoit son programme de l’extérieur, de l’homme au lieu que la matière organique a le sien de manière interne ou intrinsèque amenant alors certains à parler pour ce cas de ‘‘forme pure’’. Qu’est-ce que la vie, en fin de compte ? Ne serait-elle pas après tout qu’un ensemble bien ordonné d’espèces et de population, dont l’éventuelle non homogénéité se résout somme toute dans un ordonnancement général quasi immuable ?

Lorsque PANDORE ouvrit par curiosité la jarre dans laquelle ZEUS avait enfermé les maux de l’humanité, ceux-ci se répandirent sur la Terre, semant l’effroi. Dans le fond de la jarre restait l’espérance. S’agissant de la jarre biologique, s’il a pu en sortir d’énormes progrès précisément dans le domaine de la génétique, force est de reconnaître que l’idée de liberté, la conception de l’être libre a laissé des ailes dans son fond. En effet, le concept de liberté n’est pas sans poser de problème, il n’est pas sans être remis en question au lendemain de la découverte du gène comme unité héréditaire porteuse de l’information génétique de tous les êtres vivants. Cela est d’autant plus plausible que Luc FERRY parle de « problème posé par le ‘‘biologisme’’ à la philosophie transcendante : comme l’historicisme, en niant la liberté et la transcendance, il abolit la spécificité de l’humain ».

L’ORGANISME HUMAIN : UNE MACHINE GENETIQUE

La seconde moitié du XXème siècle a connu l’une des plus extraordinaires révolutions scientifiques dans l’histoire de la biologie : l’avènement de la biologie moléculaire communément appelée génétique ou science des gènes. Cette révolution, dont beaucoup ne mesurent pas encore toute la portée, peut bien prétendre à la même dignité qu’à celle accomplie par COPERNIC dans un cadre autre : l’astronomie.

La biologie moléculaire n’a pas réellement seulement changé notre connaissance de la vie, elle a modifié aussi notre vision de l’homme ainsi que du monde ; elle implique un questionnement dont les ramifications trouvent leur aboutissement dans la philosophie et les religions. En Avril 2000, un scientifique du nom de Craig VENTER – le créateur même d’un centre de recherche privée dénommé Celera Genomics Group – affirmait qu’il avait achevé le séquençage du génome humain et commençait à en rassembler dans l’ordre les fragments séquencés. L’annonce du décryptage∗ avait soulevé l’enthousiasme et fait la une des journaux du monde entier. « De même que le XIXème siècle fut celui de la machine à vapeur et le XXème celui de l’électricité, il y a une grande chance pour que le XXI soit celui de l’ADN », avait commenté dès juin l’hebdomadaire britannique The Economist. « C’est l’an I de la médecine du futur », ajoutait alors, sur sa couverture, le mensuel Science&Vie.

Décryptage, qu’est-ce à dire ? Décrypter signifie déchiffrer un texte écrit en caractères secrets. L’homme serait-il alors, en tant qu’être organique, comparable, à un texte codé ? C’est en tout cas la conviction de la « génomique », de cette science de gènes. En effet, la génétique promet de dévoiler entièrement les secrets du corps humain, de décrypter le « livre de la vie » sachant que les chapitres de ce livre seraient les vingt-trois paires de chromosomes que possède chaque être humain (normal), les mots, les gènes que porte l’ADN des chromosomes, et les lettres, les quatre « bases fondamentales » que contiennent les gènes et qu’on nommera A (adénine), C (cytosine), G (guanine) et T (thymine). Ainsi, il est établi que l’ADN contient le code génétique de chaque individu. Donc, si l’on se risque à une métaphore informatique, l’ADN porte le « programme » commandant le fonctionnement de la « machine » que constitue le corps de chaque individu et fait que nous sommes des humains. Il est aussi établi que ce code se transmet bien héréditairement. D’où en particulier, la transmission de génération en génération des maladies liées à des gènes déficients.

De la cellule aux protéines : qu’est-ce que l’ADN ? 

La plus petite unité vivante est la cellule. Chaque être vivant, chaque organisme vivant, selon qu’il soit supérieur ou inférieur, est constitué d’une ou de plusieurs cellules . Les cellules les plus primitives, vivant actuellement, sont les bactéries. Les cellules sont donc des unités microscopiques. Une cellule est formée de cytoplasme et de noyau . Le noyau est un compartiment fermé par une membrane, qui isole le matériel génétique du reste de la cellule (cytoplasme).

Les cellules d’un organisme pluricellulaire ne sont pas toutes morphologiquement semblables et n’ont pas toutes la même fonction. Les cellules sont différenciées afin d’assurer des fonctions spécifiques (comme une « répartition du travail »). Un neurone, par exemple, est spécialisé dans la conduction de l’influx nerveux, la cellule musculaire se contracte, le globule rouge transporte l’oxygène, etc. Ainsi, il n’existe pas de cellule « type ». Toute structure intracellulaire présentant une morphologie et une fonction particulières est considérée comme un organite. L’élément essentiel de la cellule demeure le noyau. Il contient la matière responsable de l’activité de cette cellule. Il est l’un des principaux composants de la cellule vivante, suivi du cytoplasme qui renferme un ensemble d’organites chargés d’accomplir les différentes fonctions de la cellule. Le noyau renferme aussi la chromatine qui porte les éléments responsables de l’apparition des caractères (les gènes). Au moment de la division cellulaire, la chromatine se transforme en chromosomes (porteurs de gènes). Les cellules de chaque type d’organisme renferment un certain nombre de chromosomes qui, il importe de le signaler, demeure constant. Les cellules humaines portent 46 chromosomes, soit 23 paires, une seule paire d’entre elles définit le sexe : XY pour le mâle et XX pour la femelle. Chez les autres organismes vivants, le nombre de chromosomes varie de 2 jusqu’à quelques centaines.

Ces chromosomes se distinguent par des caractéristiques morphologiques apparentes stables chez tous les organismes, mais sont différents du point de vue de leur longueur et d’autres aspects. En dépit de la ressemblance générale des chromosomes chez les divers organismes vivants, chaque type diffère de l’autre à cause des différences dans la nature et le nombre de gènes que portent les chromosomes de chaque individu. L’invariabilité du type dépend de celle du nombre, de la forme et de la nature des gènes qu’il porte. Les chromosomes sont alors transférés avec ce qu’ils portent comme gènes, d’une cellule à l’autre, et sans qu’il y ait de modification, durant les processus de la division cellulaire . Aussi, si un défaut survient au cours de la division cellulaire, cela entraîne-t-il un changement dans le nombre ou la structure des chromosomes et, par conséquent, des modifications phénotypiques  des caractères de l’individu ; les enfants malformés sont un  exemple parlant de telles modifications . Les causes de ces modifications sont diverses : produits chimiques, médicaments, radiations, etc.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – L’HOMME : UNE MACHINE GENETIQUE
1 – De la cellule aux protéines
2 – La notion de « programme génétique » : de la métaphore au biologisme
II – LE SACRE DE L’ADN
1 – « Bluff génétique » et mystique de l’ADN
2 – Les conséquences du biologisme
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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