L’histoire de l’unite administrative du NDUKUMAAN a travers la toponymie locale

L’histoire des unités territoriale du royaume du Saloum et plus particulièrement celle du Ndukumaan qui a jouée un rôle très important dans la pacification de ce royaume a peu suscité la curiosité des chercheurs. Celle-ci n’a jusque là était évoquée que dans le cadre d’études consacrées pour la plupart à la monarchie du Saloum dont elle dépendait. L’étude du passé du Ndukumaan, qui fut non seulement un foyer de brassages ethniques mais aussi et surtout un point de convergence de plusieurs peuples migrants, qui depuis le XVIème siècle, envahirent la Sénégambie centrale et occidentale, et plus particulièrement le Saloum ne saurait être envisagée sans le recueil des témoignages oraux.

Dès sa fondation, cette unité territoriale de la monarchie du Saloum avait joué très vite un rôle impressionnant dans les guerres de conquête de ce royaume. Le recueil des traditions orales permettra d’aller au-delà des versions parfois tronquées ou déformées de certains traditionnistes. En effet, il permettra d’avoir des renseignements sur le passé de ses peuples. La rupture avec les études évènementielles et trop générales aidera à mieux saisir les différences et les particularités mais surtout à aborder l’épineuse question de l’occupation du Ndukumaan. Cela est d’autant plus difficile que les travaux portant sur l’histoire du Ndukumaam sont rares voir inexistants.

Les très rares documents qui traitent du passé de cette unité territoriale n’évoquent très souvent que les rapports entre celle-ci avec le royaume du Saloum. Ces ouvrages sont constitués pour la plupart d’articles d’administrateurs coloniaux français  mais aussi des travaux de chroniqueurs et de traditionnistes africains. Le Ndukumaan commençait par Ndjigui et s’arrêtait à Pafa à l’Est de Malem Hodar. Au Sud, elle était limitée par Gotou Farba et au Nord elle s’arrêtait à quelques douze de kilomètres du village de Boulel. Elle était très enclavée mais aussi elle n’avait pas d’intérêts économiques pour les autorités coloniales. Ce fut peut être la raison pour laquelle elle ne fut visitée pour la première fois que lors de l’expédition française de 1890, dirigée contre le bourba Djolof Albouri Ndiaye.

En effet, le souverain du Saloum Guédal Mbodji voulant freiner les activités de conquête menées par le Bourba Djolof qui se dirigeait vers la Gambie avait sollicité l’intervention des autorités françaises. Ainsi, définir d’abord, les termes qui constituent la base de ce travail nous parait obligatoire car cela nous permettra de clarifier les acceptations de certains de ses termes. Il s’agit entre autres du terme toponymie. La toponymie (du grec topo, lieu et onoma, nom) est une branche de l’onomastique qui étudie les noms propres désignant un lieu.

Quand au second terme, terroir, nous allons faire nôtre la définition de Rokhaya Sokhna Fall dans sa thèse de Doctorat Es Lettres sur le Saloum une référence à un même environnement, où la flore et la faune qui offrent l’opportunité des activités économiques proches, que celle d’un ancrage dans un espace avec lequel on entretient des rapports psychologiques et sentimentaux noués au moment de l’installation et vivifiés par des pratiques culturels permanents qui sont le soubassement de l’élaboration d’une manière de vivre et de nourrir.

En effet, les travaux des administrateurs coloniaux français mais aussi ceux des traditionnistes qui se sont penchés sur le passé du royaume du Saloum en général ne se basèrent que sur les traditions recueillies auprès des cours royales mais aussi sur les légendes populaires. Dans leurs textes, les très rares lignes qui abordèrent le passé de cette formation territoriale n’évoquèrent souvent que le titre porté par le Beuleup du Ndukumaan mais aussi le déterminant rôle joué par ce dernier dans l’organisation politique et militaire du Saloum. Notre objectif dans ce travail est de voir les circonstances dans lesquelles cette unité territoriale était créée.

OBJET DE LA TOPONYMIE 

Les Ndao, en s’établissant au XVIe siècle dans le royaume du Saloum, avaient créé des villages qui avaient formés l’unité territoriale du Ndukumaan. L’établissement des Ndao s’était fait d’abord par petits groupes autour d’un patriarche qui avait pour vocation de fonder un espace dans lequel il pouvait exercer son autorité. En effet, beaucoup de villages avaient été fondés lors de la pénétration des Ndao dans le Saloum dont les plus populaires étaient les villages de Sagna, de Delby, et de Ndioté. La plupart de ces villages remontaient aux premiers temps de l’arrivée de Tagouthe Wali au Saloum. Cependant, d’autres groupes de noms étaient antérieurs à l’arrivée des Ndao dans la région, il s’agit de Kaffrine, de Ndjigui, de Ngagne, et de Mbelbouck. En effet, l’étude de ces toponymes et tant d’autres qui constituaient l’unité territoriale du Ndukumaan nous permettra de montrer plutôt l’importance de la toponymie dans la reconstitution du passé de ce peuple.

But de la toponymie 

Les premiers villages fondés par les Ndao lors de leurs installations étaient d’abord des endroits faciles à défricher mais surtout des lieux où l’approvisionnement en eau se faisait sans grande difficulté. C’est la raison pour laquelle, les premiers villages fondés étaient tous proches des marigots. En effet, les localités dont le nom évoquait une habitation humaine étaient d’abord une habitation particulière. C’était l’exemple du village de Faratou qui aurait fini par devenir une localité alors qu’auparavant c’était un lieu où les femmes passaient la journée pour ramasser des graines d’arachides dans les champs. L’action répétitive de ces dernières aurait eu comme conséquence la dénomination de ce village par cette activité « foratou » qui signifie ramasser. Ce village était formé dans la langue parlée dans l’espace à l’époque de sa création. C’est pourquoi pour retrouver l’origine des villages et reconstituer leur histoire, il faut connaitre l’évolution dans l’espace de la langue des fondateurs.

Dès lors, l’étude des toponymes permet d’indiquer les mouvements migratoires des peuples mais aussi de retrouver les traces de ces déplacements humains. En recensant les différents villages fondés par les Ndao au cours de leur émigration vers le Saloum, Mamadou Ndao est parvenu à retracer l’itinéraire de leur migration . Ayant quitté le Namandirou, leur lieu d’origine, les Ndao étaient arrivés au Djolof où ils avaient fondé le village de Doguenou, après quelques années passés au Djolof sous la dépendance du Bourba Djolof ; ils avaient continué leur marche en direction du Saloum. Après un séjour dans le Boundou, ils avaient encore migré vers le Saloum en transitant d’abord par le village Diawadi.

Ils avaient traversé ce village et étaient arrivés à Bankouman, ensuite dans le village de Malèm puis de Ndioté avant d’atteindre le village de Delby dans lequel ils avaient passé plusieurs mois à cause des conditions de vie favorables. Selon le témoignage de Mamadou Ndao, après des mois passés dans ce village, ils avaient continué leur migration en traversant le village de Sagna avant d’arriver à Mbelbouck où le patriarche Tagouthe Wali avait tissé des liens de parenté avec la population autochtone en épousant une femme du nom de Djali Gna.

Ce village était d’ailleurs, selon Mamadou Ndao leur première capitale avant Kaffrine. Telle fut, selon ce dernier, l’itinéraire de la longue marche de Tagouthe Wali et de son peuple jusqu’au Saloum. En effet, les noms de lieux nous fournissent des renseignements très importants qui permettent non seulement de déterminer les origines des peuples mais aussi de retracer les différentes phases de leur migration. Ils permettent de retrouver la fondation des villages mais surtout de reconstituer la chronologie de leur occupation. En effet, selon le témoignage de Pape Bouri Ndao , le village de Sagna a été fondé par un compagnon de Tagouthe Wali un nommé Ogo Mboyo Sylla.

Ainsi, en affirmant la création de ce village par les Ndao, car Ogo Mboyo faisait parti selon Pape Bouri Ndao des guerriers de Tagouthe Wali, ce dernier était parvenu non seulement à situer la provenance de ce mouvement migratoire mais aussi à déterminer l’époque du peuplement de ce village à partir du XVI e siècle.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : OBJET ET APPORT DE LA TOPONYMIE A L’HISTOIRE
CHAPITRE I : OBJET DE LA TOPONYMIE
CHAPITRE II : APPORT DE LA TOPONYMIE A L’HISTOIRE
DEUXIEME PARTIE : FORMATION ET EVOLUTION DE L’UNITE ADMINISTRATIVE DU NDUKUMAAN
CHAPITRE I : FORMATION DE L’UNITE TERRITORIALE DU NDUKUMAAN
CHAPITRE II : EVOLUTION DE L’UNITE TERRITORIALE DU NDUKUMAAN
TROIXIEME PARTIE : TOPONYMIE ET HISTOIRE
CHAPITRE I : ETUDE TOPONYMIQUE
CHAPITRE II : APERCU HISTORIQUE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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