L’HEMATOME RETROPLACENTAIRE
L’hématome rétro placentaire (HRP) est la formation d’un hématome entre la face maternelle du placenta et de la paroi utérine due à un décollement prématuré du placenta avant le moment normal de la délivrance. Ceci survenant généralement à partir de la 20ème SA. Le placenta peut être normalement inséré : décollement prématuré du placenta normalement inséré DPPNI ou anormalement inséré (HRP avec placenta praevia
Louise Bourgeoise : sage femme de Marie de Médicis aurait reconnu pour la première fois l’hématome rétroplacentaire. Jusqu’en 1664, toutes les hémorragies de fin de grossesse étaient attribuées à un décollement prématuré du placenta. Rigley, en 1811, en Angleterre individualise les « hémorragies accidentelles dues à la séparation prématurée du placenta normalement inséré » par opposition aux hémorragies inévitables du placenta praevia. JL Baudelocque en France en 1832 décrit les hématomes rétro placentaires et définit la lésion anatomique. Pinard localise l’hématome dans la caduque et décrit l’hématome décidual basal. Couvelaire, en 1912 décrit l’apoplexie utéroplacentaire : forme grave de l’HRP et introduit la théorie pathogénique et une conduite thérapeutique mutilante : c’est le « Couvelaire disease » des Anglosaxons.
Apoplexie utéroplacentaire de Couvelaire
Les ruptures capillaires entraînent des hémorragies qui peuvent diffuser à tout l’appareil génital. Le muscle utérin est lui-même le siège d’hémorragies interstitielles. C’est un véritable infarctus utérin. Des coulées hémorragiques dissocient les fibres myométriales. Les coulées hémorragiques peuvent s’étendre sous le péritoine, gagner les ligaments utérins, les trompes, les ovaires, et peuvent même fuser sous le péritoine jusque dans la région rénale. Les tissus sont extrêmement friables et le péritoine peut se fissurer. Dans la grande apoplexie, l’utérus est considérablement augmenté de volume et forme une énorme tumeur couleur aubergine. On observe un aspect bigarré de l’utérus et des annexes. Au microscope, on trouve des hémorragies interstitielles, de l’oedème des tissus et des nécroses des fibres musculaires.
METHODOLOGIE
C’est une étude rétrospective dont la durée est de 12 mois dans une période allant du 1er janvier au 31 décembre 2002. A été procédée par consultation des dossiers d’observation des malades, des protocoles d’accouchement, des protocoles opératoires, des cahiers de décès maternels et néonataux. Matériels d’étude
Critères d’inclusion : les femmes ayant présenté de l’HRP, diagnostiquées cliniquement et paracliniquement ont été incluses dans l’étude.
Critères d’exclusion : les femmes présentant des hémorragies du 3ème trimestre de la grossesse autres que l’HRP ont été excluses de l’étude. III.2.3 Méthodes d’échantillonnage : nous avons utilisé la méthode par stratification sur notre population d’étude. Les critères de stratification sont les variables épidémiologiques, variables liés à l’individu, cliniques et thérapeutiques socioéconomiques et géographiques. A partir desquels, nous avons tenu compte des paramètres d’étude suivants : la fréquence, l’âge, la gestité, la parité, l’état marital, la profession, la surveillance de la grossesse, le niveau d’instruction, les antécédents gynéco-obstétricaux, l’âge gestationnel, les facteurs étiologiques, la provenance, les modalités d’accouchement, les caractéristiques foetales ( le sexe, l’état à la naissance, le poids à la naissance, l’âge gestationnel ), le pronostic matérno-foetal.
COMMENTAIRES
Dans le service de Maternité de Befelatànana, l’HRP représente un taux de 14,18% des hémorragies du 3ème trimestre de la grossesse et 0,33% des accouchements. Ce chiffre est sensiblement identique à celui trouvé en France (0,25% des accouchements). Notre pourcentage est relativement plus faible par rapport aux pays anglo-saxons dont la fréquence varie de 0,80 à 1,30% environ (50).
L’étude de la répartition de l’HRP montre que la tranche d’âge allant de 20 à 34 ans accapare les 70% des malades. L’âge et la parité interviennent par le biais d’autres facteurs de risque (25). La primipare présente plus volontiers les HRP qui compliquent une hypertension artérielle gravidique pure, les HTA chroniques et récidivantes s’associent avec l’âge plus avancé des femmes et la multiparité. Cependant, l’HRP semble plus fréquent après 30 ans comme l’atteste notre étude. La plus grande fréquence apportée chez les très jeunes primigestes par Green Thomson n’est pas retrouvé. La fréquence de l’HRP est deux fois plus importante à 40 ans qu’à 30 ans et le facteur age semble plus important à 40 ans qu’à 30 ans (51). Cependant, Golditch affirme que la fréquence double à la 3ème et à la 4ème grossesse et triple à la 5ème.
CONCLUSION
L’hématome rétroplacentaire est un accident hémorragique survenant dans les dernières semaines de la grossesse ou pendant le travail et caractérisé par la formation d’un hématome décollant prématurément le placenta. Les facteurs déclenchants sont inconnus mais on sait que son apparition est favorisée par l’hypertension artérielle, la multiparité, des antécédents d’hématome rétroplacentaire. Le signe constant est une douleur abdominale violente accompagnée d’une hémorragie d’abondance variable noirâtre. Cette discordance entre une perte de sang faible ou modérée et l’état de choc amène à rechercher deux signes fondamentaux : la contracture utérine (utérus de bois), la disparition des bruits du coeur foetaux. Il existe aussi une oligurie et une albuminurie massive. L’évolution est le plus souvent favorable pour la mère après rupture large des membranes et réanimation intensive. L’utérus se relâche, le travail se déclenche et se termine rapidement par l’expulsion d’un foetus le plus souvent mort. Une masse de caillots le suit qu’il faut évaluer. Une étude rétrospective sur l’HRP a été effectuée au CHUA gynécologie obstétrique de Befelatànana en l’an 2002.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Revue de la littérature
RAPPELS SUR LE PLACENTA
I.1 DEFINITION
I.2 FORMATION DU PLACENTA
I.3 DESCRIPTION ANATOMIQUE DU PLACENTA
I.4 PHYSIOLOGIE
I.5 EXAMEN DU PLACENTA
L’HEMATOME RETROPLACENTAIRE
II.1 DEFINITION
II.2 HISTORIQUE
II.3 FREQUENCE
II.4 ANATOMOPATHOLOGIE
II.5 ETIOPATHOGENIE
II.6 PHYSIOPATHOLOGIE
II.7 ETUDE CLINIQUE
II.8 EVOLUTION ET COMPLICATIONS
II.9 FORMES CLINIQUES
II.10 DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
II.11 LE PRONOSTIC
II.12 TRAITEMENT
DEUXIEME PARTIE : notre étude
I.OBJECTIFS
II.CADRE DE L’ETUDE
II.1 PRESENTATION
II.2 LES UNITES DE SERVICE
III. METHODOLOGIE
III.1 METHODE
III.2 MATERIELS D’ETUDE
IV.RESULTATS
IV.1 CARACTERISTIQUES MATERNELLES
IV.2 CARACTERISTIQUES FOETALES
IV.3 PRONOSTIC MATERNO-FOETAL
TROISIEME PARTIE : Commentaires et suggestions
COMMENTAIRES
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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