L’extraction de l’huile de coco par voie humide

L’extraction de l’huile de coco par voie humide

Le principe général de la fabrication de l’huile de coprah – l’extraction par voie sèche

L’extraction de l’huile de coco par voie sèche est la méthode classique de production d’huile, qui se fait en trois étapes principales: Le prétraitement, l’extraction et le traitement après extraction. La dénomination a été faite en raison du séchage de l’amande fraîche avant pressage, donc en raison de la transformation de l’amande de coco en coprah. Le rendement d’extraction (% d’huile fabriquée par rapport à la quantité de l’huile de la matière mise en œuvre) est de 95 %. Le taux d’extraction (% d’huile rapporté au poids de la matière mise en œuvre) est de 60 %. Le prétraitement consiste à fractionner le coprah et à le soumettre à un traitement thermique. L’extraction de l’huile se fait soit simplement par passage à la presse soit par combinaison pression – extraction par solvant. Deux produits de valeur sont obtenus: l’huile de coprah et le tourteau, qui est utilisé dans l’alimentation animale. Du fait d’une contamination de l’huile brute et de la présence de substances colorées indésirables, un raffinage est recommandé.

La production de coprah

Le coprah constitue la matière première de l’industrie de l’huile de coco et on rencontre ses producteurs partout dans les pays cultivants le cocotier.

a) La préparation de l’amande Après l’extraction de l’amande de son enveloppe sa teneur en eau

est abaissée à 6 % (par définition du coprah); sa teneur en matière grasse est de 63 % (de TAFFIN, 1994). L’élimination d’eau permet d’obtenir de l’huile à la sortie de la presse au lieu d’une émulsion. Elle permet également aux producteurs de commercialiser la noix de coco, car ce stade est relativement stable et le coprah peut être transporté et stocké plusieurs mois en entrepôt. On admet, qu’il faut 4500 à 6500 noix pour produire une tonne de coprah. Le fendage de la noix se fait après le débourrage (sans débourrage dans les îles du Pacifique) souvent sur le lieu de la récolte à l’aide d’une hache en deux parties ou à l’aide d’une machette en trois parties. Puis on fait rétracter la chair au soleil pendant trois à cinq heures ce qui aboutit à une baisse de la teneur en eau de 50 à environ 20 %. En enlevant l’amande qui s’est partiellement décollée de la coque, on obtient un produit intermédiaire qui s’appelle le coprah vert. Dans les îles du Pacifique, on enlève l’amande directement après l’ouverture de la noix à l’aide d’une gouge (annexe n° I.A.).

 Le séchage

Le séchage solaire Cette méthode est la plus simple et n’exige pas de dispositif coûteux. Un séchage complet, nécessaire pour éviter un développement de moisissures et dépendant de l’insolation, n’est pas toujours acquis, ce qui est notamment le cas pendant les saisons humides.
� Le séchage au séchoir à chauffage direct Dans la littérature, on trouve également la dénomination « chauffage à feu nu à action directe » ou « chauffage à la fumée », ce qui explique bien, que l’amande est en contact direct avec la fumée, avec les gaz provenant de la combustion des bourres et coques. Il s’agit d’installations simples, qui ne sont pas coûteuses et qui permettent le séchage de l’amande en 2 à 3 jours, mais où le contrôle de la température n’est pas possible, ce qui entraîne un séchage hétérogène, la pollution du coprah par les composés aromatiques toxiques de la fumée et des brûlages du coprah. Les derniers se traduisent par une qualité de coprah moyenne à médiocre, de teinte brune. Ces défauts de la qualité se retrouvent au niveau de l’huile.
� Le séchage au séchoir à chauffage indirect Le séchoir à chauffage indirect ou à air chaud est recommandé. Le chauffage est modéré et seul de l’air entre en contact direct avec l’amande. Il existe des modèles simples d’installations peu coûteuses, faisant intervenir des matériaux locaux. Ces séchoirs sont destinés aux petites exploitations (MARTY; 1984). La durée de séchage est de 4 jours, donc plus longue que le séchage par contact direct avec les gaz. Cependant, le coprah est d’une qualité supérieure (blanc, cassant, sec), ce qui est du à la possibilité d’un contrôle de chauffage due à l’invariabilité de la température d’air chaud. Un séchage insuffisant constitue une contrainte notamment au niveau des petits producteurs, car un coprah trop humide risque d’être attaqué plus facilement par des levures et des moisissures.

Les contraintes du coprah

Le coprah offre de bonnes conditions pour le développement des moisissures de la famille des Aspergillus, quand son taux d’humidité est supérieur de 8 %. Le stockage dans des sacs de jute proches de la terre dans un milieu dont le climat est chaud et humide, permet la contamination du coprah notamment par Aspergillus navus. Ce dernier, presque toujours et partout présent, trouve les conditions optimales pour son développement dans une substance humide à une température de 30°C et une humidité relative de 80 à 85 % (MOREAU, 1974). L’Aspergillus navus constitue une contrainte à deux niveaux: D’abord, il métabolise les substances grasses du coprah, au moyen d’une hydrolyse des glycérides, ce qui se traduit par une teneur élevée en acides gras libres. Cette acidité d’huile correspond à une baisse de la qualité importante. L’Aspergillus navus produit les aflatoxines qui s’accumulent dans le corps humain, (consommées même d’une petite quantité pendant une certaine période) et qui sont responsables de lésions et du cancer du foie. Ceci a été observé chez le rat pour une dose de seulement 1 O mg par kg du poids de corps seulement (BELITZ et GROSCH; 1992). Aspergillus navus n’est détruit que par un traitement thermique de 200°c environ ou par des substances chimiques, au cours du raffinage. Une autre contrainte est la production d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) lors du séchage direct (GRAILLE; 1993). Ils sont produis pendant la combustion de matériaux organiques par des réactions pyrolytiques, donc des réactions qui sont caractérisées par une décomposition chimique par l’action de la chaleur seule. Une partie des HAP ont des effets cancérigènes (BELITZ et GROSCH, 1992).
L’action de certaines moisissures provoque en présence d’eau la !!-oxydation des acides gras à chaînes courtes. Il en résulte des méthyl-cétones comme produits finaux. Leur odeur est marquée et pénétrante. On trouve notamment des méthyl-heptyl-cétones et méthyl-nonyl-cétones provenant des acides caproiques et lauriques.

Le prétraitement du coprah pour l’extraction

L’extraction est effectuée après un prétraitement qui comprend les étapes suivantes: nettoyage et triage, broyage et cuisson. Le nettoyage et le triage consistent à débarrasser la matière première des cailloux, saletés et autres éléments étrangers, notamment débris métalliques. Dans les petites huileries, ils sont effectués à la main; dans les huileries plus importantes des procédés mécaniques sont employés. La teneur en humidité de l’amande de coco joue un rôle très important sur le rendement en huile qu’on obtient par pression de la matière (HAMMONDS et al., 1991). Le coprah ayant une teneur en eau de 6 %, doit être réduit en fragments très fins afin de faciliter l’extraction. Ce broyage est réalisé en deux étapes principales: le concassage par un broyeur à marteaux (annexe n° 1.8.) et le broyage final par des broyeurs à rouleaux, qui en font une poudre fine. Cette opération provoque une rupture des cellules contenant l’huile, ce qui peut faire accroître le rendement en huile de 25 % (ALLEN, 1991) à 40 à 60 % (BROADBENT, 1991). Si l’extraction est effectuée à l’aide d’un expeller, le broyage est moins important que lors d’une extraction par presse hydraulique, car le premier implique un fractionnement par action de la vis. Néanmoins, le broyage préliminaire augmente le rendement. Ensuite, le coprah broyé est exposé à un traitement thermique, le chauffage, qui a lieu dans un conditionneur. La température est dépendante de la presse utilisée: 60°C (pour les presses hydrauliques); 130°C et plus (pour les expellers). L’élévation de la température provoque l’éclatement des parois cellulaires, la coagulation des protéines cellulaires (ce qui exige la présence d’eau), la fluidisation de l’huile et permet d’ajuster l’humidité de 2 à 3 % (La teneur en eau pour les presses hydrauliques doit être plus élevée) (THIEME, 1968).

L’extraction de l’huile par pression:

Le procédé le plus simple pour extraire l’huile de la matière première est la pression. Pour obtenir un rendement satisfaisant, la pression doit être forte. Elle peut s’effectuer, dans les cas les plus simples, manuellement avec mortier et pilon ou par foulage, ou encore par action mécanique (leviers, coins, vis ou appareil hydraulique). La presse est généralement désignée par le type de fonctionnement: presse à coins, presse à vis, presse hydraulique, etc. De plus, on distingue les presses à fonctionnement discontinu et à fonctionnement continu. La presse la plus utilisée aujourd’hui est la presse continue à vis, connue sous le nom d’expeller, qui est apte à traiter des oléagineux présentant un taux en matière grasse de 40 à 60 % et un contenu en fibres élevé, ce qui est le cas pour le coprah. La compression est réalisée au cours de l’avancement de la matière dans une cage de presse par les actions conjuguées de la vis sans fin et d’un système d’obstruction, qui freine la décharge du tourteau en sortie. Après la compression, la teneur en matière grasse résiduelle du tourteau varie entre 6 à 8 %, si l’extraction ne comporte qu’un traitement mécanique, et entre 16 et 20 %, s’il s’agit d’une extraction mécanique avant extraction par solvant. L’extraction d’huile par solvant améliore un rendement final (1 à 2 % huile résiduelle dans le tourteau), mais elle demeure une opération coûteuse.

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Table des matières

INTRODUCTION
1ère PARTIE: Synthèse bibliographique
1.La fabrication de l’huile de coprah -l’extraction par voie sèche
1.1.La noix de coco
1.1.1.Botanique du fruit
1.1.2.Zone de culture
1.1.3.Les produits
1.2.Le principe général de l’extraction de l’huile de coprah par voie sèche
1.2.1.La production de coprah
1.2.2.Le prétraitement du coprah pour l’extraction
1.2.3.L’extraction de l’huile par pression:
1.2.4.Le traitement après l’extraction
1.3.L’huile de coprah
1.3.1. La composition et le comportement
1.3.2.Les usages
1.4.Le tourteau du coprah
1.5.L’équipement d’une huilerie villageoise
2.L’extraction de l’huile de coco par voie humide
3.L’extraction de l’huile de coco par voie semi-humide ou par sechage-friture
3.1.Principe général d’extraction
3.1.1.La préparation de la noix de coco
3.1.2.La friture
3.1.3.La pression
3.1.4.Le traitement après l’extraction
3.2.La cuisson par friture
3.2.1.Principes
3.2.2.L’influence de la friture sur le produit
3.2.3.L’huile de friture
3.2.4.L’étude de l’altération d’huile de friture
3.3.L’huile de coco fabriquée par séchage-friture
3.3.1.Les caractéristiques de l’huile de coco
3.4.Le tourteau
3.5.L’équipement d’une huilerie-villageoise
3.6.Discussion
4.L’ intérêt de l’application du procédé de fabrication d’huile de coco par séchage-friture à Ouvéa
4.1.La Nouvelle-Calédonie-territoire d’Outre-Mer
4.2.0uvéa
4.3.La cocoteraie calédonienne
4.3.1.Surfaces sur l’ensemble du Territoire
4.3.2.La cocoteraie d’Ouvéa
4.3.3.La production du coprah à Ouvéa
4.4.L’huilerie d’Ouvea
4.5.Le pilote de transfonnation d’huile alimentaire par séchage-friture sur Ouvéa
Il ème PARTIE: Matériel et Méthodes
1. L’extraction de l’huile de coco par sechage-friture
1.1. La noix de coco
1.2. La préparation de l’amande fraîche
1.3. Le broyage
1.4. La friture de l’amande fraîche
1.5. La pression de l’amande frite
2. La procédure expérimentale
3. Les analyses
3.1. Bilan matière
3.1.1. La détennination de l’humidité
3.1.2. La détennination de l’extrait à l’hexane
3.2. Les analyses de l’huile
3.2.1. La détennination du taux d’humidité
3.2.2. La détennination des acides gras libres
4. L’application du procédé et des analyses sur le terrain en Nouvelle-Calédonie
4.1. La noix de coco
4.2. La préparation de l’amande
4.3. Le broyage
4.4. Bilan de matière
4.5. L’huile
4.5.1. La détennination de l’acidité
4.5.2. La détermination de la composition en acides gras
Ill ème PARTIE: Résultats et Discussion
1. Au niveau du procédé
1.1. Le produit intermédiaire -l’amande frite
1.2. Au cours du pressage
1.3. Le résidu du procédé
1.4. Application en Nouvelle-Calédonie
1.5. Le taux d’extraction
2. Au niveau de la qualité du produit fini
2.1. Composition des acides gras de l’huile de coco
2.2. Teneur en eau et acidité libre de l’huile
Conclusion Références bibliographiques Annexes

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