L’exode rural et ses impacts sur l’économie malgache

Définition du « monde rural »

             Pour avoir une définition du monde rural, il convient de faire une distinction entre rural et urbain. La distinction « rurale-urbaine » s’applique à l’espace et indirectement à la population selon que la localité où elle réside appartient à l’espace urbain ou à l’espace rural. La définition de l’espace ou du milieu rural n’existe pas réellement. Le problème consiste à définir l’espace urbain et l’espace rural ou précisément la ville et la campagne. Ces deux espaces se différencient essentiellement par les rapports de l’habitat humain avec le milieu naturel. En milieu rural, l’habitat humain n’occupe qu’une petite partie de l’espace qui est dominée par les cultures et les écosystèmes naturels comme les forêts ou les pâturages. En milieu urbain, l’habitat humain est largement prépondérant et ne laisse qu’une faible partie de l’espace à la végétation. Il en résulte que le critère objectif le plus approprié au repérage des zones urbaines et rurales, est la densité de la population.1 En effet, il est difficile d’avoir une délimitation exacte du monde rural, mais le terme sous-entend « les populations qui résident à la campagne et les activités qui s’y déroulent ».A la différence de la ville, on constate un manque d’infrastructures dans la campagne. Le monde rural est surtout caractérisé par l’abondance  des activités agricoles pratiquées par la population, un monde loin des pollutions, des bruits, des courses de la vie urbaine. Toutefois, on ne peut pas réduire le monde rural à l’agriculture et à l’absence d’infrastructures. En fait, la population rurale comprend des catégories socioprofessionnelles très variées. Elle inclut les agriculteurs et leur famille, les artisans ainsi que les représentants de certains services qui ont leur siège dans les villages et les bourgs et sans lesquels la vie à la campagne serait difficile : ce sont par exemple les commerçants, les employés de mairie, de la poste, les instituteurs, sans oublier les représentants de culte.

La théorie de la rente différentielle

         La théorie de la rente différentielle consiste à expliquer l’origine du prix desterres à payer au propriétaire foncier lorsqu’il les donne en exploitation à autrui. Or Ricardo a formulé la loi de rendement décroissant de la terre et affirme qu’en raison de l’augmentation de la population il est nécessaire de mettre en culture de nouvelles terres. Mais comme les parcelles les plus fertiles ont été cultivées les premières, chaque nouvelle terre a des rendements plus faibles que la terre précédente. Ainsi la rente différentielle va donc augmenter. L’accroissement du facteur travail suite à l’augmentation de la population fait qu’on cultive des terres de moins en moins fertiles. La fertilité des terres diminuant de temps en temps, la productivité agricole tend toujours à la baisse, ce qui amène à une réduction progressive de besoin en main d’œuvres.

Répartition des migrants par faritany de destination

        Le choix de faritany de destination des individus qui effectue une activité migratoire dépend de la raison qui les a poussé à migrer. Antananarivo est le faritany d’accueil le plus fréquent en recevant 32,9% des individus qui ont bougé pendant 5 ans. Il est suivi par Fianarantsoa avec 21,8%, puis Toamasina et Tuléar avec respectivement 15,8% et 11,8%, ensuite Mahajanga avec 11,2% et enfin Antsiranana avec 6,5%. Antananarivo est le faritany qui reçoit le plus grand nombre de migrants. Au niveau des différents milieux de destination, la capitale a accueilli 10,8% des migrants, ce qui est relativement important compte tenu de l’étendue des autres type de milieu. Ce phénomène est naturel dans la mesure où la capitale reste le centre des activités économiques et sociales à Madagascar.

Problème de commercialisation des produits agricoles

           Les paysans se plaignent à propos des difficultés dans la commercialisation des produits agricoles. Dans leur village, les acheteurs ne sont pas nombreux car les besoins alimentaires de chaque ménage sont assurés par leur propre production. Pour vendre leurs produits au marché, ils sont obligés de parcourir une longue distance (10km en moyenne). Chaque kilomètre supplémentaire de distance vers une route principale diminue le prix du riz à la production. Les villages situés loin des routes négocient des prix de paddy qui sont de 15 à 22% inférieurs à ceux des villages ayant accès à la route. L’intégration du marché diminue avec l’isolement, selon ce qui est montré par le fait que l’autoconsommation, dans la consommation totale, s’élevait de 20% dans les parties les moins isolées à 40% dans les parties les plus isolées.

La force attractive de la ville

            L’attraction exercée par les villes sur l’espace rural revêt une originalité indéniable. Les images médiatiques de l’abondance urbaine d’une part et l’illusion de trouver un emploi dans l’industrie moderne ou l’administration d’autre part expliquent la migration des ruraux vers les villes. Le marché du travail urbain est un kaléidoscope de formes d’emploi les plus diverses. En mettant à part les cadres, les professions libérales et les capitalistes, on peut ainsi identifier au moins cinq grandes catégories d’emplois : salariés du secteur public ; salariés des grandes entreprises privées ; petits entrepreneurs familiaux de l’industrie, du commerce et de l’artisanat ; salariés de ces petits entreprises ; et enfin travailleurs « autonome » ou « auto employés », c’est-à-dire qui pratiquent la vaste palette des activités de survie (domestique, vendeur ambulant, laveur et gardien de voitures …) ; cinq segments entre lesquels il n’existe guère de frontières infranchissables. Ces emplois offrent aux ruraux des salaires un peu plus élevés que le revenu agricole moyen. Et c’est ainsi que l’excédent de main d’œuvre du milieu rural à très faible productivité est attiré par le secteur moderne de la ville. Pour les paysans sans terre, les miettes qui tombent de la table des riches sont plus abondantes en ville qu’à la campagne : la migration leur évite de mourir de faim. Mais l’on se demande si ces paysans ont bien fait le calcul avant d’arriver à cette conclusion.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : Les caractéristiques du monde rural 
Chapitre 1 : Le monde rural malgache 
I- Définition du « monde rural »
II- Profil démographique du milieu rural malgache
II-1- Répartition de la population malgache selon le milieu de résidence
10 II-2- Répartition de la population malgache selon le milieu et le statut de scolarisation
II-3- Répartition de la population active
II-3-1- Définition de la population active
II-3-2- Taux d’activité par faritany
II-3-3- Taux d’activité selon le milieu de résidence et selon la classification par quintile
III- Les différentes branches d’activités dans le milieu rural 13
III-1- Activité agricole
III-2- Activité para agricole
III-3- Activité hors exploitation
Chapitre 2 : Le monde rural et les infrastructures 
I- Les services publics fonctionnels
II- Les infrastructures économiques
III- Les infrastructures sociales
PARTIE II : Les principales causes de l’exode rural 
Chapitre 1 : Les fondements théoriques 
I- La théorie des besoins essentiels
II- La théorie de la rente différentielle
III- La loi de la population de Malthus
IV- Les plaies du sous-développement (Alfred Sauvy)
V- La théorie du capital humain (Gary Becker)
VI- Le dualisme d’Arthur Lewis
Chapitre 2 : L’activité migratoire malgache
I- Les différents types de migration
II- Typologie des individus ayant effectué une migration
II-1- Répartition des migrants par faritany de destination
II-2- L’âge des migrants par milieu de départ
II-3- L’âge moyen des migrants selon le sexe
II-4- Répartition des migrants par groupe d’âge
III- Caractérisation des migrations
III-1- Répartition des migrations selon leur type
III-2- Répartition des individus qui ont migré selon leur milieu de départ et de destination
Chapitre 3 : Les raisons principales de l’exode rural
I- Les raisons familiales et les raisons liées aux infrastructures sociales et à la condition de vie
I-1- Les raisons familiales
I-2- Les raisons liées aux infrastructures sociales et à la condition de vie
a- Perception de leur niveau de vie
b- Le principal atout des pauvres dans les villes
c- La situation alimentaire des ménages ruraux
d- Les raisons liées aux infrastructures sociales
II- Les raisons économiques
II-1- Les problèmes de l’emploi rural
II-2- La force attractive de la ville
PARTIE III : Les impacts de l’exode rural sur l’économie malgache
Chapitre 1 : Les fondements théoriques 
I- Critique et prolongement du modèle dualiste de Lewis
I-1- Les critiques du modèle
– Critiques des cinq hypothèses du modèle
– Le problème de la ration alimentaire par tête
I-2- Les prolongements et les dépassements du modèle
II- La théorie du salaire minimum de subsistance (Malthus)
– Critique du salaire minimal par Hayek
III- Le marché du travail
III-1- Le fonctionnement du marché du travail
III-2- Les aspects de la demande de travail
1) Les aspects quantitatifs
2) Les aspects qualitatifs
IV- La théorie de la segmentation du marché du travail
V- L’accumulation de capital humain (Lucas)
Chapitre 2 : Les signes extérieurs de l’exode rural
I- Le phénomène de sans-abri et bidonvillisation
II- L’immigration, détonateur de la croissance urbaine
III- Les petits métiers informels : des moyens pour survivre
1) Les prestations de service divers
2) La diffusion des activités de commerce
3) Les petits métiers liés aux transports
Chapitre 3 : Les impacts de l’exode rural au niveau de l’économie
I- L’exode rural en partie responsable du déficit budgétaire
II- Intensification du phénomène de sous emploi et chômage
III- Impacts sur l’activité économique de l’ensemble du pays
– Au niveau de l’offre et de la demande
– Au niveau de l’épargne et de l’investissement
IV- Bilan du développement humain et la croissance économique
CONCLUSION
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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