LEXICOLOGIE ET CULTURE

Origines de la population mandingue

   Parler des origines du peuple manding s’avère être difficile dans la mesure où c’est un peuple à tradition orale. Cette difficulté se justifie par la pléthore de versions des traditionnistes et d’hypothèses de spécialistes de la question. Néanmoins toutes les sources s’accordent sur le fait que les manding seraient venus soit de l’empire du Mali précisément du royaume du manding (mandé) au sud dudit empire, soit du royaume du kaabu. Ils sont venus d’abord du Mali par vagues de migrants pour ensuite former le kaabu. Celui-ci s’étendait des régions du sud du fleuves Gambie aujourd’hui la Casamance jusqu’au nord de l’actuelle Guinée – Bissau(Cissokho, 1981). C’est ce que semble préciser Daouda Mané en citant Pacheco Pereira lorsqu’il déclare que « Cabo était le nom d’une vaste région depuis la Gambie jusqu’au Corubal » (Mané : 1988). Si la date de la constitution de l’empire du Mali fait l’unanimité des sources (XIIe siècle), celle du Kaabu reste problématique. Il serait nait d’après la tradition oralede la brouille entre Sounjata Keita et son Général Tiramaka Traoré après l’expédition du Djolof au XIIe siècle. Mais certains historiens (Sanogo, 2007)africains spécialistes de la question croient que le Kaabu serait une immédiate excroissance de l’empire du Mali après les troubles sosso- mandé au XIe siècle. Ils croient donc à une migration pacifique antérieure à la formation du royaume kaabu. A ces deux problématiques des débuts du kaabu s’ajoute celle qui voudrait que la formation du kaabu coïncide avec l’arrivée des Européens en Afrique occidentale. Dans tous les cas, retenons que d’après la tradition orale, les manding viennent de l’empire du Mali (ne correspond pas tout à fait à l’actuel Mali)4 pour former le royaume du Kaabu. De là, ils émigrèrent vers l’intérieur du Sénégal à la recherche de terres cultivables mais et surtout pour y développer leurs activités commerciales et y répandre l’islam. Cette migration est surtout accentuée avec leur défaite face aux Peuls.

Les cérémonies culturelles

*Le kuyaŋoo : il y a deux formes de  » kuyaŋ »(initiation) :
– le kuyandiŋ signifie circoncision chez les hommes et l’excision chez les femmes. La circoncision, définie dans le dictionnaire Encarta 2008 comme étant » l’ablation » du prépuce pour des motifs médicaux ou religieux »est unepratique connue chez les mandingues.Elle a comme répondant direct l’excision qui consiste chez les mandingues à une ablation chirurgicaledu capuchon du clitoris11 de la jeune fille. Ce sont toutes des occasions pour ces derniers d’inculquer une éducation de base aux « ŋansuŋolu »(les initiés) dans le « wulabaa »(brousse). En effet, ils y séjournent pendant tout le temps que peut durer le Kuyaŋ (deux à six mois). Ils sont logés dans des huttes construites à l’occasion. Leur départ pour le « wulabaa » est précédé de plusieurs rituels à savoir le rassemblement, le « jamba doŋo » « est une danse généralement organisée pour les cérémonies d’initiation et à l’aide des feuilles ou branchages ». (Sané, 1981),etc. Tous ces rituels sont rythmés par des chants. L’éducation reçue durant la circoncision ou l’excision se verra complétée par celle qu’ils recevront dans le kuyambaa après guérison.
-le kuyanbaaest une cérémonie d’initiation à la vie sociale. Il peut y avoir des années d’intervalle entre les deux kuyaŋ. Mais en général, ils se déroulent juste l’un après l’autre c’està-dire après guérison ils enchainent avec le Kuyambaa. D’ailleurs c’est ce que semble montrer Mamadou Sané quand il dit que « le gamano circonciseur, accompagné de quelques vieillards dont le Kuyay-mansa, précèdent les hommes dans le bois sacré ».(Sané, Le Kuyay , 1981). Il ajoute ceci : « Lesjansuy, après trois semaines après leur entrée dans le bois sacré, doivent se retrouver à la merci du kankuraŋ. Celui-ci les fera marcher sur les genoux et sur la paume des mains sous un chaud soleil durant trois à quatre heures et parfois pendant toute une journée durant et ceci à jeun tout en recevant des coups de coupe-coupe et des coups de fuels des Lambé »(Sané, Le Kuyay , 1981) C’est dire que c’est seulement après guérison que commencent réellement la phase d’endurance de l’initiation. Il s’agit d’approfondir l’initiation reçue lors du kuyandiŋ. En dehors de ces épreuves d’endurance, l’initiation tourne autour du savoir- vivre, du savoir-être et du savoirfaire. Elle se fait autour de la calebasse par la mimique (pasiŋo) et les chansons (kuyaŋ donkiloo). C’est valable pour les hommes que pour les femmes. Cette initiation est assurée par les kintaŋo (anciens initiés) sous la supervision du kuyaŋ mansa (roi du bois sacré ou superviseur).
*Leur retour est aussi organisé. Ils sont regroupés dans un premier temps dans un camp appelé « jujusema » ouvert au public. C’est un passage obligé pour les initiés(ou initiées) car c’est là qu’ils commencent à appliquer ce qu’ils ont appris dans le kuyaŋbaa toujours sous la supervisions du kintaŋ pour une durée d’une à deux semaines.
*Le ŋansuŋ bondoo est une cérémonie de danse appelé kiŋo et de chants qui mettent fin au Kuyaŋ. Chaque initié rentre chez lui et retrouve les siens et sa vie normale.
*Le Timisoo et daasoo sont des pratiques esthétiques qui sont connues en milieu mandingue.
-Le timisoo est une cérémonie non seulement pour des raisons esthétiques mais aussi pour des raisons de santé. Il rend la blancheur des dents plus éclatante et est recommandé contre la gingivite. Le daasoo a des raisons typiquement esthétiques. Ce sont les femmes de teint clair surtout qui le font. Cette cérémonie est accompagnée de chansons au moment où l’on pratique le tatouage sur la patiente tout en tapotant sa poitrine.

La dérivation par affixation

   C’est un procédé de formation qui consiste à créer un mot nouveau à partir d’un mot existant en lui adjoignant un affixe. L’affixe ne fonctionnant jamais dans la langue avec le statut de mot, il s’accroche toujours à un radical pour s’insérer dans la chaîne parlée. Ainsi, l’affixe qui précède le radical est le préfixe et celui qui le succède est le suffixe. L’affixation connue en mandinka est la suffixation. La préfixation quant à elle, est quasi inexistante mais très productive dans les autres variétés du mandingue (Creissels Denis, 2013) p123. La suffixation est un procédé très productif en mandinka. Nous ne nous limiterons qu’à relever les suffixes retrouvés dans notre corpus.

Autre mode de formation des mots relevés dans notre Corpus

   Nous avons d’autres mots qui ne relèvent pas des modes de formation déjà recensés dans le corpus. Ils sont tous des mots d’emprunt Nous retrouvons des mots d’origine arabe comme :
*Jinna qui est formé à partir du mot arabe «djinn »
*Duniyaa est formé à partir du « duniya »

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1 Introduction générale
2 Population et langue mandingue
3 La typologie des cérémonies mandingues
4 Le fonds culturel dans le vocabulaire de l’excision
5 Analyse du corpus terminologique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *