L’EXHUMATION DANS LE DISTRICT DE MIARINARIVO ITASY

Le relief

   D’un seul coup d’œil, le relief du district de Miarinarivo Itasy est caractérisé par deux unités très distinctes. A l’est du lac Itasy, la terre est rouge et un peu dure. Cette zone est aussi dominée par une succession de collines et de petites vallées. On rencontre aussi des forêts naturelles de tapia dans cet endroit. Par contre, sur le côté ouest du lac, on rencontre une composition de massifs volcaniques et de larges vallées très fertiles. Et parmi ces vallées, il y a des vallées humides qui possèdent un îlot de forêts claires. Les parties sud et le nord du district sont marquées par la présence de hautes montagnes. Au sud, la montagne de Manja qui a une hauteur de 1 765 m et au nord la montagne d’Ambatomanjaka avec une hauteur de 1 500 m formant un alignement granitique de direction méridienne.

Les cours d’eau

   Miarinarivo Itasy est riche en cours d’eau et a des rivières comme Imazy, Varahana, Kavazimba, Matiandrano, Sahona, Andalindrano, Bedoroka, Ikelitiana, Andriampotsy, Mahavoky, Ampihiaka, Lily, Amparihindrano, Ikopakely, Ambararatabe, Andranomena, Andranomaitsolomaso, Andriakely, Kelimahery et Anorana. Ces cours d’eau et rivières jouent des rôles très importants pour les agriculteurs. Une fois que la pluie n’arrive pas à satisfaire les besoins des plantes, leur propriétaire court auprès d’une rivière en faisant un petit barrage dans le but d’irriguer ses terrains. En 2004, le district a enregistré 20 804 ha de surface irriguée. Les rivières ne sont pas seulement utilisées pour arroser les plantes, mais aussi pour garder en permanence le niveau de l’eau dans la pisciculture et la rizi-pisciculture qui occupent 2 390 ares de surface.

La légende de Rapeto et de Rasoalao

   Un mythe malgache, celui de Rapeto et Rasoalao raconte la formation du lac. C’est l’histoire d’une dispute, d’une crise conjugale ou affaire de famille, puisque selon certains, ils étaient frère et sœur, alors que d’autres les disent mari et femme. Pour la commodité de la narration, nous choisirons la deuxième possibilité. On dit qu’à l’époque, habitait en ces lieux un couple Rapeto et Rasoalao. Rapeto est un Vazimba descendant de Ratrimo. Il était un homme grand et fort, un géant qui, dit-on, atteignait la lune. Quant à Rasoalao, elle était une Vazimba de l’Ankaratra qui se dirigeait vers l’Ouest en direction d’Ambohimiangara. Elle avait deux filles Rasoavolondrainy et Rangorimanga. Il y avait des moments où Rasoalao habitait à Amborimanga, à Ikasige de Mandridrano, à Ambatomanjaka et à Ambohiby de Mamolakazo. Elle élevait de très nombreux zébus qui paissaient dans les plaines et sur les collines environnantes. Elle devint pour cela une reine mystique et on la dit propriétaire des bœufs sacrificiels sans bosse, les jamoka, que l’on utilisait dans les anciens cultes lunaires.

L’idée scientifique

   Tout porte à croire que le lac Itasy, d’une superficie de 45 km2, avec une profondeur de 6 m, se forma lorsqu’un volcan fut en éruption. La vallée qui l’entoure fut bloquée par une coulée de lave, voilà 8 000 ans. Le lac s’étend près du village d’Ampefy à 120 km à l’ouest d’Antananarivo, et à 35 km de Miarinarivo. On y accède traditionnellement par la commune d’Ampefy située à une douzaine de kilomètres au sud d’Analavory sur la R.N.1. Le W.W.F. a déclaré cette zone site d’intérêt et a alloué 3 500 ha à la recherche et à la préservation des 33 espèces d’oiseaux dont plusieurs des migrateurs, qui la peuplent. Le lac a donné son nom à l’ensemble de la région contenue entre les massifs de l’Ankaratra au sud et du Bongolava à l’ouest : comme Soavinandriana Itasy, Analavory Itasy, Miarinarivo Itasy. Le lac est aussi marqué par l’existence de deux endroits très célèbres : l’îlot de la sainte Vierge Marie et le site historique d’Ambohiniazy.

Les visions rurales

   Il y a des gens ruraux qui pensent que l’exhumation est une source de rupture familiale. Lorsqu’on veut réaliser une cérémonie d’exhumation, il faut rassembler une grosse somme d’argent. Pour obtenir cette somme, chaque foyer doit prendre part à la participation. La participation est commune pour tout le monde, riche ou pauvre. Cela devient un grand problème pour les pauvres, car souvent ils n’ont pas la somme. Pour avoir donc cette somme, ces gens sont obligés de vendre leurs parts d’héritage ou autres choses sinon ils ne participent pas à la cérémonie pour protéger leurs richesses et l’avenir de leurs enfants. Par conséquent, ces gens sont exclus directement de la famille car tout le monde pense, sans comprendre, qu’ils ne veulent pas accomplir leurs devoirs envers les ancêtres. La famille ne les aide plus et n’accepte pas aussi ces gens d’être enterrés dans le tombeau ancestral. Le devin peut aussi provoquer une rupture ou un problème pour la famille organisatrice. Il y a le devin qui demande une vadinandro (une sorte d’offrande qui sert à changer ou à retourner le jour néfaste en jour faste). La vadinandro est, soit une femme, soit une jeune fille. On ne tue pas la personne, mais on l’offre à la merci des besoins sexuels du devin pendant les jours de la cérémonie. Si le jour est noir ou sombre (la couleur noire est un symbole utilisé par le devin pour dire le jour lourd que l’homme ne peut pas supporter ou simplement le jour néfaste), le devin choisit une personne noire membre de la famille ; si le jour est blanc, on vide (la couleur blanche est aussi un symbole utilisé par le devin pour dire le jour néfaste, mais celle-ci est utilisée pour le jour léger. Si le jour est léger, on peut tomber facilement dans des accidents), le devin demande une personne blanche. Le conflit arrive lorsque le mari ou le parent de la femme ou de la jeune fille n’accepte pas que sa famille doive être désignée comme une vadinandro. Il y a aussi des cas où la vadinandro tombe enceinte par le devin. L’enfant devient une charge pour la famille, alors que son père est libre, car on ne peut pas le poursuivre. Encore à propos du devin, la famille organisatrice peut courir un très grand danger si le devin ne sait pas vraiment son rôle de protecteur. Pendant la cérémonie, des gens attaquent les zanadrazana en testant le pouvoir du devin. Ce test peut provoquer une maladie incurable ou peutêtre même la mort. De même pour la fermeture du tombeau, si ce dernier est mal fermé, les zanadrazana se succèdent pour tomber dans le tombeau, c’est-à-dire que les zanadrazana, par croyance, sont tués par le jour du tombeau l’un après l’autre. Pour les Malgaches, chaque chose a son jour et quand on veut faire quelque chose, il faut toujours connaître le jour s’il est faste ou néfaste. C’est pourquoi les Malgaches consultent toujours un devin quand ils veulent bâtir ou construire ou célébrer quelque chose de grand : comme la cérémonie du mariage, la cérémonie de la circoncision, la construction de route ou de maison, etc. Mais le plus lourd, c’est le jour du tombeau (androm-pasana). Si le androm- pasana est donc sous-estimé ou négligé par le devin, celui-ci provoque des accidents ou des malheurs pour les zanadrazana. Et enfin, les gens ont perdu beaucoup de temps pour la réalisation de la cérémonie. C’est vrai que la récolte du riz est déjà terminée, mais après le riz, on peut encore faire une autre culture qu’on appelle voly avotra ou dimby ahitra. Les cultivateurs ont donc raté cette occasion pour augmenter leur bourse.

Le respect des ancêtres

   Les gens du district de Miarinarivo Itasy ne se respectent pas seulement entre eux, mais ils respectent aussi les ancêtres (ny razana). Ce respect se manifeste par les fady (interdits). Exemple, il est interdit de mettre une saleté auprès d’un tombeau, car c’est la maison des ancêtres (razana). Le respect joue donc une valeur morale car c’est grâce à lui que les gens arrivent à maîtriser leur comportement et leur savoir-vivre. Le respect des ancêtres est aussi manifesté dans le fait que les vivants ne les oublient pas. Malgré la disparition corporelle d’une personne dans la vie sociale, son âme et son esprit restent encore dans le cœur et dans le souvenir des vivants. Pour montrer donc aux ancêtres qu’ils ont encore leur place dans la vie des vivants, ces derniers leur rendent visite par le biais de l’exhumation. L’exhumation est donc un moyen de contact entre les vivants et les morts (razana). Après la mort, le défunt est enfermé dans le tombeau. Il n’a plus le pouvoir de s’occuper de sa dépouille, alors il est à la charge des vivants de veiller sur les morts. C’est-à-dire, les vivants doivent s’occuper des défunts : le vêtir, le protéger contre les animaux et les malfaiteurs qui volent des os. Et puisqu’il ne faut pas ouvrir souvent le tombeau, les vivants profitent du jour de l’exhumation qui n’est pas une fête, mais un devoir des vivants envers leurs ancêtres. En ce qui concerne le vol des ossements, la famille Rabemalala Rediman est une des victimes dans le district de Miarinarivo Itasy. Le vol était commis par des malfaiteurs une nuit du mois de septembre 2006, dans la commune de Mandiavato. Heureusement pour la famille, les os ont été récupérés trois jours après grâce à l’aide et à l’intervention des agents de la sécurité publique.

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Table des matières

INTRODUCTION
LOCALISATION ET CARTE DU DISTRICT DE MIARINARIVO ITASY
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE
CHAPITRE I : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE
I.- La délimitation du district de Miarinarivo Itasy
II.- Le relief
III.- Le climat
IV.- Les cours d’eau
CHAPITRE II : QUELQUES DONNEES HISTORIQUES SUR MIARINARIVO ET ITASY
I.- Données historiques sur Miarinarivo
1.- Origine du nom Miarinarivo
2.- L’histoire d’Andriamihatrarivo
3.- Histoire sur le plan politique
II.- Données historiques sur Itasy
1.- La légende de Rapeto et de Rasoalao
2.- L’idée scientifique
CHAPITRE III : LA POPULATION ET SES MODES DE VIE
I.- Sur le plan social
II.- Sur le plan culturel
1.- La religion
2.- La circoncision
3.- Le famadihana (exhumation)
DEUXIEME PARTIE : LE DEROULEMENT DE L’EXHUMATION
CHAPITRE I : DESCRIPTION DE L’EXHUMATION
I.- Quelques mots sur la mort
II.- Quelques mots sur le tombeau
EXEMPLES DE TOMBEAU ANCESTRAL A MIARINARIVO ITASY
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DE L’EXHUMATION A MIARINARIVO
I.- Avant la cérémonie
1.- Les préparatifs familiaux
2.- La part de la société ou fokonolona
II.- Le rite pendant la cérémonie
1.- Le mikoka razana (appel des ancêtres)
2.- La veillée
3.- Le jour de l’exhumation
A.- Le famokarana (le déterrement)
B.- Le fanitrihana (le ré-enterrement)
4.- Le repas de la fête
MANIFESTATION PENDANT LA CEREMONIE
III.- Après la cérémonie
1.- La reconnaissance de la famille face aux invités
2.- La réponse au discours de remerciements
3.- La dernière réunion familiale
TROISIEME PARTIE : REFLEXION SUR L’EXHUMATION
CHAPITRE I : LES CAUSES DE L’EXHUMATION
I.- Les causes directes
II.- Les causes indirectes
CHAPITRE II : LES INCONVENIENTS ET LES AVANTAGES DE L’EXHUMATION
I.- Les inconvénients
1.- Les visions rurales
2.- Les visions urbaines
3.- La vision chrétienne
II.- Les avantages
1.- Rencontre des vivants entre eux-mêmes
A.- L’inceste
B.- Le soutien familial
C.- Au niveau de la société
D.- Le partage de joie
2.- Rencontre des vivants avec les ancêtres
A.- Le respect des ancêtres
B.- La continuité de la vie
3.- Rencontre des ancêtres entre eux
CHAPITRE III : VALEUR DE L’EXHUMATION
I.- L’homme en tant qu’être vivant
II.- L’homme avec son semblable
III.- L’homme et la coutume
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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